chapitre 3 • La coordination par le marché 43 I. PRÉSENTATION Ce chapitre vise
chapitre 3 • La coordination par le marché 43 I. PRÉSENTATION Ce chapitre vise à présenter les fondements et les mécanismes de base du marché. Après avoir expliqué par des exemples ce qu’est un marché (« Qu’est-ce qu’un marché ? », dossier 1), on présente les mécanismes de formation des prix en situation de concurrence (« Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ? », dossier 2). Cependant, les marchés sont rarement en situation de concurrence parfaite (« Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ? », dossier 3) et présentent des limites et des défaillances (« Quelles sont les principales défaillances du marché ? », dossier 4). II. RÉPONSES AUX QUESTIONS Pages d’ouverture du chapitre p. 76-77 • À partir des photographies 1 et 2, quelle définition donneriez-vous d’un marché ? Un marché est un système, plus ou moins organisé, d’échanges marchands. • Le marché peut-il assurer la production de tous les biens et services ? Le marché ne peut assurer la production de tous les biens et services. Dans certains cas, il se révèle défaillant, comme dans l’exemple des phares. • Pourquoi une entreprise peut-elle polluer l’atmosphère sans voir ses coûts augmenter ? Une entreprise peut polluer l’atmosphère sans voir ses coûts augmenter car les coûts de la pollution sont supportés par les tiers. Sauf si ces derniers se rebellent et obtiennent, par exemple, que les autorités imposent le principe « pollueur, payeur ». Dossier 1. Qu’est-ce qu’un marché ? p. 78-84 Chapitre 3 La coordination par le marché p. 76 à 111 ➜ Mise en œuvre dans le manuel Après avoir montré par des exemples historiques et contemporains la diversité des marchés (A. La diversité des marchés), il s’agit de faire comprendre aux élèves que le marché repose sur un système d’incitations : le prix est un signal auquel répondent les acheteurs et les producteurs en fonction de leurs intérêts respectifs (B. Les incitations du marché : le rôle des prix et de la concurrence). Cependant, le marché ne peut fonctionner sans des institutions garantissant notamment les droits de propriété et la sécurité (C. Le fonctionnement du marché repose sur la présence d’institutions marchandes). Le programme officiel 3.1. Qu’est-ce qu’un marché ? On présentera la diversité des marchés concrets (depuis les foires du Moyen Âge jusqu’aux achats en ligne ; les marchés des biens, des services, des actifs, du travail…). On montrera que le fonctionnement des marchés nécessite des règles de droit, qui déterminent notamment qui possède quoi et ce qui peut être ou non échangé. On montrera que le marché suppose notamment l’existence d’ins- titutions et de conventions (par exemple marchandage, achat à l’unité ou en nombre, enchères, etc.). On expliquera en quoi les droits de propriété (y com- pris les droits d’auteur, brevets, marques…) sont au fondement de l’échange. On évoquera l’existence de droits sociaux et humains et on s’interrogera sur les limites de l’échange marchand (existence de commerces illicites, brevetabilité du vivant, interdiction du commerce d’organes, etc.). Notions clés : • institutions marchandes • droits de propriété 44 chapitre 3 • La coordination par le marché Document 2 : Le plus grand marché aux fleurs du monde 1. La technologie moderne sur ce marché des fleurs réduit les coûts de transaction : on peut finaliser plus de transactions en un minimum de temps, et mettre rapidement en rapport des acheteurs de Séoul et des producteurs de Nairobi. 2. L’acheteur intéressé est conduit à accepter rapidement le prix proposé de crainte qu’un rival n’enchérisse avant lui. De la sorte, le producteur obtient un meilleur prix que dans une négociation bilatérale. Ce marché permet d’accélérer les échanges, ce qui est intéressant dans le cas des fleurs, produit périssable par nature. 3. Un marché peut se définir comme un système d’échanges organisé qui met en rapport les acheteurs et les vendeurs d’un bien ou d’un service. Document 3 : Sur les marchés s’échangent des biens, du travail, du capital 1. L’ANPE est un compartiment du marché du travail qui met en rapport la demande de travail des employeurs et l’offre de travail des candidats à l’emploi. 2. Sur le marché des biens et services se fixent les prix, sur le marché du travail, les salaires, sur le marché du capital, les taux d’intérêt. 