29 Les suffixes nominalisateurs -a1:e, -ment et -ion dans la terminologie zoote
29 Les suffixes nominalisateurs -a1:e, -ment et -ion dans la terminologie zootechnique Linda Atldns [Pages 90-95, 99-107, 111-136 de la thèse de maîtrise "Les nominali- sations déverbales en langue spécialisée", écrite sous la direction de R. Kocourek et approuvée en août 1990. Nous présentons d'abord le résumé anglais de la thèse.] In modern-day French, nouns and lexical no un phrases are the forms most often used to name objects and concepts, whatever the field or activity. They are defined in both general and specialized dictionaries. Nominalization is a lexical transformation whereby a noun may be derived from other parts of speech such as verbs and adjectives. It is possible to approach the problem of nominalization from a diachronie perspective, which emphasizes the historical evolution of a language, or from a synchronie perspective, which stresses its internai dynamics. Synchronically, three morphological types of derivation can be identified-- ''propre ", "impropre" and regressive. Whatever the process, the result of the derivation is a nominalization which is then embedded in a base sentence. In specialized texts, including technical-scientific texts, nominalizations are easy to handle. Theyfulfil severalfunctions, contribu- ting especially to the coherence and complex conciseness of the text. La dérivation propre est surtout la dérivation à l'aide de suffixes. C'est donc un type de formation paradigmatique puisque le suffixe permet à la base de changer de catégorie grammaticale. Le suffixe se délimite de deux façons: on l'oppose à d'autres suffixes qui désignent une classe différente de mots (par ex. pour définir le suffixe-ion dans un mot comme vaccination, on l'oppose à des suffixes tels que -er et -able qui signifient d'autres catégories syntaxiques: vacciner (verbe) et vaccinable (adj.)), ou on le compare à l'élément final d'un autre mot remplissant la même fonction (ex. vaccination / régulation / infestation, etc.). . Comme la base, le suffixe est une forme. Mais comme la base aussi, le suffixe a une signification dans l'esprit du sujet parlant. Le suffixe comporte une nuance qui le guide dans l'interprétation du mot. En 30 français, les trois suffixes nominalisateurs les plus importants sont -age, -ment et -ion. Ils désignent, tous les trois, l'action dans son déroulement ou le résultat de l'action. Normalement, c'est le suffixe qui détermine le genre du mot. -Age et -ment sont des suffixes masculins; -ion est un suffixe féminin. Le suffixe -aa:e La plupart des nominalisations déverbales en -age que nous avons recensées sont issues des verbes du premier groupe, c'est-à-dire des verbes en -er (ex. affichage, brossage, couchage, démarrage, gaspillage, marquage, raclage, stockage et tatouage). Nous avons rencontré, cependant, trois exemples relevant de la troisième conjugaison : abattage (<-abattre), épandage (<-épandre), naissage (<-naître). Pour mieux illustrer les nominalisations en -age nous avons choisi trois termes : abattage, décapage. et élevage. Nous discuterons plus tard du terme naissage en rapport avec la nominalisation naissance (suffixe -an ce). abattage: "Les animaux sains, à l'origine de ces élevages, sont obtenus par hystérotomie de truies gestantes (césarienne) ou par hystérectomie (ablation de 1 'utérus après abattage de la truie et extraction des porcelets)" (LA [Larousse agricole, 1981]: 886, c. [colonne] 1, 1 [ligne] 7-12). Cette nominalisation est formée sur le verbe transitif abattre. Dans la phrase de base On abat la truie, nous constatons que le verbe est un actif construit de façon passive (sujet on). Dans ce cas-ci, la phrase de base constitue aussi la structure profonde (SP). Cette phrase est, en effet, une paraphrase qui permet de désambiguïser la ·structure de surface (SS), c'est-à-dire la phrase qui paraît dans le texte. La SP nous dit que c'est quelqu'un qui abat la truie et non la truie qui abat quelqu'un ou quelque chose. C'est dans la SP que l'on trouve le morphème lexical de base abat. Puisque le verbe abattre est transitif, il implique un complément d'agent, même si l'agent n'est pas précisé dans la SS. La SP On abat la truie égale Quelqu'un abat la truie. Il s'ensuit alors que la truie est abattue par quelqu'un. La phrase passive est une étape nécessaire de la dérivation. Voici les transformations : On (quelqu'un) abat la truie-> La truie est abattue (par quelqu'un) -> L'abattage de la truie (par quelqu'un). On passe donc de la SP à une étape intermédiaire (la phrase passive qui comprend le verbe être et l'adjectif verbal abattue). Dans ce cas-ci, l'adjectif verbal correspond au participe passé (p.p.). Pour compléter la 31 transformation, il faut effacer la marque du p.p. (on enlève