COURS DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES M. BERTHEDAOUDA, Ingénieur en Qualit

COURS DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES M. BERTHEDAOUDA, Ingénieur en Qualité et Science de l’environnement, chargé de cours en Environnement au groupe ITA-Ingénierie SA, consultant environnement et contrôle qualité. berthedaouda1@gmail.com + 225 57 24 02 79. I- Définition des ressources naturelles Il existe une diversité de ressources naturelles tels que le charbon, le bois, le pétrole, l’or… Ce qu’il faut cependant retenir c’est que « ressource » renvoie à quelque chose d’utile à l’homme et « naturel » au milieu dont elle cette chose provient. Pour que quelque chose existant dans la nature puisse être utile à l’homme, il faut que ce dernier en soit conscient et avoir les moyens de s’en servir. Une ressource naturelle n’a d’existence donc que par rapport à la technologie d’utilisation donnée. A cette technologie, il faut ajouter aussi les conditions favorables vis-à-vis du marché. En résumé, on parlera de ressources naturelles au sens économique quand celle-ci est utilisable avec la technologie existante et exploitable avec les prix actuels. 1- Les différents types de ressources naturelles On divise les ressources naturelles en deux groupes, selon qu’elles se régénèrent ou pas : - les ressources renouvelables (poissons, etc.) ; - les ressources non renouvelables (pétrole, charbon, etc.). La distinction est affaire d’échelle de temps. Une ressource renouvelable est telle qu’il est possible de l’exploiter sans réduire sa disponibilité future. Néanmoins, il est possible d’épuiser une ressource renouvelable par une mauvaise utilisation. Une ressource épuisable est telle que tout prélèvement réduit irrémédiablement sa disponibilité future. La prise en compte du temps implique de considérer et gérer les ressources comme un capital. Ainsi, laisser une ressource renouvelable se régénérer est vu comme un investissement ; extraire un minerai est un désinvestissement. Il existe une liaison étroite entre la gestion des ressources et l’environnement, du fait des lois physiques de conservation. Extraire et utiliser une ressource, c’est la faire changer d’état : par exemple, la combustion des énergies fossiles. 1-1- Les ressources naturelles épuisables (non renouvelables) Les ressources naturelles épuisables sont les ressources naturelles qui se présentent sous forme de stock fini d’un point de vue physique. En général, l’estimation de ce stock est incertain et cela pose tout le problème de l’utilisation de ces ressources dans 10 ans 50 ans 100 ans etc. Néanmoins, l’estimation des stocks de ressources naturelles épuisables, quoique délicate, est un élément important de l’appréciation du système de production. 1-2- Les ressources naturelles renouvelables Une ressource naturelle est renouvelable si elle a une capacité de reproduction propre, indépendamment de l’intervention de l’homme. Contrairement aux ressources naturelles épuisables, les ressources naturelles renouvelables sont liées à un écosystème qui constitue l’élément clé de sa reconstitution. Il s’agit généralement d’espèces vivants (poissons) ou d’espèces naturelles forêts, eau etc. Dans un écosystème donné, une ressource naturelle croit à un taux égal à la différence entre son taux de natalité et son taux de mortalité. Ce taux n’est pas constant et dépend de l’importance de la population elle-même étant fonction de l’écosystème dans lequel elle évolue. 2- Appropriation des ressources naturelles On distingue quatre modes d’appropriation des ressources naturelles: - appropriation par l’Etat : forêts domaniales, parcs naturels, etc. ; - appropriation privée ; - appropriation commune : cas des ressources gérées en groupe ; - accès libre : chaque individu exploite librement la ressource et personne n’a droit d’exclure un autre. La question des droits de propriété sur la ressource est essentielle. Elle implique des gestions aux propriétés opposées du point de vue de la conservation de la ressource, comme nous le verrons. II- GESTION DES RESSOURCES NATURELLES 1- Les instruments économiques L’exploitation économique des ressources naturelles épuisables (non renouvelables) est centrée sur l’examen des prix et des couts de production. Elle se fonde sur la règle de Harold Hotelling qui a pour objet de construire un indicateur de rareté économique afin d’aboutir à une utilisation/gestion rationnelle des ressources naturelles épuisables qui détermine la valeur d’un stock de ressources épuisable, l’évolution de cette valeur et le rythme d’extraction de la ressource en fonction du régime économique en vigueur (concurrence, gestion centralisée, monopole). En effet, un stock de ressources épuisable peut être considéré comme un actif particulier produisant un revenu dans le temps. L’extraction puis la consommation d’une unité de ressources au temps t implique l’impossibilité d’extraire et de consommer cette même unité à un temps t+1 puisque le stock (supposé fini et connu avec exactitude) est réduit de cette unité suite à cette décision. Extraire aujourd’hui implique donc la perte demain du revenu qu’aurait procuré cette unité que l’on vient d’extraire. Une entreprise qui cherche à maximiser la valeur actuelle de ses profits est de ce fait placée devant un cout d’opportunité qui est la conséquence de l’arbitrage entre extraire et vendre aujourd’hui contre perdre demain le revenu qu’elle aurait tiré de la ressource si elle n’avait pas été extraite. 