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Franz CUMONT Membre de l'Institut LVX PERPETVA PARIS LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, RUE VAVIN, VI' •949 LVX PERPETVA FRANZ CUMONT Membre de ITnstitut 1868-1947 FRANZ CUMONT Membre de l'Institut LVX PERPETVA PARIS LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, RUE VAVIN, Vl» 1949 ''fi .'il! FRANZ CUMONT Membre de l'Institut 1868-1947 Franz CUMONT Membre de l'Institut LVX PERPETVA PARIS LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, RUE VAVIN, Vr 1949 :bl735' LIBRARIJES '^Z VXc'x.<.^ . c-.^ ,,;,>.''.Ja^'\-x 1670755 ^''^••\ ^^ AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR Franî! Cumont s'est éteint près de Bruxelles, à Woluwe-Saint-Pierre, ,d^ns la nuit du 19 au 20 août 1947. En conformité de ses dernières volontés la publication du présent ouvrage a été achevée — grâce à l'inlassable dévouement de la Librairie Paul Geuthner et de l'Impri- merie « La Haute -Loire » — par les soins de la Marquise de Maillé, et de Louis Canet. Il avait revu en placards l'ensemble du livre, à l'exception du chapitre VIII et des Notes com-plémentaires ; en première mise en pages, les cinq premiers chapitres ; en seconde mise en pages, l'Introduction et le chapitre premier jusqu'à la page 96. Il n'a connu ni les dernières Noies complémentaires (XIX à XXXV), ni l'index, ni la table des matières ; mais il avait dressé lui-même la liste des abréviations. 28S3S1 FRANZ CUMONT 1868-I947 Ce serait manquer à la grande mémoire de Franz Cumont que d'enfler la voix, que de hausser le ton, pour parler de lui. Il suffit de dire, avec la simplicité qu'il aimait, comment on l'a vu vivre, toujours au travail sans en avoir jamais l'air, toujours affable, accueillant, discret, les yeux bleus, la barbe blonde à peine blanchissante, la voix douce, un peu voilée, presque confidentielle. Il était belge ( i ) et très attaché à sa patrie, à son empire — car la Belgique est un empire, — à ses traditions, à sa dynastie ; heureux d'être .membre de l'Académie royale, fier d'avoir reçu le prix Francqui, qui est la plus haute récompense que pîiisse, en ce pays, se voir décerner un savant ; la plus haute après celle, qui ne lui manqua pas, d'être distingué par le roi Albert et la reine Elizaheth. Ses obsèques furent célébrées à petit bruit, sans vaines pompes, comme lui-même l'avait voulu : mais elles eurent pourtant cet éclat que la reine-mère eût délégué, pour l'y représenter, le grand maître de sa Maison, attestant ainsi le souci qu'elle avait de rendre hommage à l'un des plus grands érudits que la Belgique ait donnés au monde. (1) Il était né à Alost le 3 janvier 1868, d'une famille de grande bourgeoisie de tradition « libérale », en France, nous dirions « radicale ». Il fit ses études secondaires à l'athénée (nous dirions : au lycée) de Bruxelles, de 1878 à 1884, et ses études supérieures à l'Université de Gand — Charles Michel y fut son maître — oiî il obtint en 1887 le doctorat en philosophie- lettres. Il fréquenta ensuite les Universités de Bonn, — où ilfut l'élève d'Usener, — de Berlin et de Vienne. Il suivit aussi les cours de Mommsen, probablement ceux de Wilamowitz. Et il connut Erwin Rohde. Après des séjours à Athènes (hiver de 1890) et à Rome (1891), il passa à Paris une partie de l'année scolaire 1891-1892 et se fit inscrire à l'Ecole des Hautes-Etudes. Il revint enfin à l'Université de Gand où il avait été nommé chargé de cours le 10 janvier 1892. Il y en-seigna jusqu'en 1910, où il se retira. Il se démit aussi en 1912 de la charge de conser- vateur du Musée au Cinquantenaire qu'il occupait depuis 1898. Et il quitta la Belgique pour aller s'installer à Rome. — VIII — A quel point il était belge, nul ne l'ignorait de ceux qui avaient entendu la conférence qu'il fit, dans les dernières semaines de l'année IÇ14, au palais Rusticucci ( I ) . La Belgique était sous le joug parce que le gouvernement de son roi, sommé le 2 août de livrer passage aux troupes allemandes, avait répondu — ouvrant ainsi une ère nouvelle dans l'histoire de la morale inter- nationale — qu'il ne croyait pas qu'im peuple, quelque faible qu'il fût, pût « méconnaître son devoir et sacrifier son honneur en s'inclinant devant la force » (2). Franz Cumont comprenait cela. Et comme il n'était ni d'âge ni kle force à porter les armes, il voulut au moins, en racontant comment la Belgique, au temps de César, était devenue romaine, faire le procès des méthodes de colonisation qui venaient d'éveiller la guerre. « Après la conquête de la Gaule, dit-il, —et c'est tout le sens de son intervention, — Rome n'a