13 OBJECTIFS DU ChAPITRE ☑ Nommer les principaux concepts qui caractérisent la
13 OBJECTIFS DU ChAPITRE ☑ Nommer les principaux concepts qui caractérisent la PME; ☑ Expliquer les différentes tailles de PME à l’aide de normes généralement reconnues; ☑ Définir les principaux concepts qui contribuent à la croissance de la PME; ☑ Expliquer la place qu’occupent les PME et leurs propriétaires au sein du niveau de l’économie québécoise; ☑ Expliquer comment la PME contribue à l’innovation; ☑ Expliquer les raisons de la diversité des PME et de l’ampleur de leur croissance. 1 Introduction au management de la PME Le management de la PME 14 L orsqu’il débarque sur le port de Québec au milieu du 19e siècle, Victor, jeune Anglais dans la force de l’âge voit déjà le potentiel : il n’y a aucun marchand de vêtements de luxe au cœur de la ville. Au cours des trois années qui suivent, il ouvre une boutique pour y vendre des vêtements et divers accessoires importés de l’Angleterre et d’Écosse. L’engouement du public est immédiat quand il découvre que la satisfaction de la clientèle est au centre du modèle d’affaires de ce jeune entrepreneur1. Au début du 20e siècle, dès l’âge de 13 ans, Justin s’amuse à construire des modèles réduits de véhi- cules à l’aide de pièces et de mécanismes récupérés d’horloges, entre autres. Encouragé par son père, il poursuit ses études en génie mécanique et électrique. Il ouvre son propre garage à 20 ans, où il répare des voitures et vend de l’essence. Durant les mois calmes de l’hiver, il en profite pour travailler à la conception d’un véhicule capable de circuler facilement sur la neige, les routes des petites villes n’étant pas déneigées à l’époque2. Reconnu dès son jeune âge pour son sens des affaires et sa créativité, il crée une monnaie du style Monopoly à son école primaire pour acheter des jeux à ses amis. Pierre3 a toujours su qu’il serait le patron, sans savoir patron de quoi… Il n’a pas pu terminer ses études collégiales, trop impatient de changer le monde. Il a fondé une compagnie de jeux informatiques dont le nombre d’employés est passé de 4 à 370 en deux ans. Aussitôt le succès confirmé, il vend cette entreprise et se concentre sur son prochain défi : acheter une chocolaterie artisanale et en faire une entreprise de classe mondiale. Les femmes des années 1960 se souviennent des conseils mode et beauté que Véronique donnait au petit écran. Malheureusement, cette vie de pigiste ne lui procurait pas la sécurité dont elle avait besoin4. Elle décida donc de fonder une école pour les femmes avec un institut nouveau genre. Par contre, ses fournisseurs en produits cosmétiques ne pouvaient lui donner la qualité qu’elle prônait dans son entreprise. Qu’à cela ne tienne, Véronique démarrera en 1972 une compagnie de cosmétiques pour répondre au standard de son école. Inspirés librement de personnes connues, nous suivrons ces quatre entrepreneurs tout au long de cet ouvrage pour comprendre comment une idée peut, dans un premier temps, faire trembler la grande entreprise puis, dans un deuxième temps, traverser les frontières et devenir une multinationale. DÉFINITIONS ET CONCEPTS CLÉS Avant toute chose, nous croyons qu’il soit important que l’on s’entende sur un certain nombre de définitions et de concepts; surtout si vous mettez les pieds pour la première (ou la seule fois) dans un cours de gestion. ENTREPRENEUR Voici les propos recensés par le site J’entreprends.ca5 : « Un entrepreneur, c’est un individu qui a le courage de concrétiser ses rêves, d’ignorer les risques et d’utiliser son plein potentiel de créativité pour innover. » Valérie Bellavance, Directrice générale, Québec Fondation Canadienne des Jeunes Entrepreneurs (FCJE) Chapitre 1 Introduction au management de la PME 15 « Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui voit des possibilités et des solutions là où les autres voient des problèmes, et qui sait ensuite saisir ces opportunités. » Christian Bélair, Directeur général, Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) « Devenir entrepreneur, c’est se donner la liberté de se dépasser. » Louis Jacques Filion, Professeur émérite, Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier, HEC Montréal Malgré que Larousse nous dit qu’un entrepreneur est un chef d’entreprise, nous allons plutôt retenir ce qui ressort des précédentes contributions, c’est-à-dire qu’un entrepreneur est une personne qui entreprend quelque chose avec une volonté de changer les choses. Il n’a pas besoin de démarrer une entreprise ou d’en être le propriétaire, il a seulement besoin d’aller au bout de ses idées. INTRAPRENEUR Mentionné dans les travaux de Carrier (1997) et de Basso (2004), ce type de personne a justement besoin d’un cadre ou d’une structure