Les idées majeures de la nouvelle économie keynésienne : 1) les auteurs néo-key
Les idées majeures de la nouvelle économie keynésienne : 1) les auteurs néo-keynésiens sont tous convaincus que la monnaie n'est pas neutre. Autrement dit, ils pensent que la politique monétaire a une influence sur l'activité économique, notamment qu'elle permet de stimuler l'activité économique. 2) les néokeynésiens sont également convaincus que la macroéconomie héritée de Keynes doit être complétée par des fondements micro-économiques. Ils ont donc beaucoup étudié les comportements micro-économiques des entreprises et des consommateurs pour essayer de montrer comment ces comportements pouvaient avoir un impact sur les fluctuations macro-économiques. Ils ont par exemple montré que la rigidité des prix nominaux pouvait s'expliquer par des comportements individuels liés au coût de changement des prix. Ils acceptent en fait l'analyse OD-OG en essayant d'en tirer les conclusions Keynésiennes quant à la lenteur de l'ajustement économique spontané et la nécessité pour l'Etat de corriger les insuffisances de l'économie de marché. LES CRITIQUES ADRESSEES A LA NOUV ECO KEYNESIENNE La critique monétariste : le rôle des anticipations La critique de Friedman (The Role of Monetary Policy, 1968) va consister à expliquer le phénomène décrit par Phillips par des erreurs d’anticipations de la part des agents économiques qui ne parviennent pas à distinguer une hausse des prix relatifs (en l’occurrence des salaires réels) d’une hausse des prix nominaux (des salaires nominaux). Ces erreurs, conséquence de la politique des autorités qui consiste à recréer en permanence, à des fins de soutien de l’activité économique, une inflation non anticipée (bruit inflationniste), génèrent une illusion monétaire qui seule, dans la tradition classique, est effectivement de nature à rompre la dichotomie réel/monétaire. Le mécanisme est le suivant : les autorités créent un choc inflationniste (au moyen d’une hausse ex ante du taux de croissance de la masse monétaire) qui se répercute dans les prix et, dans une moindre mesure, dans les salaires (faisant baisser les salaires réels). Les firmes augmentent donc leur demande de travail. Les salariés eux, ne percevant pas la hausse des prix en gestation et ne prenant en compte que la hausse de salaire monétaire, augmentent leur offre de travail. Le niveau d’emploi augmente et le taux de chômage baisse. C’est par conséquent en trompant les agents et en perturbant l’information véhiculée par les prix (relatifs) que les autorités parviennent à augmenter artificiellement le niveau d’activité et d’emploi. Mais ce succès ne peut qu’être éphémère et se dissoudre quand se dissipe l’illusion monétaire. La politique monétaire est donc inefficace à moyen terme contre le chômage et elle n’obtient des réductions temporaires de son taux qu’au prix d’une inflation croissante. À long terme, le chômage revient d’un niveau artificiellement bas à son niveau « naturel », plus élevé. L’inflation a explosé : c’est la stagflation , qui exprime l’idée très classique qu’à long terme il n’y a pas d’arbitrage possible entre inflation et chômage, car l’économie réelle est disjointe de l’économie nominale (dichotomie) et car les politiques macroéconomiques de régulation de la conjoncture sont inefficaces (et même finalement coûteuses). La rationalité des anticipations : (la nouvelle macroéconomie classique) L’analyse menée par Friedman et les monétaristes, dans leur critique de la relation de Phillips et des politiques d’arbitrage inflation chômage qu’elle inspirait, suppo- sait que les agents étaient dotés d’anticipations « adaptatives », c’est-à-dire ne se corrigeant qu’avec un délai fonction de l’écart entre les valeurs anticipées et les valeurs réalisées des variables. C’est cette hypothèse qui justifiait que les agents puissent être trompés par les « chocs inflationnistes » . Cette idée selon laquelle des agents, que la théorie économique suppose rationnels, puissent être trompés de manière durable, en tous les cas de manière systématique, par les autorités a été critiquée dans les années 1970 par des auteurs – parmi lesquels (né en 1937, prix Nobel 1995), (né en 1943) et (né en 1939) – rapidement qualifiés de « nouveaux classiques ». Ces auteurs proposent par conséquent d’étendre le principe de rationalité à la formation des anticipations et intègrent à leurs modèles le concept d’anticipations « rationnelles » mis en avant quelques années plus tôt par (1930-2005) dans son article séminal « Rational Expectations and the Theory of Price Movements » (1961). Cette hypothèse consiste à affirmer que les agents, s’ils sont rationnels, le sont aussi pour former leurs anticipations. En l’occurrence, ils ne peuvent se contenter d’un processus d’anticipation qui les conduit à être systématiquement trompés et, donc, dans une position systématiquement sous-optimale. La perte d’utilité qui en résulte devrait les conduire à investir dans l’amélioration de leurs anticipations en cherchant à rassembler toute l’information pertinente sur la variable anticipée. À