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Introduction : Le risque de crédit est l’un des grands sujets économiques. Il concerne de multiples acteurs, dans une double dimension micro et macroéconomique, au premier rang desquels se trouvent les banques et les marchés financiers. Dès qu’un créancier accorde un prêt à un débiteur, il court le risque que ce dernier n’honore pas ses engagements relatifs au service de la dette. Ceci est particulièrement le cas des créanciers financiers (banques, établissements financiers, investisseurs) pour leurs crédits aux entreprises qui s’avèrent sensibles au défaut de paiement et/ou à la faillite de leurs contreparties. Pour prendre leurs décisions de manière rationnelle, les prêteurs doivent mesurer avec précision le risque de crédit des emprunteurs, autant avant de leur accorder un crédit (et en fixer les conditons : montant, maturité, taux et covenants) que tout au long de la vie de celui-ci. Ces institutions expriment un besoin fonctionnel : celui d’une analyse du risque individuel de chacun de leurs clients. Ayant également besoin de « gérer leur bilan », elles doivent aussi analyser le risque global de leur portefeuille de crédits. C’est d’autant plus le cas désormais que les réglementations prudentielles (Bâle II, puis III) leur imposent de strictes contraintes dans le pilotage de leurs risques et de leurs fonds propres. Cette préoccupation concerne tous les créanciers financiers, au sens large : institutions financières et investisseurs sur le marché de la dette. Le marché du crédit est l’un des premiers marchés fi nanciers mondiaux, bien plus important que le marché des actions cotées en Bourse. Il comprend l’ensemble des crédits directs (consentis par les banques et les investisseurs, les marchés obligataires classiques) et les expositions au risque de contrepartie générées par les transactions sur les produits dérivé. Classiquement, le risque de crédit correspond à une situation où le débiteur se trouve incapable d’honorer ses engagements. Il est également possible de considérer un cas intermédiaire où la situation financière de l’emprunteur se dégrade (augmentant la probabilité d’une crise de trésorerie), voire lorsque la valeur de l’entreprise baisse fortement. Le concept devra être précisé et détaillé. Chapitre 1:Typologie des risques bancaires Le métier de la banque comme toute activité à but lucratif implique la prise de positions risquées. L'inventaire des risques associés à l'activité bancaire fait état d'une variété de risques considérables .Des divergences existent néanmoins sur leur nature et leur étendue. Toutefois, au-delà des diversités d'appréciation, du périmètre restreint ou étendu que l'on entend donner à chaque type de risque, une tendance se dégage. La première phase de toutes les démarches actuelles de gestion et de suivi des risques bancaires consiste dans la délimitation précise de ces derniers et dans une définition claire de ces risques, commune et applicable à l'ensemble d'un établissement bancaire. Toute activité bancaire expose l'établissement à des risques stratégiques, des risques réputationnels, des risques financiers et des risques opérationnels. Afin d'apprécier et d'analyser chaque risque, le risk manager et/ou l’auditeur bancaire procède à une estimation des risques inhérents à chaque domaine d’activité. (Voir graphique ci- dessous)Ces risques peuvent être classés en trois catégories : - Les risques financiers découlant du marché (impact de la variation des prix), du défaut des contreparties (crédit) et de la liquidité (difficulté de la banque d’honorer ses engagements); - Les risques opérationnels qui ont leur source dans les risques que l’organisation, ses acteurs et l’environnement externe font courir à la banque. Ils intègrent les risques liés aux systèmes d’information, aux procédures, aux personnes et à l’environnement externe. - Le risque de réputation découlant de tout événement susceptible d'entacher la réputation de la Banque ou de porter atteinte à la confiance qu‘elle doit inspirer au public. Il se manifeste suite à une publicité ou un événement négatif ou à des erreurs de communication externe 1. Le risque de crédit Le risque de crédit est le risque que le débiteur ne réponde pas à son obligation initiale qui est de rembourser un crédit. En fait, dès que le client rend son compte débiteur, la banque est appelée à supporter un risque de crédit. Le risque de crédit peut prendre plusieurs appellations : on parle de risque de contrepartie dans les transactions de prêt sur le marché interbancaire et financier, et de risque de faillite ou de crédit à proprement dit, pour les transactions sur le marché de crédit. Il s’agit dans la majorité des cas de rembourser des fonds empruntés, risques enregistrés dans le bilan, ainsi que de livrer des fonds ou des titres à l’occasion d’une opération à terme ou d’une caution ou garantie donnée, risque enregistré dans le hors bilan. On distingue trois types de risque de crédit : le risque de défaut, le risque de dégradation du spread et le risque lié à l’incertitude du recouvrement, une fois le défaut survenu. Le risque de défaut : Cette forme de risque est associée à l’occurrence d’un défaut, caractérisée par l’incapacité de la contrepartie à assurer le paiement de ses échéances. Le comité de Bâle dans son second document consultatif, considère qu’un débiteur est en défaut lorsque l’un ou plusieurs des évènements suivants est constaté: - L’emprunteur ne remboursera vraisemblablement pas en totalité ses dettes (principal, intérêts et commissions) - La constatation d’une dette portant sur l’une de ses facilités: comptabilisation d’une perte, restructuration de détresse impliquant une réduction ou un rééchelonnement du principal, des intérêts ou des commissions. L’emprunteur est en défaut de paiement depuis quatre-vingt-dix jours sur l’un de ses crédits. L’emprunteur est en faillite juridique. Le risque de dégradation du spread Le spread de crédit est la prime de risque qui lui est associée. Sa valeur est déterminée en fonction du volume de risque encouru ( plus le risque est élevé, plus le spread l’est). Le risque de dégradation du spread est le risque de voir se dégrader la qualité de la contrepartie et donc l’accroissement de sa probabilité de défaut. Cela conduit à une hausse de sa prime de risque, d’où la baisse de la marge sur intérêts. Ce risque peut être mesuré d’une façon séparée pour chaque contrepartie ou globalement sur tout le portefeuille de crédit. Le risque de recouvrement Le taux de recouvrement permet de déterminer le pourcentage de la créance qui sera récupéré en entreprenant des procédures judiciaires, suite à la faillite de la contrepartie. Le recouvrement portera sur le principal et les intérêts après déduction du montant des garanties préalablement recueillies. En outre, le principal problème posé par la définition d’un risque est de déterminer dans quelle mesure il convient de prendre en compte des formes moins directes de risque de crédit en plus des prêts bancaires classiques. Cette tâche s’est révélée de plus en plus complexe avec l’introduction de nouvelles techniques et instruments de financement. Une question similaire est de savoir s’il faut tenir compte du risque de crédit moins grand encouru sur des créances bénéficiant de sûretés ou de garanties. est donc proposé d’englober dans la mesure du risque le montant des risques de crédit découlant à la fois des engagements effectifs (comprenant les participations, actions et obligations) et des engagements potentiels de toute nature (c’est-à-dire les engagements futurs qu’une banque a accepté de fournir) ainsi que les engagements conditionnels. En conséquence, le système de mesure devrait inclure les substituts de crédit à leur valeur nominale tels que garanties, acceptations, lettres de crédit et effets–les actifs titrisés et autres opérations passibles de recours et toute autre forme d’engagements conditionnels, en particulier d’engagements de crédit. Cependant, certaines considérations qui ont présidé à l’élaboration du dispositif de pondération des fonds propres pourraient valoir ici, à savoir celles qui définissent les facteurs de conversion appliqués aux éléments hors bilan, tels que swaps, options, contrats à terme d’instruments financiers, pour lesquels le risque du créancier ne porte pas sur la totalité du principal mais uniquement sur le coût de remplacement. Le risque de crédit afférent à cette catégorie d’opérations peut être apprécié en utilisant la mesure du risque déclaré aux fins du calcul du niveau des fonds propres1.Toutefois, certains responsables du contrôle bancaire ainsi que des banques sont plutôt d’avis que cette mesure du risque, bien adaptée lorsqu’il s’agit d’évaluer le risque de crédit dans un portefeuille de produits dérivés, n’est pas nécessairement indiquée pour l’appréciation des grands risques pour lesquels, comme il a déjà été mentionné, une mesure plus rigoureuse peut être éventuellement justifiée. Par ailleurs, les risques de crédit sont souvent causés par des imperfections au niveau du management et du contrôle interne. C’est la raison pour laquelle un sous-comité de surveillance bancaire européen a mis en place un groupe de recherche concernant les principales causes de pertes engendrées par les « credit risk ».Cette étude a montré que la défaillance du risk management conduisait à l’accroissement du risque crédit qui est à 75 °/° des cas, la cause des situations compromettantes vécues par le secteur bancaire. A la lumière des développements précédents, le risque de crédit est en grande partie la cause des difficultés des institutions bancaires. Les situations difficiles vécues par certains établissements bancaires en sont l’exemple. En effet, certaines institutions financières ont uploads/Finance/ alaoui-bcp.pdf
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- Publié le Jul 25, 2021
- Catégorie Business / Finance
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