Archives de Jacques Attali, conseiller spécial à la présidence de la République
Archives de Jacques Attali, conseiller spécial à la présidence de la République (1981-1991) Répertoire numérique détaillé établi par Charles Dandine, élève conservateur du patrimoine, sous la direction de Jean-Charles Bédague, conservateur du patrimoine, et d'Isabelle Chave, conservateur en chef du patrimoine, revu et augmenté par Maximilien Girard, conservateur du patrimoine Première édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2017 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_056118 Cet instrument de recherche a été rédigé avec un logiciel de traitement de texte. Ce document est écrit en français. Conforme à la norme ISAD(G) et aux règles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 • INTRODUCTION Référence AG/5(4)/JAT/1- AG/5(4)/JAT/702 Niveau de description sous-fonds Intitulé Archives de Jacques Attali, conseiller spécial à la présidence de la République (1981-1991) Date(s) extrême(s) 1969-avril 1991 Nom du producteur Jacques Attali. Importance matérielle et support 87 mètres linéaires. 702 articles. Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Consultables par dérogation. En tant qu'archives publiques, la communicabilité des archives de la présidence de la République est régie par le livre II du code du patrimoine, en particulier par les articles L213-1 et L213-2. Cependant, les archives de la présidence de la République sous François Mitterrand, à l'instar de celles de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, sont soumises à un délai spécial de communicabilité unique de 60 ans, en vertu du protocole de remise signé par le Président le 15 février 1995. Ce délai exorbitant du droit commun des archives publiques, qui courait à partir de la date d'émission de chaque document, a été ramené par l'article L213-4 du code du patrimoine à 25 ans révolus à compter de la date du décès de l'ancien président de la République. De ce fait, à partir du 1er janvier 2022, la communication des archives de la présidence de François Mitterrand suivra les dispositions du régime général des archives publiques prévues par l'article L213-2 du code du patrimoine. Avant cette date, les archives de François Mitterrand sont consultables par dérogation, sur autorisation de Madame Dominique Bertinotti, ancien ministre et mandataire du défunt président de la République en vertu d'une décision écrite de celui-ci en date du 15 février 1995. Conditions d'utilisation Reproduction interdite sauf autorisation expresse du mandataire. DESCRIPTION Présentation du contenu Les archives de Jacques Attali, fruits de dix années passées à l'Élysée auprès de François Mitterrand comme conseiller spécial, témoignent de la position privilégiée occupée par ce proche collaborateur du premier président socialiste de la Ve République. Autorisé à se saisir de tout sujet lui paraissant digne d'intérêt, Jacques Attali a tenu des dossiers de travail sur des questions très diverses, avec une nette prévalence toutefois de l'économie et de la politique étrangère. Sa correspondance et ses notes parfois annotées de la main de François Mitterrand permettent de voir dans quels cas le Président le sollicitait. Massives, les archives de Jacques Attali, qui représentent à elles seules 5 % du fonds présidentiel de François Mitterrand, sont toutefois d'un intérêt inégal. Les volumineux dossiers documentaires qui lui étaient transmis pour information se retrouvent dans les fonds des départements ministériels et ne sont pas annotés Archives nationales (France) 3 • • • • • de sa main. Ils ne constituent pas une source première pour le chercheur. Néanmoins les archives de Jacques Attali constituent un contre-point aux controversés Verbatim qu'il publia en 1993. Ses dossiers de militant socialiste et ses dossiers personnels permettent quant à eux d'apprécier ses engagements et ses centres d'intérêt extérieurs. Type de classement Le plan de classement retenu est à la fois chronologique et thématique. Il présente dans un premier temps les archives de Jacques Attali comme membre du Parti socialiste, et notamment comme membre de l'équipe de campagne de François Mitterrand (1974-1986). La victoire de ce dernier à l'élection présidentielle de 1981 le fait entrer à l'Élysée comme conseiller spécial, associé aux mesures urgentes que désire prendre le nouveau gouvernement (avril-mai 1981). Une troisième partie regroupe les archives du conseiller spécial qu'il fut entre mai 1981 et avril 1991, susceptible de se saisir de tous les dossiers mais avec une préférence notable pour l'économie et la préparation des sommets internationaux. Une quatrième partie contient les quelques documents issus de son activité en tant que conseiller d'État (1973-1988). La cinquième partie regroupe les papiers plus personnels de Jacques Attali : une partie privée de sa correspondance, des documents relatifs à ses publications, à ses activités d'enseignant, d'économiste et