NOUVEAU : LE JDD MAGAZINE, UNE FOIS PAR MOIS AVEC VOTRE JOURNAL DIMANCHE 23 OCT
NOUVEAU : LE JDD MAGAZINE, UNE FOIS PAR MOIS AVEC VOTRE JOURNAL DIMANCHE 23 OCTOBRE 2022 N° 3954 2,80 € France métropolitaine : 2,20 € (sans supplément) / BEL : 2,40 € / CH : 3,70 FS / DOM : 3,20 € / REU : 3,20 € / ESP : 2,80 € / LUX : 2,40 € / MAR : 27 MAD / PORT cont. : 3,20 € / TUN : 9 DIN Nicolas Sarkozy mercredi à Paris. www.lejdd.fr Quatorze ans après les Ch’tis, le duo Dany Boon- Kad Merad se reforme LOLA Les obsèques qui bouleversent la France Page 20 Plaisirs, pages 48 à 59 NOTRE PRIX NOBEL ANNIE ERNAUX SE CONFIE AU JDD LA FRANCE, LE PRÉSIDENT, LA DROITE Les réponses de Sarkozy SÉBASTIEN VALENTE/BESTIMAGE POUR LE JDD POLITIQUE « Si c’était à refaire, je voterais Macron » RETRAITES « Mieux vaut 63 ans tout de suite que 65 dans dix ans » BUDGET « C’est une erreur de continuer à engager des fonctionnaires » GRANDE-BRETAGNE « Le Brexit a été une aberration historique » RUSSIE-UKRAINE « Nous sommes à la merci d’une exaltation, d’un énervement » AFFAIRES « Je n’ai jamais trahi la confi ance des Français » Pages 2 à 8 « Une saga à lire et relire, pour anticiper les défis géopolitiques de demain ! » Pages 44-45 LE JOURNAL DU DIMANCHE 2 DIMANCHE 23 OCTOBRE 2022 L’événement C ostume gris, chemise blanche, conviction intacte… Dès la deuxième question Nicolas Sarkozy s’emballe, hausse le ton, sa jambe bat la mesure. Quand on parle de la France, des débats politiques qui agitent le pays, des retraites, de la petite Lola sauvagement assassinée, l’ancien président de la République, (admi- nistrateur du groupe Lagardère) s’anime. La passion, les souvenirs, l’énergie, l’indignation et l’expé- rience forment un carburant déto- nant chez cet homme de 66 ans tou- jours en mouvement. Il était la veille en Côte d’Ivoire où il a rencontré Alassane Ouattara, s’apprête à partir pour Abu Dhabi discuter avec l’émir Mohammed ben Zayed, dernier diri- geant à avoir eu un tête-à-tête avec Vladimir Poutine. À peine le déjeu- ner terminé, il quittera ses bureaux de la rue de Miromesnil pour assis- ter à la commémoration de la pose de la première pierre de la Mosquée de Paris. Il y retrouvera Emmanuel Macron et Gérald Darmanin… à qui il adresse un petit tacle glissé en déplorant que le Conseil français du culte musulman, dont il a favo- risé la création en 2003, ne soit plus leur interlocuteur privilégié. Entre deux déplacements, Nicolas Sarkozy a dévoré Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli, vient d’attaquer le nouveau livre d’Erik Orsenna La Terre a soif. Grâce au Figaro, qui réédite les meilleurs Goncourt du siècle, il a dévoré et adoré Le Soleil des Scorta de Laurent Gaudé ainsi que Les Grandes Familles de Maurice Druon. Chaque jour, il s’astreint à la rédac- tion du troisième volume d’un livre qu’il ne veut pas qu’on appelle ses Mémoires. Le texte est bien avancé mais la date de sortie tenue jalouse- ment secrète ainsi que le titre. Notre entretien a duré quatre-vingt-dix minutes, suivi d’un déjeuner. Le téléphone de Nicolas Sarkozy a beaucoup sonné. Il n’a décroché qu’une seule fois : pour Carla… g J.B. Cela fait aujourd’hui six mois, jour pour jour, qu’Emmanuel Macron a été réélu président de la République. Quel regard portez-vous sur le début de ce second quinquennat ? Comme chacun le sait, puisque j’ai été très transparent pendant Sarkozy, l’entretien vérité EXCLUSIF Pour la première fois depuis 2016, l’ancien chef de l’État a accepté de parler politique. Présidence d’Emmanuel Macron, qu’il soutient toujours, réforme des retraites, article 49-3, nucléaire, meurtre de la petite Lola, guerre en Ukraine, Qatar, congrès LR, affaires : Nicolas Sarkozy n’élude rien Mercredi, à Paris. SÉBASTIEN VALENTE/ BESTIMAGE POUR LE JDD la campagne présidentielle, je l’ai soutenu. Et si c’était à refaire, je le referais. La politique n’est jamais un choix de valeur absolue, tou- jours un choix de valeur relative. C’est la différence entre les intel- lectuels et les praticiens, entre les idéologues et les politiques. On prend la meilleure des possibilités. Je ne voulais pas de M. Mélenchon ni de Mme Le Pen. Dans l’intérêt de la France, la meilleure décision possible était donc d’aider le pré- sident Macron. Est-ce à dire que je suis d’accord avec tout, ou satisfait de tout ? C’est une autre histoire. Mais il n’y avait pas que trois candidats dans cette campagne. Il y avait aussi Valérie Pécresse, la candidate des Républicains… Pour pouvoir choisir un candidat au second tour, encore