Les statuettes > Collection « Alex Leroc, journaliste » Auteur Christian Lause

Les statuettes > Collection « Alex Leroc, journaliste » Auteur Christian Lause Édition Agustín Garmendia et Eulàlia Mata Conception graphique et couverture Cay Bertholdt Illustrations Javier Andrada Enregistrements Voix : Christian Renaud Coordination des enregistrements : Mireille Bloyet Studio d’enregistrement : CYO Studios Remerciements À Carine Bossuyt pour son aide et ses conseils. © Christian Lause © Difusión, Centre de Recherche et de Publications de Langues, S.L., Barcelone, 2008 Réimpression : janvier 2008 Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite. ISBN : 978-84-8443-399-6 Dépôt légal : B-4.860-2008 Imprimé en Espagne par Tesys Les statuettes Christian Lause > Alex Leroc est journaliste, il travaille pour L’Avis, un magazine belge. Le magazine s’intéresse principalement aux gens célè- bres. Il enquête aussi sur les scandales qui choquent la société. Alex est français mais vit à Bruxelles, où se trouvent les bureaux du magazine. Il se déplace très souvent en France. Dans cette histoire, vous allez rencontrer : Alex Leroc. Un journaliste qui vit uniquement pour son travail. Il a une conviction et il la répète tout le temps : « Le monde est inté- ressant quand on lui pose des questions. » Il est toujours en retard, son travail lui prend tout son temps. Jacky. Photographe de presse et collègue d’Alex. Pour être en pleine forme physiquement, il passe beaucoup de temps dans une salle de gym. Il manque de confiance en lui et il tombe amoureux de toutes les femmes qu’il rencontre. Enfin, il est souvent jaloux d’Alex. Nina. L ’autre collègue d’Alex, jeune femme intelligente, experte en art. Elle pratique aussi le kick boxing mais elle compte surtout sur son intuition pour résoudre les affaires délicates. Pierre Dulac. Le patron de L’Avis. Il est un peu autoritaire et très impatient. Aloa. Ex top-modèle ; à trente-cinq ans, sa vie vient de changer- radicalement : elle écrit maintenant des chansons et elle les inter- prète elle-même. Elle a été victime d’une escroquerie et veut le démontrer pour récupérer son argent. Pol Klein. Un officier de police pas comme les autres, ses méthodes ne sont pas toujours conventionnelles mais ses infor- mations sont précieuses. Étienne Larmagnac. Un escroc prêt à tout si ça peut lui rap- porter de l’argent. 5 J’ai toujours refusé d’accompagner ma collègue Nina à un combat de kick boxing. Mais cette fois je ne trouve pas d’excuse : c’est dimanche, il est 15 heures et Nina me demande de la conduire et d’assister à son combat. — Nina, tu comprends pas1 ? Le kick boxing est un sport violent ! Je ne veux pas voir ça. Je déteste la violence. — Ne t’inquiète pas : tu sais, pour l’instant je fais seulement du light-contact, ce n’est pas encore du full-contact. — Tu sais bien2 que je suis très mauvais en anglais. Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça ? — Eh bien, ça veut dire que je touche à peine mon adversaire, ce qui compte c’est le mouvement. — Et tes adversaires, hein, comment peux-tu être sûre qu’elles contrôlent leurs mouvements ? Je ne veux pas assister à un combat de Nina. Je déteste les arts martiaux, surtout quand ce sont des femmes qui les pratiquent, et surtout quand c’est Nina. J’ai peur pour elle, mais comment lui dire ça ? Mon portable sonne ! C’est le patron qui m’appelle. Nous avons une possibilité d’interviewer Aloa, la chanteuse et ex-top modèle. Aloa est en visite surprise à Bruxelles et L’Avis est le seul magazine à le savoir. Voilà une bonne excuse pour moi ! — Désolé, Nina, tu me montreras ton talent au combat un autre jour. Le travail m’appelle. 1 7 1En français oral, le ne de la forme négative est souvent absent. 2Ici, bien est utilisé pour renforcer l’affirmation, il veut dire « vraiment ». — Tu sais Alex, tu t’inquiètes pour moi, mais moi, je m’inquiète pour toi : tu travailles trop ! — Ciao Nina, bonne chance ! J’ai quinze minutes pour traverser la ville. À moto, pas de problème ! Je gare ma moto devant la porte de l’hôtel Président juste au mo- ment où Aloa sort d’un taxi : il pleut mais elle porte des lunettes de soleil. Qu’est-ce que la plus belle chanteuse du monde vient faire à Bruxelles sans avertir personne ? Mystère ! J’essaie de l’appro- cher, de lui parler mais elle pénètre sans dire un mot dans le hall de l’hôtel puis disparaît dans l’ascenseur. Elle n’a jamais accordé de véritable interview aux journalistes depuis qu’elle n’est plus top- modèle et qu’elle est entrée dans la chanson comme auteur compositeur3. J’insiste mais les réceptionnistes de l’hôtel me poussent vers la sortie. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, de me déplacer inutilement, et ce ne sera pas la dernière. Ça fait partie du boulot4. Alors, pour perdre un minimum de temps je me déplace à moto, je passe entre les voitures : parfois, c’est dangereux mais c’est moins stressant que de passer des heures dans les bouchons5. 2 8 3Certaines professions n’ont pas de féminin (docteur, professeur, auteur, etc.). 4Familier : travail, activité. 5Familier : on dit aussi « embouteillages ». Dans les grandes villes, sur les routes, s’il y a beaucoup de voitures immobilisées, on dit qu’il y a des bouchons. Lundi, 9 heures Je m’assieds à mon bureau mais je n’ai pas le temps d’allumer mon ordinateur parce que Jacky, mon collègue, apparaît, visible- ment très fâché : — La machine à café ne fonctionne pas, c’est toujours à moi que ça arrive. C’est incroyable : pour une fois que j’ai besoin d’un café, y’en a pas6! — De toutes façons, ce café est très mauvais ! Laisse tomber7, je t’invite, on va prendre un vrai café à L ’Escale. Allez, viens, j’ai exactement une demi-heure avant d’aller voir le patron. J’aime bien Jacky, mais il croit toujours que le monde entier est contre lui, même les machines à café… Au bar L ’Escale, on connaît tout le monde. Au moment où on entre, un client s’approche de nous : — Salut les paparazzi ! Alors, est-ce que la princesse se marie avec son jardinier cette semaine ? Qu’est-ce que vous allez encore inventer ? Ah ah ah ! — Salut ! Je ne réponds pas à ce genre de provocations, surtout quand ça vient de quelqu’un qui boit de la bière à neuf heures du matin. Nous, on n’a rien à voir avec les paparazzi, on fait des interviews d’acteurs, de chanteurs, on raconte leur vie. C’est normal : ce sont eux qui passionnent les gens. 3 9 6 En français oral, on dit y’en a (au lieu de « il y en a ») et y’en a pas (au lieu de « il n’y en a pas »). 7 Familier : « n’insiste pas ! ». Au bar, je vois Pol Klein, inspecteur de la police de Bruxelles, dans son habituel costume marron trop petit pour lui. Il a l’air fatigué (il dit qu’il dort seulement quatre heures par nuit) et comme il n’est pas rasé aujourd’hui, il a l’air encore plus triste que d’habitude. Mais en réalité, il n’est pas triste, il est même drôle. Assis au bar, il regarde un exemplaire de notre magazine, il lit à haute voix le sommaire : — Deux princes vont naître le même jour : la reine attend des jumeaux ! La double vie du roi du rap ! Les deux objectifs de Johnny Depp… Salut! Alors, on dirait qu’il y a une double dose de sensations dans la presse cette semaine ? Qu’est-ce que vous buvez ? Une double Trappiste8 ? Ou un double whisky ? C’est moi qui offre ! — Salut Pol, jamais d’alcool quand on travaille ! Et toi, tu travailles, là ? — Bien sûr, personne ne fait autant d’heures supplémentaires que moi dans cette ville. Et de toutes façons, ça fait cinq mois et deux semaines exactement que je bois uniquement de la bière sans alcool, mais ne le dites à personne, c’est un secret ! Vous êtes les seuls à le savoir, avec le barman, évidemment. — Deux cafés9. Pol Klein, c’est notre policier préféré, non seulement on s’entend bien avec lui, mais en plus on a des intérêts communs. Il a de grosses responsabilités comme inspecteur principal mais, curieusement, il passe beaucoup de temps dans certains 4 10 8 Bière belge artisanale, fabriquée par des moines dans une abbaye. 9En Belgique on ne précise pas café crème ou café noir, il est toujours servi avec un petit pot de lait. En France, « café crème », « café serré », « noisette », etc. cafés du centre de Bruxelles, L’Escale entre autres. Il cultive ses relations, comme il dit, il s’informe et il nous informe. On pense que ses méthodes sont parfois un peu particulières : il fréquente des gens pas recommandables et il leur offre tou- jours à boire. 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  • Publié le Oct 23, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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