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12 Désobéissance civile Elle fait partie des actions directes non-violentes et

12 Désobéissance civile Elle fait partie des actions directes non-violentes et leur ressemble presque trait pour trait. A une exception près : la loi que les militants enfreignent est précisément ici celle qu’ils entendent faire changer, en faisant appel à des principes éthiques. Sa transgression a clairement pour but de forcer les autorités à la modifier ou à la supprimer. Cette opération est donc publique, veut sensibiliser la majorité « endormie ». Les militants assument pleinement les risques d’une sanction. Parfois, ils vont même la rechercher, cette sanction étant l’occasion de débattre. Par exemple, squatter un immeuble pour y loger des personnes au nom du droit au logement qui serait à leurs yeux supérieur au droit relatif à la propriété privée est un acte de désobéissance civile. Objection de conscience Dans ce cas, il s’agit d’une démarche individuelle qui consiste à refuser d’obéir à une obligation imposée par une autorité publique, religieuse ou autre : l’appelé qui refuse d’accomplir son service militaire, un fonctionnaire qui refuse d’obéir à un ordre pour une raison de conscience ou de morale personnelle. Apprendre à désobéir Obéir, nous l’avons tous (plus ou moins) appris quand nous étions plus jeunes, avec nos parents, nos professeurs. Devenus adultes, nous attendons des enfants que nous côtoyons qu’ils obéissent à leur tour. Mais que veut dire « obéir » ? Est-il possible, au contraire, d’apprendre à désobéir ? « Obéir à des règles nous permet de vivre en société, rappelle la docteure en psychologie et professeure honoraire de l’ULB Edith Merinfeld. Et, pour un enfant, c’est aussi sécurisant d’avoir un cadre, des limites. » Un cadre précis sur lequel les parents se mettent d’accord et auquel ils se tiennent – fixer une règle et ne s’en souvenir qu’épisodiquement est incohérent sur le plan pédagogique. « Si les lois sont claires, quand on désobéit, on sait alors pourquoi. C’est ainsi que nous apprenons à être responsables. Un adolescent va pouvoir prendre son indépendance en se rebellant contre ces règles, en questionnant leur justesse. S’il est face à quelque chose de mou, il s’enfonce, ne peut pas acquérir d’autonomie. » La rigueur par rapport aux règles est comparable à un curseur placé sur une ligne et dont l’emplacement peut se discuter, changer avec l’âge de l’enfant, mais qui traverse également toute l’histoire de l’éducation. « Le "bon sens commun" (dont il faut souvent se méfier) considère que l’obéissance est au cœur de l’éducation, constate Grégory Chambat, enseignant, auteur et animateur de la revue N'autre école. C'est oublier que deux uploads/s1/ desobeir-dossier-pedagogique-12-12.pdf