1 Lab.RII UNIVERSITÉ DU LITTORAL CÔTE D’OPALE Laboratoire de Recherche sur l’In

1 Lab.RII UNIVERSITÉ DU LITTORAL CÔTE D’OPALE Laboratoire de Recherche sur l’Industrie et l’Innovation CAHIERS DU LAB.RII – DOCUMENTS DE TRAVAIL – N°231 Novembre 2010 Emmanuel MOUSSONE INSERTION DES PAYS DE LA ZONE FRANC AFRICAINE DANS LE COMMERCE MONDIAL ETUDE D’UNE SPECIALISATION APPAUVRISSANTE ET LE PROBLEME DU FINANCEMENT DE L’ECONOMIE 2 INSERTION DES PAYS DE LA ZONE FRANC AFRICAINE DANS LE COMMERCE MONDIAL : ETUDE D’UNE SPECIALISATION APPAUVRISSANTE ET LE PROBLEME DU FINANCEMENT DE L’ECONOMIE Insertion of the African Franc Zone Countries into The Global Trade: A Study of an Impoverishing Specialization and the Problem of Economy Funding Emmanuel MOUSSONE Résumé – Les problèmes du mode d’insertion des pays de la Zone Franc Africaine dans le commerce mondial trouvent leurs explications dans la forte concentration des exportations sur des matières premières dont la demande mondiale est régressive et sur des importations des produits manufacturés dont la demande mondiale est progressive. Malgré une intégration économique et monétaire, les échanges intra- régionaux sont marginaux à cause des structures de production homogènes et concurrentes. La spécialisation et la forte extraversion de l’économie des pays de la ZFA sont donc à l’origine d’une croissance économique de long terme non soutenue, des déficits publics récurrents à l’origine de la crise de la dette. Ainsi, l’amélioration des performances macroéconomiques des pays de la ZFA nécessite le passage d’une économie de rente à une économie de production. Mots clés : Zone franc africaine, commerce mondial, spécialisation, termes de l’échange, volatilité croissance, dette publique, déficit budgétaire Abstract – The problems of the insertion mode of the African Franc Zone (AFZ) Countries into the Global Trade are explained by the strong specialization of exports in raw materials -the demand of which is regressive- and of imports in manufactured products -the demand of which is progressive. The main part of exchanges is made with some OECD countries for historical, political and economic reasons. In spite of the economic and monetary integration, intra-regional exchanges remain marginal because of the homogeneous and competitive production structures. The oligopolistic feature of raw materials markets, the subsidies granted by the industrial countries to heir farmers, the stock and strategic provisions management policies and speculation are as many factors that make of AFZ countries takers of a price, which, compared with the price of manufactured products, shows a deterioration of terms of trade, generating thus low and volatile revenues. The specialization and the strong extraversion of the AFZ economies are hence at the origin of an unsustainable long- run growth, and recurrent public deficits are as well at the origin of the government debt crisis. Therefore, the improvement of macroeconomic performances of the AFZ countries requires the transition from a financial rent economy to a production economy. Key Words: African Franc Zone - global trade - specialization - terms of trade - volatility - growth - government debt - budget deficit © Laboratoire de Recherche sur l’Industrie et l’Innovation Université du Littoral Côte d’Opale, novembre 2010 3 INSERTION DES PAYS DE LA ZONE FRANC AFRICAINE DANS LE COMMERCE MONDIAL : ETUDE D’UNE SPECIALISATION APPAUVRISSANTE ET LE PROBLEME DU FINANCEMENT DE L’ECONOMIE INSERTION OF THE AFRICAN FRANC ZONE COUNTRIES INTO THE GLOBAL TRADE: A STUDY OF AN IMPOVERISHING SPECIALIZATION AND THE PROBLEM OF ECONOMY FUNDING Emmanuel MOUSSONE TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION .................................................................................... 4 I- LE MODE D’INSERTION DES PAYS DE LA ZONE FRANC AFRICAINE DANS LE COMMERCE MONDIAL ......................................... 7 1.1. Structure du commerce extérieur des pays de la ZFA........................................................ 7 1.1.1. Principales caractéristiques des balances commerciales et Evolution des parts de marché des pays de la ZFA ........................................................................................................ 7 1.1.2. Pays clients et pays fournisseurs : la faible diversification .............................................. 9 1.2. Modes de fonctionnement des marchés des matières premières, pouvoir des pays de la Zone Franc Africaine et termes de l’échange .......................................................................... 10 1.2.1. Le fonctionnement des marchés des matières premières .............................................. 10 1.2.2. Evolution des termes de l’échange et des recettes d’exportation ................................... 13 II. LES CONSEQUENCES DU MODE D’INSERTION DES PAYS DE LA ZONE FRANC AFRICAINE DANS LE COMMERCE MONDIAL ................. 14 2.1. Fluctuations brutales du commerce extérieur et impact sur la croissance économie ........ 14 2.1.1. Les impacts de l’instabilité des recettes extérieures sur la croissance économique ....... 14 2.1.2. Vérification économétrique de la relation commerce extérieur et croissance économique .............................................................................................................................. 17 2.2. Commerce international et le problème de financement des économies de la ZFA ......... 19 2.2.1. Déficits budgétaires : la contribution du commerce international ................................. 