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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/280569053 Créer et financer une start-up : constat et recommandations Article · July 2001 CITATIONS 0 READS 1,836 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: PhD on trust (2001) View project Etienne Krieger HEC Paris 16 PUBLICATIONS 30 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Etienne Krieger on 30 July 2015. The user has requested enhancement of the downloaded file. 24/09/2006 - 1 - Créer et financer une start-up : constat et recommandations Etienne KRIEGER (Article pour la Revue Télécom, publication de l’Association des Anciens de l’ENST, juillet 2001) L'innovation est un processus qui consiste à concevoir et à valoriser commercialement de nouveaux produits, procédés ou services. Les ingénieurs et les scientifiques sont donc tout naturellement les acteurs majeurs de la création d’entreprises dans les nouvelles technologies, même si le succès de telles entreprises requiert des profils très complémentaires, tant en terme de compétence que de tempérament. La création et le développement des start-up, ces nouvelles entreprises innovantes et à fort potentiel de croissance, sont devenus deux enjeux majeurs pour notre pays depuis quelques années. On ne peut que se réjouir de la multiplication des initiatives publiques et privées pour soutenir un processus qui porte en lui les richesses et les emplois de demain. L’émergence des incubateurs et des fonds d’amorçage est une illustration de cette mutation vertueuse du paysage institutionnel et financier français. La multiplication des initiatives au niveau de la Communauté Européenne va également dans ce sens. L’entrepreneuriat est-il passé de mode ? La période 1997-2000 peut, avec le recul, être qualifiée d’âge d’or de la start-up. En sommes-nous pour autant revenus à la situation antérieure à 1997, où l’esprit entrepreneurial était encore assez peu répandu et modérément encouragé ? La réponse est bien évidemment négative car, si certains excès ont été sanctionnés, il existe désormais des bases solides, que nous pouvons résumer par les constatations suivantes : ¾ Il existe toujours un grand intérêt pour la création d’entreprises innovantes, notamment parmi les étudiants des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. L’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications a notamment été un des moteurs de la diffusion de cet esprit entrepreneurial et l’accompagnement stratégique et opérationnel des jeunes créateurs. ¾ De nombreux investisseurs privés, encore appelés business angels, contribuent désormais à financer de jeunes entreprises et à accompagner leurs créateurs. Ce phénomène est le plus répandu dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, où capitaux et expertise ne font plus défaut, même si les phases d’amorçage demeurent délicates pour les jeunes entrepreneurs. ¾ La perspective de coter une entreprise sur un marché financier national ou international continue d’attirer des capitaux en amont de ce stade, même si les soubresauts boursiers récents ont rendu le processus plus sélectif et que les valorisations sont –enfin– devenues plus conformes aux modèles traditionnels d’évaluation des actifs financiers… Une entreprise basant ses activités sur Internet ne peut ainsi pas s’affranchir des principes qui régissent l’ancienne économie : vendre avec profit des biens ou des services apportant une réelle valeur ajoutée à un nombre suffisant d’utilisateurs. ¾ Notre pays est désormais maillé par un tissu relativement dense d’incubateurs et de pépinières d’entreprises qui permettent de créer une entreprise à moindre coût et avec un accompagnement qui réduit les risques d’échec. En outre, de nombreux prestataires de services assurent également des fonctions d’incubation et acceptent parfois de réduire leurs honoraires dans la phase de lancement d’une entreprise. Au total, le rêve –i.e. la vision– inhérent à toute création d’entreprise existe toujours mais il est sans doute devenu plus ‘raisonnable’. Après une vague de créations d’entreprises sous-tendues par des motivations parfois exclusivement financières, les mercenaires ont à nouveau laissé la place aux véritables entrepreneurs : le désir de s’enrichir ne constitue plus la motivation essentielle des nouveaux entrepreneurs. Des tendances de fond La création d’entreprise dans les nouvelles technologies est bel et bien dans le sens de l’Histoire, car l’accélération du rythme des découvertes scientifiques et techniques suscite un nombre accru d’opportunités de création d’activités nouvelles. Les petites structures autonomes sont souvent davantage propices au lancement et le développement de ces nouvelles activités que les grands groupes au sein desquels les processus d’innovation sont parfois normés au point de freiner voire de bloquer les innovations les plus radicales. Les technologies de l’information et de la communication ont un impact direct sur cette création constante d’entreprises high tech, du fait de la diminution constante des coûts et des délais de traitement et de transmission de l’information. 