pour aller au bout de son désir d’entreprendre. En fait, l’intra- preneur est un employé (ou un groupe d’employés) qui pilote la mise en œuvre d’une innovation pour l’entreprise qui l’emploie (Carrier & Gélinas, 2012). Malgré que l’entreprise puisse mettre en place les conditions gagnantes pour que l’intrapreneur s’épanouisse, il faut que l’employé ait, à la base, le désir d’entreprendre. Les PME auraient avantage à regarder plus souvent cette avenue lors de la planification de la croissance. Nous vous suggèrons le livre Intrapreneuriat : s’initier aux pratiques innovantes (Filion & Chirita, 2016) pour parfaire vos connaissances sur le sujet EXTRAPRENEUR Un autre type d’entrepreneur peut être l’employé qui a le désir d’entreprendre mais qui a été déçu par les conditions mises en place par l’entreprise ou qui désire simplement voler de ses propres ailes en poursuivant son projet. Pour Johnsson et Hagg (1987), il s’agit d’une personne qui quitte son emploi dans une entreprise dans le but d’établir une entreprise distincte qui complète l’offre de l’employeur précédent. DIRIGEANT Selon Larousse, il s’agit de la personne qui est à la tête d’un organisme quelconque, soit le chef res- ponsable. Deux mots sont importants dans cette définition : « tête » et « chef ». On parle donc de la personne principale qui décide, tranche et est imputable de l’avenir de l’entreprise. Dans la grande entreprise, plusieurs personnes peuvent se partager ces tâches, mais rarement dans la PME. La proxi- mité et le manque de ressources systémiques qui caractérise la PME ne permettent pas à plusieurs personnes le partage de ces tâches. Imaginez la perte de temps dans une PME si la personne qui décide devait demander la permission à la personne qui doit trancher alors qu’elles travaillent dans le même bureau. C’est plus simple de donner la responsabilité à une seule personne et de faire faire autre chose à l’autre. Dans la grande entreprise, ces deux personnes peuvent être dans des lieux différents et étant donné que les ressources ne sont jamais aussi limitées que dans une PME, on peut y retrouver plusieurs niveaux de dirigeants. Le management de la PME 16 PROPRIÉTAIRE Le propriétaire est la personne qui détient les titres légaux de propriété de l’entreprise. Son rôle au sein de l’entreprise n’a rien à voir avec le fait d’en être le propriétaire. Il faut faire la différence entre son emploi au sein de l’organisation et son statut de propriétaire. Être propriétaire n’est pas un emploi; il est normalement rémunéré à partir des bénéfices ou de la plus-value de l’entreprise. Dans une PME, le propriétaire a habituellement aussi un poste ou un emploi pour lequel il reçoit un salaire et des avantages. Il y a dans ce contexte, un cumul de rôles. C’est pourquoi on parle souvent de propriétaire-dirigeant mais il pourrait cumuler d’autres rôles. Par exemple, pensez à une PME qui serait détenue par deux personnes où l’une d’entre elles serait le dirigeant alors que l’autre serait responsable des ventes : on parlerait d’un propriétaire-dirigeant et d’un propriétaire-représentant. PME Pour l’institut de la statistique du Québec, il s’agit d’une entreprise ayant entre 1 et 499 employés et dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 50 M$6. Le site Chef d’entreprise nous donne un peu plus de précision : « La PME est une entreprise qui se définit dans un premier temps par son nombre de salariés, compris entre 10 et 250. En dessous de 10 salariés, on parle de TPE (très petite entreprise); au-dessus se trouvent les ETI (entreprises de taille inter médiaire), jusqu’à 5 000 salariés, puis les GE (grandes entreprises). Mais la PME peut également être définie par son chiffre d’affaires, qui ne doit pas excéder 50 millions de dollars par an. Une entre- prise qui emploie moins de 250 personnes mais qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros ne pourra pas être considérée comme une PME. »7 Pour Revenu Québec, une entreprise est considérée comme une grande entreprise si la valeur des fournitures taxables faites au Canada par lui et ses associés excède 10 M$ pour l’exercice précédant celui en cours8. Finalement, on doit se rabattre sur Wikipédia pour avoir une idée plus simple de ce concept aux mille définitions : « Les petites et les moyennes entreprises sont des entreprises dont la taille, définie à partir du nombre d’employés, du bilan ou du chiffre d’affaires, ne dépasse pas certaines limites; les définitions de ces limites diffèrent selon le ou les pays. »9 Ainsi, on ne peut uploads/Finance/ ext-introduction-pme.pdf
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- Publié le Nov 24, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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