Communiqué de presse les années Supports I Surfaces dans les collections du Cen

Communiqué de presse les années Supports I Surfaces dans les collections du Centre Georges Pompidou du 19 mai au 30 août 1998 L'exposition La Galerie nationale du Jeu de Paume propose sous le titre Les Années Supports / Surfaces dans les collections du Centre Georges Pompidou, une exposition organisée et présentée par la Galerie nationale du Jeu de Paume en collaboration avec le Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne . Cette manifestation entend rendre accessible au public français et international une partie des collections pendant la durée des travaux de rénovation du Centre. L'exposition Les années Supports/Surfaces dans les collections du Centre Georges Pompidou, avec soixante-quatre oeuvres couvrant une période d'une dizaine d'années à partir de 1966, se propose d'explorer un des temps forts de l'avant-garde artistique des années 70, autour du dernier mouvement qui a marqué en tant que tel la création en France . Cette manifestation souhaite proposer, en déployant les collections du Centre Georges Pompidou, dans lesquelles ils sont largement représentés, un panorama du travail des artistes qui ont participé au groupe et à ses activités, en lui adjoignant ceux qui à l'époque, et bien que n'ayant jamais appartenu au mouvement, mettaient en oeuvre des pratiques parallèles et témoignaient d'affinités de préoccupations et de moyens . Trente ans après les premières manifestations de ces artistes, un bilan de leur apport et une nouvelle lecture de leurs recherches est désormais possible, et c'est ce à quoi s'emploie cette exposition qui, après Paris, fera l'objet d'une importante itinérance internationale. Artistes présentés André-Pierre Arnal, Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Louis Cane,Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Toni Grand, Christian Jaccard, Jean-Michel Meurice, Bernard Pagès, Jean-Pierre Pincemin, François Rouan, Patrick Saytour, André Valensi, Claude Viallat. 2 Les années ... Sous le nom générique de Supports / Surfaces se manifestent, entre 1970 et 1971, au travers de quatre expositions collectives, des artistes, originaires pour la plupart du Sud de la France, partageant des propositions théoriques et plastiques communes . Pourtant, Supports / Surfaces n'a jamais réellement fonctionné comme un groupe constitué, et son visage offre des aspects aussi multiples, et parfois même contradictoires, que la mosaïque d'artistes qui l'ont formé. C'est la volonté de reconsidérer les problèmes de l'abstraction — alors même que la peinture a pris des formes aussi diverses que le monochrome (d'Yves Klein à Lucio Fontana), les appropriations du Nouveau Réalisme ou la dimension politique de la Figuration narrative . . . — qui unit, au début des années 60, les artistes qui vont se réunir sous le nom de Supports / Surfaces. Se voulant héritière des gouaches découpées de Matisse et des travaux de Pollock, Newman, Rothko, Reinhardt . . ., la jeune génération d'artistes qui émerge alors, entend développer les acquis de l'abstraction, mais enracine ses interrogations dans une problématique qui croise la prise en compte de l'art américain d'après-guerre, avec les apports de Pierre Soulages, ou des questionnements tels ceux soulevés par l'ceuvre de Simon Hantaï. Parallèlement à BMPT (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni) qui, dès 1966, affirmait l'anonymat du geste pictural — il n'y a rien d'autre à voir que les gestes mécaniques qui produisent la peinture — les artistes de Supports / Surfaces et ceux, plus isolés, dont les recherches plastiques étaient similaires, concevaient le tableau-surface comme point de départ d'une double critique, pratique et théorique, de la peinture analysée dans ses constituants les plus élémentaires. Actifs tant dans le domaine de la peinture que de la théorie, proches de la revue Tel Quel, ou s'opposant au parisianisme de l'art, les artistes du groupe Supports /Surfaces seront pendant les années 70, et malgré la géométrie variable des participants au groupe, au centre de l'actualité du débat artistique en France. Pratiques I Théories Les artistes de Supports/ Surfaces analysent les éléments constitutifs de la peinture par un travail de déconstruction et de démontage du tableau traditionnel . Ils explorent les ressources des textiles par la coupe, le retournement envers/endroit, le pliage, les teintures et les empreintes, les agrafages, le tressage . . . afin de rétablir une unité entre la pratique picturale et le support de la peinture. La mise à nu du châssis et l'utilisation de la toile libre leur permettent de ne plus concevoir le tableau comme un écran projectif, mais comme une 3 surface d'occupation de l'espace (Cane, Dezeuze, Grand, Pagès, Saytour, Viallat). Le démontage du tableau en ses composantes révèle l'arbitraire des moyens picturaux conventionnels, et conduit les artistes à redéfinir le rôle et le