Jacques Simon REAA Rituel des trois premiers degrés selon les anciens cahiers 5

Jacques Simon REAA Rituel des trois premiers degrés selon les anciens cahiers 5829 Transcrit et édité par Jacques Simon Préfacé par Jean-Pierre Lassalle Éditions de La Hutte BP 8 – 60123 Bonneuil-en-Valois Site Web : www.editionsdelahutte.com Adresse e-mail : contact@editionsdelahutte.com LES DESSINS DU RITUEL DE 1829 (BNF FM4 96) Toutes les illustrations du présent ouvrage sont tirées du Tuileur de Vuillaume (édition de 1820). En eff et, on les retrouve à l’identique dans ce même tuileur (édition de 1830), réédité par Dervy-livres en 1975 puis par les Éditions du Rocher en 1990, à l’exception du frontispice qui a subi des modifi cations mineures. L’édition de 1830 précise à cet égard en page XIV de l’introduction : « La planche du frontispice est modi- fi ée avec addition de hiéroglyphes et de neuf étoiles entourant le cercle céleste, ainsi que de neuf faisceaux lumineux. » On retrouve les dessins des tracés d’apprenti, de compagnon et de maître, dans le livre d’Irène Mainguy, La symbolique maçonnique du troisième millénaire, édité par Dervy en 2001. On retrouve les dessins des tracés d’apprenti, de compagnon et de maître ainsi que celui du réci- piendaire dans le livre de Pierre Noël, Guide des maçons écossais, édition À l’Orient, 2006. REMERCIEMENTS Professeur Jean-Pierre Lassalle pour ses encouragements, son sou- tien et ses conseils éclairés. Chantal, Georges, Henri, Jean et Julien pour la pertinence de leurs apports respectifs. NOTE DE L’ÉDITEUR Nous prions notre aimable lecteur de bien vouloir noter que l’objet du présent volume est un document historique entièrement recomposé selon l’orthographe et les mises en formes originales. En conséquence, de nombreuses « fautes » y fi gurent fi dèlement ainsi que certains archaïsmes tels qu’un « second » degré d’une série en comportant pourtant trois, répercuté tel quel jusque dans notre titrage courant. Par ailleurs, dans le début de livre et les notes, l’acronyme « R.E.A.A. » ou « REAA » a été préféré à R.É.A.A. pour des raisons d’usage. © BNF © BNF PRÉFACE Le Rite Écossais ancien et accepté, un des rites (ou workings) pra- tiqués par les francs-maçons sur toute la surface du globe, présente des spécifi cités dont témoignent ses trois prédicats « écossais », « ancien », « accepté ». Depuis deux à trois décennies, on en connaît mieux l’histoire qui, du Second Empire jusque dans la deuxième moitié du xxe siècle, était entachée d’anachronismes, de mauvaises lectures des textes anciens, de traductions faites hasardeusement par des non spécialistes. Les ouvrages sur le Rite, circonstance aggravante, émanaient de hauts dignitaires qui, du haut de leur incompétence, et avec la prétention d’être des « autori- tés », au sens aristotélicien du terme, déformaient gravement la réalité historique des documents. Tantôt réduites à des séquences d’anec- dotes à valeur inégale, tantôt rendues fumeuses par des vaticinations pseudo-philosophiques, les études publiées par Ragon, Daruty, Lan- toine, Naudon, pour s’en tenir à ces grands disparus, et ne pas fâcher des médiocrités encore de ce monde, ne permettaient guère de se faire une idée juste du Rite Écossais ancien et accepté. Heureusement, des anglicistes chevronnés ont abordé les textes de manière plus rigoureuse. Parmi eux, le regretté René Guilly, Hubert Gréven, Philippe Langlet et Georges Lamoine, ont permis aux lecteurs d’avoir à leur disposition un 11 corpus de textes, et notamment de rituels, autorisant une plongée au cœur même des Rites pratiqués. Le livre que je préface est de Jacques Simon, physicien, ancien ingé- nieur au Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), de grand renom, membre de l’Académie Internationale d’Astronautique, qui connaît bien les fusées. Je lui dédie volontiers une métaphore utilisée par moi en 1986, celle des trois étages. Rien ne me paraît mieux caractériser l’his- toire des textes fondateurs du Rite Écossais ancien et accepté que d’y voir une fusée dont le premier étage serait la Patente délivrée à Étienne Morin en 1761, le deuxième étage les Constitutions de Bordeaux de 1762, le troisième étage les Grandes Constitutions de Berlin de 1786. L’Écossisme s’est ainsi développé et amplifi é jusqu’à son épanouisse- ment ultime où, en 1801 un Suprême Conseil va être créé à Charleston pour le régir et le diff user de manière planétaire, et dont procèderont tous les autres Suprêmes Conseils, tels le Suprême Conseil pour la France fondé à Paris en 1804 par Auguste de Grasse Tilly. Pour avoir, en Sorbonne, lors du colloque sur le bicentenaire du Suprême Conseil, en 2004, traité de l’histoire de ce corps prestigieux, de 