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HAL Id: halshs-02110624 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02110624 Submitted on 2 May 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Pratique sportive - Le fitness, un marché concurrentiel en permanente mutation Jeanne-Maud Jarthon, Christophe Durand To cite this version: Jeanne-Maud Jarthon, Christophe Durand. Pratique sportive - Le fitness, un marché concurrentiel en permanente mutation. Jurisport : la revue juridique et économique du sport, Juris éditions, Dalloz, 2016, Contentieux judiciaire et adminstratif. Le Tour 2015 des hautes Cours, pp.41-45. halshs- 02110624 41 février 2016 - jurisport 161 1. Y. Travaillot (1998), Sociologie des pratiques d’entretien du corps, Paris, PUF, coll. Pratiques corporelles ; G. Rave- neau (2000), « Une nouvelle économie du corps : bien-être, narcissisme et consommation », Sociétés, 69, p. 19-31 ou Commission européenne (2010), « Rapport : Sport et activités physiques », Eurobaromètre réalisé par TNS, p. 30 et s. 2. On notera qu’en sciences sociales comme en marketing, pour comprendre les véritables motivations, le principe de s’appuyer sur les déclarations volontaires des consommateurs peut utilement être complété par des observations anté- rieures, si possible en amont de la phase d’interviews. C’est la démarche retenue dans un travail de thèse réalisé entre 2010 et 2014 autour des motivations à l’adhésion par les femmes à des clubs de fitness commerciaux (Jarthon 2014). Une troisième approche est de s’appuyer sur les actes et notamment les modes de consommation effectifs. Il s’agit alors de collecter des données de consommation, éventuellement sur une période longue dans une logique d’analyse longitudinale. En regroupant des sujets, il est possible L es études sur les motivations des adultes à la pratique sportive font apparaître une omniprésence des références à la santé1. Au-delà de la crainte de certaines pathologies, le consommateur Le fitness, un marché concurrentiel en permanente mutation L’essentiel Le marché du fitness est marqué par une clientèle qui se féminise et portant de plus en plus attention, hommes et femmes confondus, à ses rapports au corps. Ces évolutions sociales majeures et un contexte économique difficile obligent les managers de salles à adapter constamment leur offre. exprime sa volonté de se maintenir en forme, de retarder le vieillis- sement et de conserver une silhouette attractive. L’équilibre psycho- logique personnel et la recherche de relations sociales viennent ensuite dans le discours des pratiquants Dans ce contexte, l’engoue- ment pour les activités physiques de bien-être et d’échanges, prati- quées de manière peu ou pas compétitives, est aussi aujourd’hui très marqué2. Parmi les offres répondant à ces demandes, le marché de la remise en forme a vécu une croissance de son chiffre d’affaires au cours des décennies passées. Initialement dominé par le secteur asso- ciatif de la gymnastique volontaire, il a peu à peu été investi par une offre marchande privée proposée dans des salles dites de « remise en forme ». Ce versant commercial du marché est inti- tulé « fitness ». Ce secteur du fitness est analysé ici en deux temps. Le premier aborde les grandes lignes de l’évolution du marché au cours des dernières décennies aussi bien en termes de structure de l’offre que d’évolution de la demande. Si les critères classiques de segmentation des marchés (âge, sexe, catégorie sociopro- fessionnelle) se retrouvent globalement sur le fitness, ils présentent toutefois une véri- table spécificité, notamment via l’importance de la différen- ciation de genre mais aussi sur l’attention portée par le client à son processus de vieillissement et plus largement ses rapports au corps. Le deuxième temps envi- sage des éléments de réflexion sur l’avenir du fitness et les grandes tendances qui pour- raient l’infléchir. En effet, sur un marché du bien-être en plein essor, les offres s’adaptent aux évolutions de la demande aussi bien en termes de méthodes utilisées que de publics visés. Les formes de pression sociale quant au corps et à son image ont évolué, obligeant les salles de fitness à s’adapter à une demande en permanente mutation. La croissance du fitness s’inscrit dans un contexte d’essor du marché du bien-être. Défini comme une technique d’entretien de soi, le fitness répond à des stratégies commerciales évolutives qui s’inscrivent dans un marché marqué par certaines spécificités de profils et motivations du consommateur, et par conséquent des formes de pratique. Pratique sportive AUTEUR Jeanne-Maud