Entrevista rancie re sobre aisthesis
Jacques Rancière Aisthesis Eric Loret Libération ? novembre Chaque chapitre d'Aisthesis le nouvel essai de Jacques Rancière commence par un texte critique Tantôt plus canonique avec Winckelmann à propos du torse du Belvédère tantôt beaucoup moins ainsi quand Théodore de Banville étudie les frères Hanlon Lees stars du mime autour de Il y a aussi Mallarmé écrivant sur la Lo? e Fuller Maeterlinck sur le Solness d'Ibsen le dossier de presse de La Sixième Partie du monde de Dziga Vertov etc Quatorze scènes ? que Jacques Rancière explore dans ce livre majeur fourmillant o? l'on apprend à chaque page par exemple à faire tenir des enfants-oiseaux sur le dos d'un hippopotame ou plus di ?cile comment passer d'un vase de Gallée à Die Glückliche Hand de Sch? nberg et qui déroule une pensée politique toujours aussi décapante L'auteur nous recevait chez lui la semaine dernière pour commenter son essai Alors que la ?n de l'esthétique ? a été proclamée depuis longtemps par la philosophie analytique vous publiez un essai baptisé Aisthesis Il y a certes une critique de l'esthétique depuis un certain nombre d'années et pas seulement chez les analytiques mais aussi chez d'autres philosophes comme Alain Badiou L'esthétique serait en e ?et un discours parasite de la philosophie sur les pratiques des arts Si l'on est philosophe analytique on prouve toujours que ce parasitage est le fait de gens qui ne connaissent rien à la pratique rien au langage rien à rien et qui par conséquent manquent d'interroger les formes mêmes de production du discours et des ?uvres Mon propos n'est pas de défendre l'esthétique comme discipline mais de dire que l'esthétique n'est justement pas une discipline qui s'occuperait des ?uvres d'art Elle est un régime de perception de pensée et contrairement à ce qu'on répète souvent il n'y a pas d'art s'il n'y a pas un ensemble de modes de perception de formes du jugement qui permettent de dire ceci est de l'art ? ou ceci appartient à tel ou tel art ? Fondamentalement pour moi même si l'on peut dire qu'il y a une histoire de l'esthétique comme discipline qui commence à la ?n du XVIIIe siècle cette émergence n'est ellemême qu'un élément d'une con ?guration qui touche aux modes de perception aux formes d'intelligibilité Esthétique ? est donc à penser comme ce que j'ai appelé un régime d'identi ?cation ? de l'art Il n'est donc pas question ici de l'expérience esthétique kantienne Kant malgré tout perçoit quelque chose de cette transformation puisqu'il arrive à un moment o? se défait un ensemble de règles rendues possibles par le fait que les ?uvres des arts particuliers s'adressaient à un public choisi C'est cela que signi ?e mimesis ? représentation ? un système admis de correspondances entre les règles suivant lesquelles on doit faire des tragédies ou des peintures par exemple et les modes d'émotion et les jugements que cela produit sur le public Le régime représentatif ? de l'art se fonde sur cette idée de correspondance Il existe
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- Publié le Oct 31, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
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