de membre d'organisations caritatives ou encore à ses voyages personnels. Les dossiers constitués sur un sujet particulier ont été laissés en l'état, même lorsque l'organisation interne semblait peu claire, afin de conserver une trace des méthodes de travail de Jacques Attali. C'est notamment le cas des dossiers de préparation des sommets internationaux ou des conseils européens, dont la description n'a qu'une vocation indicative pour le chercheur. Pour chaque dossier, les documents ne portant pas de date ont été regroupés, le cas échéant, à l'intérieur d'une pochette « sans date », placée, suivant la finesse possible de l'estimation, à la fin d'un mois ou d'une année. Langue des documents Français Allemand Anglais Espagnol Japonais Institution responsable de l'accès intellectuel Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine. HISTORIQUE DU PRODUCTEUR Jacques Attali est né le 1er novembre 1943 à Alger. Il est le fils de Simon Attali et de Fernande Abecassis, et le frère jumeau de Bernard Attali. Arrivé en France avec sa famille en 1956, il suit des études au lycée Janson-de-Sailly puis intègre l'École polytechnique en 1963, dont il sort major de promotion en 1965. Il est par la suite diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1967 et intègre le corps des ingénieurs des mines en 1968, de même que l'École nationale d'administration (E.N.A.), promotion Robespierre, dont il sort en 1970. Maître de conférences en sciences économiques à l'École polytechnique à partir de 1968, il devient professeur d'économie à l'École du génie rural en 1970 (poste qu'il quittera en 1980) puis, en 1974, à la fois directeur de séminaire à l'E.N.A. (pour une année), directeur d'études à l'université Paris IX-Dauphine et directeur de l'Institut de recherche et d'informations socio- économiques (I.R.I.S.) de la même université, postes qu'il conserve tous deux jusqu'en 1981. Il est également titulaire d'un doctorat d'État ès sciences économiques. Il accède au Conseil d'État en juin 1970 comme auditeur et est promu maître des requêtes en mars 1977, avant d'être nommé conseiller d'État en mai 1989. Collaborateur de François Mitterrand depuis la campagne présidentielle de 1974, il est nommé secrétaire de la commission « Projet socialiste » chargée de consolider le programme du Parti socialiste après sa défaite électorale aux élections législatives de mars 1978, puis assistant spécial du candidat Mitterrand pour la campagne présidentielle de Archives nationales (France) 4 • 1981. Au lendemain de la victoire socialiste de mai 1981, François Mitterrand le nomme conseiller spécial à l'Élysée, poste qu'il occupe jusqu'en avril 1991. À l'inverse des autres conseillers du président, il n'a pas d'attributions précises et peut se saisir de tout dossier qu'il convient de porter à l'attention de la Présidence, bien qu'il montre un goût particulier pour l'économie et les affaires étrangères ; il devient par ailleurs le premier « sherpa » de l'Élysée, représentant personnel du président de la République aux sommets des pays industrialisés (G7) et chargé, avec les sherpas des autres pays, de leur préparation. C'est dans le cadre de ces fonctions qu'il est amené à organiser les cérémonies du Bicentenaire de la Révolution française, qui se déroulent en parallèle du sommet du G7 à Paris en juillet 1989. Il est également nommé président du Haut Comité français pour l'exposition universelle de Séville de 1992. Jacques Attali quitte ses fonctions à l'Élysée en avril 1991 pour prendre, durant deux ans, la présidence de la nouvelle Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.) qu'il a contribué à fonder. À cette occasion, il est placé en détachement du conseil d'État, puis en disponibilité de janvier 1994 jusqu'en janvier 2000, date à laquelle il démissionne de la juridiction tout en conservant le titre de conseiller d'État honoraire. Il fonde en 1994 Attali et associés, un cabinet de conseil en stratégie internationale. En 2007, le président de la République Nicolas Sarkozy le nomme président de la Commission pour la libération de la croissance française, à l'origine de deux rapports, remis en janvier 2008 et en octobre 2010. Il est associé à de nombreux organismes privés de finance et de recherche. Auteur prolifique, il a publié de très nombreux articles et livres traitant notamment d'économie, de philosophie et d'histoire. En parallèle de ces activités, il est également l'un des fondateurs de l'O.N.G. Action contre la faim (1979), ainsi que le fondateur et président de l'O.N.G. PlaNet Finance (1998), renommée en 2015 Positive Planet, à l'origine dévolue à la lutte contre la pauvreté par le développement de la microfinance puis proposant des services plus larges d'inclusion financière. Jacques Attali a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en avril 1998. ENTREE ET CONSERVATION Modalités d'entrée Protocole de remise du 17 janvier 1984, actualisé le 15 février 1995. Historique de uploads/s1/ export-ir.pdf