La bande dessinée : quelle lecture, quelle culture ? Benoît Berthou (dir.) Édit
La bande dessinée : quelle lecture, quelle culture ? Benoît Berthou (dir.) Éditeur : Éditions de la Bibliothèque publique d’information Lieu d'édition : Paris Année d'édition : 2015 Date de mise en ligne : 7 mai 2015 Collection : Études et recherche ISBN électronique : 9782842462178 http://books.openedition.org Référence électronique BERTHOU, Benoît (dir.). La bande dessinée : quelle lecture, quelle culture ? Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la Bibliothèque publique d’information, 2015 (généré le 18 mai 2016). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/bibpompidou/1671>. ISBN : 9782842462178. Ce document a été généré automatiquement le 18 mai 2016. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Éditions de la Bibliothèque publique d’information, 2015 Creative Commons - Attribution-NonCommercial-ShareAlike 3.0 Unported - CC BY-NC-SA 3.0 La bande dessinée ne constitue-t-elle pas une véritable énigme ? Longtemps considérée comme un « art populaire », elle s’est imposée auprès de nouveaux publics à travers des formes et des genres issus de la littérature ou de l’essai. Longtemps connue à travers un mode de création et de publication (l’album « franco-belge » en couleur), sa popularité a crû à travers d’autres formats et une ouverture culturelle qui fait figure d’exception au sein du monde du livre. Rédigé par des spécialistes des pratiques culturelles et de la bande dessinée, le présent ouvrage entend résoudre ces énigmes. Il s’appuie sur la première étude statistique de fond sur les lecteurs de bande dessinée co-réalisée par la Bpi et le DEPS. À travers l’analyse de ses transmissions, circulations et prescriptions, des profils de ses lecteurs et de leurs rapports avec d’autres modes d’expression, il permet de cerner la place qu’occupe la bande dessinée au sein de notre culture et montrer en quoi elle éclaire d’un jour nouveau notre paysage médiatique contemporain. BENOÎT BERTHOU Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l'université Paris 13 et membre du LABSIC, Benoît Berthou est le fondateur de la revue Comicalités. Études de culture graphique et mène des recherches sur la place et le devenir du dessin au sein des industries culturelles. 1 SOMMAIRE Introduction Benoît Berthou et Jean-Philippe Martin La lecture de bandes dessinées : quelle étude ? I. Profils de lecteurs, profils de lectures Christophe Evans 1. Extension du domaine de la bande dessinée et recul des pratiques de lecture 2. Profils de lecteurs : le poids des variables traditionnelles 3. Profils de lectures II. Le goût de la bande dessinée : acquisitions, transmissions, renforcements et abandons Sylvain Aquatias 1. De l’acquisition du goût à son renforcement ou à sa perte… 2. Modalités de la transmission familiale 3. Lecture de bandes dessinées et transmission aux enfants 4. D’autres instances de sensibilisation à la bande dessinée… 5. Motifs d’arrêt de la lecture : conceptions adolescentes, temporalités de vie et manque de variété des lectures 6. Des effets de renforcement : les sociabilités, la situation professionnelle et le goût pour la lecture 7. Les variables des goûts spécifiques 8. Conclusion III. Circulations de la bande dessinée : achat, emprunt, collection Xavier Guilbert 1. La propriété de bandes dessinées 2. Une théorie des genres ? 3. La frontière numérique 4. Une tentative de cartographie 5. Données disponibles 6. Profils de lecteurs 7. Non-acheteurs et non-possesseurs 8. Conclusion IV. La bande dessinée dans le régime du divertissement : reconnaissance et banalisation d’une culture Éric Maigret 1. La montée du régime du divertissement 2. L’appropriation par les milieux supérieurs et les effets néo-distinctifs 3. La bande dessinée demeure un média de masse 4. Appréhender les multiples dimensions d’un régime post-légitimiste V. La notion et les pratiques de médiation en question. Le cas de la bande dessinée Benoît Berthou 1. Se « débrouiller seul » : une condition de lecteur ? 2. La prescription : autorité ou sociabilité ? 3. Médiation et événements : festivals et dédicaces VI. La bande dessinée : quelle culture de l’image ? Benoît Berthou 1. L’image : une communauté de pratiques culturelles ? 2. L’image de bande dessinée : un nouveau paradigme médiatique ? 3. Images hors du livre 4. Personnage et narration : pour une autre approche de la « transfiction » 5. Le dessin : impensé de l’image 2 Bibliographie Remerciements et crédits 3 NOTE DE L’ÉDITEUR Dessin de couverture : François Ayroles Ouvrage réalisé en partenariat avec le Labex Industries culturelles et création artistique, l’université Paris 13 Nord, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, et avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication. 