DOSSIER LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE 46 • LE FRANCILIEN // NUMÉRO # 088 / HIVER 2015

DOSSIER LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE 46 • LE FRANCILIEN // NUMÉRO # 088 / HIVER 2015 L e Cloud est partout. Dans les médias, dans le discours de vos fournisseurs, dans votre usage professionnel ou personnel. C’est le fer de lance de la révolution numérique qui, selon le prospectiviste Marc Halévy (lire page 66), est « du même acabit que la révolution néolithique, l’invention de l’écriture ou la révolu- tion de l’imprimerie au XVe siècle ». Rien que ça. Mais parce que pour beaucoup encore, le Cloud ressemble plus à une nébuleuse qu’à un beau nuage, nous vous proposons ce dossier spécial pour faire le point ensemble sur les enjeux, les questionnements et les points de vigilance de cette nouvelle façon de voir et de consom- mer l’informatique. Tour à tour pédagogique, technique, philosophique…, ce dossier est la première pierre d’un sujet que nous traiterons tout au long de l’année, au fil des numéros du Francilien, dans notre newsletter, à l’oc- casion de nos deux grands rendez-vous d’automne, les Universités d’été et le 70ème Congrès, respectivement dédiés à l’accompagnement de l’innovation et à l’expert-comptable numérique. Avec une ambi- tion : vous guider dans cette nouvelle ère numérique qui va assuré- ment transformer en profondeur notre métier. n Le Francilien DOSSIER LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE 48 • LE FRANCILIEN // NUMÉRO # 088 / HIVER 2015 Parfois traduit par l’expression « informatique dans le nuage », le Cloud Computing a déjà fait couler beaucoup d’encre, ne serait-ce que pour en établir une définition précise. Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons donc déjà par nous mettre d’accord sur ce qu’est le Cloud… Concrètement, c’est quoi le Cloud ?  Du point de vue de l’usage, un Cloud (un nuage, en anglais) est un ensemble de ressources informatiques distantes (stockage, applications, serveurs…) accessibles via Internet. Il s’agit donc d’une dématérialisation de l’infrastructure informatique. Avec le Cloud, on consomme de l’informatique, qui devient une commodité (un bien de consommation) comme une autre.  Du point de vue technologique, le Cloud est un espace virtuel réparti sur plusieurs sites et résistant aux pannes. Ce système hébergé chez un fournisseur est constitué d’une infrastructure, d’une plate- forme applicative et/ou de logiciels à la demande, exposés sous forme de services.  Du point de vue économique, le Cloud est un modèle de services. Le client souscrit à un service par abonnement. Extensible selon les besoins, il est généralement facturé à la consommation. On passe d’un modèle fondé sur l’immobilisation des capitaux à un modèle de coûts d’exploitation *. Quel intérêt pour les cabinets d’expertise-comptable ?  La simplification du parc informatique, d’abord. En basculant sur une informatique Cloud, les entreprises n’ont plus besoin d’acquérir des matériels sophistiqués : la puissance et la capa- cité de stockage sont mises à disposition par un fournisseur via Inter- net. Qui plus est, cette capacité de stockage, tout comme la puissance de calcul, s’adapte automatiquement aux besoins de l’entreprise. « Enfin, il n’y a plus de perte de temps liée à la mise à jour des lo- giciels », comme le souligne Frédéric Devillard, expert-comptable, (lire page 58). Par ailleurs, l’externalisation de l’informatique permet de se décharger des problèmes de sécurité et de disponibilité.  La flexibilité des ressources humaines, ensuite. La saisie des données peut être effectuée en tout lieu. Elle peut donc être externalisée. « Il est beaucoup plus facile de répondre à des pointes d’activité ponctuelles », comme l’indique Phi- lippe Messika, expert-comptable (lire page 59).  L’accès à des services jusque-là techniquement ou financièrement inaccessibles pour beaucoup. Alexandre Vallette, expert-comptable, cite l’exemple de tableaux de bord permettant de produire un bilan imagé (lire page 62). LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE DANS LES CABINETS : « YES WE CLOUD ! »  Le Cloud peut également résoudre les problèmes de partage des documents, de visioconférence, de réseaux sociaux d’entreprise, de collaboration étendue aux partenaires et aux clients, etc. Quels sont les risques du Cloud ?  La perte de contrôle du cabinet sur ses données. Bien que la problématique d’accessibilité et de conservation des don- nées aient toujours existé, sur papier ou sur disque dur, elle est plus prégnante sur le Cloud. En effet, les données sont entre les mains des fournisseurs de solutions Cloud, et les opérations ne peuvent être exécutées de manière autonome par le cabinet. C’est pourquoi il est indispensable de minimiser la perte de contrôle du cabinet vis-à- vis de ses données en exigeant des fournisseurs des garanties en termes de liberté, d’autonomie, d’indépendance et de sécurité *.  