1804 à 1821, c’est-à-dire du Comte de Grasse-Tilly au Comte de Valence, en passant par Cambacérès, je puis affi rmer que l’avant-pro- pos de Jacques Simon est non seulement riche, mais très exact, quant à la réalité historique. Les trois premiers Grands Commandeurs du Rite Écossais ancien et accepté appartenaient à l’ancienne noblesse d’avant la Révolution. Cambacérès fut, en plus, honoré par Napoléon 1er des titres prestigieux de prince duc de Parme et d’archichancelier de l’Empire. La situation était périlleuse, car Cambacérès était à la fois le dirigeant eff ectif du Grand Orient de France (suppléant le grand maître en titre Joseph Bonaparte, accaparé par ses fonctions de Roi de Naples, puis de Roi d’Espagne), et le dirigeant du Suprême Conseil. Et, comme il fi t tout au long du xixe et du xxe siècle, le Grand Orient rêvait d’absor- 12 REAA – Rituel des trois premiers degrés selon les anciens cahiers 5829 ber en annihilant son indépendance, le Rite Écossais ancien et accepté. Jacques Simon rappelle, non seulement la rupture presque immédiate du Concordat imprudemment signé en 1804 avec le Grand Orient par le Suprême Conseil, mais plus tard la résistance courageuse du Grand Commandeur Viennet (écrivain médiocre, mais grand maçon) contre la tentative de phagocytage par le Maréchal Magnan. Le Suprême Conseil, chaque fois, sut garder son indépendance, et apparut, les deux siècles écoulés, comme la puissance rivale du Grand Orient, d’autant plus respecté que les plus grands noms vont se succéder à sa tête : après le Comte de Valence, le comte de Ségur, le duc de Choiseul, le comte puis duc Decazes, la bourgeoisie aisée prenant ensuite le relais avec l’acadé- micien Viennet, et le banquier Allegri. Si l’histoire, donc, est désormais mieux connue, en revanche on a toujours des diffi cultés à savoir comment travaillaient les frères dans les loges écossaises. De quels textes exacts disposaient-ils ? Avaient-ils des rituels ad hoc, exclusifs des autres rituels de rites concurrents ? Ces ques- tions sont à examiner à deux niveaux. Pour le niveau supérieur, du 4e au 33e, les rituels sont bien repérés, étudiés, transcrits, en tenant compte de leurs variantes. Le corpus en est établi et connu. Et l’on possède la copie de l’ensemble de la main même d’Auguste de Grasse-Tilly (manuscrit fi gurant dans la collection du Suprême Conseil pour la France). Paradoxalement, il n’en est pas de même pour les rituels des trois premiers degrés symboliques, d’apprenti, compagnon, maître. Du reste, le hasard de la vie maçonnique des divers dignitaires du Rite Écossais ancien et accepté, a fait que tel ou tel a pu être initié dans un rite diff é- rent. Ainsi Élie Decazes le fut dans la loge Anacréon qui travaillait au Rite français, et non au Rite Écossais. Aux États-Unis où, exceptionnellement, deux Juridictions fonc- tionnent : la Juridiction Sud à Charleston d’abord, puis à Washington 13 Préface D.C., et la Juridiction Nord à Lexington-Boston, les maçons sont reçus apprentis, passés compagnons, et élevés à la maîtrise, dans des loges symboliques travaillant au Rite d’York ou à des rites autres que le Rite Écossais. Il y a donc un problème que le livre de Jacques Simon s’eff orce d’élucider. En France, quels rituels étaient donc pratiqués par les frères écossais ? Il a résumé dans un tableau extrêmement clair et précis l’étude comparative nécessaire, et quasiment défi nitive, des données fournies par la célèbre divulgation Trois coups distincts de 1760, où les usages des Antients apparaissent clairement, et celles fournies par les documents de 1804, le Guide des maçons écossais publié circa 1815, et enfi n le Rituel des trois premiers degrés de 1829. C’est ce dernier document qui est ainsi livré in extenso au lecteur, document de la plus haute importance car il fonde en quelque sorte, la vulgate du Rite, quasiment jusqu’à nos jours. On notera quelques bizarreries, comme la suggestion de remplacer la Bible par le livre des règlements, qui certainement n’était pas suivi, et c’est heureux, dans tous les ateliers, laxisme hélas attesté dans la plupart des loges du Grand Orient. Pour ce qui est de la Grande Loge de France, émanation du Suprême Conseil, dès 1953 la Bible est remise à sa vraie place, essentiel invariant de la régularité maçonnique. Jacques Simon a assuré lui-même la transcription du rituel de 1829, en a établi le texte avec exactitude, et dans ce travail minutieux, a montré toutes ses qualités de scientifi que. En cela il a bien mérité de l’Écossisme, fournissant une base solide aux spécialistes et surtout aux adeptes. Jean-Pierre Lassalle REAA – Rituel des trois uploads/s3/ reaa.pdf

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