GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Cécile Guillaume LISE-CNAM • Qu’est-ce que la G
GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Cécile Guillaume LISE-CNAM • Qu’est-ce que la GRH ? « Faire en sorte que l’entreprise ou l’organisation à laquelle on s’intéresse dispose en temps voulu des personnels dont elle a besoin » « Une discipline des sciences sociales consistant à créer et à mobiliser des savoirs variés utiles aux acteurs et nécessaires pour appréhender, comprendre, négocier et tenter de résoudre les problèmes liés à la régulation du travail dans les organisations » INTRODUCTION • De l’administration du personnel à la GRH - administration du personnel - relations humaines - relations sociales - gestion du personnel - développement social - gestion des ressources humaines DES DENOMINATIONS EVOLUTIVES • Référents théoriques de quelques intitulés courants DES DENOMINATIONS EVOLUTIVES Intitulés Référence théorique Actions privilégiées Administration du personnel Service des relations humaines Développement social Bureaucratie Courant des relations humaines Courant socio- technique Réglementation, procédures Communication, culture Organisation, conditions de travail • Le taylorisme - une période charnière : la seconde révolution industrielle - un double contexte de développement croissant de la production de biens et affluence d’une main d’œuvre peu qualifiée - une trajectoire biographique particulière - une obsession : la rationalisation et l’optimisation du travail - un moyen : s’attaquer à la « flânerie systématique » AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le taylorisme - de mauvaises traditions de métier - la conviction qu’un travail supplémentaire n’apporte rien - la flânerie systématique : une logique sociale qu’il faut déconstruire - intéresser les ouvriers à la hausse des salaires - modifier l’image sociale des ouvriers en développant leur individualité marchande AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le taylorisme - l’invention pratique du rapport salarial - un compromis social sur la croissance - des salaires plus élevés contre la dépossession des savoir-faire et de l’autonomie professionnelle - rationaliser le travail et exclure les initiatives des ouvriers AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le taylorisme - classement et formalisation des pratiques ouvrières - sélection des ouvriers : « the right man at the right place » - les notions de « tâche » et de « poste » - division du travail, séparation des tâches de conception et d’exécution - organisation scientifique du travail et recherche de la « one best way » AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le taylorisme une « philosophie » humaine et sociale : - l’objectif des hommes est la prospérité matérielle donc le bonheur est que l’on produise davantage pour que chacun reçoive plus et consomme plus - le fondement de la prospérité c’est l’efficacité du travail des hommes donc l’accroissement de la productivité - pour cela il faut s’attaquer aux « penchants naturels » de l’homme à la paresse - en revoyant le mode de direction de l’entreprise et en parvenant à une coopération entre patrons et ouvriers qui permette l’augmentation de la valeur ajoutée (ce qui évitera de se quereller sur le mode exact de sa répartition…) AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • L’extension du taylorisme - l’organisation administrative du travail - le fordisme - le primat de « l’homo economicus » - l’hypothétique conciliation des intérêts des salariés et des employeurs - le socle du développement de la société de consommation AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » une conception de l’organisation conçue comme une mécanique, comme un ensemble d’éléments formels agencés les uns par rapport aux autres et dont découle une efficacité plus ou moins grande une croyance en une rationalité quasi-illimitée qui permet de trouver les meilleures façons de produire et de gérer efficacement les organisations une croyance en la possibilité de maximiser l’efficacité de l’organisation en misant sur la collaboration des salariés et des employeurs une ignorance de la dissymétrie fondamentale du rapport salarial et les relations de pouvoir une conception essentiellement instrumentale (économique) et rationnelle du rapport au travail AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le modèle de GRH inspiré du taylorisme une conception sommaire de la psychologie humaine une attention particulière portée à l’agencement des capacités techniques un accent mis sur l’adaptation aux postes de travail des salaires au rendement la rémunération, pierre angulaire du système de gestion du personnel AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Patronage et paternalisme naissance de la question sociale : « Les Misérables » une indigence née de la nouvelle organisation du travail misère matérielle et dégradation morale le paupérisme comme menace à l’ordre politique et social classes laborieuses, classes dangereuses une nation dans la nation : le prolétariat industriel AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Patronage et paternalisme la concurrence de deux modèles d’industrialisation le progrès technique comme risque de dissociation sociale un paradoxe : la volonté de construire un appareil productif compétitif place en situation de quasi-exclusion ceux qui portent cette modernisation le retour des tutelles « privées » la recherche de réponses non étatiques à la question sociale AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Patronage et paternalisme les obligations morales des élites sociales, la morale publique un devoir de protection, le déploiement de la bienfaisance un patronage bienveillant et volontaire une politique sociale est nécessairement de nature morale une analogie du peuple et de l’enfant la patronage : une réponse à la fois politique et non étatique à la question sociale un ancrage à la fois positiviste et chrétien AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Patronage et paternalisme interdit d’Etat mais refus du laisser-faire l’émergence de stratégies de moralisation - l’assistance aux indigents - le développement d’institutions d’épargne et de prévoyance volontaire - le patronage patronal « Le nom de patronage volontaire me paraît s’appliquer avec toute convenance à cette nouvelle organisation (du travail industriel); le principe de hiérarchie y sera maintenu; seulement, l’autorité militaire des seigneurs qui étaient chargés autrefois de défendre le sol sera remplacée par l’ascendant moral des patrons qui dirigeront les ateliers de travail » F. le Play, La réforme sociale en France, Paris, 1867,t.II, p. 413. AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Patronage et paternalisme l’intérêt d’un patronage moral volontaire combler le manque d’équité de la logique contractuelle pourvoir à la sécurité de l’ouvrier « N’est-ce pas au patron qu’incombe le devoir de faire pour l’ouvrier ce qu’il ne fait pas pour lui-même, c’est-à-dire d’être prévoyant pour lui, économe pour lui, soigneux pour lui ? » H. Valeroux, article « patronage » in L. Say, J. Chailley, Nouveau traité d’économie politique, Paris, 1892, t.II, p.440 AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Patronage et paternalisme réaliser une osmose parfaite entre l’usine et la vie quotidienne des ouvriers et de leurs familles créer une institution totale, lieu unique dans lequel l’homme accomplit la totalité de ses besoins, vit, travaille, se loge, se nourrit, procrée et meurt fixer l’instabilité ouvrière, attirer et conserver une main d’œuvre qualifiée réaliser « la discipline du travail et la discipline au travail », préserver la paix sociale jouer sur une dépendance personnalisée et miser sur un modèle familialiste susciter l’adhésion des travailleurs par un travail symbolique d’identification à l’entreprise AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le modèle de GRH inspiré du paternalisme le patron, la figure du « père » un souci de formation et d’éducation œuvres sociales, prévoyance, sécurité sociale et organisation des loisirs sécurité de l’emploi et ancrage du personnel (recrutement familial) culture d’entreprise, « esprit maison », et mise en conformité des comportements des salariés salaires modérés, hiérarchie sociale forte et arsenal répressif AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Les limites du paternalisme l’incompatibilité entre du clientélisme et des relations de dépendance personnelle avec l’organisation industrielle et bureaucratique du travail l’impossibilité de prendre en compte les revendications ouvrières et leurs formes d’organisation propres la réactivation de formes de domination de type féodal le refus de concevoir l’existence du social en tant que tel, constitué d’individus égaux entretenant des rapports d’interdépendance AUX SOURCES DE LA « FONCTION PERSONNEL » • Le courant des relations humaines - un contexte de crise économique et sociale - deux orientations complémentaires - une volonté de démontrer qu’il existe une relation causale entre une variable indépendante (les sentiments face aux autres travailleurs ou le style de leadership) et une variable dépendante (la productivité des travailleurs et l’efficacité de l’organisation), cette relation étant médiatisée par une variable intermédiaire, la motivation ou la satisfaction des travailleurs L’EMERGENCE DU « FACTEUR HUMAIN » • Le courant des relations humaines - l’expérience Hawthorne - une démarche expérimentale de longue durée - des résultats inattendus - la découverte du « facteur humain » - l’importance de la dynamique de groupe - le travailleur : un individu social L’EMERGENCE DU « FACTEUR HUMAIN » • Le courant des relations humaines - une coupure avec la pensée managériale dominante - un moment fondateur dans l’approche des organisations - l’homme dans sa situation de travail - la centralité des processus de coopération au travail uploads/s1/ cours-grh 1 .pdf
Documents similaires










-
70
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 25, 2022
- Catégorie Administration
- Langue French
- Taille du fichier 0.3967MB