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HAL Id: sic_01760360 https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01760360v2 Submitted on 11 Jul 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Vers une Science de l’Information et de la Communication Musicale Hervé Zénouda To cite this version: Hervé Zénouda. Vers une Science de l’Information et de la Communication Musicale. Maud Pelissier; Nicolas Pelissier. ”Métamorphoses numériques” : Art, culture et communication, Harmattan, 2017, Communication et Civilisation, 978-2-343-13261-7. <http://www.editions- harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue obj=livre no=55005>. <sic_01760360v2> HAL Id: sic_01760360 https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01760360 Submitted on 6 Apr 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Vers une Science de l’Information et de la Communication Musicale Hervé Zénouda To cite this version: Hervé Zénouda. Vers une Science de l’Information et de la Communication Musicale. Maud Pelissier; Nicolas Pelissier. ”Métamorphoses numériques” : Art, culture et communication, Harmattan, 2017, Communication et Civilisation, 978-2-343-13261-7. <http://www.editions- harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue obj=livre no=55005>. <sic_01760360> 1 Vers une Science de l’Information et de la Communication Musicale Hervé Zénouda « L’art contemporain, c’est l’art qui a remplacé l’objet d’art par la somme des médiations qui lui permettent d’être l’objet d’art qu’il est. » (Mark Alizart) « La musique est une théorie de médiations » (Antoine Hennion) « Tout discours sur la musique est une musicologie » (Nicholas Cook) Quel regard spécifique peut apporter un chercheur ancré dans les Sciences de l’Information et de la Communication sur la création musicale ? L’objet musical se transforme-t-il dans son rapport à une médiation omniprésente et matérialisée par des supports de plus en plus variés ? De nouvelles méthodes d’analyse sont-elles nécessaires pour appréhender les nouvelles modalités de la création musicale ? Du côté de la musicologie, la communication au cœur de la création contemporaine bouscule les frontières de cette discipline académique, du côté des S.I.C., les chercheurs se sont surtout penchés sur ce domaine du point de vue socio- économique des industries culturelles. A la recherche d’une approche ancrée en S.I.C. plus proche de l’objet musical, nous tenterons dans cet article de développer une réflexion en deux moments. Dans un premier temps, nous 2 présenterons un état de la recherche actuelle en musicologie ainsi que celui des chercheurs en S.I.C. concernant le domaine de la musique. Dans un second temps, nous proposerons des éléments pour une future Science de l’Information et de la Communication Musicale. I/ Musicologie et S.I.C. appliquée à la musique I.1/ La recherche en musicologie La musicologie est traversée par différents courants et se décompose en plusieurs domaines. Discipline récente au sein de l’université française, puisque ce n’est qu’en 1952 que Jacques Chailley crée la première chaire d’Histoire de la Musique à la Sorbonne, elle est néanmoins riche d’une tradition longue de plusieurs siècles d’écrits sur la musique (produits principalement dans les cercles de la cour du roi et au sein de l’Eglise1). Les principaux domaines de la musicologie classique concernent, d’un côté la théorie musicale, l’analyse et la composition - principalement liée à l’analyse de la partition 1 WARSZAWSKI Jean-Marc, 13 siècles d'écrits sur la musique, http://www.musicologie.org/publirem/jmw/treize.html, 2002, Les musicographes du passé, http://www.musicologie.org/publirem/jmw/ musicographes.html, 2002, Littérature musicographique, http://www.musicologie.org/publirem/jmw/musicographie.htm, 2002. 3 musicale de la musique savante occidentale, la théorie musicale s’intéresse aux langages et aux formes musicales, elle s’intéresse au fonctionnement interne de la musique et l’analyse comme un objet clos indépendant de son contexte de production et de réception – et de l’autre, l’histoire de la musique qui analyse les différents styles musicaux dans leur dimension historique et diachronique. La musicologie historique peut s’intéresser autant aux langages musicaux qu’à la réception d’un courant musical ou d’un compositeur. La seconde partie du XXe siècle a vu se multiplier de nombreuses approches nouvelles comme l’ethnomusicologie qui prend pour domaine d’étude les musiques traditionnelles extra- européennes ou occidentales, l’étude des musiques populaires et médiatiques qui s’intéresse aux musiques populaires industrialisées liées à l’enregistrement et développées comme culture de masse par les industries culturelles, l’acoustique et la psycho-acoustique qui étudient la place du son dans l’élaboration de la musique dans sa dimension physique (l’acoustique) ainsi que dans sa dimension perceptive