la limite, en négligeant les coûts d’acquisition de cette information pertinente, l’hypothèse d’anticipations rationnelles suggère que c’est toute l’information disponible pertinente que les agents finissent effectivement par rassembler. Ils ne peuvent dès lors plus être systématiquement trompés, car l’action même de la politique économique, dès lors qu’elle n’est pas purement aléatoire, peut être anticipée puisqu’elle fait partie de l’information existante dans le système économique. Le grand mérite de l’hypothèse d’anticipations rationnelles, sur le plan analytique, est de renforcer la dimension prospective des comportements. Sur le plan méthodologique, elle renforce les deux grands axiomes de la théorie néoclassique : celui de rationalité (puisqu’elle étend l’hypothèse de comportement rationnel à la formation des anticipations) et celui d’équilibre (elle représente fondamentalement un concept d’équilibre, en supposant que les agents utilisent pour former leurs anticipations le vrai modèle de l’économie, ce modèle dépendant lui-même de la façon dont les agents forment leurs anticipations). Théorie des cycles réels Pour un premier courant de la Nouvelle Économie Classique (NEC), représenté par LUCAS, le cycle est un cycle d’équilibre, c’est à dire une tendance spontanée de l’économie à revenir à son niveau d’équilibre. Le cycle s’explique par l’adaptation des agents économiques à de nouvelles données monétaires, en particulier à une création monétaire non anticipée. La fluctuation résulte alors d’un effet de surprise qui entraîne de mauvaises anticipations. Lorsque la Banque centrale augmente la masse monétaire, les agents constatent que leurs prix augmentent, mais ils ne perçoivent pas forcément que cette augmentation concerne tous les prix. Ils pensent que cette augmentation des prix provient d’une augmentation de la demande pour leurs produits (ou leur travail s’il s’agit de la population active). Ils vont alors accroître leur offre, ce qui entraîne une expansion. Puis ils vont se rendre compte de leur erreur et ils vont réajuster leur comportement. Deux remarques concluront ce point : - l’effet de surprise jouera d’autant plus que les agents seront habitués à une certaine orthodoxie des autorités monétaires. - Un autre phénomène va entrer en jeu et amplifier les fluctuations : c’est le principe de l’accélérateur de l’investissement de AFTALION qui montre que l’investissement est très élastique par rapport aux variations de la production. L’effet de surprise serait donc gage d’efficacité. Les anticipations rationnelles et le cycle d’équilibre sont admis comme facteurs explicatifs des fluctuations par les économistes de la nouvelle économie classique. Pourtant certains auteurs de ce courant, comme Edward PRESCOTT, Fin KYLAND, Charles PLOSSER et Robert BARRO pensent que l’essentiel du cycle provient de chocs réels dans la sphère réelle. Pour eux, l’explication par la monnaie est insuffisante. La théorie du cycle réel va révolutionner la théorie des cycles et par là-même, la théorie de la croissance. Jusqu’aux années quatre-vingt, on pensait que la croissance oscillait autour d’une tendance centrale et ce trend résultait de facteurs d’offre (capital, travail et facteur résiduel pour SOLOW). Les keynésiens et même certains nouveaux classiques pensent que, à la fin de la fluctuation, l’économie revient à son taux de croissance tendanciel. Les économistes du cycle réel pensent au contraire que le trend (ou tendance naturelle) n’existe pas. Les fluctuations proviennent de chocs d’offre qui ont des conséquences permanentes sur l’économie : par exemple, le progrès technique, les gains de productivité … vont bouleverser profondément et durablement l’économie. Il n’y a pas d’un côté les déterminants de la croissance à long terme et de l’autre les déterminants des cycles et des fluctuations. La théorie des cycles et de la croissance se rejoignent en une même théorie. Quels sont donc ces chocs d’offre qui vont orienter pour longtemps le rythme et l’intensité de la croissance économique ? On peut dégager deux sortes de déterminants de la croissance et du trend : - des chocs exogènes, comme des accidents climatiques (qui viennent perturber la production agricole) ou la hausse des prix de certains produits importés (chocs pétroliers) ou des guerres, des révolutions… - mais surtout des chocs réels au niveau du progrès technique et de la productivité. Le progrès technique va réorienter la production et l’emploi ; il va provoquer des gains de productivité qui vont à leur tour modifier les fonctions de production. Les entreprises vont accroître leur demande de travail et augmenter les salaires mais surtout leur nombre d’heures travaillées. Comme l’offre de travail est très sensible aux salaires, l’emploi doit logiquement augmenter et le chômage baisser puisque les salariés vont travailler plus et réduire leurs loisirs. Les cycles sont donc des incidences, uploads/Finance/ economie-keynesienne.pdf
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- Publié le Nov 03, 2022
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