Explication de la Pierre Cubique Par le F∴ CHÉREAU, extrait de Manuel général d

Explication de la Pierre Cubique Par le F∴ CHÉREAU, extrait de Manuel général de la Franc-maçonnerie, Teissier éditeur, 1856. MM∴CC∴FF∴ Dans les hauts grades on doit donner le développement de la science maçonnique, dont les principes sont indiqués dans les trois grades symboliques ; mais ce premier aperçu ne l’expliquant pas suffisamment, nous allons entrer dans les plus grands détails, en, parcourant les différents tracés qui sont sur la pierre appelé cubique ; cette pierre angulaire est une base essentielle de l’art royal ; elle n’est qu’ébauchée dans le deuxième grade de la Maçonnerie bleue. Il aurait fallu que cette pierre soit tracée en caractères hiéroglyphes, selon la rigueur des lois maçonniques ; alors le G∴ Or∴ de France aurait senti la nécessité de donner la clé de nos caractères, selon l’exemple qui est tracé dans le chapiteau du côté gauche. Dans le bas qui forme un carré, est une division de 100 cases ; 26contiennent les hiéroglyphes ; 26 autres les lettres italiques, 4 en hiéroglyphes composés, et 4 aussi en lettres composées ; 12 en ponctuations hiéroglyphiques ; 32 en caractères vulgaires, et 16 remplies avec des chiffres depuis 1 jusqu'à 70. Tel est le contenu du côté gauche de cette pierre que le G∴ O∴ n’a pas songé à remplir. Il était donc l’essentiel, pour l’art royal, qu’un ouvrier zélé voulût s’en occuper pour l’instruction de ses FF∴ et pour leur apprendre à connaître les lettres, afin de pouvoir lire les mots mystérieux de notre art. Les deux niveaux que vous voyez dans le haut du chapiteau vous annoncent que les connaissances rendent les hommes égaux, et que les talents élèvent l’homme d’une classe ordinaire au niveau des grands de la terre. Maintenant que nous connaissons les caractères, nous allons apprendre à connaître la face de cette pierre : cette face est un chef-d’œuvre du G∴O∴ de France, puisqu’elle renferme dans sa composition une division de 81 cases qui forme le carré de 9, où tous les mots mystérieux se trouvent renfermés, depuis le premier grade jusqu’à celui ci, en y ajoutant les 16 du chapiteau, qui contiennent un seul mot sacré composé de trois paroles. Pour lire ce que contient ce carré, on commence par le T, qui est au bas sur la première ligne à gauche, ensuite la lettre U, au-dessus du T, dans la 1ère case de la 2e ligne ; ce qui forme la 1ère syllabe du mot de passe d’apprenti ; puis vous prenez le B de la 2e case de la 1e ligne ; après 1A dans la 1e case de la troisième ligne en montant; Vous descendrez en biais jusqu'à la lettre L, qui forme la deuxième syllabe du mot précité; Ainsi du reste des mots que vous lirez en biaisant de gauche à droite, dans laquelle vous trouverez deux lettres TH, en opposition avec la lettre T, par laquelle vous avez commencé. Les 16 cases triangulaires du chapiteau forment ensemble un grand triangle ou delta, emblème de la divinité selon les Égyptiens. C’est dans ces cases qu’est placé le mot sacré du présent grade, le Tétragrammaton, la parole innominale du grand JEHOVA, qui était toujours tracée dans un Delta. Vous remarquerez que le G∴O∴ de France, dans sa sagesse, a cru devoir placer dans ce chapiteau triangulaire le grand mot de ce sublime grade. Les chérubins qui sont placés sur ce chapiteau, et qui accompagnent ce triangle, vous annoncent que tout est divin dans les cérémonies de ce grade, qu’il est l’annonce de la doctrine des Maçons ; ils adorent un Dieu unique, et ne le perdent jamais de vue dans toutes leurs actions. Maintenant que nous avons épuisé les deux faces de cette pierre, nous allons entrer dans d’autres détails, qui tiennent aux sciences dont on vous a parlé dans les grades symboliques, et surtout à la géométrie, laquelle vous conduit naturellement aux connaissances les plus abstraites : tels sont les systèmes du monde, etc., etc. Les anciens, initiés aux mystères du sacerdoce, nous ont transmis la science des calculs. Cette science conduit naturellement à la géométrie (dans le compagnonnage on en parle souvent) ; elle commence par la connaissance des chiffres, dont la clef nous vient des égyptiens. Elle est tracée dans le côté droit de la pierre. Cette clef se compose d’un carrée parfait coupé en 4 parties égales, par une ligne perpendiculaire et une horizontale, ensuite par deux autres lignes en diagonales, d’angle en angle, qui divisent ce carré en 8 parties triangulaires ; c’est dans ce carré que vous trouverez les figures des 10 