L’infrastructure est liée à Internet et ne peut sup- porter aucune panne de ce réseau (mais ceci vaut également pour un réseau interne non Cloud). Le Cloud modifie-t-il la relation avec les clients ? Avec le Cloud, la production peut se faire de ma- nière plus collaborative, plus itinérante, plus souple. La relation client s’en trouve bouleversée : en créant les conditions de l’interactivité, la production devient une co-production avec le client. Et au fait, combien ça coûte ? Ce coût dépend bien sûr des solutions adoptées. « Le coût doit en tout état de cause être maîtrisé », comme l’explique Thierry Polack, expert-comptable (lire page 61). En cette période de crise, les cabinets cherchent des solutions pour réduire leurs coûts et accroître leur compétitivité. Or le Cloud est plus qu’un simple moyen de passer du Capex à l’Opex : c’est un ou- til stratégique au service de la croissance. Un tiers des entreprises y recourent d’ores et déjà comme soutien à un changement de business model *. n * extraits du Guide pratique sur le bon usage du Cloud Computing par les cabinets d’expertise-comptable. CSOEC. LE CLOUD, C’EST L’ÉLECTRICITÉ DU XXIe SIÈCLE Lorsque l’électricité arrive au début du XXe siècle dans les usines, elle ouvre une nouvelle ère dans la révolution industrielle. Désormais, l’énergie n’est plus produite sur place par d’impo- santes machines à vapeur, mais acquise auprès d’un fournisseur distant à travers un réseau d’alimentation. L’avènement du Cloud computing est un phénomène similaire à l’arrivée de l’électricité. Les entreprises n’ont plus besoin de pro- duire sur place leur énergie informatique, elle est disponible via Internet. L’informatique devient une commodité *. DÉMATÉRIALISATION La dématérialisation est le remplacement, dans une entreprise ou une organisation, de ses supports d’informations matériels (souvent en papier) par des fichiers informatiques et des ordinateurs, jusqu’à la création de « bureaux sans papier » ou « zéro papier » quand la substitution est complète. + IaaS (INFRASTRUCTURE AS A SERVICE) Modèle de service Cloud dans lequel le fournisseur de Cloud héberge toute la partie infrastructure : réseau, stockage, serveur et virtualisation, pour un Cloud le plus sécurisé possible. L’entreprise dispose alors d’un datacenter virtualisé prêt à l’emploi sur lequel elle peut installer le système d’exploitation et la plateforme d’exécution de son choix (les logiciels serveurs, bases de données, plateformes de développement, applications spécifiques…). + PaaS (PLATFORM AS A SERVICE) Modèle de service Cloud dans lequel le fournisseur de Cloud prend en charge, en plus de la partie infrastructure de l’IaaS, toute la partie middleware : système d’exploitation, bases de données, environnement de développement. C’est un Cloud destiné avant tout aux développeurs d’applications. + SaaS (SOFTWARE AS A SERVICE) Modèle de service Cloud dans lequel le fournisseur prend tout en charge, depuis l’infrastructure jusqu’aux applications. L’utilisateur accède à une application à la demande, sur modèle locatif. + SLA (SERVICE LEVEL AGREEMENT) Contrat de niveau de services, dans lequel le fournisseur s’engage sur un niveau de disponibilité du réseau, des applications et des données. + DO YOU SPEAK « CLOUD » ? LES MOTS CLES DU CLOUD COMPUTING Extraits choisis et adaptés du Guide pratique sur le bon usage du cloud computing par les cabinets d’expertise comptable © CSOEC. Edition 2014 50 • LE FRANCILIEN // NUMÉRO # 088 / HIVER 2015 COFFRE-FORT NUMÉRIQUE Service hautement sécurisé pour archiver, indexer et retrouver des fichiers numériques sensibles : documents administratifs, factures, relevés, contrats, photos, etc. Ce service peut être accessible en ligne, via Internet. + CLOUD COMPUTING Littéralement « informatique dans le nuage ». Ensemble de ressources informatiques (stockage, applications, serveurs) accessibles généralement via Internet, utilisables à la demande ou en mode locatif. + CLOUD HYBRIDE Infrastructure Cloud mixte qui combine les ressources internes d’un Cloud privé et les ressources externes d’un Cloud public. Une entreprise qui utilise un Cloud hybride peut, par exemple, utiliser les ressources en interne en temps normal, et basculer ponctuellement et de manière transparente sur un Cloud public lors de pics d’activité. + CLOUD PRIVÉ (INTERNE OU EXTERNE) Le Cloud privé consiste à mettre en place un réseau informatique propriétaire ou un centre de données (data center) fournissant des services hébergés, destinés à un nombre défini et restreint d’utilisateurs. Il peut être interne (géré intégralement par l’entreprise bénéficiaire) ou externe (pris en charge par le prestataire). + CLOUD PUBLIC Il s’agit d’une solution de Cloud intégralement orchestrée par le fournisseur, qui loue ses services (stockage en ligne ou applications Web) au grand public. + DATA CENTER Un centre de traitement de uploads/s1/ dossier-la-revolution-numerique 2 .pdf

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  • Publié le Dec 24, 2022
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