4 Introduction Benoît Berthou et Jean-Philippe Martin La lecture de bandes dessinées : quelle étude ? 1 La bande dessinée : quelle lecture, quelle culture ? Le titre que nous avons choisi de donner au présent ouvrage nous semble rendre compte d’une entreprise entamée en 2011 se fondant notamment sur la commande et la réalisation d’une étude sur le lectorat de la bande dessinée. Menée à l’initiative du Département des Études, de la Prospective et des Statistiques du Ministère de la Culture et de la Bibliothèque Publique d’Information, exploitée avec l’aide du LABoratoire des Sciences de l’Information et de la Communication de l’université Paris 13, du LABEX Industries Culturelles & Création Artistique et de la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image, celle-ci se propose d’appréhender statistiquement un mode d’expression. Elle ne présente en ce sens que peu d’équivalents, à l’exception peut-être de Lire le Noir. Enquête sur les lecteurs de récits policiers d’Annie Collovald et Érik Neveu qui entendait interroger une lecture émergente (ou trop longtemps négligée ?), et notre travail entend avant tout montrer en quoi la bande dessinée éclaire d’un jour nouveau nos pratiques culturelles et notre rapport aux médias. 1. Une lecture placée sous le signe du malentendu ?1 2 Cette ambition s’inscrit tout d’abord dans une évolution historique dont il est nécessaire de prendre la mesure tant la lecture de bandes dessinées semble être placée sous le signe du malentendu et des idées reçues. En attestent en premier lieu ses origines, qui n’ont rien d’enfantines contrairement à ce que l’on peut croire. On se rappelle que Rodolphe Töpffer, Suisse genevois, abandonna la peinture pour se reconvertir dans la pédagogie et ouvrir un pensionnat : c’est pour ses élèves qu’il commença à écrire et dessiner ce qu’il appelait des « histoires » ou de la « littérature en estampes », récits qui seraient demeurés confidentiels si l’un de ses amis n’avait montré ces œuvres au déjà illustre Johann Wolfgang Goethe. Le maître de Weimar trouva « très amusants » ces livres où il puisa un 5 « plaisir extraordinaire » et déclara leur auteur étincelant « de talent et d’esprit » avant de conclure : « S’il [...] ne s’appuyait pas sur un texte aussi insignifiant, il inventerait des choses dépassant toutes nos espérances » (cité par Frédéric Soret dans son journal Un Genevois à la cour de Weimar, Paris, éditions Roche, 1932). Töpffer semble d’ailleurs directement cautionner cette réception lettrée puisqu’il déclare dans Réflexions à propos d’un programme (1836) que la « littérature en estampes » se lit dans les Salons. 3 Bande dessinée et cercles cultivés n’ont ainsi rien d’antinomique, mais c’est sans aucun doute sous une autre forme qu’elle se popularise au sein de nos sociétés. Le neuvième art semble rencontrer un lectorat plus varié en s’inscrivant dans l’émergence de la « lecture de masse » portée par l’industrialisation de la production et de la diffusion du livre et de la presse, débouchant sur la publication de feuilletons humoristiques bon marché et de littérature « de gare », qu’a bien décrite Jean-Yves Mollier au sein La Lecture et ses publics à l’époque contemporaine. Dans ce contexte, les journaux illustrés pour la jeunesse (bourgeoise pour commencer) vont très vite connaître un grand succès auprès d’un lectorat cette fois résolument enfantin. Dès 1880, paraissent par exemple les aventures de Sam et Sap, illustrées par Rose Candide dans le journal Saint-Nicolas tandis, qu’en 1881, Hachette, publie Mon Journal, revue dans laquelle le célèbre dessinateur Christophe livre ses premières bandes dessinées et histoires illustrées. 4 En 1889, ce sont les éditions Armand Colin qui créent Le Petit Français illustré, journal pour les écoliers composé de feuilletons et d’histoires illustrées au rang desquels le Sapeur Camembert, Les Malices de Plick et Plock ou encore le Savant Cosinus ou La Famille Fenouillard. Chers et donc peu accessibles aux classes populaires, ces hebdomadaires rencontrent au tournant du siècle une nouvelle concurrence : en 1903, les Frères Offenstadt créent L’illustré qui devient par la suite Le Petit Illustré, hebdomadaire jeunesse vendu au prix imbattable de 5 centimes. Ce succès fulgurant appelle d’autres publications et la véritable épopée éditoriale des Frères Offenstadt débouche sur la création de Fillette, destiné aux jeunes filles, ou encore de La Semaine de Suzette dans laquelle les lectrices découvriront les aventures de Bécassine. Au début du XXe siècle, les bandes dessinées sont donc majoritairement humoristiques et semblent donc s’adresser à la sphère enfantine tout en touchant de nombreuses couches sociales. Une lecture prohibée 5 C’est dans ce uploads/s3/ 51441244.pdf
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