CM Histoire des Méthodologies de l’Enseignement des Langues 26/09 Mme Lesage 1

CM Histoire des Méthodologies de l’Enseignement des Langues 26/09 Mme Lesage 1 Histoire des Méthodologies de l’Enseignement des Langues I) Introduction : terminologie et rapide présentation - Période moderne de l’enseignement des langues : second tiers du 19ème siècle pendant lequel l’enseignement est devenu une matière scolaire à part entière. - Considérer chaque méthodologie de façon critique et répondre à la question : « comment enseigner et apprendre une langue étrangère ? » - MT : méthodologie traditionnelle. - MD : méthodologie directe. - MAO : méthodologie audio-orale (qui a influencé les méthodologies audio-visuelles). - MAV : méthodologie audio-visuelle (première génération en France : le SGAV « structuro- globale audio-visuelle » dans les années 1950-1960 ; deuxième génération dans les années 1970 ; troisième génération dans la fin des années 1970). - MAV devient Approche communicative (dans les années 1980 jusqu’à la fin des années 1990), puis Perspective actionnelle (à partir des années 2000 avec le CECRL : cadre européen commun de référence pour les langues). ➔ Eclectisme méthodologique : vient d’un mot grec qui signifie « choisir ». - FLE (français langue étrangère). ➔ Apparu en 1957 sur une couverture d’un numéro spécial de la revue « Cahiers Pédagogiques » coordonné par André Reboullet qu’il a nommé « Français Langue Etrangère ». ➔ Elle désigne le français comme langue étrangère. ➔ FLE correspond à une notion de politique linguistique (les langues étrangères sont prises en charge par le système éducatif, opposés aux autres langues non reconnues comme étrangères par un pays et donc exclu du système éducatif). ➔ Sur le plan didactique, le FLE renvoi à une conception de la langue comme conception des échanges de la vie quotidienne (se présenter, se situer dans l’espace, demander un renseignement…) - FLM (français langue maternelle). ➔ FLE opposé à FLM = langue apprise au contact de la mère qui est en général la première introduction du jeune enfant à la langue. ➔ FLM = certaines personnes parlent plutôt de langue première, c’est la première langue apprise par l’enfant au contact de son entourage (de son père, pas forcément celle de la mère (enquête de L.J.Calvet (1999)) et sans contact institutionnel. - FLS (français langue seconde). ➔ Expression qui a servi à désigner les langues qui ne sont pas les langues premières d’un citoyen d’un pays mais des langues qui lui sont utiles socialement (exemple en Inde avec l’Hindi, le Bengali, beaucoup d’Indiens ont appris l’anglais). ➔ Exemple de Djibouti dont les habitants peuvent avoir différents langues premières (le Somali par exemple), mais ils ont conservé le français comme langue seconde. Mwatha Musanji Ngalasso définit le contexte de langue seconde pour le français dans son œuvre « Etude de Linguistique Appliqué » (n°88, 1992, p.28). Il souligne le rôle du français dans le processus d’acquisition dans la scolarité. Tandis que Gérard Vigner (« Enseigner le Français comme Langue Seconde » 2001) considère le FLS comme une CM Histoire des Méthodologies de l’Enseignement des Langues 26/09 Mme Lesage 2 réalité scolaire « c’est le français de l’école pour l’école ». Pour lui, le FLS est un objet d’apprentissage et l’objet de l’apprentissage. - FOS (français sur objectif spécifique). ➔ Reste dans le cadre du FLE mais concerne des domaines spécifiques comme le tourisme par exemple. - FOU (français sur objectif universitaire). ➔ Permet aux apprenants d’acquérir les compétences langagières, disciplinaires et méthodologiques nécessaires à la réussite de leurs études universitaires -> vise un perfectionnement et un approfondissement des connaissances générales et spécifiques en langue française dans les disciplines universitaires de la composante que veut intégrer un étudiant. - FLI (français langue d’intégration). ➔ Cours généralement dispensés par des associations (le simad, le secours catholique…). Didactique VS. Pédagogie : - Fréquemment employés de façon peu précise et variable selon les auteurs. Dans la réflexion sur l’enseignement, on distinguait la didactique qui concernait les contenus d’enseignement et les savoirs (du grec « didaskein » qui signifie « enseigner ») à la pédagogie qui concerne plutôt les moyens de transmettre les savoirs et les moyens de conduire une classe (du grec « agogein » qui signifie « conduire » et « pais » qui signifie « enfant »). Le terme « pédagogie » a commencé à être moins utilisé à partir des années 1980, J.F. Altet indique que le terme a été trop usé, qu’il était trop empirique. Le terme « didactique » recouvre actuellement l’ensemble des réflexions dans les trois pôles des conditions de l’apprentissage (l’enseignant qui enseigne, l’apprenant qui apprend et le savoir à transmettre), elle théorise les relations existantes entre les trois pôles didactiques. ➔ Triangle didactique : didactique - Transposition didactique : correspond à un travail d’élaboration pour transformer un savoir savant en un savoir à enseigner. Pôle Savoir : 1 – La sélection des savoirs à enseigner. 