3. Dans une économie de marché, la coordination des déci- sions des producteurs et des consommateurs se fixe sur des marchés qui sont des « lieux » d’échange. Ces marchés sont encadrés par des institutions. Les économistes analysent les transactions qui se déroulent sur les marchés comme s’il n’existait qu’un seul marché. Document 4 : Un marché interdit : le commerce des organes 1. En vertu du principe d’indisponibilité du corps humain, la vente d’organes est interdite depuis au moins 1976 (loi n° 76-1181) : « Aucun paiement, quelle qu’en soit sa forme, ne peut être alloué à celui qui se prête au prélèvement d’éléments de son corps, ou à la collecte de ses produits ». 2. Des pays comme Singapour ou Israël ont recours à des incitations non monétaires (extension du droit de recevoir une greffe aux donateurs et aux membres de sa famille) pour augmenter le nombre de donneurs. En Iran existent des incitations monétaires : les donneurs sont rémunérés (plusieurs milliers de dollars). Résultat, ce pays ne connaît pas de pénurie d’organes. Sur le bien-fondé des incitations monétaires et non monétaires, on peut engager la discussion avec les élèves. 3. Échanges interdits par la loi : le trafic de drogues, l’escla- vage (trafic d’être humains) ou encore être mère porteuse. FAIRE LE POINT a. Vrai ; b. Faux ; c. Vrai ; d. Vrai. B. Les incitations du marché : le rôle des prix et de la concurrence p. 81-82 Document 5 : Le signal des prix 1. Baisse de l’offre de café ➞ hausse du prix du café ➞ hausse de la demande de thé ➞ hausse de la demande de théières. Page découverte : « Dans un camp de prisonniers de guerre en Allemagne : l’émergence du marché » p. 78 Un camp de prisonnier est un cadre particulièrement adapté pour exposer les conditions d’émergence et d’organisation du marché et sa raison d’être. Pour aller plus loin, l’article de Radford est disponible in extenso, en français, sur le site de l’Antisophiste. On peut aussi illustrer avec un film comme King Rat, de Brian Forbes (1965). 1. Par rapport au système du troc, la monnaie facilite l’échange : – c’est une unité de compte, dans laquelle sont évalués tous les biens, au lieu qu’ils soient évalués les uns par rapport aux autres. S’il y a 100 biens, il y a 100 prix, au lieu de près de 5 000 ! – elle est acceptée par tous en paiement. Cela évite les désagréments du troc : Dupont possède le bien X et veut l’échanger contre le bien Y. Durant possède Y mais n’a pas besoin de X, il préfère l’échanger contre le bien Z. En pareil cas, l’échange est impossible, ou difficile (il faut trouver quelqu’un qui a Z et veut l’échanger contre X). Les cigarettes permettent, dans ce camp de prisonniers, d’éviter le troc et ont une fonction de monnaie : il est facile d’évaluer chaque bien en un nombre de cigarettes, les cigarettes sont acceptées par tout le monde car on trouve toujours quelqu’un prêt à les accepter. 2. L’information sur les prix est désormais transparente, si bien que les possibilités d’arbitrage se réduisent. Il devient difficile d’acheter à un prix P1 à Dupont et de vendre à un prix P2 plus élevé à Durand. La concurrence et l’information tendent à imposer un prix unique à tous les acheteurs et à tous les vendeurs. 3. L’offre se réduit et la demande augmente car le pain se fait rare. Dans ces conditions, ceux qui ont du pain à vendre profitent de la situation pour augmenter leurs prix. 4. L’institution d’une bourse d’échange, avec un tableau d’échange, a permis une meilleure information sur les prix : grâce à cela, toutes les possibilités d’échanges mutuellement profitables pouvaient avoir lieu. Dans certains camps, des magasins furent créés pour centraliser les achats et les ventes. Tout ceci montre que les marchés ont tendance à s’organiser, à se doter de règles de fonctionnement. A. La diversité des marchés p. 79-80 Document 1 : Un marché spontané vers l’an 430 avant J.-C. 1. Il n’y a pas de culture ni de langue communes entre les deux parties. Le protocole de l’échange est purement spontané et informel. Il s’agit d’un commerce silencieux, chacun apporte quelque chose dont il dispose en abondance et reçoit quelque chose dont il a grand besoin. Quand les deux parties estiment avoir gagné suffisamment à l’échange, la transaction peut avoir lieu. Chacun ramasse ce qu’il a reçu et retourne chez lui. 2. Le gain à l’échange incite chacun à reconduire l’échange, ce qui ne serait pas le cas si l’un des partenaires ne respectait pas les règles de l’échange. 3. L’échange a lieu parce que chacun y trouve son intérêt. chapitre 3 • La coordination par uploads/Finance/ la-coordination-par-le-marche-chapitre-3.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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