Jeudi 8 avril 2021 Ouverture de la session administrative Discours du Président
Jeudi 8 avril 2021 Ouverture de la session administrative Discours du Président Edouard Fritch Monsieur le Haut-commissaire de la République, Monsieur le président de l’assemblée de la Polynésie française, Monsieur le vice-président, Mesdames et messieurs les ministres, Mesdames et messieurs les représentants, Monsieur le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel, Messieurs les représentants de la justice, Mesdames et messieurs les représentants des organisations syndicales et professionnelles, Madame et messieurs les représentants des confessions religieuses, Mesdames et messieurs les chefs de service du Pays et de l’Etat, Mesdames et messieurs, Chers amis, Avant d’entrer dans le sujet qui nous rassemble aujourd’hui, permettez-moi d’adresser mes salutations les plus chaleureuses aux deux Représentants entrant dans le groupe Tapura Huiraatira. Je salue et j’adresse mes hommages à madame Maeva BOURGADE qui vient en remplacement de madame Tapeta TETOPATA. 1 Je salue et j’adresse mes encouragements à monsieur Fernand TAHIATA, maire de Tubuai, et qui a officiellement adhéré au groupe Tapura, depuis le 1 avril, comme annoncé. Je suis heureux de pouvoir compter sur les 37 Représentants du groupe majoritaire. Vous savez, nos acteurs socio-professionnels m’ont encore rappelé récemment combien la stabilité politique est précieuse et indispensable pour préserver la confiance. Aussi, je vous encourage à rester solidaires et unis. **** L’ouverture de la session administrative de notre assemblée est traditionnellement le moment de faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler et de donner quelques orientations pour les mois à venir. L’année 2020 restera marquée par la crise sanitaire mondiale et ses conséquences sur l’activité économique et sociale de notre Pays. Le premier trimestre de cette année 2021 et probablement le second, s’inscrivent hélas, mes chers amis, dans la même dynamique déflationniste. Je pense en premier lieu au 141 polynésiens qui ont été les victimes de cette terrible pandémie de la COVID 19 et à leur famille qui ont été durement éprouvées par leur disparition. Je pense aussi aux personnes fragiles et malades qui ont été affectées par ce satané virus et qui garderont à jamais les séquelles de son sinistre passage. Je pense à ceux qui ont vu le cours de leur vie chamboulé par les mesures de confinement qu’il a fallu prendre en urgence pour se protéger de la propagation incontrôlée du virus. 2 Tous, avons souffert de cette situation incroyable qui a remis en cause nos espérances d’une vie plus agréable Notre économie a subi cette crise de plein fouet. Nous enregistrons une contraction du PIB, en volume, de 10%. Pour le dire autrement, il s’agit d’une perte de valeur ajoutée de 75 milliards XPF, soit l’équivalent des acquis de la croissance depuis 2015 ! Cette perte de valeur s’explique d’une part par le confinement du mois d’avril 2020, et d’autre part via la « fermeture » des frontières sur l’ensemble du deuxième trimestre 2020. Près de la moitié de la perte annuelle en PIB provient des difficultés de la branche transport, essentiellement aérienne et de l’ensemble de ses effets, directs et induits, sur le tourisme depuis mars 2020. Entre 2019 et 2020, la fréquentation touristique a reculé de 67%. Dès le début de la pandémie, la Polynésie a adopté et mis en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi, et mobilisé d’énormes moyens financiers tant pour contrer l’expansion du virus que pour atténuer les effets sociaux et économiques consécutifs à cette crise. Hier encore, et dans le cadre du plan de relance, le conseil des ministres a validé une subvention d’un demi-milliard à la SOFIDEP pour des prises de participation au capital des PME les plus fragiles pour leur permettre de se développer et d’emprunter dans les meilleures conditions. L’Etat a également apporté sa contribution au soutien des entreprises par le biais des prêts garantis à hauteur de 50 Mds de XPF et du fonds de solidarité qui dépasse aujourd’hui les 10 Mds X PF. Ce plan a permis de préserver la majeure partie des revenus des ménages et la trésorerie des entreprises, alors que certaines étaient privées de chiffre d’affaires pendant plusieurs mois. 3 Ces aides et prêts ont permis d’éviter un grand nombre de fermetures d’entreprises et son corollaire de licenciements à court terme. Néanmoins, force est de constater que de 4 000 personnes ont perdu leur travail ou leur activité sur l’année, et près de 9 000 emplois en équivalent temps plein ont été détruits en l’espace seulement de 4 mois, entre janvier et avril 2020, dont 41 % dans le secteur de l’hébergement et de la restauration. Les dispositifs exceptionnels de sauvegarde des emplois mis en place dès mars 2020 ont permis