1 I-Théories et fondement de l’économie internationale L’étude des problèmes li

1 I-Théories et fondement de l’économie internationale L’étude des problèmes liés aux échanges extérieurs ou encore de l’économie internationale a toujours été un thème frétillant et controversé de la science économique depuis les mercantilistes jusqu’à Paul Krugman (Economiste américain et prix Nobel d’Economie en 2008). L’intensité des échanges de biens et de services entre les pays dans le cadre de la Division Internationale du Travail (DIT), les flux internationaux de monnaie et de capitaux, la multiplication des accords commerciaux, la naissance de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), …, renforcent les liens entre les économies. Chaque pays souhaite, en faisant appel à l’extérieur, soutenir sa croissance économique, créer des emplois et améliorer ses finances publiques. L’ouverture des économies aux échanges internationaux s’est accompagnée d’une croissance économique très remarquable. Les résultats et les faits semblent vérifier les effets positifs mis en avant par les théoriciens du libre-échange. Le panorama des théories du commerce international présente dans la période récente une caractéristique originale : aucune des explications proposées ne peut expliquer la totalité des échanges internationaux. Alors que la théorie traditionnelle a pour ambition de fournir un modèle général, la tendance actuelle est plutôt de considérer qu’il existe des explications particulières pertinentes pour tel ou tel type d’échanges, selon les différences de développements des pays échangistes, les particularités des processus de production ou encore le degré de différentiation des produits faisant l’objet du commerce international. Ainsi, la théorie économique a célébré les vertus du libre-échange. Pourtant, à mesure que s'affirme la libéralisation multilatérale du commerce, sous l'égide du GATT puis l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les conflits commerciaux se multiplient. Entre zones d'intégration régionales, entre grandes puissances, entre pays du Nord et ceux du Sud, les tensions s'avivent, soulignant à quel point non seulement les enjeux se diversifient mais aussi les intérêts immédiats apparaissent antagonistes. Toutefois, le libre-échange et l’interdépendance sont sources de turbulences et de dysfonctionnements liés à des échanges non équilibrés (le libre-échange ne profite pas à tous les pays), des déficits de la balance des paiements, la naissance des paradis fiscaux, l’instabilité financière, la montée en puissance des mesures protectionnistes, … Cet environnement changeant est devenu la principale préoccupation des stratégies industrielles et des politiques économiques nationales. 1-1 Les théories classiques et néoclassiques du commerce extérieur 1-2 Les nouvelles théories du commerce international (théories modernes) UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION FES 2 1- Théories classiques du commerce extérieur  Hypothèses de base - La concurrence pure et parfaite sur les marchés des produits et des facteurs; - Le raisonnement macro-économique en termes d’avantage absolu ou relatif; - La spécialisation et l’ouverture à l’échange sont préférables à la fermeture (Autarcie ou au repli sur soi)  Adam SMITH (1723-1790): La théorie de l’avantage absolu - Selon Smith, chaque pays doit se spécialiser dans la production d'un bien pour lequel son coût de production est inférieur à celui des pays avec lesquels il commerce, c’est-à-dire celle où il dispose d'un avantage absolu; - la liberté des échanges et l’ouverture des frontières vont accroître le bien-être de l'ensemble des pays. Productivité A > Productivité B AUTOMOBILES Productivité A < Productivité B VETEMENTS 10 35 10 50  15 60 15 45  50 10 35 10 Input Output Automobiles Input Output Input 45 15 Output Vêtements 60 Output 15 Input Pays A Pays B - Le pays A dispose de l’Avantage absolu dans les automobiles; - Le pays B dispose de l’Avantage absolu dans les vêtements Ainsi, en économie ouverte, le pays A se spécialise et exporte les automobiles et le pays B se spécialise et exporte les vêtements.  Avantages: - Compétitivité; - Allocation optimale des ressources.  Limites: - un pays peut posséder un avantage absolu dans chaque bien; - Théorie fondée sur des modèles hypothético-déductifs. 3  David RICARDO (1772-1823) : La théorie des avantages comparatifs Ricardo constate qu’un pays peut avoir un avantage absolu dans la production de tous les biens, le commerce international est alors impossible! D’où le raisonnement en termes d’ avantages comparatifs.  Les hypothèses de Ricardo - Économie mondiale : 2 pays, 2 biens; - Marché des biens : concurrence parfaite; - Travail (L) = seul facteur de production (facteur travail homogène au sein de chaque pays et salaire identique pour toutes les firmes du pays); - Plein-emploi dans les 2 pays; - Rendements d ’échelle constants. - On passe d’une situation d’autarcie au libre-échange ; - Avant l’ouverture, l’offre et la demande nationales sont en équilibre dans chaque pays ; - Les facteurs de production sont parfaitement immobiles ;  L’exemple de Ricardo Autarcie Echange International Portugal Angleterre Diff. en H Coûts relatifs Heures pour Vin (a) Heures pour le drap (b) Prix relatifs (a/b) Taux d’échange 1unité de vin = 1 unité de drap Gains d’heures 80 120 40 H 67 % 90 100 10 H 90 % 0,89 1,2 10 20 - Une unité de vin au Portugal (80 H) s’échange en autarcie contre O,89 unité de drap (9O H); - En Angleterre le rapport de prix est de 1,2; - Le Portugal dispose alors d’un avantage absolu dans les deux biens; - Mais, selon Ricardo, les deux pays ont intérêt à se spécialiser selon le principe suivant: * Le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production du Vin car il dispose de l’avantage le plus élevé par rapport à l’Angleterre (67 %); * L’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans la production du Drap car elle dispose du désavantage le plus faible par rapport au Portugal (90 %) 4  Illustration: En Angleterre : 1 unité de drap = 0,83 unité de vin 1 unité de vin = 1,2 unités de drap Au Portugal : 1 unité de drap = 1,125 unités de vin 1 unité de vin = 0,89 unité de drap Si l’Angleterre exporte 10 unités de drap, elle peut importer 11,25 unités de vin. Si elle consacrait une même quantité de main-d’œuvre à la fabrication du vin, elle n’obtiendrait que 8,3 unités. - Pour savoir si deux (ou plusieurs) pays ont intérêt à se spécialiser et à échanger, il faut et il suffit donc que les coûts comparatifs des produits soient différents, dans chacun des deux pays; - La spécialisation et le commerce international sont expliqués par des coûts et donc des techniques de production différentes; - Les nations obtiennent, grâce à l’échange international, une quantité de biens plus importante que celle dont elles disposaient sans échange. Elles bénéficient ainsi d’un gain de bien-être.  Limites: - Hypothèse de plein-emploi; - Les coûts de transport sont négligés. - Les pays industrialisés produisent des biens à haute valeur ajoutée alors que les biens des pays en développement sont à faible valeur ajoutée : détérioration des termes de l'échange; - Une spécialisation trop poussée entraîne une dépendance; - En cas d'évolution de la demande, le problème de la reconversion peut apparaître; - Le pays qui importe n’est pas celui qui exporte, l’idée de « troc » est fort restrictive… 2- Théories néo-classiques du commerce extérieur  Le modèle de Hecksher-Ohlin-Samuelson (HOS)  Hypothèses du modèle HOS - Deux pays X et Y qui produisent deux biens : vêtements (V) et automobiles (A) ; - La production de A est plus capitalistique; - Les technologies de productions sont identiques et connues de tous ; 5 - Les différences nationales proviennent de différences de dotations en facteur de production : dans le pays X , le facteur travail est plus abondant et donc le salaire horaire est plus faible que dans le pays Y; - Les biens sont parfaitement mobiles ; - Les facteurs de production sont parfaitement immobiles.  Les résultats: - L'avantage comparatif ne s’explique pas par les différences de productivité, mais par les différences de dotations en capital et en travail: un pays où le capital est relativement plus abondant que le travail, comparé aux autres pays, a un avantage comparatif dans la production des biens nécessitant plus de capital; - Ainsi, un pays a un avantage comparatif dans le produit intensif dans le facteur relativement abondant et un désavantage comparatif dans le produit intensif dans le facteur relativement peu abondant; - Les abondances relatives de facteurs peuvent aussi s’appréhender à l’aide des rémunérations relatives.  Limites du modèle: - Modèle pas vérifié empiriquement : l’échange international est plutôt dû à des différences de productivité (Modèle de Ricardo) qu’à des échanges liés à des différences de ressources entre pays (paradoxe de Leontief) ; - Mêmes limites que dans le modèle de Ricardo (pas d’économie d’échelle, analyse statique et échanges inter industriels).  Le paradoxe de W.Leontief  Apport de Leontief - Leontief cherche à tester la validation empirique du théorème de HOS; - Leontief a calculé, pour l’année 1947, les valeurs moyennes de capital et de travail nécessaires pour produire respectivement un million de dollars d'exportations et un millions de dollars d'importations américaines. - Les résultats ont révélé que l'intensité en capital des exportations (14 010 dollars par travailleurs) était uploads/Finance/ chapitre-i-theories-et-fondement-de-l-economie-internationale-pdf.pdf

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  • Publié le Dec 01, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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