et psychologique (psycho-acoustique), la musicothérapie qui s’intéresse aux applications thérapeutiques de la musique. La musicologie des musiques populaires industrialisées (popular music) nous intéresse particulièrement pour son ouverture sur le rôle et l’importance des supports de diffusion et des médias (disque, radio, télévision…). Un des grands initiateurs de cette 4 approche est le musicologue anglais Philip Tagg. Partant du constat que la plus grande part des musiques écoutées quotidiennement par la majorité du public est exclue des études musicales institutionnelles, un champ musical entier demeurait inexploré et se devait d’être étudié. Pour l’aborder, Philip Tagg a été un des premiers à aborder les musiques populaires à partir de l’enregistrement, créant ainsi une catégorie musicale se distinguant des musiques populaires de tradition orale (folk music) et de la musique savante de tradition écrite. La grande originalité de son approche est d’aborder ce nouvel espace de manière internationale et interdisciplinaire. En effet, il constate que ces musiques - produites de manière collective, intégrant dans leur confection des compétences et des corps de métiers variés2 , nécessitaient, de la même manière, de multiples compétences interdisciplinaires pour les étudier. A la différence des musiques savantes, les musiques populaires appréhendent la musique comme un vecteur de multiples références extra-musicales porteuses d’un style de vie. Si l’objet sonore est alors ce par quoi passe l’essentiel, il ne constitue pas lui- même cette essence. D’autre part, à l’opposé du créateur de musique savante qui crée avec l’histoire de la musique comme seul juge, les artistes et producteurs de musiques populaires s’installent dans un jeu d’adaptation continuelle avec leur public, à la 2 http://www.tagg.org/articles/iasptask83.html. 5 recherche d’un rapport électif direct entre artiste et public où chaque étape de production est une étape d’évaluation. L’oeuvre subit alors une multitude de jugements qui produisent un retour réflexif sur celle-ci. Autre chercheur anglais d’importance, le musicologue et sociologue Simon Frith de l’université d’Edimbourg a développé une sociologie de la pop musique prenant en compte une grande variété d’approches comme les structures de production (label de disques, tourneurs…), les modalités de production sonore (l’apport des directeurs artistiques et des ingénieurs du son dans la production musicale), la production des vidéo-clips3, l’influence des écoles d’arts sur la pop musique4, l’industrialisation de la musique5 ou la construction du goût et du jugement sur la musique populaire6… En France, Catherine Rudent7 met à profit une double formation littéraire et musicologique pour s’intéresser à la presse musicale.8 3 FRITH Fred, Sound and Vision: Music Video Reader, Routledge Edition, 1993, London, 215p. 4 FRITH Fred, HORNE Howard, Art into Pop, Methuen Edition, 1987, London, 208p. 5 DORIN Stephane, L’industrialisation de la musique » in « Sound Factory » (Direction Fred FRITH), Edition Seuteun, 2012, Paris, 167p. 6 FRITH Fred, Performing Rites: on the Value of Popular Music, Cambridge University Press, Cambridge, 1996, 342p. 7 RUDENT Catherine, L’analyse musicale des chansons populaires phonographiques, H.D.R., Paris 4, 2010, 105p. 6 Elle y analyse les liens entre sons et signifiés extra-musicaux en se penchant sur les différences entre une approche musicologique analytique et le discours développé dans les textes de la presse musicale. Elle propose la notion de sémantisation du musical (association arbitraire d'un signifiant : le sonore et d'un signifié : le non sonore) et aboutit à la notion de propos qui serait la conjonction du son et du sens (les descriptions techniques, acoustiques, compositionnelles du son et les discours d’ordre symbolique, affectif ou conceptuel d’origines diverses). Rudent propose de « remplacer l'idée de signification de la musique par celle de position : analyser une pièce, ce ne serait plus chercher ce qu'elle veut dire, mais comment son producteur a choisi de se situer au sein d'un contexte musical. Les choix musicaux observés par l'analyse traduisaient donc une situation stylistique autant qu'ils renvoyaient à des positions sociales ou à des messages verbalisables. » (Rudent, 2010, p.44). Ainsi, le lien entre le musical (analyse interne) et le social (l’analyse externe) est au coeur de la démarche de Rudent et les deux approches sont développées simultanément9. La musique est donc un objet culturel où le sonore et le social sont indissociables. 8 RUDENT Catherine, Le discours sur la musique dans la presse française : L’exemple des périodiques spécialisés en 1993, Thèse Paris IV, uploads/s3/ vers-une-science-de-l-x27-info-comm-musicale.pdf
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- Publié le Nov 29, 2022
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