24/09/2006 - 2 - Le développement de l’Internet s’inscrit dans cette logique générale. Les moyens de conception, de production, de promotion et de distribution physique des produits et services sont ainsi voués à être constamment bouleversés. Sites d’enchères ou d’appels d’offres, recrutement en ligne, applications géodépendantes, nouveaux outils de management de la relation client et outils de travail collaboratif, sites d’information et de veille technologique ciblée… mais aussi achat groupé et sites éditoriaux au modèle économique exclusivement publicitaire ou sites de e- commerce destinés à des cibles trop étroites : ces dernières années ont été le théâtre de nombreuses expérimentations tantôt heureuses et tantôt hasardeuses. Même s’il convient de ne pas jeter le bébé Internet avec l’eau du bain, la confrontation des modèles économiques de certaines start-up avec la réalité a parfois été semblable aux mésaventures de l’albatros de Baudelaire sur le pont d’un navire : certains plans de développement étaient sublimes dans l’éther des mondes imaginaires mais pathétiques dans la vie réelle. Ainsi, le dogme de l’information « totalement gratuite » a sans doute vécu sur Internet. Beaucoup de sociétés sont en train de proposer des prestations payantes en extension de services de base gratuits voire de redécouvrir les charmes du bon vieux Minitel pour développer leurs sources de revenus. Par-delà les tâtonnements inhérents à toutes les grandes révolutions industrielles –et celle de l’Internet en est assurément une–, les tendances lourdes de diminution des coûts et des délais de traitement et de transmission de l’information sont nettement en faveur de la création d’entreprises dans les nouvelles technologies. Si les projets d’entreprise sans barrière concurrentielle forte ont dorénavant plus de mal à trouver des financements, les projets à base de technologie suscitent toujours de l’intérêt. Voyons à présent ce qui caractérise les start-up, ces nouvelles entreprises vouées à une forte croissance. Les caractéristiques des start-up Une flexibilité et une créativité incomparables, un processus de développement souple et informel : autant de caractéristiques qui font que l’innovation trouve naturellement un terrain de prédilection au sein des start-up. Ceci est d’autant plus vrai lorsque les créateurs sont relativement jeunes et/ou ont créé leur entreprise en réaction aux processus d’innovation parfois trop normatifs adoptés par certains grands groupes ou institutions au point de décourager les initiatives les plus audacieuses qui sortent un peu trop des sentiers battus. Ces entrepreneurs-innovateurs jouissent au sein de leur nouvelle entreprise d’une autonomie importante mais connaissent parfois également un isolement qui peut être pesant. Ce phénomène est d’autant plus perceptible lorsqu’ils n’ont pas pris garde de s’entourer de suffisamment de conseillers susceptibles de les éclairer dans certains de leurs choix ou acceptant simplement d’être disponibles lorsqu’il s’agit de remonter le moral de l’équipe fondatrice quand le projet d’entreprise enregistre des retards ou des difficultés imprévues. Les start-up sont également caractérisées par une insuffisance de ressources endémique : la somme des coûts de R&D, des investissements commerciaux et des besoins en fonds de roulement fait que le processus d’innovation est en général extrêmement capitalistique. Ceci nécessite d’anticiper largement les besoins de financement pour ne pas faire face à des crises de trésorerie souvent fatales aux jeunes entreprises. Les sources de financement sont nombreuses mais encore faut-il les connaître et maîtriser leurs conditions d’octroi. Les retards de développement et de lancement commercial d’un nouveau produit, procédé ou service ajouté aux tâtonnements quasi inévitables dans l’approche marketing renforcent cette fragilité perçue. Grille d’auto-évaluation : sept points à valider avant de lancer sa start-up ¾ Existence d’une demande potentielle suffisante, accessible et solvable. ¾ Cohérence entre son expérience professionnelle et les facteurs clés de succès de l’activité. ¾ Existence d’une équipe complémentaire et/ou d’un réseau d’associés et de conseillers. ¾ Capacité de travail, endurance et résistance au stress. ¾ Soutien du conjoint et capacité à ‘tenir’ financièrement pendant la période de lancement. ¾ Leadership et aptitudes à la négociation. ¾ Connaissances de base en gestion et management. Le jeune –ou moins jeune– entrepreneur-innovateur doit ainsi fréquemment faire face à un déficit de crédibilité initiale dû à une importante fragilité perçue. En dépit de cette crédibilité initiale souvent ténue, il lui faudra pourtant créer la confiance auprès de ses investisseurs, de ses clients, de ses fournisseurs et de ses futures recrues. 24/09/2006 - 3 - Les start-up technologiques sont ainsi vouées à concilier agilité et fragilité... Start-up et statistiques Avant de goûter directement aux joies de la création d’une start-up, nous avons eu l’occasion de lancer et d’animer pendant dix uploads/Finance/ 2k07-krieger-creer-et-financer-une-startup-revuetelecom-juillet2000.pdf
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- Publié le Jan 03, 2021
- Catégorie Business / Finance
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