Medieval Academy of America L'Harmonie des Spheres Selon Boece Author(s): Roger

Medieval Academy of America L'Harmonie des Spheres Selon Boece Author(s): Roger Bragard Source: Speculum, Vol. 4, No. 2 (Apr., 1929), pp. 206-213 Published by: Medieval Academy of America Stable URL: http://www.jstor.org/stable/2847953 Accessed: 01/02/2010 10:39 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of JSTOR's Terms and Conditions of Use, available at http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp. JSTOR's Terms and Conditions of Use provides, in part, that unless you have obtained prior permission, you may not download an entire issue of a journal or multiple copies of articles, and you may use content in the JSTOR archive only for your personal, non-commercial use. Please contact the publisher regarding any further use of this work. Publisher contact information may be obtained at http://www.jstor.org/action/showPublisher?publisherCode=medacad. 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L'importance considerable de Boece me parait juste- ment consister en ce qu'il servit de pivot entre les deux etats d'esprit, en participant profondement a la science profane et a la foi chretienne, et dans un autre sens, en preparant par sa dialectique et ses travaux scientifiques l'avenement de la science experimentale.1 1 J'ai omis de faire remarquer le parallele interessant etabli par Mr Rand entre Villon et Boece (op. cit., p. 170): il y a certainement un rapprochement a faire entre les deux; Villon ayant fait des etudes classiques serieuses (il etait maitre es arts) devait connattre Boece. R. BONNAUD, Montpellier. L'HARMONIE DES SPHERES SELON BOECE LORSQUE BOECE ecrivit son De Institutione Musica, il s'est manifestement inspire des traites theoriques de Nicomaque de Gerase. Qu'il s'agisse du son, des consonances, de la voix, des instruments, de l'harmonie cosmique, nous retrouvons presque partout chez Boece non seulement les theories de Nicomaque, mais aussi sa maniere de les exposer. Souvent, Boece cite Nicomaque comme etant sa source. Si nous ne trouvons pas toujours chez l'auteur grec l'equivalent des theories emises par l'auteur latin, la raison en est que nous avons perdu une partie des ecrits du premier, notamment un IIpl MovatLKs dont il ne nous reste que des fragments.' Dans ce cas, c'est toujours chez un theoricien de la meme ecole, l'ecole pythagoricienne, que nous decouvrirons ce qui nous manque chez Nicomaque. Ces quelques mots sont necessaires pour comprendre ce qui va suivre. De toute l'oeuvre de Boece, je n'examinerai ici que ce qui concerne l'Harmonie des Spheres.2 Comme presque tous les theoriciens anterieurs, Boece divise la musique en trois especes: la premiere est celle du monde, la deuxieme est produite par la voix humaine, la troisieme provient d'instruments soit solistes, soit accompagnateurs. La musique ou harmonie cosmique se manifeste dans le ciel lui-meme, dans l'union des quatre elements et dans la variete des saisons.3 1 Cf. Karl von Jan, Musici Scriptores Graeci (Leipzig, 1895), p. 224; Ch.-Em. Ruelle, Manuel d'Harmonique [de Nicomaque de Gerase] (traduction, Paris, 1881), p. 5. 2 Je me propose de publier un jour le resultat de mes recherches sur les sources musicales de Boece. Des & present, je renvoie le lecteur & la dissertation (incomplete et un peu super- ficielle) de Mieckley sur le m6me sujet; G. Mieckley, De Boethii libri de Musica primifontibus, diss. Jena, 1898. 3 Boece, De Institutione Musica, I, 2. seul de la science aura change: au lieu d'avoir pour fin l'ascension vers l'Un abstrait, la science va servir, comme le dit la formule celebre d'Alcuin, d'ancilla theologiae. L'importance considerable de Boece me parait juste- ment consister en ce qu'il servit de pivot entre les deux etats d'esprit, en participant profondement a la science profane et a la foi chretienne, et dans un autre sens, en preparant par sa dialectique et ses travaux scientifiques l'avenement de la science experimentale.1 1 J'ai omis de faire remarquer le parallele interessant etabli par Mr Rand entre Villon et Boece (op. cit., p. 170): il y a certainement un rapprochement a faire entre les deux; Villon ayant fait des etudes classiques serieuses (il etait maitre es arts) devait connattre Boece. R. BONNAUD, Montpellier. L'HARMONIE DES SPHERES SELON BOECE LORSQUE BOECE ecrivit son De Institutione Musica, il s'est manifestement inspire des