1 RÉSUMÉ LÉGISLATION SCOLAIRE Chapitre II : Historique de l’enseignement au Mal

1 RÉSUMÉ LÉGISLATION SCOLAIRE Chapitre II : Historique de l’enseignement au Mali Un peuple ne peut connaitre que le destin que lui a forgé son système éducatif le choix n’est pas entre le changement ou l’absence de changement ; le choix est entre changer ou être changé, changer notre existence sous notre direction, ou être changé par le choix des forces extérieures. I. Éducation traditionnelle africaine I.1. Définition des concepts I.1.1. L’éducation traditionnelle Elle est une formation caractérielle, civique et morale de l’individu dans la société. C’est l’ensemble des influences des grandes personnes sur les plus jeunes. I.1.2. L’éducation traditionnelle malienne Les formes d’éducations traditionnelles sont extrêmement variées en ce qui concerne le Mali. Il est donc tout à fait normal d’éviter une quelconque généralisation. Certaines formes sont permissives tandis que d’autres sont dures avec les enfants. I.2. Objectifs et moyens de l’éducation traditionnelle I.2.1. Les objectifs L’objectif principal de l’éducation traditionnelle demeure l’intégration sociale de l’enfant. Pour cela, l’enfant doit acquérir des valeurs morales, physiques et intellectuelles, c'est-à-dire intérioriser les normes et les lois de la société afin d’avoir des comportements acceptables par les autres. L’éducation traditionnelle n’a pas besoin de former des érudits ni même des auxiliaires d’administration. I.2.2. Les moyens Ils sont les contes, les proverbes, les maximes entre autres. Aussi, faut-il signaler que l’apprentissage se fait de façon pratique et naturelle. En effet on apprend à cultiver au champ la houe à la main. La démonstration, la persuasion et le châtiment sont de rigueur. L’éducation traditionnelle vise à adapter rapidement l’individu à sa destinée d’homme, de travailleur, de chef de famille. C’est en vivant dans le groupe que l’enfant s’éduque. Cette éducation est orale sans écriture. C’est avec l’Islam et l’écriture Arabe que nous voyons les premières écoles coraniques, puis l’Université de Tombouctou qui formaient de grands savants, des littéraires, et d’autres intellectuels. I.3. L’analyse critique de l’éducation traditionnelle I.3.1. Les forces L’éducation traditionnelle présente un intérêt pratique indéniable. En effet, c’est une éducation concrète dans laquelle toute connaissance théorique est d’abord abordée pour son utilité pratique en d’autres termes « L’école par la vie et pour la vie ». C’est aussi une éducation qui se repose sur la tradition et une très forte imprégnation par le milieu. Tout le 2 monde y accède et il y a rarement de déchets, c'est-à-dire d’exclus. Chacun trouve sa place dans le groupe. I.3.2. Les faiblesses Cependant, il faut signaler que l’éducation traditionnelle donne un enseignement à circuit fermé. Chaque génération se contente de transmettre à la génération montante les sommes de connaissances acquises de la génération antérieure sans changement. Le progrès est difficile dans cette condition et l’absence d’écriture a fait que beaucoup de vérités, de connaissances ont été détériorées par le temps. II. Éducation coloniale française La première école coloniale française s’est installée à Kayes en 1886 par Gallieni sous le nom de « L’école des Otages » qui devient « L’école des fils de chef et des interprètes ». Il y’aura beaucoup d’autres écoles telles que celle de Bafoulabe et Kita animées par les mêmes objectifs, c’est-à-dire façonner des hommes soumis à l’autorité d’occupation, des fervents défenseurs de la politique coloniale. II.1. Objectifs et moyens de l’école coloniale française Cette école avait pour objectif de former : - Des auxiliaires d’administration (interprètes, commis, ouvriers, etc.). - Des sujets assimilés, dévoués pour la cause de la France. Cette école utilise les moyens comme toute école, c'est-à-dire un enseignement donné dans un lieu spécialisé (école). Cet enseignement est oral et écrit avec une tendance à privilégier l’écrit. Il est beaucoup plus théorique que pratique. II.2. L’analyse critique de l’école coloniale II.2.1. Les faiblesses À l’école coloniale française, le nombre d’élèves et la qualité de l’enseignement étaient tout juste nécessaire aux besoins de l’administration coloniale. En 1960, le taux de scolarisation était très bas ; 7% seulement de la population malienne avaient été scolarisés par l’école coloniale française. Les programmes d’enseignement n’étaient pas du tout adaptés aux réalités du pays. Par exemple, l’enseignement était donné en langue française dans le mépris total des langues maliennes. L’école coloniale était discriminatoire et sélective. II.2.2. Les forces Toutefois, il faut reconnaître à l’école coloniale française son ouverture du savoir, sa rationalisation des connaissances et sa laïcité. Il faut lui reconnaître aussi l’importance de l’écriture. C’est aussi cette école qui a fourni au Mali ses premiers cadres et c’est elle qui a permis l’éveil des consciences. C’est aussi à cette école que les réformateurs de notre système éducatif ont été formés. III. Étude comparative entre école traditionnelle et école coloniale - Contrairement à l’école traditionnelle où tous les enfants y accèdent, l’école coloniale était sélective et discriminatoire. 