fonctionnement de la couleur, au travers de l'ordonnancement des surfaces colorées (Arnal, Bioulès, Devade, Dolla, Pincemin, Valensi). Au tournant des années 60 et 70, le débat théorique et idéologique autour de l'oeuvre d'art est marqué par les recherches linguistiques, par la pensée marxiste et par la psychanalyse. Au-delà des dissensions politiques, qui se sont exprimées au travers de débats, démissions, tracts et de la revue Peintures - Cahiers Théoriques, tous les artistes de Supports / Surfaces ont mis en évidence les modes de production de l'oeuvre. Celle-ci, libérée de son contexte de production et transparente à sa réalisation, allait pouvoir produire du savoir et ainsi devenir un « objet de connaissance » (Marcelin Pleynet). Cette lecture du travail artistique a été menée, à l'époque, en parallèle par d'autres artistes (Jaccard, Meurice, Rouan, Buraglio) . Si ceux-ci n'ont pas spécifiquement appartenu au groupe Supports / Surfaces, leurs préoccupations plastiques apparaissent de toute évidence équivalentes . 4 Supports / Surfaces (1968-1978) d'après la chronologie établie pour le catalogue par Didier Semin et Kathy Toma [Préambule] Une chronologie fixe par nécessité, surtout s'agissant d'un mouvement récent, un cadre parfaitement arbitraire à son objet. L'histoire de Supports/Surfaces n'est à proprement parler pas terminée ; les artistes qui ont participé à l'aventure (si l'on excepte malheureusement Marc Devade, décédé prématurément en 1983) sont actifs, certains dans la continuité formelle de leur travail des années 70, d'autres en rupture . Si l'on considère l'ensemble des mouvements artistiques des années 60 et 70, Supports/Surfaces présente la particularité de ne pas avoir eu de fédérateur attitré . Avant 1 968 L'histoire de Supports/Surfaces ne débute pas avec l'invention du label par Vincent Bioulès en 1970. Que l'on considère, comme Bernard Ceysson pour sa grande exposition bilan de 1991 au Musée d'Art moderne de Saint-Étienne, la stricte liste de tous ceux qui une fois au moins ont été invités dans les cinq expositions du groupe (Arnal, Bioulès, Cane, Devade, Dezeuze, Dolla, Grand, Pagès, Pincemin, Saytour, Valensi, Viallat) ou qu'on élargisse la perspective à un mouvement plus large, comme l'a fait Marie-Hélène Grinfeder pour son livre Les Années Supports Surfaces 1965-1990, et comme le fait cette exposition de la collection du Centre Georges Pompidou au Jeu de Paume, en incluant Buraglio, Jaccard, Meurice et Rouan, ce courant artistique s'est formé dès le début des années 60. Ses principaux acteurs se sont rencontrés soit à l'École des Beaux-Arts de Montpellier – où enseignait Georges Dezeuze, le père de Daniel Dezeuze, et que fréquentèrent Bioulès, Grand, Rouan, Viallat et Buraglio –, soit à l'École des Beaux-Arts de Paris – où Buraglio fit la connaissance de Dezeuze, en 1963, et où se tissèrent nombre de liens dans l'atelier de Roger Chastel (Parmentier, Buren, Kermarrec, Ristori, Laskine, Amor, Mahou, Prosi, Bodek, Rouan, Viallat, Bioulès, Buraglio) –, soit encore, et peut-être surtout, à Nice, qui est alors un foyer artistique de première importance : Viallat y est arrivé en 1966, Pagès y vivait depuis 1964, Grand les rejoindra en 1969 . Cane avait également étudié à Nice avant de rejoindre Paris. Même si les mouvements qui dominent la scène artistique française à ce moment-là sont essentiellement le Nouveau Réalisme et la Figuration narrative, de nombreux artistes s'attachent à relancer une problématique de la peinture abstraite dans un esprit voisin de celui de Sam Francis, Jean Degottex et surtout Simon Hantaï, dont l'influence sur les jeunes abstraits est considérable. L'abstraction, telle qu'elle est alors défendue par l'École de Paris, ne répond pas à leurs attentes, et leur curiosité se tourne plutôt vers l'expressionnisme abstrait américain – que Marcelin Pleynet, qui a enseigné aux États-Unis, sera l'un des premiers à analyser en France ; le rôle de Sam Francis ou de James Bishop, Américains liés à Paris, en sera d'autant plus grand. 5 Cette tendance ira bien au-delà des futurs membres de Supports/Surfaces. Des artistes, que la suite des événements conduira dans des voies bien distinctes, mènent alors des recherches parallèles. Le principe de répétition d'un même motif, posé par Viallat en 1966, est également exploré par Buren, Mosset, Parmentier et Toroni, par Cane avec ses Tampons en 1967-1968, ainsi que par Valensi ou Dolla. Pour sa part, Rouan commence, en 1965, ses tressages de toile peinte. Ce climat de liberté vis-à-vis des techniques ouvre très tôt aux expérimentations personnelles, inspirées ou non par des soucis théoriques : "J'ai commencé mes premières toiles non tendues sur un châssis pour des raisons pratiques. À Nice, il m'était difficile d'emmagasiner des toiles dans un trop petit logement : les toiles pliées, cette difficulté s'envolait... De ces uploads/s3/ support-surface.pdf

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