COMMERCE INTERNATIONAL DES MATIERES PREMIERES I&II – CHAPITRE 1 – LES MECANISME

COMMERCE INTERNATIONAL DES MATIERES PREMIERES I&II – CHAPITRE 1 – LES MECANISMES DE STABILISATION DES COURS – 3 CREDITS Page 1 sur 4 CHAPITRE III : LES MECANISMES DE STABILISATION DES COURS Objectifs : A la fin de ce chapitre, l’étudiant doit être capable de :  Présenter les différents mécanismes de stabilisation des cours. GENERALITES L’intégration des paysans africains à l’économie mondiale par le truchement des produits d'exportation (à partir du XIXe siècle) est lourde de conséquence. Désormais la rémunération du producteur africain dépend du marché de New-York, de Londres, de Hambourg, du Havre, de Marseille, etc., selon la loi de l’offre et de la demande. Les fluctuations des cours mondiaux des matières premières agricoles ont des incidences malheureuses sur les revenus des petits producteurs et sur l’économie des pays africains. Ces producteurs ignorent d’ailleurs souvent même les circuits commerciaux et les mécanismes de fixation des prix de leurs produits. Comment alors les protéger contre les vicissitudes du marché? Face aux fluctuations des prix mondiaux des produits de base qu’ils exportent, bien des pays n’ont qu’un accès limité à des financements intérieurs et extérieurs. Ils ont donc cherché avant tout à régulariser les recettes d’exportation tirées de ces produits par l’un ou plusieurs des moyens suivants : • stabilisation des prix des produits de base : le marché est placé sous le contrôle d’un producteur détenant un monopole ou d’un cartel de producteurs; ou la stabilisation peut aussi être régie par un accord international; • stabilisation des revenus des producteurs au moyen d’instruments de gestion des risques; • stabilisation des recettes de l’État par le biais des fonds d’épargne de précaution; • financements compensatoires; • stabilisation des prix à la consommation et des prix à la production par l’imposition de taxes à l’exportation ou de droits de douane variables, la création d’offices de commercialisation des produits agricoles et de fonds de stabilisation, et la constitution de stocks nationaux. I/ LA STABILISATION DES PRIX INTERIEURS Traditionnellement, les gouvernements des pays en développement sont intervenus activement pour atténuer les effets des fluctuations des prix internationaux sur les prix intérieurs, le plus souvent en achetant des stocks des principaux produits (stocks régulateurs) quand les prix sont bas, et en écoulant les COMMERCE INTERNATIONAL DES MATIERES PREMIERES I&II – CHAPITRE 1 – LES MECANISMES DE STABILISATION DES COURS – 3 CREDITS Page 2 sur 4 stocks quand les prix sont hauts. En dehors de la question de savoir si le secteur public est plus compétent que le secteur privé pour gérer les chocs affectant les produits de base, le succès de ces stratégies d’intervention repose sur l’hypothèse selon laquelle le choc affectant le prix des produits de base est temporaire et s’inversera à court terme. De nombreux mécanismes nationaux de stabilisation des produits de base, souvent institués dans des pays ayant le pouvoir d’influencer les prix mondiaux de certains produits, ont été supprimés dans les années 80 et 90, car ils n’étaient pas viables financièrement. L’effondrement, en 1992, du mécanisme de stabilisation de la laine australien est un des exemples les plus connus. D’une façon générale, les prix de la laine, grossière ou fine, subissent des chocs de longue durée, ce qui augure mal des chances de succès d’un mécanisme de stabilisation du prix de ce produit. II/ LA STABILISATION DES PRIX INTERNATIONAUX De nombreux accords internationaux sur les produits de base, dont l’application reposait généralement sur des stocks régulateurs ou des contingents d’exportation et qui avaient pour objet de soutenir les prix au producteur, ont également pris fin dans les années 80 et 90 pour des raisons financières. On peut citer parmi ceux-ci l’Accord international sur le sucre (qui est entré en vigueur en 1954 et a pris fin en 1984 avec l’élimination des contingents d’exportation), l’Accord international sur l’étain (qui est entré en vigueur en 1954 et a pris fin en 1985 quand les ressources affectées au financement des stocks régulateurs ont été épuisées), l’Accord international sur le cacao (qui est entré en vigueur en 1972 et a été suspendu en 1988 quand il n’a plus été possible de financer les stocks régulateurs), et l’Accord international sur le café (qui est entré en vigueur en 1962 et a été suspendu en 1989 après l’expiration des contingents d’exportation). Seul l’Accord international sur le caoutchouc naturel reste un instrument d’intervention, bien que son rôle soit de plus en plus contesté par les principaux pays producteurs de caoutchouc. Ce n’est pas une coïncidence que les accords de stabilisation qui se sont soldés par un échec aient porté sur des produits de base (étain, cacao, café et sucre) généralement sujets à des chocs de longue durée, tandis que l’accord qui a survécu porte sur un produit (le caoutchouc) sujet à des chocs de courte durée. III/ LE FINANCEMENT COMPENSATOIRE Un exemple majeur de financement compensatoire est la facilité de financement compensatoire et de financement pour imprévus (FFCI) du FMI. La FFCI a pour COMMERCE INTERNATIONAL DES MATIERES PREMIERES I&II – CHAPITRE 1 – LES MECANISMES DE STABILISATION DES COURS – 3 CREDITS Page 3 sur 4 objet d’atténuer les effets d’une baisse temporaire, due à des facteurs exogènes, des recettes d’exportation lorsque celles-ci chutent à un niveau inférieur à la tendance à moyen terme. La FFCI a traditionnellement été l’un des principaux guichets de prêts du FMI — les tirages annuels représentant en moyenne un peu moins d’un cinquième (17,5 %) du total des prêts accordés par le FMI au cours de la période allant de 1963 à 1998. Après une période calme, la FFCI a connu un regain d’activité à la fin des années 90, les prêts étant surtout consentis à des pays dont les exportations de produits de base ont souffert de chocs négatifs du côté de l’offre. Le Pakistan, par exemple, ont eu recours à la FFCI (en décembre 1998 et en janvier 1999, respectivement) pour compenser la baisse temporaire des recettes d’exportation de coton imputable à de mauvaises récoltes dues à des intempéries. Tandis que ces chocs sur l’offre qui affectent les recettes d’exportation sont manifestement temporaires, nos observations empiriques indiquent qu’il serait beaucoup plus difficile de justifier des financements compensatoires pour pallier un manque à gagner à l’exportation dû à un choc négatif sur le prix du coton (pour une offre donnée). En effet, si les chocs affectant le prix du coton ont une durée limitée, ils sont généralement persistants (leur durée moyenne est de 152 mois et peut tendre vers l’infini). En conséquence, il ne semble pas que les chocs affectant le prix du coton, comme celui des nombreux autres produits que nous avons étudiés, soient, en moyenne, de caractère temporaire. IV/ LE COMMERCE EXTERIEUR Par rapport à l’autarcie, le commerce extérieur permet de stabiliser les marchés... Le commerce extérieur peut aussi servir à lisser des excédents transitoires de l’offre ou de la demande sur le marché intérieur et empêcher ainsi, ou réduire, les fluctuations des cours et les ruptures d’approvisionnement. A cet égard, les produits agricoles peuvent particulièrement bénéficier du commerce international car les marchés agricoles ont tendance à être relativement plus instables du fait de la rigidité de l’offre (la production agricole a besoin d’un certain temps pour réagir aux mouvements du marché), des facteurs exogènes qui influencent fortement la production (comme le climat ou les maladies), et de la faible sensibilité de la demande alimentaire aux variations de prix (ce qu’on appelle la faible élasticité). Dans les années d’abondance, un pays capable de subvenir largement à ses besoins en produits agricoles et alimentaires devra faire face à des excédents agricoles qui auront tendance à faire baisser fortement les prix au producteur. Le marché international pourra alors servir à résorber ces excédents avec un minimum d’interférence sur les prix intérieurs et les revenus. Et lors de mauvaises années, ce sera le contraire qui se produira. ... mais il peut lui-même être la source d’instabilité COMMERCE INTERNATIONAL DES MATIERES PREMIERES I&II – CHAPITRE 1 – LES MECANISMES DE STABILISATION DES COURS – 3 CREDITS Page 4 sur 4 Il faut toutefois souligner que le commerce peut aussi être une source d’instabilité pour les prix. Lorsqu’un pays est ainsi fortement spécialisé dans la production de certains biens d’exportation et qu’il dépend très largement des importations d’autres produits, il devient très sensible aux fluctuations des prix internationaux. En outre, en l’absence de mesures destinées à isoler les prix nationaux des variations des cours mondiaux, ces fluctuations affecteront également les biens d’exportation qui ne sont que très marginalement exportés ou importés. Traditionnellement, et même si les effets ont été variables, l’agriculture est le principal secteur où de telles mesures ont été appliquées. Cela n’est guère surprenant si l’on considère l’instabilité caractéristique des cours internationaux des produits agricoles et l’importance qu’attachent les gouvernements à stabiliser les prix des aliments et les revenus des agriculteurs. REMARQUE Bien que des chocs de courte durée affectent régulièrement, à la hausse ou à la baisse, les prix internationaux des produits de base, les chocs que subissent les prix de nombreux produits de base sont généralement de uploads/Finance/ chap03-cce-international-des-matieres-premieres.pdf

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  • Publié le Jul 15, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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