fallait-il qu’il y soit qualifié. Ou qu’il ait une chance crédible de l’être. Sur quels sujets Emmanuel Macron vous plaît-il ? J’ai toujours pensé que, face à un pays qui a démontré, à travers son histoire, ses capacités éruptives, avoir un président calme, modéré, refusant toute forme d’excès, était la meilleure solution. On ne répond pas à une situation éruptive en étant éruptif soi-même : il faut du sang-froid, de la mesure et de l’expérience. Il me semble que le président Macron possède ces qualités. N’y a-t-il pas un revers à cette médaille ? Je n’ai jamais été de gauche. Et ce n’est faire injure à personne que de rappeler que le président Macron vient de la gauche. J’ai- merais parfois qu’il franchisse le Rubicon de façon plus franche, car la France est aujourd’hui majoritairement du côté du parti de l’autorité, de la fermeté, de la liberté. Appelez cela centre droit, centre, droite républicaine, peu importe : l’axe stratégique du pays se trouve clairement là. Je n’ai aucun conseil à donner. Je me suis toujours méfié des donneurs de leçons. Mais si j’avais un souhait, c’est que la matrice politique du président se rapproche davantage de la matrice du pays telle que je la ressens. Comment pourrait-il franchir le Rubicon selon vous ? INTERVIEW LE JOURNAL DU DIMANCHE DIMANCHE 23 OCTOBRE 2022 3 Nicolas Sarkozy se livre Le président a des intuitions et une expérience incontestables. Mais j’observe qu’il peut parfois avoir la tentation de s’arrêter au milieu du gué. Ce sont les inconvénients du « en même temps ». Le recours au 49-3 pour faire passer la partie recettes du projet de loi de finances pour 2023 était-il inévitable ? Lorsque j’étais président, je n’ai jamais voulu utiliser le 49-3, parce que je n’aimais pas l’idée de l’utili- ser contre ma majorité. Cela aurait été une preuve de faiblesse. Le président Macron est dans une autre situation, puisqu’il n’a pas de majorité absolue. Je comprends donc qu’il y ait recours, mais je rappelle qu’il ne pourra pas le faire indéfiniment… Il est dans la position d’un chasseur qui n’a pas une ressource infinie de muni- tions. Emmanuel Macron n’est pas faible parce qu’il utilise le 49-3 : il est affaibli parce qu’il n’a pas eu la majorité absolue. Mais comment peut-il procéder, dès lors ? Le 49-3 n’est pas la seule solution. Il pourrait également chercher à faire un accord politique en bonne et due forme avec toutes les bonnes volontés prêtes à constituer une majorité dans l’intérêt supérieur du pays. On ne se renie jamais lorsqu’on fait le choix de l’intérêt général. La capacité réformatrice du chef de l’État est-elle amputée ? Disons qu’il vaut toujours mieux avoir une majorité absolue que relative… Emmanuel Macron a-t-il bien géré la crise des carburants ? Il l’a gérée. Comme on peut le constater, les choses sont en train de s’améliorer. Le chef de l’État a fait part de son intention de réformer cet hiver le système de retraites. Les Français sont-ils prêts pour un recul de l’âge légal à 65 ans ? Quand j’ai moi-même fait la réforme des retraites en 2011, ce n’était pas pour le plaisir de pas- ser de 60 à 62 ans, mais parce que c’était indispensable après la crise financière de 2008 et ses consé- quences dramatiques. Depuis, cette réforme rapporte chaque année 20 milliards d’euros, bien utiles pour payer les pensions des retraités. Car c’est bien de cela dont il s’agit : si demain l’argent venait à manquer, ce serait les retraités d’aujourd’hui qui ne toucheraient plus leurs pensions. À l’époque, j’avais été confronté à quatorze journées de manifestations natio- nales, dont l’une d’entre elles avait rassemblé plus de 2 millions de personnes. J’ai réalisé cette réforme un an avant la présiden- tielle de 2012. Et déjà les mêmes qu’aujourd’hui m’appelaient à « ne pas passer en force »… Faut-il un dictionnaire pour comprendre que ceux qui expliquent cela, ce sont ceux qui ne veulent en réalité pas passer du tout ? À qui pensez-vous ? Il est aisé de les reconnaître puisque leur discours n’a pas changé. Il s’agissait déjà de M. Bayrou, des socialistes, de la CFDT… Durant le précédent quinquennat, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites, a mené une concertation qui a duré un an et demi. Elle n’a abouti à rien. Il y a quand même eu une tentative de réforme… Une « tentative », uploads/Finance/ jdd231022.pdf
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- Publié le Fev 04, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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