pas introduit par la force ses usages, sa langue (3) et ses croyances chez les peuples soumis à sa domination. Elle ne leur a pas imposé une hiérarchie d'innom- brables fonctionnaires, infligé une administration tracassière et ime étroite surveil; lance policière. Elle gouvernait de haut et de loin, et la tyrannie du pouvoir central, le despotisme de l'Etat, l'interventionnisme des bureaux ont été moindres durant les premiers siècles de l'Empire que chez la plupart des nations modernes... « La romanisation n'a donc pas été le résultat d'un programme politique nettement arrêté, dont la monarchie aurait confié l'exécution à ses agents. Elle n'a pas été réa- lisée par les moyens que l'Allemagne employait pour germaniser l'Alsace et le duché de Posen, ou le gouvernement de Saint-Pétersbourg pour russifier la Pologne et la Finlande. Légats et procurateurs agirent plutôt par la persuasion que par la contrainte. Néanmoins l'action de l'Etat fut très puissante et très efficace grâce à l'adoption de certaines mesures d'ordre général qui furent prises dès l'annexion » (p. 11). Cette sage et habile politique hti inspirait après tant de siècles une profonde reconnaissance. Il espérait que les effets n'en étaient point perdus pour toujours : « l'âme d'un peuple et ses facultés natives, la fécondité (1) A l'Institut historique belge de Rome. La substance, et peut-être le texte même, s'en retrouvent dans un discours prononcé à l'Institut le 25 octobre 1915 au nom de l'Académie des Inscriptions. De cette conférence et d'une autre qui l'avait précédée en 1913 à la Société royale d'Archéologie de Bruxelles est sorti le volume. Comment la Belgique fut romanisée, 123 pp. in-4°, dont nous citons ici la seconde édition, Bruxelles, 1919. (2) Réponse à la déclaration de guerre du gouvernement austro-hongrois, 29 août 1914, Livre gris, pièce 78. (3) Sur la diffusion de la langue latine, le. p. 89 ; sur la marque laissée par le latin sur le flamand, mots relatifs à l'architecture, p. 40, note 5; à la cuisine et à la table, p. 56, note 1 ; aux fruits et plantes potagères, aux animaux domestiques, aux instruments aratoires, aux pro- duits du midi, p. 63, note 6. — Sur l'ampleur de ce phénomène et son importance dans la constitution de l'ancienne Europe, celle qu'on appelait chrétienté, Meillet, Les langues dans l'Eu- rope nouvelle, Paris, 1928, p. 264, et Esquisse d'une histoire de la langue latine, Paris, 1928, pp. 279 ss. Cf. aussi Fr. Cumont, Pourquoi le latin fut la seule langue liturgique de l'Occi- dent, dans Mélanges Paul Predericq, Bruxelles, 1904. — IX — inépuisable de son sol, la puissance tenace de ses traditions survivent à tous les désastres matériels. Les semences fécondes que Rome avait jetées sur une terre presque vierge n'y devaient pas périr quand elle l'abandonna. Elles y germèrent obscurément pour produire quelques siècles plus tard des fleurs immortelles » {jp. loç). Et c'est pourquoi il se plaisait à voir dans le groupe qui couronne les « colonnes au géant » ( i ) un monstre écrasé par un héros romain, « la barbarie germanique vaincue par l'empereur » (;). 104). « Le nombre de ces monuments votifs, expression de la reconnaissance des popula- tions pour la sécurité que leur assuraient les empereurs, est une manifestation écla- tante de leur esprit de loyalisme et de leurs sentiments de dévotion, envers les sou- verains qui incarnaient pour elles l'idée de patrie. Rome leur avait donné la paix, le premier des biens. EUe avait mis fin à leurs luttes intestines et aux ravages des hordes germaniques... Elles étaient devenues les cellules vivantes d'un grand orga- nisme qui se renouvelait par des échanges perpétuels. En même temps elles avaient connu des lois plus parfaites, obtenu une justice plus sûre, acquis des mœurs plus policées, et participé à une haute culture littéraire et artistique. Il n'est pas surpre- nant que, grâce à tant de bienfaits reçus, nos ancêtres se soient attachés à l'Empire et aux princes, et qu'ils aient multiplié les preuves de leur dévouement envers eux. Aucune violence ne les avait contraints d'abandonner leurs coutumes, leurs croyances ou leurs langues. Rome avait compté uniquement, pour les transformer, sur le rayon- nement de sa civilisation — la conscience de sa supériorité lui permettait un tel orgueil, — et le consentement des peuples lui accorda cette conquête morale, cette sou- mission des volontés et cette conciliation uploads/s1/ franz-cummont-lux-perpetua-paris-1949.pdf
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- Publié le Aoû 29, 2021
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