Cours sur l’art 2008 1 Cours sur l’art 2005 Définition générale de l’art : D’ab

Cours sur l’art 2008 1 Cours sur l’art 2005 Définition générale de l’art : D’abord, rappelons que la définition de l’art est double. (1) Originairement, le mot « art » ne se distinguait guère de la technique (activité de transformation du donné naturel ; l’art a d’abord désigné le métier, la maîtrise des procédés visant à atteindre une fin. Cf. fait que Arendt a placé l’art dans le domaine de l’œuvre : tout ce que fabrique l’homme, tout ce que l’homme ajoute à la nature. (2) Aujourd’hui on entend par là les « beaux-arts », activité libre, détachée de la vie ordinaire, et de ses fins utilitaires. (création d’objets dotés de qualités esthétiques, destinés à la contemplation, à plaire, à l’expression des sentiments individuels de l’artiste, etc.). Nous allons bien entendu ici nous pencher sur l’art au sens moderne du terme. Plan du cours : Nous ferons d’abord une histoire générale de l’art (à travers la peinture). Précision, fil directeur :  interroger l’art et son histoire, c’est interroger ses fonctions successives ; a-t-il toujours été l’expression d’une subjectivité ? quel est son rapport à la réalité ?  c’est s’interroger par là sur le statut de l’image, car l’art est de l’ordre de la représentation, de l’ordre du sensible. Il se donne à entendre, à voir… I- De l’art religieux à la religion de l’art ou de l’artiste… II- L’histoire de l’art selon Hegel Puis nous partirons de l’art contemporain, qui met en question le statut de l’art, et nous poserons quelques grandes questions qui intéressent la réflexion philosophique sur l’art : - il relève souvent du hasard, et non du savoir-faire (d’ailleurs de plus en plus on ne « fait » rien) : tout le monde peut-il être un artiste ? - l’art contemporain est plus conceptuel qu’esthétique, peut-on parler d’un langage de l’art ? l’art peut-il informer, exprimer des idées mieux que les concepts ? peut-il être une forme de connaissance qui rivalise avec la philosophie, voire avec la science ? - enfin quels sont les rapports entre l’art et le beau ? le beau est-il ce qui « plaît », ce qui « émeut » la sensibilité ? et comment s’entendre sur la beauté de quelque chose ? Cours sur l’art 2008 2 Histoire de l’art I- Une rapide histoire de l’art (à travers essentiellement la peinture) : De l’art religieux à la religion de l’art ou de l’artiste… Spontanément, vous me définissez l’art comme manifestation, expression, de votre individualité : est-ce que ça a toujours été le cas ? Non, loin de là ! Grille de lecture : mouvement de subjectivisation de l’œuvre. Progressivement, l’art se détache des contraintes, religieuses, civiles, et même, naturelles (il devient alors subjectif) A- Périodes classiques et pré-classiques : l’art reproductif  L’artiste est commandité (par l’Eglise, puis par les princes) pour enregistrer les grands moments de la vie religieuse, civile, une dynastie, etc.  Ecoles d’art (on apprend le métier) 1) l’art pré-classique : l’œuvre d’art a d’abord une dimension sacrée, religieuse (Antiquité, jusqu’à, au moins, la Renaissance) a) l’artiste = artisan au service de la foi (de Dieu…) - thèmes : triomphe de la foi sur la mort, résurrection du Christ, la survie des martyrs - symbolisme codifié par l’Eglise  cf. représentations de St Martin : toujours représenté sur un cheval, avec une épée ; attribut principal : il coupe son manteau pour le donner à un pauvre  balance = pesée des âmes - lieux des œuvres d’art : lieux de prière (à l’origine, cf. préhistoire, les images restent enfouies dans les grottes ; dans l’Antiquité, les œuvres d’art sont même cachées aux regards des vivants ; la crypte est interdite d’accès ; elles avaient pour fonction d’aider les vivants à continuer leur vie normale) b) cf. fonction de l’image dans l’Antiquité R. Debray dans Vie et mort de l’image : fonction utilitaire, religieuse Résumé du chapitre 1 du livre, La naissance par la mort Etymologiquement, l’image c’est d’abord quelque chose de tragique (l’image est primitivement le substitut du mort): - speculacrum (spectre) et - imago : moulage en cire du visage des morts, que le magistrat portait aux funérailles et qu’il plaçait chez lui dans les niches de l’atrium, à l’abri, sur une étagère. Cours sur l’art 2008 3 - Figura : fantôme, figure - Idole = eidolon = fantôme des morts, spectre (âme des morts qui s’envole du cadavre sous la forme d’une ombre insaisissable, son double, dont la nature ténue mais encore corporelle facilite la figuration plastique), et ensuite image, portrait - Signe = sêma, pierre tombale -Représentation : en langage liturgique, « cercueil vide sur lequel on étend un drap mortuaire pour une cérémonie funèbre » ; au MA, « figure moulée et peinte qui, dans les obsèques, représentait le défunt » (Littré) ; l’image est la meilleure part du défunt, son moi immunisé, mis en lieu sûr ; il y a transfert d’âme entre le représenté et sa représentation (NB : seuls les grands personnages ont le « droit à l’image ») (accordé à nous tous seulement vers la fin de l’ère républicaine) Ici, par conséquent, figurer = transfigurer 2) l’art classique : peinture hollandaise : une représentation de la nature plus que parfaite (des photographes avant l’heure !)  