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Hanine Hannouche hanin.hannouch@gmail.com www.kinoimages.com Muséaliser l'éphém

Hanine Hannouche hanin.hannouch@gmail.com www.kinoimages.com Muséaliser l'éphémère: Le net art au musée ? Les musées d'art contemporain sont confrontés à une multitude de médiums de création artistique, y compris l'internet. Ce dernier étant éphémère présente de défis particuliers au niveau de l’imprescriptibilité, l'inaliénabilité et les droits d'auteurs. Comment peut-on inscrire le net art dans une optique de collection, de conservation et d'exposition ?Bref, comment peut-on le muséaliser ? Dans notre société dite « de l’information », les musées abritent de plus en plus des œuvres numériques présentées soit en ligne, soit à travers des bornes multi-médias. Le parti pris fonctionnaliste des espaces d'exposition de présenter à l'intérieur de leurs bornes physiques des œuvres également physiques a bien été rompu. La médiation se voit tout le temps redéfinie par le renouveau de la nature de l'art, cette fois-ci à travers le numérique. Le net art (art crée par et pour l'internet, de nature éphémère) incite le musée à repenser la muséalisation aussi bien que la collection à caractère permanent. Loin de la matérialité de ses prédécesseurs, le net art est en suspend perpétuel, il est transformable ad infinitum par le spectateur/internaute du fait du flux de données et il revendique son caractère obsolète. Comment exposer se dernier dans un endroit physique et immobile tel que le musée? Encore plus, comment l'inscrire au sein d'une collection considérée au service de la mémoire collective de la postérité ? Le médium même du net art est sa propre finitude : L'évolution du web est rapide, la durée de vie des œuvres est courte. Cet art devient très rapidement périmé et plus jamais accessible aux spectateurs/internautes. Le musée, avant tout le monde, est confronté à ces paradoxes à plusieurs niveaux : Le net art rend les notions d'inaliénabilité et d'imprescriptibilité plus difficiles à pratiquer. Cette obsolecense programmée est une remise en question pertinente du statut de la collection permanente. Elle va à l'encontre de la conservation qui prend des initiatives pour faire perdurer les oeuvres au delà de leurs délais de vie habituel. De même, le caractère imprescriptible d'une oeuvre en ligne est toujours intrinsèquement menacé: L'effacement d'un logiciel, la perte des informations de l'ordinateur ou tout simplement, l'indisponibilité du materiel nécessaire pour la visualiser sont des problématiques de plus en plus d'actualité muséale. Aussi, le cas du net art est bien particulier puisqu’il élimine l’exclusivité que l’institution a de ses œuvres: Si le Louvre possède la Joconde, ceci veut dire que les autres musées ne la possèdent pas. L'objet ne peut pas être musealisé et en circulation en même temps. Par contre, une oeuvre entièrement numérique peut l'être en conservant toujours sa valeur d'usage (objet de musée) et son accessibilité (données en criculation en ligne). Par exemple: "Apartement" de Marek Walezak toujours en ligne et exposé au sein du Whitney Museum of American Art aux Etats-Unis. Elle est difficile à délimiter et peut soulever des questions de droits d'auteurs, vu qu'elle est modifiable par les internautes. Comment concilier le processus de muséalisation, issu d'une tradition historique et de l'évolution des pratiques artistiques, et la création spécifique à Internet dont la durée de vie peut être extrêmement courte et en menace perpétuel obsolescence? Hanine Hannouche hanin.hannouch@gmail.com www.kinoimages.com uploads/s3/ musealiser-l-x27-ephemere-le-net-art-au-musee-introduction-et-resume.pdf