LE POP ART EN FRANCE Né en Angleterre dans les années 50, c’est aux Etats-Unis
LE POP ART EN FRANCE Né en Angleterre dans les années 50, c’est aux Etats-Unis que le pop art devient rapidement incontournable. On voit apparaître les premiers tableaux Pop d’artistes français au milieu des années 60. En plein essor de la société de consommation, les artistes s’inspirent d’images publicitaires et font rentrer dans la peinture les objets du quotidien, utilisant parfois des assemblages et collages et prenant à contre-pied l’abstraction. L’ambiguïté des images reproduites ou répétées traduit une critique de ces années de consommation frénétique. Ce mouvement fulgurant, comme d’autres dans l’histoire de la peinture, ne durera que quelques années. Il a souvent été un tournant décisif et formateur pour de nombreux artistes qui prendront ensuite des routes parfois très différentes. La rétrospective Les Années Pop au Centre Georges Pompidou en 2001 a redonné ses lettres de noblesse à cette école pourtant emblématique d’une époque. Depuis quelques années, certains artistes français un temps oubliés sont ainsi redécouverts pour le plus grand plaisir des collectionneurs. « POP MADE IN FRANCE », l’exposition A l’occasion de l’ouverture de son nouvel espace au 22, Passage Verdeau, la Galerie Nota Bene propose un panorama de la peinture des années 65 à 75 au travers d’une sélection d’œuvres inédites. MARIE-CLAUDE DESMONT (Née en 1946) Après des études aux Beaux-Arts de Rouen, elle expose à partir de la fin des années 60 à Paris, Lyon et Marseille, avant de retourner s’installer dans sa région natale. Membre du Salon d’Automne à Paris et de l’Union des Arts Plastiques à Rouen, elle entre en psychanalyse au début des années 70, ce qui ouvre de nouveaux horizons à sa création artistique. Son intérêt pour cette discipline et pour la poésie amorcent le début de la série « des Vaches » : plusieurs dizaines d’œuvres aux couleurs vives, aplats de couleurs et mises en scène décalées qui interpellent et questionnent le spectateur. La vache, animal totem dans l’œuvre de l’artiste et issue de l’histoire familiale (père normand et mère suisse), est pour Desmont la représentation symbolique de la femme. Elle lui permet de dénoncer l’assouvissement des femmes et de célébrer leur indépendance. « Le Fauteuil Vache » Huile sur toile, 81 x 65 cm Signée en bas à droite Circa 1970 ALAIN DUFO (Né en 1934) Dès 1967, Dufo témoigne d’une originalité qui cautionne à elle seule l’authenticité des moyens auxquels il fait appel, qui ont successivement adopté l’aspect de trompe-l’œil, de mises en situation d’éléments communs du vocabulaire quotidien et de conditionnements d’objets. La saveur poétique de ses travaux, leur humour et leur acception fréquente n’entravent cependant pas la théorie dont ils procèdent. Qu’il peigne des cravates fantômes qui traversent les parois des malles, qu’il fabrique des tabourets en baudruche ou qu’il enferme dans des sachets de plastique, déroulés à l’infini, des poissons, de la mousse, de la terre, de l’eau, de l’air ou les mots « Je t’aime », Dufo ne cesse de jeter le doute sur la réalité des objets, sur la réalité de l’art, sur notre propre réalité. A travers ses séries, comme celle de la cravate, il a entrepris la création d’une œuvre dont la finalité n’est plus l’image mais ses répercussions sociologiques et son intrusion dans le domaine collectif quotidien. « Cravate à pois » Acrylique et technique mixte, 81 x 100 cm Signée au dos Circa 1969 CHARLES GIAUME (Né en 1925) Après des études aux Beaux-Arts de Lyon, il passe plusieurs années à voyager en Amérique du Sud avant de s’installer à Lyon puis aux Baléares. Proche au début de sa carrière d’un certain surréalisme, sa peinture s’est ensuite caractérisée par l’agrandissement de détails, proche de Peter Stampfli ou de Gérard Schlosser, dans des interprétations plus oniriques. Ses mises en image décalées témoignent de sa recherche du poétique dans les objets du quotidien à travers le parcellaire. « Gourmandise » Huile sur toile, 89 x 116 cm Signée et datée 1973 en bas à gauche Titrée au dos BERNARD JOUBAIRE (Né en 1949) Bernard Joubaire est un témoin de son temps. Il tient une place à part dans notre exposition… et nous lui consacrerons une exposition dans quelques mois. Il se passionne dès l’adolescence pour la peinture américaine, notamment pour le travail de Lichtenstein, Rosenquist et Wesselman. Enfant des Trente glorieuses, il commence à peindre en 1967 et s’inspire aussi des artistes de la réalité nouvelle et de l’école de Nice présentés dans les galeries parisiennes. Sa frénésie créative, témoignage de son époque, sera aussi fulgurante que