traites theoriques de Nicomaque de Gerase. Qu'il s'agisse du son, des consonances, de la voix, des instruments, de l'harmonie cosmique, nous retrouvons presque partout chez Boece non seulement les theories de Nicomaque, mais aussi sa maniere de les exposer. Souvent, Boece cite Nicomaque comme etant sa source. Si nous ne trouvons pas toujours chez l'auteur grec l'equivalent des theories emises par l'auteur latin, la raison en est que nous avons perdu une partie des ecrits du premier, notamment un IIpl MovatLKs dont il ne nous reste que des fragments.' Dans ce cas, c'est toujours chez un theoricien de la meme ecole, l'ecole pythagoricienne, que nous decouvrirons ce qui nous manque chez Nicomaque. Ces quelques mots sont necessaires pour comprendre ce qui va suivre. De toute l'oeuvre de Boece, je n'examinerai ici que ce qui concerne l'Harmonie des Spheres.2 Comme presque tous les theoriciens anterieurs, Boece divise la musique en trois especes: la premiere est celle du monde, la deuxieme est produite par la voix humaine, la troisieme provient d'instruments soit solistes, soit accompagnateurs. La musique ou harmonie cosmique se manifeste dans le ciel lui-meme, dans l'union des quatre elements et dans la variete des saisons.3 1 Cf. Karl von Jan, Musici Scriptores Graeci (Leipzig, 1895), p. 224; Ch.-Em. Ruelle, Manuel d'Harmonique [de Nicomaque de Gerase] (traduction, Paris, 1881), p. 5. 2 Je me propose de publier un jour le resultat de mes recherches sur les sources musicales de Boece. Des & present, je renvoie le lecteur & la dissertation (incomplete et un peu super- ficielle) de Mieckley sur le m6me sujet; G. Mieckley, De Boethii libri de Musica primifontibus, diss. Jena, 1898. 3 Boece, De Institutione Musica, I, 2. Notes Notes 206 206 L'Harmonie des Spheres n'est done qu'une des manifestations de l'har- monie cosmique. Tout ce qui est en mouvement produit un son.' Or les corps celestes parcourant l'espace avec rapidite ne peuvent se deplacer silencieusement: 'Comment, en effet, pourrait-il se faire que la machine si rapide du ciel puisse se mouvoir dans une course muette et silencieuse. Bien que ce son ne parvienne pas a nos oreilles (cela tient necessairement a de nombreuses causes), il serait impossible que des corps, lorsqu'ils se meuvent si rapide- ment, ne produisent, d'aucune fagon, des sons....' 2 Nicomaque est du meme avis: 'Les noms des sons doivent avoir ete empruntes aux sept astres qui parcourent le ciel et roulent autour de la terre. En effet, on dit (dans l'ecole pythagoricienne) que tous les corps qui tournent rapidement . . . produisent necessairement des bruits qui different entre eux par la grandeur et le lieu du son....' 3 Boece dit que si nous n'entendons pas la musique celeste, cela tient a de nombreuses causes. Ii ne les donne pas. Nicomaque, dans son Manuel, promet aussi a la dame a qui il dedie celui-ci, de lui expliquer plus tard les raisons pour lesquelles la symphonie cosmique ne parvient pas jusqu'a nous.4 Les Pythagoriciens cependant l'avaient explique. Nous trouvons, en effet, chez Aristote: Comme il pourrait sembler bizarre que nous ne l'entendions pas (le bruit), ils (les Pythagoriciens) en donnent cette cause: c'est qu'il n'y a bruit (entendu) que pour les bruits qui se produisent a un moment donne. Le bruit n'est pas perqu quand il n'a pas son contraire, le silence. En effet, ce n'est que par rapport l'un a l'autre que nous percevons le silence et le bruit: c'est ainsi que les forgerons habitues au meme bruit finissent par ne plus l'entendre.5 Or, il se fait que, en collationnant les manuscrits du De institutione Musica de Boece qui se trouvent a la Bibliotheque Nationale a Paris, j'ai trouve dans deux manuscrits dont la parente parait tres proche, une scholie (la meme dans les deux codices) qui traite de la meme question avec plus de details.6 Comme cette note marginale est placee en regard du texte de Boece precite et que, de plus, elle est inedite, je n'h6site pas a la transcrire ici: 1 Boece, loc. cit., I, 3; Aristote, De Anima, VIII, 2; Euclide, Divisio canonis, p. 23 (Mei- baum), p. 148 (v. Jan). 2 Boece, loc. cit. I, 2. 3 Nicomaque, Enchiridion, p. 241 (v. Jan). 4 Ibid., p. 242 (v. Jan). 5 Aristote, De caelo, II, 9; Cf., A.E. Chaignet, Pythagore et la philosophie pythagoricienne (2. ed., Paris, 1874), II, uploads/s3/ l-x27-harmonie-des-spheres-selon-boece.pdf

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