Jarthon TITRE Docteur en sociologie, professeur des universités, CesamS EA4260, université de Caen Normandie ARTICLE Activités AUTEUR Christophe Durand TITRE Docteur en sociologie, professeur des universités, CesamS EA4260, université de Caen Normandie à la place de «L’objectif de cet article est de proposer une analyse en deux temps du secetur du fitness» à la place de «PCS» ajouté 42 jurisport 161 - février 2016 Activités Article de constituer un panel de consomma- teurs suivis en quasi-temps réel. Voir notamment B. Lefevre (2011), « Les prin- cipales activités physiques et sportives pratiquées en France en 2010 », Stat-info, no 2/11, disponible en ligne sur le site du ministère de la Jeunesse et des Sports. 3. O. Bessy (1990), « De nouveaux espaces pour le corps, approche sociologique des salles de “mise en forme” et de leur public. Le marché parisien », thèse sous la direction de G. Vigarello. 4. G. Andrieu (1992), Force et beauté. His- toire de l’esthétique en Éducation physique aux XIXe et XXe siècles, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, coll. Milon. 5. Ces chiffres sont toutefois contredits par l’étude 2010 de la Commission européenne, conduite par TNS sur le sport et les activités physiques dans l’Union (p. 20). Celle-ci annonce bien pour les plus de 15 ans, 31 % de pratique dans les centres de fitness en Suède, 22 % à Chypre et 20 % au Danemark, mais seulement 2 % pour la France. En comptant 4 000 salles de 500 adhé- rents, on arrive à 2 millions de clients soit 3,4 % pour les plus de 15 ans. Un secteur artisanal devenu une (petite) industrie L’univers de la remise en forme est un secteur qui a connu des évolu- tions majeures. Au début du XXe siècle, la culture physique était réservée aux hommes dans une logique de continuité des pratiques éducatives et de formation militaire. Comme le suggère le socio- logue Olivier Bessy3, la raison de ce changement est structurelle. Aux origines, les lieux d’accueil restaient assez marginaux et peu adaptés. Les espaces aménagés étaient souvent petits et dotés d’équi- pements sommaires, même si quelques salles comme les gymnases d’Hyppolite Triat ou d’Edmond Desbonnet, pionniers dans le domaine, étaient très bien équipés dès leurs origines4. La culture physique était pratiquée en milieu associatif même si quelques salles privées existaient à l’époque, répondant à une demande de pratiques élitistes, entre hommes issus de classes sociales supérieures. Dans les années 1960, une fédération sportive agréée a été créée autour de ces pratiques et porte aujourd’hui le nom de Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire. Elle reven- dique 540 000 licenciés répartis dans 7 200 associations. Par la suite, une offre importante privée s’est structurée via l’apparition de salles de remise en forme. Si en 1994 l’activité générait 230 millions d’euros de chiffre d’af- faires, le fitness s’est depuis sensiblement développé. Ainsi dans une des rares tentatives d’évaluation du marché, le journal Les Échos annonçait en 2006 un chiffre d’affaires total de 1,3 milliard d’euros alors qu’en 2015 l’Union patronale fitness, bien-être, santé (UFBS) avance le chiffre d’environ 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en fonction du périmètre retenu. Le fitness est aussi générateur d’emplois : en 1994, il compte 4 500 salariés, ce chiffre passant à 11 000 en 2001. Aujourd’hui, le marché est estimé à 18 000 emplois en équivalent temps plein répartis sur 4 000 à 4 500 salles sans qu’il soit possible de distinguer les différents postes. La France présente toutefois un certain retard par rapport à sa démographie. Ainsi, le taux de pénétration du marché y est de 8 %, contre 11 % en Allemagne, 13 % en Angleterre et au-dessus de 20 % dans les pays scandinaves5. Sur les parts de marché entre indépendants et franchises, dans un rapport de 2010, la commission de la sécurité des consommateurs avance le chiffre de 12 % de salles sous franchise, représentant 25 % du marché alors que l’UFBS indique en 2015 « entre 1 100 et 1 200 » salles franchisées (sur 4 500) pour 30 % du chiffre d’affaires du secteur. Cette croissance de la formule de la franchise marque d’autant plus le secteur que certains groupes n’opèrent pas stric- tement sous le régime juridique de la franchise alors même qu’ils comptent plusieurs dizaines de salles. Le leader 2015 des réseaux franchisés est l’Orange bleue, suivi de Moving et du réseau uploads/Finance/ 41-45-activites160-fitness.pdf
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- Publié le Sep 18, 2021
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