de soutenir plus de 26.000 personnes (salariés, entrepreneurs indépendants et foyers sans revenu) entre avril et décembre 2020. Ce sont plus de 6 milliards XPF qui ont été consacrés par le Pays à cet édifice de solidarité face à la crise sanitaire. Parallèlement, nous avons poursuivi notre soutien aux demandeurs d’emploi en prolongeant les mesures de droit de commun d’aide à l’emploi et à la formation professionnelle. Je le réaffirme aujourd’hui : notre objectif de sauvegarde des emplois a donc été assuré et nous avons pu limiter la casse. Ainsi, en 2020, le nombre d’effectifs salariés a baissé de 3,5% soit une perte de 2 267, dont 296 licenciés économiques. L’impact de la crise sanitaire n’a pas permis à de nombreuses entreprises de maintenir ou renouveler leurs salariés en CDD ou de reconduire les personnels en « extra » dans l’hôtellerie ou la restauration. Par ailleurs, plus de 7 000 salariés se sont retrouvés en réduction du temps de travail du fait de la baisse d’activité notamment dans les secteurs du tourisme et de l’aérien. Le DIESE et la Convention de Soutien à l’Emploi (CSE) ont permis de compenser en partie la perte de leur salaire. 4 Parallèlement, ce sont près de 2 900 entreprises individuelles qui se sont créées en 2020, soit une augmentation de 9% par rapport à 2019. Cette dynamique montre la capacité des polynésiens à se réinventer, à ne pas baisser les bras, à se reconvertir dans les périodes difficiles. Concernant 2021, nous le savons, l’année sera encore difficile. Du fait des restrictions de déplacement et de voyage auxquelles nous sommes confrontés depuis le début du mois de février, nous avons dû renforcer le plan de sauvegarde de l’emploi que vous avez unanimement soutenu. Ce renforcement des dispositifs prolonge jusqu’au 30 juin la période exceptionnelle au cours de laquelle le DIESE et le DESETI peuvent encore être sollicités. Je vous rappelle que l’ensemble de ces mesures permettent de couvrir un large public : salariés en réduction du temps de travail, travailleurs indépendants, licenciés économiques, foyer sans aucun revenu. Votre assemblée aura également à débattre d’un projet de loi visant à la création de structures d'insertion sociale par l'activité économique. Ces entités permettront de prendre en charge les publics les plus éloignés de l'emploi en leur offrant la possibilité de bénéficier d'un contrat en échange de leur participation à une activité qui répond à l'intérêt général. Elles visent à garantir la cohésion sociale qui est essentielle en période crise. Le projet de loi du pays a fait l'objet d'une validation des acteurs concernés qui restait en attente de l'évolution des aides à l’insertion économique depuis plus de 10 ans. Toujours pour les publics les plus fragilisés, le gouvernement vise à faciliter l’octroi des aides sociales par la mise en œuvre de la carte prépayée, Auti'a à titre d’expérimentation auprès de 500 familles de 5 Tahiti et Moorea. Ce dispositif doit permettre de restaurer plus d'autonomie auprès des familles en difficulté. Aujourd’hui, la perspective de sortie de la crise repose sur quatre piliers : Le Plan de relance 2021-2023 qui a été approuvé par le Gouvernement et présenté dernièrement à l’APF, La poursuite voire l’intensification de la campagne de vaccination intensive à Tahiti mais aussi dans les iles, La prochaine réouverture des frontières. L’utilisation de l’épargne engrangée par les polynésiens durant cette crise via la consommation et l’investissement des agents économiques. En effet, sur la base des publications l’IEOM du mois de mars 2021, il ressort que les dépôts collectés par le système bancaire bondissent de 110 milliards, soit + 18,6 % en un an, pour s’établir à 631 Mds de XPF à fin 2020. Cette envolée des dépôts locaux combinés à la politique monétaire volontariste de l’IEOM donne des capacités d’intervention accrue aux banques pour financer des investissements. Dans ce contexte, j’appelle les banques à soutenir nos entreprises et les ménages dans leurs projets. Dans un climat de confiance rétabli, l’utilisation de ces ressources financières importantes, sera bien utile pour accompagner le plan de relance du Pays dont le montant avoisine 78,4 Mds de XPF. Ainsi, l’attitude citoyenne des polynésiennes et des polynésiens qui, en consommant et investissant local, va aussi contribuer à favoriser la reprise de la croissance économique. 6 Le temps que ces mesures portent leurs fruits, il sera nécessaire de préserver les emplois existants, d’accompagner les salariés qui pourraient le perdre et d’aider les nombreux jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Dans ce uploads/Finance/ discours-du-president-ouverture-session-administrative 1 .pdf
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- Publié le Jui 13, 2022
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