Année de césure : les pièges à éviter Vérifiez quel sera votre statut juridique

Année de césure : les pièges à éviter Vérifiez quel sera votre statut juridique Vous pouvez avoir différents statuts lorsque vous êtes en année de césure. Pour un projet personnel, il s'agira d'un "break" pour lequel vous devrez solliciter une autorisation d'absence auprès de votre école. Même chose si la césure se déroule sous la forme d'un CDD (contrat à durée déterminée). Le plus souvent, l'étudiant signe une convention de stage avec son école et l'entreprise qui l'emploie. Il conserve donc son statut étudiant qui lui donne accès à la Sécurité sociale étudiante. Il devra néanmoins s'acquitter de frais de scolarité. Les écoles affichent différentes politiques à ce sujet. Certaines ne font payer aucun droit d'inscription pendant cette année blanche, d'autres demandent des frais réduits, d'autres enfin font payer l'année universitaire dans son intégralité. "Sachant que l'année de césure correspond à une interruption de formation, on peut s'interroger sur la légitimité du maintien des frais d'inscriptions", "ainsi que de l'obligation de restitution de sa césure à son établissement." En outre, le BNEI relève que "certains étudiants bénéficient également d'ECTS (European credit transfert system – validation d'unité d'enseignement), ce qui est contraire aux recommandations de la CTI (Commission des titres d'ingénieurs)." Vérifiez donc bien la façon de procéder de votre école avant de vous lancer. L'impact financier peut modifier votre décision d'effectuer une année de césure. Méfiez-vous des abus Veillez à ce que votre mission et votre salaire s'accordent bien à votre niveau d'études, le risque étant de se voir exploiter. C'est ce qui est arrivé à Benoît, étudiant à Télécom École de management. Le jeune homme, qui a opté pour une année de césure afin de l'aider de l'aider à choisir sa spécialisation de troisième année, a vécu une mauvaise expérience. "Je m'y suis pris un peu au dernier moment pour chercher mon stage. J'ai trouvé une offre de 6 mois dans une petite entreprise qui a ouvert des fast-foods à Londres. J'avais estimé qu'être dans une PME [petite et moyenne entreprise] en développement me permettrait d'avoir plus de responsabilités. Mais c'est l'inverse qui s'est produit, raconte-t-il. Je me suis retrouvé dans un stage très mal payé et très peu enrichissant. Il fallait que je compte les sandwichs invendus à la fin de la journée par exemple. Après en avoir discuté avec mon école, j'ai décidé de mettre fin à cette expérience au bout de 2 mois." Benoît a retrouvé, 2 mois plus tard, un nouveau stage de 6 mois au sein de l'équipe finance d'Orange à Londres : "Je m'éclate, confie l'étudiant. Ma mission principale : analyser l'évolution du marché mobile multimédia. Une expérience qui correspond vraiment à ma formation." N'hésitez pas à négocier votre salaire Si le salaire ne doit pas être la principale motivation d'une année de césure, il peut quand même être intéressant de réussir à couvrir les frais engendrés par ce "break" grâce à votre rémunération. La loi prévoit le versement d'une gratification minimum de 508,20 € brut mensuel s'il s'agit d'un stage supérieur à 2 mois. Sachez que certains arrivent à négocier jusqu'à 1.600 € brut, voire plus. Ne perdez pas le contact avec votre école Dans la plupart des écoles de commerce et des écoles d'ingénieurs, les étudiants peuvent s'appuyer sur un enseignant référent aussi baptisé tuteur. N'hésitez pas à faire appel à lui par mails ou téléphone dès que vous avez une question. Selon le BNEI, "il est indispensable de garder un lien avec l'école quelle que soit son activité pendant la césure". En cas de litige, votre établissement peut vous être d'une grande aide. Ne négligez pas le retour Au bout d'un an, vous devrez revenir sur les bancs de l'école. "Quand un jeune prend une année sabbatique ou de césure, cela sera considéré comme une suspension de son cycle universitaire, mais en aucune façon comme une rupture", a déclaré François Hollande début mai 2015 lors du colloque "Être jeune en 2015", organisée au CESE (Conseil économique social et environnemental). Pour autant, le retour n'est pas toujours facile à gérer après avoir pris goût à l'autonomie. Sachez que selon les établissements, vous pourrez avoir à rendre un bilan auprès de votre administration qui peut prendre différentes formes : un rapport, une soutenance orale, un blog… pour partager votre expérience de la césure. Là encore, le BNEI remarque que "de la même manière que pour les frais de scolarité, la possibilité de partir en année de césure étant un droit, il est légitime de s'interroger sur la pertinence de rendre compte à son établissement d'une expérience réalisée hors du cursus obligatoire n'ayant en principe aucun lien avec la formation de l'école". Mais n'oubliez pas que 6 mois plus tard, vous repartirez déjà en entreprise pour votre projet de fin d'études. Alors patience... NE VOUS EXPATRIEZ PAS TROP TÔT En théorie, rien ne vous empêche de vous inscrire dès le bac dans n'importe quelle université étrangère. Mais, en pratique, vous serez d'autant mieux accueilli – et aurez généralement moins à payer – si vous avez déjà fait vos preuves dans l'enseignement supérieur français. Ainsi, même si le programme européen Erasmus est ouvert dès lors que vous avez effectué une année d'études dans l'enseignement supérieur, les universités donnent la préférence à ceux qui sont en première année de master – c'est leur dernière chance de partir – puis aux étudiants de troisième année de licence. En langage universitaire mondialisé, on parle de "undergraduate" (avant la licence) et de "postgraduate" (le master). On retrouve sensiblement le même schéma dans les grandes écoles. Les titulaires d'un BTS ou d'un DUT auront, quant à eux, du mal à faire reconnaître un niveau bac+2 peu répandu. PROFITEZ DU PROGRAMME ERASMUS Dans le cadre d'Erasmus, les étudiants de tous les établissements d'enseignement supérieur titulaires d'une charte Erasmus (y compris des lycées proposant des BTS) peuvent se rendre dans près de trente pays européens. Ils ne paient aucuns droits d'inscription supplémentaire et voient leur période prise en compte pour l'obtention de leur diplôme par le biais de crédits ECTS. Avec comme contrainte de ne pouvoir partir que dans les universités partenaires. Les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs ont, quant à elles, leurs propres programmes d'échanges. SÉRIEUX ET BON NIVEAU EN LANGUES REQUIS Pour être sûres de la motivation et de la maturité de ceux qui seront leur porte- drapeau, les universités sélectionnent les candidats sur dossier. "Nous ne pouvons pas faire partir quelqu'un dont le comportement risquerait de mettre en péril nos relations avec l'université partenaire, commente Anne Salles, en charge de la coordination Erasmus pour la filière langues étrangères appliquées (LEA) de Paris-IV La Sorbonne. La moindre des choses est d'être certain que les candidats sont assidus en cours!" Une sélection d'autant plus nécessaire que les places ne sont pas toujours suffisantes dans les universités partenaires, notamment en Grande-Bretagne. Le niveau en langues est alors déterminant. Dans le cadre d'un séjour Erasmus, c'est à l'université du pays choisi de déterminer si votre niveau est suffisant. Cela dit, si les universités britanniques demandent parfois de bons résultats aux tests, histoire d'écrémer les candidatures, les autres pays sont plus indulgents, notamment quand les cours sont dispensés en anglais. "Sur place, si vous devez suivre les cours et rédiger dans la langue d'accueil, il est néanmoins possible d'indiquer sur sa copie “étudiant Erasmus”, histoire d'être noté de façon plus clémente sur sa maîtrise de la langue", conseille Anne Salles. Avant de partir, pensez à demander si l'université d'accueil dispense des cours de langue aux étudiants Erasmus. PASSEZ UN AN MINIMUM DANS LE PAYS D'ACCUEIL "Un an obligatoirement." Anne Salles est catégorique, c'est la durée minimale pour progresser suffisamment en langue: "Et nous conseillons aux étudiants de rester ensuite dans le pays pour y suivre un stage. C'est d'ailleurs souvent là qu'ils progressent le plus car ils sont dans un environnement vraiment étranger". Dans le cadre d'Erasmus, la durée des séjours peut théoriquement aller de trois mois à un an. "Cela aurait été vraiment dommage de ne partir que six mois, commente Anaïs Nedelka, étudiante nantaise, partie neuf mois à Valladolid, en Espagne, dans le cadre de sa deuxième année de master. Les trois premiers mois, je n'ai vraiment pas vu le temps passer tant j'avais de choses à assimiler; c'est seulement après que j'ai vraiment profité de mon séjour." RENSEIGNEZ-VOUS SUR LES DOUBLES DIPLÔMES Rien n'oblige l'université qui vous reçoit à vous accorder son diplôme. Même dans le cadre des échanges d'étudiants membres de la CGE (Conférence des grandes écoles), le pourcentage de doubles diplômes est inférieur à 16 %. Ce que confirme par exemple Christine Legrand, directrice de la communication et des relations entreprises de CPE, grande école d'ingénieurs lyonnaise: "Sur les 90 accords que nous avons, seuls seize sont de double diplôme. Dans les autres cas, il est possible d'obtenir en plus le diplôme de l'université partenaire, mais généralement en passant six mois de plus sur place." Avant de choisir une école, renseignez-vous donc bien sur ses accords internationaux. À l'Inseec, école de commerce présente à Paris et Bordeaux, uploads/Finance/ annee-de-cesure.pdf

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  • Publié le Aoû 20, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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