1- Si l’entreprise décide d’extraire une unité, la valeur de cette unité extraite (VE), c'est-à- dire sa valeur d’extraction est égale à son prix de vente (P) diminué du coût d’extraction (CE) : VE = P-CE. P=27000000 VE= 26900000. 2- Valeur d’extraction de l’or VE=24000000 . 2- Si elle décide de ne pas extraire, c’est que la valeur de la ressource en terre (in situe) (VIS) est pour elle plus importante que la valeur d’extraction (VE) au moment de la décision : VIS>VNE. Cette valeur de non extraction (VNE) qui est la valeur in situ (VIS =VNE) est le coût d’opportunité d’épuisement de la ressource. Et, le cout marginal d’extraction de la dernière unité, doit être égal à la valeur d’extraction. (cmE = VE. Tant que VE>cmE), l’entreprise a intérêt à extraire et elle s’arrête juste avant que cmE>VE. En somme, si l’entreprise veut maximiser son profit actualisé, pour l’extraction des ressources renouvelable, elle doit tenir compte de la perte future de recettes du à l’extraction présente de la ressource, ce qui l’amène à faire une comparaison à chaque fois entre la valeur d’extraction de la ressource et sa valeur en terre. Schématisation de la règle d’hotelling Elle suppose que le coût d’extraction d’une unité de la ressource renouvelable est nul. Soit un actif de rendement ρ(t) sur l’intervalle de temps [t, t+1] et soit p (t) le prix de marché unitaire de la ressource en t. Un agent qui possède des actifs d’une valeur de p(t) est assuré d’avoir un revenu de p(t) (1+ ρ(t)) en t+1 où elle vaut p(t+1). Alternativement, elle peut acheter (extraire une unité de ressources en t et la revendre en t+1 où elle vaut p (t+1). t (pt) t t+1 2- Les mécanismes et instruments institutionnels Dans la gestion des ressources naturelles, que la gouvernance locale soit un objectif juste au plan social ne fait aucun doute. Par contre, ce qui est moins évident, c’est de savoir les arrangements institutionnels qui offrent les meilleures possibilités de promouvoir ou d'améliorer la concertation et la collaboration entre les différentes parties prenantes dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement notamment dans un contexte de décentralisation. Trouver une ou plusieurs réponses justes à cette question fondamentale s’avère d’autant plus préoccupante qu’il apparait qu’actuellement ni les populations locales, ni l'Etat, ni les partenaires au développement (ONG/Projet de développement) ne semblent être, à eux seuls, en mesure de gérer, de manière équitable et durable, les besoins antagonistes des différents groupes d'utilisateurs des ressources naturelles (Ostrom, 1990 ; Berkes, 1989 ; Ribot, 2007). Cela nécessite alors l’urgente adoption de meilleurs schémas de collaboration entre tous les acteurs clés. La revue de la littérature enseigne que cette situation résulte, en grande partie, d'un héritage historique caractérisé, entre autres, par les aspects que sont : l’inadaptation des cadres et mécanismes institutionnels, c'est- à-dire l’environnement politique et le mauvais schéma d'assistance et d’accompagnement au développement rural. Il convient ainsi de s'attaquer à ces deux grandes contraintes si l'on veut que les populations locales et les différentes parties prenantes gèrent véritablement les ressources naturelles et l’environnement de manière équitable et durable. 2-1- L'environnement politique Le constat a déjà été fait dans de nombreux pays comme le Burkina Faso et repris dans la littérature. Il n’est pas judicieux de vouloir appliquer des lois normatives, élaborées unilatéralement au niveau du gouvernement central et détaillant la manière dont les ressources doivent être gérées au niveau local (Thoyer S. and al., 2004).. Comme, le retracent les lignes suivantes, bien que ces dernières années, il y ait eu des avancées significatives sur le sujet, de nombreux autres efforts restent à consentir. Les signes positifs Dans la plupart des pays sahéliens, les mécanismes et cadres institutionnels actuels subissent de profonds changements qui, s'ils sont convenablement mis en œuvre, peuvent permettre aux populations locales de jouer un rôle central dans la régulation des pratiques d'utilisation des terres et de l’ensemble des ressources en eau par exemple qui se font concurrence. En plus des Programmes d’Ajustement Structurel (exécutés dans les années 1990) qui ont favorisé l'émergence d'une vaste gamme d'organisations au sein de la société civile, l'engagement actuel du pouvoir central dans les processus de uploads/Finance/ cours-de-gestion-des-ressources-naturelles-lp.pdf

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  • Publié le Mai 21, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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