3 - Du fait de son caractère sélectif, le renvoi à l’école coloniale française y était fréquent et massif. Seuls quelques enfants doués y restaient. - Dans l’éducation traditionnelle, la formation était non formelle, orale, sans écriture, tandis qu’à l’école coloniale française elle était donnée non seulement oralement mais aussi et surtout par écrit et dans un lieu spécialisé (école). - L’enseignement se transmet de façon ésotérique alors que celui de l’école coloniale était rationnel. Conclusion : L’histoire de l’enseignement colonial au Soudan permet de comprendre les motivations des congressistes de 1962 qui ont compris que le système éducatif colonial fondé sur l’assimilation, la dépersonnalisation, l’aliénation de l’africain colonisé était en contradiction flagrante avec les valeurs maliennes, africaines. C’est ainsi que, conformément aux nouvelles orientations politiques du jeune État, la Reforme de 1962 a vu le jour. Chapitre III : Historique de l’enseignement au Mali : La Réforme de 1962 L’initiative de réorganiser les systèmes éducatifs africains est née lors de la conférence d’Addis-Abeba (Éthiopie) sur l’éducation en 1961. La première réforme de l’enseignement au Mali verra ainsi le jour en octobre 1962. Elle avait pour but fondamental de s’attaquer aux aspects qualitatifs et quantitatifs de l’enseignement afin de fournir, avec une économie maximum de temps et d’argent, tous les cadres nécessaires au développement du pays. 1. Les raisons À l’indépendance, le Mali a hérité d’un système de formation essentiellement tourné vers la satisfaction des besoins de la métropole. Ce système visait à former des cadres subalternes jouant surtout le rôle d’intermédiaire entre l’administration coloniale et la population indigène. Il se caractérisait par la sous scolarisation. Seulement 7% de la population malienne étaient passés par l’école française. Ainsi, le Mali comptait à l’indépendance trois docteurs vétérinaires, une dizaine de professeurs, huit à dix docteurs en médicine, trois pharmaciens pour une masse de 4 300 000 habitants. La Reforme de 1962 se donne alors l’ambition dans un délai, relativement court et à couts réduits l’enseignement universel afin de faire sortir le pays de l’obscurantisme. 2. Les motivations - La première motivation de la Reforme de 1962 était d’assurer l’indépendance culturelle par une réelle « maliennisation » du système éducatif. - La seconde motivation était d’ordre économique : tout en comptant avec les possibilités très réduites de l’économie malienne, le pays avait besoin et rapidement des cadres moyens et supérieurs pour les divers plans de développement. - La troisième motivation était d’ordre social : vaincre l’analphabétisme. Pour y parvenir, la Reforme s’est fixée cinq (5) objectifs ou principes 3. Les principes : 3.1. Un enseignement tout à la fois de masse et de qualité Au lendemain des Indépendances, le Mali était à 93% de sa population non scolarisée. En premier lieu, le but de la Réforme était de scolariser tous les enfants d’âge scolaire sans discrimination et leur permettre de continuer leurs études aussi longtemps que possible, d’où la création des Instituts de Formation des Enseignants pour ainsi assurer une éducation de qualité. Cependant, ce principe se trouve être l’un des plus controverses de par son caractère antinomique. 3.2. Un enseignement qui puisse fournir avec une économie maximum de temps et d’argent, tous les cadres dont le pays a besoin pour ses divers plans de développement En 1962, le Mali était un État assez jeune avec des ressources très limitées. Il s’agissait donc d’assurer une éducation à coût réduit, une éducation permettant à l’apprenant d’être sur place, de rapprocher l’école des communautés et de former des cadres dont l’État a besoin pour son développement. 3.3. Un enseignement qui puisse garantir un niveau culturel permettant l’équivalence des diplômes avec les autres États modernes Les programmes d’enseignement en plus de leur contenu qui visent à lier le citoyen à son milieu doivent respecter les normes définies par l’UNESCO et les autres organismes inter- régionaux ou internationaux. 3.4. Un enseignement dont le contenu sera basé non seulement sur les valeurs spécifiquement africaines et maliennes, mais aussi sur les valeurs universelles : Il s’agit à ce niveau d’adapter les contenus de nos programmes de formation à nos besoins, c’est-à-dire à nos réalités socioculturelles et économiques. 3.5. Un enseignement qui décolonise les esprits Il s’agit dans ce principe de renouer le colonisé avec ses valeurs d’antan, tout ce dont à travers lequel il s’identifie et se reconnait. Il s’agit de former un cadre nanti des valeurs africaines et en particulier maliennes bien qu’ayant uploads/s3/ resume-lmp.pdf

  • 27
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager