Par les économistes du Groupe Coface ans la continuité de l’en- quête sur les d

Par les économistes du Groupe Coface ans la continuité de l’en- quête sur les délais de paiement des entreprises marocaines publiée en mai 2015, Coface pré- sente ici les résultats de la deuxième édition. Fondée sur le même principe que l’enquête 2015, elle se propose d’analyser les évolu- tions des comportements des entre- prises marocaines et leurs perceptions de la conjoncture. Le comportement de paiement des entreprises reste un indicateur perti- nent de la conjoncture économique. En effet, l’allongement des délais de paiement ainsi que l’augmentation des retards dans les transactions entre les entreprises témoignent des difficultés rencontrées par ces dernières. L’année 2016 s’annonce difficile pour l’écono- mie marocaine qui fait face à un ralen- tissement de l’activité en raison des mauvaises performances du secteur agricole. Bien que l’économie hors agriculture se montre résiliente, les délais de paiement tendent à aug- menter dans l’ensemble des secteurs et les entreprises interrogées s’atten- dent à une stagnation de l’activité. Les retards de paiement continuent de constituer l’un des principaux freins à l’embauche et à l’investissement. D SEPTEMBRE 2016 RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPE http:/ /www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications PANORAMA LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE Maroc : L’économie ralentit, les délais de paiement s’allongent 3 Perspectives de l’économie marocaine 5 Délais de paiement Maroc 9 Annexes (1) Afin de comparer les deux éditions "Enquête de paiement Coface", nous nommerons les résultats de l’enquête "d'avril 2015 " en 2015 et les résultats de l’enquête de fin d'année de "novembre 2015" en 2016. SEPTEMBRE 2016 Maroc : L’économie ralentit, les délais de paiement s’allongent Qui sont nos répondants ? Sofia TOZY Economiste Moyen Orient et Afrique du Nord 2 SECTEURS PANORAMA GROUPE L’enquête 2016 que nous présentons dans cette publication repose sur la même méthodologie que celle de 2015 (1). Sur la base du volontariat, nous avons posé 30 questions aux entreprises marocaines sur leurs pratiques de paiement et leur perception de la conjoncture à travers un questionnaire en ligne. Alors que l’édition 2015 se proposait de faire un état des lieux des com- portements de paiement des entreprises en pri- vilégiant l’aspect structurel, nous nous sommes davantage focalisés dans cette deuxième édition sur les questions d’ordre conjoncturel. 208 entreprises de différents secteurs d’activité ont répondu à notre appel. Parmi les secteurs les plus représentés, les répondants sont majo- ritairement issus du secteur de la distribution (23 %), des services aux entreprises (14,4 %), de la construction (12,5 %), de l’agroalimentaire (9,6 %) et des industries manufacturières (7,6 %). Comparativement à l’enquête 2015, cette édition comprend davantage d’entreprises présentes sur le marché domestique (69,7 % des entre- prises opèrent uniquement sur le marché domestique contre 61,5% en 2015). Bien que la répartition des entreprises par chiffre d’affaires soit similaire, les entreprises possédant moins de 20 salariés sont plus nombreuses à avoir répondu que dans la première édition, mais le nombre de petites entreprises (moins de 100 salariés) reste similaire. Source : enquête de délais de paiement Coface 2016 Quel est votre secteur d’activité principal ? n Service aux entreprises n Agroalimentaire / Agriculture n Autres services n Energie n Transports n Activités financières et assurances n Télécommunications n Négoce / Distribution n Construction / BTP n Industrie manufacturière n Chimie n Autres industries n Industrie d’extraction n Hôtels et restaurants 3 SECTEURS PANORAMA GROUPE PERSPECTIVES DE L’ECONOMIE MAROCAINE 1 La croissance marocaine a ralenti en 2016 après avoir atteint un taux de croissance proche de 4,5% en 2015. La baisse de la production céréalière de plus de 70 % entre 2015 et 2016 devrait contrain- dre le PIB du pays à un taux de croissance proche de 2 % seulement cette année. Ce ralentissement est observable sur les données du premier trimes- tre et deuxième trimestre 2016. D’après les esti- mations du Haut-commissariat au plan, le taux de croissance atteint 1,7 % au premier trimestre 2016 contre 4,7 % à la même période de 2015. Ce ralen- tissement devrait se poursuivre au second trimes- tre avec un taux de croissance annualisé de 1,4 %. Mais alors que la valeur ajoutée agricole s’est contractée de 12,1 % au deuxième trimestre et de 9 % au premier, la valeur ajoutée hors agriculture a augmenté de 2,5 % au premier et au second trimestre 2016 contre 3 % au dernier trimestre 2015. Les entreprises marocaines interrogées res- sentent ce ralentissement : 55 % d’entre elles per- çoivent une stagnation de l’activité et 28 % une dégradation du climat des affaires, alors que 39 % anticipaient une évolution favorable de l’activité en 2015. La demande continue de jouer son rôle de moteur de l’activité. La consommation des ménages a progressé de 2,7 % au premier trimestre 2016 (2,3 % en 2015) puis enregistrerait un léger repli au deuxième trimestre. Elle serait contrainte par une légère hausse de l’inflation de 1,9% poussée par l’augmentation des prix des biens alimentaires (+ 3.6 %). La demande des administrations publi- ques a également enregistré une hausse de 0,8 % au premier trimestre. L’investissement s’est amélioré de 5 % sur un an en 2016. Il devrait continuer à augmenter au deuxième trimestre avec une hausse de 4,2 %. Encore une fois, les entreprises interrogées sur leurs projets d’investissement confirment cette tendance. En effet, 52 % d’entre elles ont affirmé vouloir investir et 45 % des entreprises qui dési- raient investir envisageaient un investissement de productivité. Parmi celles qui ne projetaient pas d’investir, 33 % avançaient comme explication une dégradation des perspectives dans leurs secteurs et 26 % des problèmes liés à leurs accès au finan- cement. D’après les données de la banque centrale, la hausse de l’investissement industriel se traduit éga- lement par une croissance des importations en biens d’équipement. En effet les importations ont crû de 3,1 % sur les cinq premiers mois de 2016 sou- tenues par une hausse des importations en biens d’équipement de 13,6 %. La croissance des expor- tations de 1,2 % n’a que faiblement compensé celles des importations, engendrant un déficit commer- cial de 7 Mds USD. Les exportations de phosphates sont en recul sur les cinq premiers mois de 2016 (-11,3%) alors que les exportations d’automobiles continuent d’augmenter (+14 %), soutenues par un regain de la demande européenne. 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Source : Source : enquête de délais de paiement Coface 2015 et 2016 Évolution de l’économie marocaine Évolution du climat des affaires Amélioration Dégradation Dégradation Pas d’évolution Pas d’évolution Amélioration n 2015 n 2016 39% 40% 30% 55% 21% 15% 32% 24% 46% 48% 22% 28% 4 SECTEURS PANORAMA GROUPE D’un point de vu sectoriel, le secteur agricole continue d’enregistrer un repli significatif de moins 12,1 % au deuxième trimestre et moins 9 % au premier trimestre 2016 en glissement annuel. Les conditions climatiques défavorables se sont traduites par une contraction de la production céréalière de 70 %, que la hausse des productions issue de l’agriculture industrielle et maraichères n’a que faiblement compensé. Les bonnes perfor- mances de la pêche permettent néanmoins de limiter le recul du PIB agricole. L’industrie manufacturière et extractive se serait légèrement redressée au deuxième trimestre 2016 (+3,2 %) après une hausse de 2,9 % au cours des trois premiers mois de l’année. Cette aug- mentation serait principalement imputable à un accroissement des performances des industries agroalimentaires, mécaniques et chimiques. L’industrie agroalimentaire se serait accrue de 4,3 %. Cela rejoint les observations recueillies par Coface puisque les répondants qui montrent le plus d’optimisme quant à une évolution favorable de l’économie marocaine sont issus de ces sec- teurs. En effet, 45 % des répondants appartenant au secteur de l’agroalimentaire s’attendent à une amélioration de l’activité et 70 % anticipent un accroissement de leurs ventes. Le secteur de la chimie présente les mêmes tendances puisque 33 % des répondants issus du secteur prévoient une amélioration de leurs perspectives et 66 % une amélioration des ventes futures. Il enregistre- rait d’après les estimations du Haut-commissariat au plan une progression de 1,9 % contribuant à la hausse de la valeur ajoutée du secteur secondaire de 0,2 point au premier trimestre 2016. Le secteur des services devrait afficher une croissance de 2% au premier trimestre 2016 au lieu de 0,9% en 2015. A l’exception des services liés aux activités financières et assurances qui ont enregistré une baisse de 0,3%, les autres branches d’activité tertiaires ont dégagé des croissances positives. La croissance la plus mar- quée est celle des activités de commerce et de distribution avec une augmentation de la valeur ajoutée de 3,5 % suivie des services rendus aux entreprises avec une croissance de 2,9 %. Source : enquête de délais de paiement Coface 2016 Source : enquête de délais de paiement Coface 2016 Evolution des ventes futures par secteur d’activité Evolution de l’activité par secteur 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 67% 57% 65% 50% 38% 47% 50% 50% 90% 17% 40% 20% 100% Négoce / Distribution Contribution / BTP Agroalimentaire / Agriculture Industrie manufacturière Autres services uploads/Finance/ coface-panorama-maroc-l-x27-economie-ralentit-les-delais-de-paiement-s-x27-allongent.pdf

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  • Publié le Jul 01, 2022
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