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Ludivine fustin mirbeau un cynique a la belle epoque

MIRBEAU UN CYNIQUE À LA BELLE ÉPOQUE ? Les écrits d ? Octave Mirbeau révèlent des ethè antagonistes ses romans et ses articles d ? après manifestent pour le dire simplement un ethos d ? homme de gauche tandis que ses chroniques d ? avant dévoilent un ethos conservateur aux forts relents antisémites Ces brusques variations d ? ethos relatives aux orientations politiques des journaux et aux genres discursifs pratiqués auraient pu révéler le cynisme d ? un écrivain sans principe qui accepte le monde comme il va si Mirbeau n ? avait pas adopté une même posture de révolté et d ? indigné défendant les opprimés et dénonçant le pouvoir des puissants C ? est ce que montre Pierre Michel lorsqu ? il lisse ? le parcours littéraire et journalistique de Mirbeau en étudiant les grands thèmes qu ? il défend depuis ses débuts de journaliste dans des journaux conservateurs et antisémites jusqu ? à ses romans personnels et ses articles dans des journaux anarchistes ou de gauche Mirbeau dans son dernier roman Dingo montre qu ? il a parfaitement conscience de la singularité de son image fondée sur une même posture et sur divers ethè lorsqu ? il se met en scène à contre-emploi apparaissant sous les traits d ? un homme plein de tares apologiste de la France radicale de la Troisième République devant un chien insolent qui ne l ? écoute pas et qui incarne mieux sa position Et quoi de plus naturel qu ? un chien pour ?gurer un romancier qui en digne héritier de Diogène n ? hésite pas à mettre un coup de pied au derrière des conventions sociales et littéraires Mirbeau et Diogène Mirbeau appara? t avant tout comme un cynique au sens antique du terme autrement dit un kunique pour reprendre l ? expression de Niehues-Pr? bsting L ? écrivain n ? a certes jamais clairement a ?rmé un lien entre sa pensée et celle du philosophe grec dont il conna? t la vie après avoir lu la nouvelle de son ami Paul Hervieu intitulée Diogène le chien et parue en dans un recueil que Mirbeau a eu h? te de lire Je n ? ai pas encore reçu votre Diogène pour lequel je vais acheter à Londres si j ? y vais un papier de Walter Crane a ?n de le vêtir somptueusement comme il le mérite ? Pourtant une indéniable parenté se noue entre Diogène et Mirbeau ce que con ?rme son admiration pour Nietzsche lui-même laudateur du kunisme Le cynisme écrit Nietzsche dans Par-delà bien et mal est l ? unique forme sous laquelle les ? mes communes e eurent ce qu ? est la probité et en présence de tout cynisme qu ? il soit grossier ou subtil l ? homme supérieur doit tendre l ? oreille et se féliciter à chaque fois que le pitre sans pudeur ou le satyre scienti ?que se mettent à parler devant lui ? L ? acte initial chez Mirbeau est