chiffres, depuis 1 jusqu’à 0. Le 1 est une ligne perpendiculaire, Le 2 est pris dans un carré et forme un Z. Le 3 se prend par la moitié du grand carré duquel vous tirez une ligne jusqu’au coin, ensuite une autre jusqu’au centre, puis en reculant jusqu’au coin d’en bas, et une horizontale jusqu’à la ligne perpendiculaire du milieu. Le 4 se trace par une perpendiculaire à droite. On prend le milieu de cette ligne, on en tire une horizontale jusqu’au centre du grand carré, et on remonte par une diagonale jusqu’à l’angle d’en haut à droite, ce qui forme un 4 parfait. Le 5 se fait par une ligne qui part de l’angle d’en haut à droite, en descendant par une diagonale jusqu’au centre ; ensuite vous tirez une ligne horizontale à droite, jusqu’à moitié de cette perpendiculaire du côté droit; Après, vous descendez jusqu’au bas, et retournez en arrière jusqu’à la perpendiculaire du milieu. Le 6 se fait en traçant une ligne diagonale de l’angle droit d’en haut à l’angle gauche d’en bas ; de là une horizontale en bas, jusqu’à celle du milieu que vous tracez en remontant jusqu’au point du centre. Le 7 se prend depuis la ligne du milieu d’en haut en traçant une ligne horizontale jusqu’à l’angle à droite, puis vous descendez une diagonale jusqu’au point opposé du grand carré à gauche en bas. Le 8 se fait en traçant une croix de Saint-André, c’est-à-dire deux lignes croisées, fermées par une ligne horizontale en haut et en bas. Le 9 se fait en partant du centre, en remontant la ligne perpendiculaire, puis horizontale jusqu’à l’angle à droite, et descendant par une diagonale jusqu’à l’angle à gauche. Le zéro est le carré. Vous voyez que les anciens chiffres étaient tous angulaires. A mesure que les peuples se policèrent, ils donnèrent à leurs caractères des formes plus agréables, arrondirent les lignes de leurs premiers chiffres, qui sont ceux que nous avons actuellement, et qu’improprement nous nommons chiffres arabes. La connaissance de la géométrie conduisit nos ancêtres à l’étude du monde habité, et bientôt ils surent approfondir ce dédale de l’immensité, et percer la voûte azurée. L’homme se livra à l’étude des mathématiques, science sublime, seulement connue des initiés dans les mystères du 2e ordre ; cette science les conduisit à comprendre à peu près l’organisation de toute la nature, en observant le cours du soleil et celui de la lune, ainsi que l’ordre périodique des saisons. Le carré du côté droit de la pierre nous représente cet ancien système. Les quatre cercles sont les 4 régions présumées autour de la terre ; on découvrit par le cours du soleil les quatre points cardinaux : orient, occident, midi et nord ; les quatre carrés servirent d’angle de division pour les saisons, en donnant le quart de l’année solaire de 91 jours environ, ce qui procurait pour l’année entière 364 jours, auxquels on ajoutait une ou deux journées de plus à la fin d’une période déterminée. Les mages considérèrent avec attention la nature entière. L’étude les porta à vouloir en connaître l’essence dans sa composition ; L'immensité du fluide aérien rempli de ces feux qu’ils prirent pour autant de petits soleils, qui furent par la suite nommés étoiles ; la puissance de l’air sur toutes les substances, et l’unité d’accord des lois organiques ; ce qui les porta à l’admiration des merveilles de la nature, et aiguillonna leur curiosité pour faire de plus grandes recherches, et pour parvenir à connaître le principe vivifiant, enfin l’âme de l’Univers. Ils reconnurent par leur travail la divinité, seul principe de la conservation et de l’organisation universelle ; ils adorèrent l’être suprême dans toutes les productions de la terre, comme étant son ouvrage : Ils cachèrent aux peuples les vérités qu’ils avaient découvertes, en donnant un sens différent aux emblèmes qu’ils exposaient aux regards du public. Ils décomposaient l’air et la matière. Le sel, le souffre et le mercure leur parurent en être les principaux constituants : de ces trois parties, ils formèrent un triangle, qui devint avec plus de raison encore un principe de culte, comme étant l’emblème du grand moteur des êtres animés qui fut nommé Dieu. Les hébreux le nommèrent JEHOVA, ou la véritable âme de la nature ; Ils placèrent ce triangle au centre de divers cercles et carrés pour indiquer le principe vivifiant qui étendait ses ramifications sur toute choses. La dernière partie de la pierre uploads/s3/ explication-de-la-pierre-cubique-par-chereau.pdf

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