19 2.2.2. Accroissement de la dette publique ................................................................................ 20 CONCLUSION ET QUELQUES PRECONISATIONS SIGNIFICATIVES……23 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................. 25 4 INTRODUCTION La mondialisation est un phénomène multidimensionnel qui traduit un processus historique d’extension progressive du capitalisme à l’échelle planétaire (UZUNIDIS et YACOUB, 2010). Elle se traduit par l’intégration plus étroite des pays du monde qui se réalise d’une part, par la réduction des coûts de transport et des communications et, d’autre part, par la destruction des barrières artificielles à la circulation transfrontalière des biens, des services, des capitaux, des connaissances et, dans une moindre mesure des personnes (STIGLITZ, 2003a et 2007). Elle s’appuie sur le principe des trois D (Déréglementation, Décloisonnement, Désintermédiation), (UZUNIDIS et YACOUB, 2010). La mondialisation est donc désormais le contexte dans lequel fonctionne l’économie aujourd’hui. L’intérêt que lui accorde l’ensemble des pays trouve son explication dans ses effets sur la croissance économique et le bien-être des populations (LEVINE et RENELT, 1992 ; VILLA, 1996 ; FONTAGNE et GUERIN, 1997a). Selon les situations ou les pays ces effets peuvent être positifs ou négatifs. Même lorsqu’ils sont positifs, ils peuvent être asymétriques1. Ce phénomène de disparités des gains trouve l’essentiel de son explication dans la nouvelle théorie du commerce international, développée dès les années 1970 du fait des limites des théories traditionnelles (HECSKCHER, OHLIN et SAMUELSON) à expliquer les échanges de gamme et des produits similaires entres les nations qui possèdent les mêmes dotations en facteurs de production. Pour expliquer les flux actuels d’échanges entre les pays, la nouvelle théorie du commerce international utilise plusieurs outils d’analyse de la concurrence imparfaite à savoir le rôle joué par : la différenciation verticale (CHAMBERLIN, 1933) et horizontale (HOTELING, 1929 ; LANCASTER, 1979 et 1980) du produit, les rendements d’échelle croissants (KRUGMAN, 1979, 1980 et 1986) les dépenses de recherches et développement (POSNER, 1961). La différenciation du produit, les rendements d’échelle croissants et les dépenses de recherches et développement constituent les atouts des pays industrialisés et ne peuvent se développer dans les petits pays qu’en situation de protectionnisme : « industrie dans l’enfance »2 ou de « protectionnisme éducateur ». Pourtant, ces pays sont contraints de libéraliser leurs échanges commerciaux. L’intégration reste donc l’un des moyens de créer un vaste espace commercial pouvant permettre de développer les économies d’échelle afin d’être compétitif sur le marché mondial. Cependant la structure des économies constitue un facteur limitatif du fait d’une production de matières premières identiques. Si les structures de production sont à l’origine des disparités des gains qui sont constatées dans la mondialisation des échanges commerciaux, les politiques commerciales mises en place par les pays industrialisés renforceraient lesdites disparités. Cet ensemble des pratiques est connu sous le nom de néomercantilisme. Les disparités des gains générées par le commerce mondial du fait de l’hétérogénéité des structures de production et des stratégies mises en place par les différents acteurs sont à l’origine de la controverse portant sur le rôle de la mondialisation sur le bien-être économique. A ce propos, au moins deux approches divergentes émergent. La première est dévolue à des économistes qualifiés d’optimistes, promoteurs du consensus de Washington avec comme chef de fils WILLIAMSON (1989) et, la seconde s’intéresse aux écrits d’auteurs dits pessimistes 1 Une économie est dite bien insérée dans le commerce mondial, lorsque celle-ci a une part de marché relativement importante, et des gains tirés du commerce extérieur qui lui permettent d’impulser une croissance économique compatible avec ses objectifs de développement. 2 Idée soutenue par Frédéric LIST en 1841. 5 (THOMPSON, 1999 ; KRASNER, 1999 et WEISS, 2000 ; STIGLITZ, 2003a, 2007), c’est la thèse selon laquelle la mondialisation dans son fonctionnement actuel, s’accompagne d’effets indésirables dans les économies en développement, comme c’est le cas des pays de la Zone Franc Africaine. A ce propos, notons que les pays de la Zone Franc Africaine sont caractérisés par de faibles parts de marché, pourtant le commerce extérieur constitue la principale source de leurs ressources financières. Cette situation s’expliquerait par la structure de production concentrée autour des matières premières (NORRO, 1998 ; MOUSSONE, 2009). La structure de production contraint les pays de la ZFA à des échanges de complémentarités avec leurs partenaires commerciaux. Elle les exclue des échanges de similitudes qui constituent plus de 70% des transactions commerciales actuelles. La non diversification de la structure d’offre d’exportations, l’absence de pouvoir de marché (preneur de prix), l’importance des effets externes sur les marchés de matières premières, expliquent les déséquilibres macroéconomiques que connaissent les pays de la ZFA. Ces déséquilibres continuent à persister malgré la mise en œuvre d’un processus d’intégration économique régionale, la signature des multiples conventions ACP-UE, l’application des PAS et uploads/Finance/ 231-pdf.pdf

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  • Publié le Jul 10, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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