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Les champs électromagnétiques peuvent aussi perturber des systèmes élec- troniq

Les champs électromagnétiques peuvent aussi perturber des systèmes élec- troniques variés (circuits de commande et de contrôle, équipements d’automobiles, …) et provoquer des incidents, voire des accidents. La complexité des problèmes posés tient à la diversité des paramètres physiques: la fréquence, la puissance, la modulation... Lequel d'entre eux joue le rôle prépondérant ? Par quel mécanisme ces champs agissent-ils alors sur la santé ? Qu'y a-t-il de commun entre les champs créés à proximité des lignes de distribution électrique, caractérisés par des fréquences extrêmement basses (50 Hz) et ceux liés aux fours domes- tiques à micro-ondes, ou bien les champs produits par un portable qui sont de fréquence beaucoup plus élevée (de l'ordre du GHz) ? RISQUES POUR L’HOMME Certaines questions concernent une bande de fréquences utilisée dans les techniques inductives (entre 1 kHz et 10 MHz) pour laquelle on connaît encore peu de choses au plan biologique. C’est le cas des portiques d'identification et du chauffage par induction. Quels effets peuvent avoir les plaques à induction sur la tête d'un enfant ou dans l'abdomen d'un adulte, notamment d'une femme ? L IGNES DE DISTRIBUTION du courant, appareils électroménagers ou diverses machines industrielles…, toute installation électrique peut créer dans son voisinage un champ électrique, un champ magnétique ou un champ électromagnétique, combinaison des deux, champ qui se pro- page dans l’espace sous forme d’ondes électromagnétiques non ioni- santes. Ces champs se caractérisent par leur fréquence (exprimée en hertz ou Hz) ou leur longueur d’onde (en mètre ou m). Les rayonnements de très basses fréquences, encore dénommés ELF - Extremely Low Frequency -, sont présents autour des lignes de transport électrique, des transformateurs, des alternateurs, des matériels élec- triques, des équipements de soudage à l'arc et par résistance… Les radiofréquences et hyperfréquences sont utilisées dans le chauffage thermique par induction et par effet diélectrique, les systèmes d'identi- fication, les fours industriels à micro-ondes, les radars, les portables... Les secteurs scientifique et médical sont également impliqués : résonance magnétique nucléaire – RMN -, imagerie par résonance magnétique – IRM, physiothérapie... L’ensemble du monde du travail est donc concerné, mais certaines ca- tégories de salariés le sont plus particulièrement : les porteurs d'implants actifs (stimulateurs cardiaques, prothèses auditives, …). LE POINT SUR… 1 Quels sont les effets sur la santé des champs et ondes électromagnétiques ? Une inter- rogation préoccupante compte-tenu de l’im- portance de la population concernée. Lignes à haute tension, chauffage par induction et diélectrique, écrans de visualisation, fours à micro-ondes, radars, radiotéléphones portables (1), …envahissent nos vies. Par ailleurs, les systèmes électroniques sont de plus en plus complexes, leur utilisation en développement croissant, avec des ap- plications pratiquement dans tous les do- maines. Il y a donc lieu de mieux cerner les problèmes de compatibilité électroma- gnétique pour les circuits de commande de machines et les porteurs de stimulateurs car- diaques, notamment. Définition, PRÉVENTION et RÉGLEMENTATION I I I LE POINT DES CONNAISSANCES SUR… Champs et ondes électromagnétiques (0Hz - 300 GHz) ED 5004 (1) désigné "portable" dans la suite du texte. Four industriel à induction 30 rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. : 01 40 44 30 00 Fax : 01 40 44 30 99 2 Actuellement, les recherches médicales portent plus particulièrement sur la cancérogénèse (leucémies, tumeurs cérébrales, cancers hormono- dépendants...) et sur certaines maladies psychiatriques (dépression et suicides) et neurologiques (Alzheimer, sclérose latérale amyotrophique). Les premiers résultats indiqueraient un facteur de risque plus important pour les pathologies neurologiques que pour le cancer mais ils de- manderaient à être confirmés par des recherches complémentaires. ◗ Il y a lieu d’expliquer aussi pourquoi certaines personnes se plaignent de symptômes dits “spécifiques” (céphalées, insomnies, pertes de mé- moire, angoisse, palpitations, “hypersensibilité”,...), sans oublier que la perception d'un risque peut elle-même induire des effets non directement liés à la cause. ◗ Le risque le plus patent reste celui de la compatibilité électroma- gnétique avec les implants actifs essentiellement les stimulateurs car- diaques chez les sujets appareillés, bien qu’il soit minime pour les appareils de technologie récente et qu’il puisse être aisément pré- venu par éloignement de la zone d’implantation. DE MANIÈRE PLUS GÉNÉRALE, l’expérimentation animale reste indis- pensable pour identifier les risques spécifiques à l’espèce étudiée, mais elle n’est pas pour autant extrapolable à l’homme. Cependant, elle a per- mis d’écarter l'hypothèse d'un effet des champs sur la première phase (initiation) de la cancérogénèse. Reste à infirmer ou confirmer leur ac- tion comme promoteur (favorisant la multiplication d'une cellule mu- tée) ou, ce qui est plus vraisemblable, comme copromoteur. Les