cf. l’émergence des scènes de genre (représentations dans un décor familier de faits et gestes quotidiens) Bruegel, Paysans Vermeer, La dentellière Transition :  invention de la photo (premier kodak en 1888) –copie fidèle de la réalité Cours sur l’art 2008 4 B- Seconde grande période : de l’art moderne à l’art contemporain : de la subjectivité de l’œuvre d’art à sa déréalisation matérielle… (De Monet à Duchamp) 1) De l’impressionnisme à l’expressionisme : l’émergence de la sensibilité exacerbée de l’artiste a) Impressionnisme (Monet, Dugas, Cézanne, Renoir, Seurat)  Réaction à la photo : o ce que le photographe ne peut représenter : atmosphères, impressions… o on embellit la nature o procédés techniques visibles (ici, la peinture commence à se prendre pour objet)  Techniques : o Les peintres impressionnistes délaissent les grandes toiles, le travail lent des esquisses et des ébauches préparatoires de leurs prédécesseurs. Ils peignent d’un seul coup et souvent en plein air, à la lumière naturelle. L’invention récente de la peinture dans de petits tubes de métal leur permet de s’éloigner pendant un bon bout de temps de l’atelier. o Jeu de l’ombre et de la lumière o Ils peignent ce qu’ils voient…et ils le peignent vite : leur intérêt est l’instant, capter les effets fugitifs de la lumière. Apparence immédiate des choses o Peignent la nature et les gens ordinaires, natures mortes, portraits o Claude MONET, Impression, soleil levant (1872) Le nom original de cette toile est en fait Soleil levant sur le Havre, mais Monet l'a rebaptisée à la suite d'une critique d'un journaliste à propos de la 1° exposition Impressionniste (15 avril-15 mai 1874) qui eut lieu chez le photographe Nadar au 35 bd des Capucines à Paris : pour un article du Charivari du 25 avril 1874, Louis Leroy, rédige devant ce tableau : "Ils sont impressionnistes en ce sens qu'ils rendent non pas le paysage, mais la sensation produite par le paysage". Cette critique donnera son nom au mouvement tout entier. Ce tableau va à l'encontre de la facture académique : non fini, facture épaisse, traits de peinture apparents, touches colorées... 1° phase de Monet : Facture large, imprécise des contours ; importance du reflet. Il essaie de retranscrire l'analyse de la lumière, d'un instant de la nature. C'est l'orientation de la touche qui donne sa forme à l'objet dessiné, mais elle ne le définit pas. Chaque détail contribue à faire comprendre l'ensemble, mais est sans intérêt s'il est isolé. Les bourgeois sont très choqués, et ils mettent beaucoup de temps à imposer leur style. Ce public était en effet habitué à des représentations historiques, des scènes de la Bible, ie, des « grands thèmes », et au peintre dans son atelier. b) Expressionisme C'est un mouvement artistique qui fait appel à la psychologie, au caractère et aux pulsions des individus. C'est la traduction d'un certain malaise social ou personnel ; l'illustration d'une subjectivité, marquée par le sentiment de la souffrance et du tragique. Profondément nordique, ce courant se développe particulièrement en Allemagne. Les travaux de Munch et de Van Gogh annoncent cette tendance au début du 20°siècle. Le mouvement a trouvé ses sources dans l'influence du japonisme, du symbolisme (travail sur l'inconscient, le spirituel, le mystérieux) et du modern'style (Art Nouveau en France; 1890-1905) avec les travaux de Gustav Klimt. NB : Le mouvement touche également la littérature, le cinéma (Le cabinet du docteur Caligari de Wiene, Nosferatu de Murnaü), le théâtre, et la musique.  le symbolisme (Munch, Klimt) Cours sur l’art 2008 5 Les artistes concrétisent des sensations, des états d’âme, des angoisses, et des rêves. Ce sont les leurs mais aussi ceux de toute une génération. Munch, Le Cri (1893) Voulait représenter la vie moderne de l’âme au uploads/s3/ cours-art-pdf.pdf

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