fugace : de 1967 à 1975, il produit plusieurs dizaines de toiles, au début très marquées par le Pop art américain puis tendant vers la figuration narrative. En 1975, il interrompt sa carrière de peintre pour étudier puis exercer le métier d’architecte, et ne revient à la peinture qu’en 2002, alors que la page du Pop art est tournée depuis bien longtemps. « Baigneuse 2 » Huile sur toile, 89 x 116 cm Monogrammée, titrée et datée 12-04-68 au dos MARC FLAMENT (1929-1991) Né à Bordeaux, il étudie la peinture aux Beaux-Arts et mène une étonnante vie professionnelle protéiforme : militaire, reporter-photographe de guerre, réalisateur, galeriste et peintre, il est également un écrivain et illustrateur prolifique. Il a illustré de ses photos ou écrit 33 livres, dont de nombreux romans jeunesses. Sa peinture colorée et fougueuse illustre, selon ses propres mots, « le mouvement, la démesure, l’envolée et le crescendo permanent ». « Centauresse et Cariatide » Huile sur toile, 84 x 100 cm Signée et datée 1972 au dos JOËL KERMARREC (Né en 1939) Fils d’une mère sculptrice, il grandit en Belgique avant d’étudier aux Beaux-Arts de Paris où il obtient le Prix de Rome en 1964 et où il devient professeur en 1987. Sa peinture traduit son questionnement du rapport de l’image et de la langue tant au point de vue théorique que poétique dans un travail qu’il nomme « Module, type, pattern et norme ». Peintre complexe à l’intelligence et à la culture brillantes, il utilise tous les moyens possibles pour explorer notre inconscient. En mouvement permanent, il évite d’apporter des réponses pour ne garder que les questions. Derrière la symbiose et une apparente simplicité, ses œuvres constituent de véritables énigmes, laissant le spectateur interpréter les multiples éléments symboliques. Son œuvre est particulièrement intéressante dans l’étude du mouvement Pop art en ce qu’elle systématise la problématique de la relation entre l’objet et la peinture. Se gardant de trancher, il entretient le dialogue entre l’objet réel et l’objet figuré sur la toile pour déconsidérer l’illusion et brouiller les pistes. « Silhouettes » Huile sur toile, 70 x 70 cm Signée et datée 68 en haut à gauche « Composition » Huile sur toile, 100 x 81 cm Signée et datée 69 au dos ANDRE LEJOSNE (Né en 1929) Elève aux Beaux-Arts de Paris puis à l’atelier de Lesbounit. Il participe à Paris aux Salons de la Jeune Peinture, des Réalités Nouvelles et à « Grands et Jeunes d’Aujourd’hui ». Régulièrement exposé à Paris chez Liliane François et à Londres, ses compositions et ses dessins aux traits simples en font un peintre particulièrement représentatif du Pop art en France. « Nu déstructuré » Huile et sable sur toile, 55 x 116 cm en triptyque Signée et datée 1974 en bas à gauche JEAN-MARIE MEISTER (Né en 1933) Comme John Cage, Jean-Marie Meister a trouvé sa vérité dans les champignons. C’est en effet à partir du moment où, en 1966, il se consacre pour plusieurs années à ces seuls cryptogames, considérés sans exclusive « de la morille au lycoperdon en passant par la clavaire », qu’il parvient à un style pop dépouillé, d’une grande force expressive, fondé sur un trait d’égale intensité et un usage restreint mais efficace de la couleur qui, plus qu’à Lichtenstein, l’apparenterait à Krushenick. Lauréat de nombreux prix, plusieurs de ses œuvres sont conservées dans des collections muséales. « Champignon » Huile sur toile, 100 x 100 cm Signée et datée 1968 au dos JACQUES POLI (1938-2002) Fasciné par l’univers mécanique, Poli semblait cependant se refuser au lyrisme en choisissant des vis, des boulons, des écrous, humbles éléments a priori peu susceptibles de susciter les grandes envolées de l’imagination. Mais il n’a pas pu s’empêcher de se laisser circonvenir par des machines de plus en plus envahissantes et hautaines. Désigné par son ami Yves Michaud comme « un peintre de la peinture », son refus obstiné de l’esthétique (du « faire joli ») lui a permis de se consacrer à une recherche artistique profondément sensible et retenue. Sa quête des moyens d’expression de la peinture le conduit à d’incessantes remises en question et à un renouvellement permanent du motif, de la forme et des ressources de la couleur. « Une barrière, il y a toujours un moyen de la passer » Huile et technique mixte sur toile, 116 x 89 cm Signée et datée juin 68 au dos WALTER STRACK (Né en 1936) Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Zurich, il s’installe à Paris en 1959. Sélectionné pour la 4ème Biennale uploads/s3/ le-pop-art-en-france.pdf
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- Publié le Mai 18, 2022
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