études épidémiologiques, concernant plus directement l'homme, présentent en contrepartie des inconvénients (facteurs confondants, faible nombre de cas, longue période de latence avant obtention des résultats). Cela explique qu'elles se contredisent et suscitent des controverses. Le problème se complique encore pour ce qui est des expérimentations sur des cellules en culture qui n’autorisent aujourd’hui aucune conclu- sion fiable. Ces effets sont loin d’être démontrés chez l'homme. Enfin, la notion de dose, habituelle en toxicologie ou en radioprotection, n'est peut-être pas toujours applicable en bioélectromagnétisme. LE POINT SUR… Il faut bien distinguer les effets directs, provoqués par les ondes électromagnétiques sur le corps humain, des effets indirects liés aux cou- rants de contact. Les conséquences des dysfonctionnements d’implants actifs, notam- ment cardiaques, qui relèvent de la compatibilité électromagnétique, présentent des risques particuliers. ◗ En dépit des nombreuses études réalisées depuis une vingtaine d'années, il y a encore peu d'avancées significatives dans la connais- sance des effets des champs électromagnétiques sur la santé humaine. Aujourd’hui, on est encore loin de pouvoir conclure avec certitude sur leur nocivité ou leur innocuité. Seules certaines nuisances, telles que les effets des courants électriques induits dans le corps humain par les basses fréquences, les réactions humaines liées aux courants de contact et les effets thermiques dans les tissus provoqués par les hautes fréquences, sont scientifiquement reconnus. ◗ Pour l'instant, il n'y a aucune certitude sur un lien éventuel entre champs électromagnétiques et risque de cancer ou de leucémie. Le risque relatif statistique est stable depuis une dizaine d'années en dépit de méthodologies de plus en plus performantes. Des effets supposés sur le développement des cancers ne doivent pas occulter l'éventualité d'autres types de nuisances. Les problèmes liés aux champs électromagnétiques sont sans doute plus à recher- cher du côté des réactions du système immunitaire, des réactions en- zymatiques ou des neurotransmetteurs. Or, ces réactions physiolo- giques sont relativement peu étudiées et identifier effectivement une modification, par exemple de l'électroencéphalogramme, ne permet pas de conclure pour autant. Quel est l'impact sanitaire de cette mo- dification ? S'agit-il d'un processus délétère ou bien d'un simple phénomène d'adaptation ? III Lignes de distribution électrique. L’actualité des téléphones portables Les opérateurs de radiotéléphonie estiment à environ 35 millions le nombre d’abonnés en France en 2001. Compte tenu des incertitudes sur d’éventuels effets sur la santé, il y a lieu de développer des travaux de recherches et ce, dans deux domaines complémentaires : ◗Effets graves et irréversibles : existe-t-il un effet déclenchant ou favorisant le cancer ? ◗Effets bénins et réversibles : existe-t-il des effets moindres mais susceptibles d’altérer la santé, sur le système endocrinien, sur le système nerveux, sur le système immunitaire... ? Le programme de recherche interministériel intitulé COMOBIO(2), dont les pre- miers résultats ont été publiés, tente de répondre à ces questions. De plus, une veille bibliographique est assurée. Les études, ainsi recensées, montrent des effets biologiques qui, s’ils ne sont pas forcément source de pathologies, ne permettent pas d’affirmer l’innocuité des ondes électromagnétiques. Si les résultats sont plutôt rassurants quant au pouvoir d’initiation des cancers, il faut rester vigilant en attendant les ré- sultats des études en cours, notamment l’enquête internationale du CIRC (Centre international de recherche contre le cancer) dont les résultats sont prévus pour fin 2004. (2) COMOBIO = COmmunications MObiles et BIOlogie site Internet : http://tsi.enst.fr/comobio/resultats/resultats.html © Sunset / B. Rossi 3 LE POINT SUR… CHAMPS ET ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES (OHz - 300 GHz) La réglementation - Les normes L L’ ’ÉVALUATION DU RISQUE à l’exposition professionnelle peut se faire en référence aux normes françaises C18-600 et C18-610 (4) ou au guide de l’ICNIRP (5). Elles ne concernent que les effets démontrant ou suggérant un risque sanitaire et scientifiquement validés, c’est-à-dire les effets thermiques et/ou les effets des courants induits. Sont exclus les effets dits spécifiques et chroniques, pour lesquels il y a actuellement débat quant aux risques sanitaires éventuels qu’ils évoquent (par exemple un rôle éventuel sur le développement des cancers). Elles excluent égale- ment l’application des champs électromagnétiques dans le domaine médical et toutes les questions liées aux implants passifs et actifs (CEM). Elles indiquent des restrictions de base et des niveaux de référence. Si le niveau de référence est respecté, on est assuré que la restriction de base l’est aussi et qu’il n’y aura pas d’effets dus aux champs électromagnétiques. Les niveaux de référence, directement mesurables, varient en fonction de la fréquence et sont donnés en intensités de champs électrique et magnétique et en densité de puissance. En juillet 1999, une recommandation européenne uploads/s3/ champs-ondes-electromagnetiques-point.pdf