le ue à abattue) pour la remplacer par le suffixe -age qui désigne 'action de'. Le mot dérivé abattage, qui garde la valeur du verbe source, est inséré dans le syntagme prépositionnel après abattage de la truie qui joue le rôle de circonstant de temps modifiant ablation de l'utérus. Dans le syntagme prépositionnel, abattage remplit la fonction de sujet formel. Le sujet réel du syntagme, cependant, sujet dégagé de la SP, est on (quelqu'un). Par contre, l'objet à la fois réel et formel du syntagme est truie puisque c'est la truie qui subit l'action dans la SP aussi bien que dans la SS. Quant au déterminant t qui devrait normalement précéder abattage dans la SS, il est effacé à cause de l'emploi de la préposition après qui ne l'exige pas. Toutefois, ce qu'il faut surtout remarquer est que les transformations n'ajoutent ni n'enlèvent rien à la signification. La SP (On abat la truie) signifie exactement la même chose que la SS (l'abattage de la truie). Il serait même possible de substituer la SP à la SS : après que l'on abat la truie. Dans ce cas-là il faudrait aussi remplacer la nominalisation extraction par une structure parallèle : après que l'on abat la truie et extrait les porcelets. Il est intéressant de noter qu'il existe d'autres termes formés sur la même base : abat, abattement, abats, abattis, abattoir, abatteur, abatteuse et abattant. Les mots abat et abattement désignent tous les deux l'action d'abattre tandis que abats et abattis en désignent le résultat. Les nominalisations abat et abats relèvent de la dérivation régressive dont nous discuterons le procédé plus tard. Selon le PR [Petit Robert] (:2), l'emploi de abat pour désigner l'action d'abattre est vieux. Le TLF [Trésor de la langue française] ('71:51) le donne comme synonyme de abattage quand on parle d'abattre des arbres (abattage d'arbres égale abat d'arbres). Abats désigne les parties accessoires des animaux de boucherie (coeur, foie, rognons, etc.). Il s'emploie toujours au pluriel. Le mot abattis, qui relève de la dérivation propre, exprime le même concept mais on l'emploie surtout pour signifier les parties accessoires de volaille; on réserve abats pour les autres animaux de consommation, y compris le porc. Les noms abatteur et abatteuse désignent des personnes qui abattent, surtout celles qui abattent de la besogne. Il est intéressant de noter que la forme abatteuse ne figure pas dans le PR; elle se trouve cependant dans le TLF ('71:61). L'abattoir est le lieu où l'on abat les animaux de boucherie. Un abattant est une 'pièce de meuble ou d'un siège que l'on peut lever ou abaisser à volonté' (PR:2). 32 En ce qui concerne abattement, il relève, comme abattage, de la dérivation propre, mais son emploi au sens propre est vieux. On l'utilise cependant dans le domaine du droit pour signifier 'retranchement' ou 'rabais sur une somme à payer' (PR:2). Plus couramment, le terme abattement s'emploie au sens figuré dans le contexte de la santé. Il exprime 'une grande diminution des forces physiques', une 'dépression morale' ou un 'désespoir calme'(PR:3). Dans ce contexte, il désigne le résultat (un état), plutôt que l'action. Il a donc une valeur passive. Le sujet de la phrase de base ne serait pas une personne mais une situation ou une maladie: Le stress (la grippe) l'a abattu -> Il a été abattu par le stress (la grippe)-> son abattement par le stress (la grippe). Dans l'étape intermédiaire, la préposition par introduit un complément d'agent qui pourrait subsister dans la SS: Son abattement par le stress nous inquiète. Le nouveau SN son abattement par le stress est inséré dans la phrase matrice Cela nous inquiète où il joue le rôle de sujet formel (le sujet réel = le stress). Il est aussi possible que le complément d'agent soit effacé: Son abattement nous inquiète. Dans ce cas-là, un complément d'agent inanimé (et souvent abstrait) serait sous-entendu mais non exprimé. L'abattement pourrait aussi être causé par un agent concret tel qu'un médicament. Les dérivés de la base abat constituent un excellent exemple du paradigme en éventail. Pour former chaque terme, on retourne à la base: abattement abattis abatta e abats abattoir Tous les termes du paradigme partagent le sème 'faire tomber', qu'il soit employé au sens propre ou au sens figuré. Rappelons que l'ordre des termes dans le paradigme n'est pas important. élevage: "L'élevage du porc doit respecter un certain nombre de règles ( ... )" (LA:885, c.33, 1.18-19). A première vue, cette nominalisation ne semble pas mériter une attention spéciale. Elle est issue du verbe transitif élever et se forme de la même façon que uploads/Finance/ 5109-7952-1-sm-2 1 .pdf
Documents similaires








-
22
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 07, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 1.6610MB