2 – La simplification des savoirs (peut poser problème avec notamment la production d’inexactitudes). 3 – La décontextualisation des savoirs (qui peut être compliquée). Pôle Enseignement : implique des réflexions sur la démarche d’enseignement (« comment enseigner ? ») Exemple : CM – imposition du savoir ; pédagogie différenciée… Pôle Apprenant(s) : celui qui apprend. L’apprentissage désigne l’acte d’apprendre. L’apprenant est le centre du processus, c’est lui qui apprend et à qui est destiné le savoir. René Richterich, dans « Besoins langagiers et objectifs d’apprentissage », Savoirs Enseignants Apprenant(s) CM Histoire des Méthodologies de l’Enseignement des Langues 26/09 Mme Lesage 3 souligne le fait que chaque apprenant apprend de manière différente car chaque apprenant arrive avec un bagage qui lui est propre. II) Le FLE comme champ disciplinaire et la constitution d’une didactique du FLE - Dans les années 1950. - Redonner au français un rôle internationale : diffusion du français à l’étranger. - Champ disciplinaire : domaine structuré de connaissances ou de savoirs disposant un objet d’étude propre ayant développé une terminologie et une méthodologie claire. La notion de « champ » est empruntée au sociologue Pierre Bourdieu, c’est un ensemble de position dont chacune se définis par l’ensemble des relations qu’elles entretient avec toutes les autres. Ses positions sont occupées par des personnes. 1) La détermination d’un enjeu - Après 1945, De Gaulle met sur pied une véritable politique culturel avant de redonner au français un rôle au niveau international. - Création de l’Alliance Française en 1883 : alliance dans la plupart des pays du monde. ➔ Etablissements dans lesquels on dispense des cours de français aux étrangers notamment. - Création de la Mission Laïque en 1902 : pour faire le contrepoids aux congrégations religieuses enseignants qui avaient quasiment le monopole sur l’enseignement du français à l’étranger. - A partir de 1920, au sein du ministère des affaires étrangères, il y a la création du Service des Œuvres Française à l’Etranger dirigé par des écrivains et chargé de l’enseignement du français à l’étranger et la préparation de manifestations et de conférences. - Avec De Gaulle, une nouvelle impulsion pour le français : avec la Direction Générale des Relations Culturelles, Scientifiques et Techniques (DGRCST) qui obtient des moyens financiers et humains importants (fin des années 1960 = 32 000 enseignants à l’étranger). 2) La création d’institutions de recherche, de production et de formation - La recherche didactique se développe dans les années 1950 : avec un travail de réflexion, de conception qui est pris en charge par 2 institutions : ➔ C.R.E.D.I.F. (centre de recherche et d’étude pour la diffusion du français) : apparaît en 1959 sous ce nom. Très populaire. Dissout en 1996. ➔ B.E.L.C. (bureau d’enseignement pour la langue et la civilisation). - Elles impulsent une réflexion didactique nouvelle et originales. Elles ont des publications et proposent des formations pour les enseignants de français. - Après la seconde guerre mondiale, l’UNESCO avait proposé d’intensifier l’enseignement aux populations mondiales. - La recherche « Français Elémentaire » devient « Français Fondamental » car le terme ne plaît pas. Gougenheim et Rivenc contribuent à l’élaboration de cette recherche. - 1959 : création du Bureau d’Etudes et de Liaisons (BEL) devient BELC en 1966. Il a été absorbé par le CIEP (centre international d’études pédagogiques). - Autres organismes à ne pas oublier : le CLA (centre de linguistiques appliqués) à Besançon (créé en 1958), le CAVILAM à Vichy (en 1964), le CAREL à Royan (en 1966). C.R.E.D.I.F. et B.E.L.C. interviennent dans la constitution du FLE comme champ disciplinaire à plusieurs niveaux : - Lieu de recherche : elles répondent à la diffusion du FLE. CM Histoire des Méthodologies de l’Enseignement des Langues 26/09 Mme Lesage 4 - Lieu de formation des enseignants : avec la proposition de stages qui permettent d’initier les enseignants aux nouvelles didactiques du FLE ou de réunir les différents acteurs concernés par le FLE (enseignants, écrivains, éditeurs de manuels destinés au FLE). 3) Des institutions d’enseignement - L’alliance française est présente dans 140 pays et comporte plus de 1085 comités recevant des aides de la France. - Création des centres culturels, d’instituts (200 actuellement dans le monde) reliés à l’ambassade française : le LIFAL à Mexico par exemple. Ses centres existent uploads/s3/ histoire-des-methodologies-de-lenseignement-des-langues.pdf

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