Congo-Brazzaville. Héritage de Bernard Kolelas : Sa fille Lydie saisit les trib
Congo-Brazzaville. Héritage de Bernard Kolelas : Sa fille Lydie saisit les tribunaux français. Par Afrique Education Samedi 23 mars 2013, par Jean Paul Tedga // L’Afrique www.innovation-democratique.org Vous vous appelez Lydie Kolelas. Un nom lourd à porter. Lydie Kolelas : Oui, le hasard fait bien les choses. Je suis née à Léopoldville, pendant l’exil de Bernard Kolelas, en République du Congo-Léopoldville, comme le pays s’appelait dans les années 60. Ma mère était originaire de l’Equateur, plus précisément, de la ville de Mbandaka. Mais elle était, également, de Sibiti (République du Congo-Brazzaville) car étant la nièce d’Emilienne Lekoundzou. C’est chez Lekoundzou que mon père, feu Bernard Kolelas, est venu m’épouser selon la tradition Kongo, signe de la reconnaissance de sa paternité. Je ne crois pas que, au niveau de mes origines, cela puisse faire des doutes chez qui que ce soit. J’ai eu un acte de notoriété qui fait office d’acte de naissance pour corroborer mes propos. Je suis fière d’être la fille de Bernard Kolelas et je lui suis reconnaissante de m’avoir faite car je suis consciente de l’impact qu’il a eu en Afrique. Je saurai me montrer digne en continuant son combat. Je me battrai pour ma reconnaissance. Comment vous situez-vous par rapport aux autres enfants Kolelas ? Au moment de ma naissance, mon père avait déjà 8 enfants à Brazzaville, issus de deux femmes différentes. Par la suite, il en a fait 4 autres après moi. Au total, il comptait 13 enfants dont les jumelles qui sont les dernières nées. Pourquoi n’aviez-vous pas porté le nom de Bernard Kolelas dès votre naissance ? Tout simplement parce qu’il ne pouvait pas me reconnaître. Il était en exil et recherché par le pouvoir congolais de l’époque (présidence d’Alphonse Massamba Débat, ndir). D’autre part, je précise qu’en exil, il utilisait un pseudonyme : Orner Samba. Pour la petite histoire, ma mère l’avait toujours appelée Orner. Ma grand-mère qui est toujours en vie, l’appelle de la même façon. Pourquoi ne résidez-vous pas au Congo comme le reste de votre grande famille ? Au Congo, actuellement, il n’y a que 5 enfants Kolelas qui y résident de façon qu’a assez piétinée et je leur dis STOP : fin de la récré. Les menaces de sorcellerie de Théodorine ne me font pas peur. Je crois en Dieu. C’est le monde à l’envers, je réclame que l’on reconnaisse ma légitimité. En retour, on me menace de me punir mystiquement si je continue. Non, mais où allons-nous ? Ne sommes-nous pas au 21° siècle ? Evoluons. Que le Congo évolue bon sang ! Nous connaissions Bernard Kolelas comme étant un homme intègre, simple, désintéressé par les bien à de ce monde, très loin du matériel. Mais là, vous nous parlez d’héritage matériel. Ça suppose qu’il s’agit d’une histoire de gros sous. Bernard Kolelas avait-il donc deux visages ? J’ai commencé par vous dire que j’étais extrêmement gênée par ma démarche. Malheureusement, je me suis retrouvée face à un mur. D’aucuns vont se dire pourquoi j’ai mis autant de temps avant de réclamer ma part d’héritage. Le dépôt de ma plainte a pris du temps parce que je suis horriblement gênée de parler matériel. Mes frères et soeurs m’ont attaquée du côté où j’étais le plus faible. Au départ, j’ai voulu ne rien réclamer. Mais en moi, il y a une dualité : un désintéressement vis-à-vis du matériel (comme mon père) et de l’autre, ma relation quasi-mystique avec la justice et la légalité. Ce problème m’a torturée pendant longtemps. J’ai été insultée, ce fut la goutte d’eau, c’est pour cela que je veux que justice me soit rendue. Mais je m’attendais à votre question de savoir quel rapport Kofelas entretenait-il avec le matériel. En fait, Kolelas était quelqu’un de très vrai. Il ne feignait pas d’être désintéressé par le matériel. Et je profite de cette occasion pour lui demander pardon ainsi qu’à sa famille. Je crois que si aujourd’hui ses enfants et moi, nous retrouvons dans ce problème, c’est justement parce qu’il était impossible de parler des questions d’ordre matériel avec lui. Tout ce qu’il possédait ou qu’il envisageait d’avoir, c’était d’abord pour son peuple, ses militants et, bien après, sa famille. Nous, ses enfants, venions toujours en dernière position. Mes frères le savent tous. N’ayant pas mis au clair, et à temps, les problèmes de sa succession, on se trouve, aujourd’hui, devant les tribunaux. C’est triste : un tel nom. Pourquoi on me cache les choses ? C’est justement parce qu’il y a suffisamment de biens que certains de mes frères et sœurs veulent garder pour eux tout seuls, comme si moi, je ne faisais pas partie de la famille. Je suis dans l’incertitude la plus complète. Cest pour cela que je veux tirer cela au clair. Je refuse cette captation et ce détournement d’héritage. Et puis, il faudrait voir chronologiquement les acquisitions des différents biens. Dans tous les cas, maintenant que l’histoire est sur la place publique, il sera demandé à toute personne au courant ou ayant eu connaissance d’un bien appartenant ou ayant appartenu à Bernard Kolelas de le faire savoir. Encore une fois, je dénoncerai toute obstruction qui se mettrait en travers de cette voie. Je suis quelqu’un de prévisible car je préviens toujours avant de faire quelque chose. Mes frères le savent déjà, je m’adresse donc à tous ceux qui l’ignoraient jusque là. Donc, Bernard Kolelas avait de l’argent. Il nous avait toujours dit qu’il n’en avait pas. Pendant tout son exil en Afrique de /’Ouest où nous l’avions rencontré à Lomé, à Abidjan et à Bamako, il était pris en charge par les chefs d’État de ces pays d’accueil. C’est pour cela que je vous parle de la chronologie des acquisitions des biens. Et pourquoi je vous parle de cela, la réponse sera dans mon livre que je viens d’annoncer parce qu’il y a certains faits que j’exposerai au grand jour et qui seront révélateurs de certaines choses. Si vous voulez, Afrique Éducation publiera les bonnes feuilles de votre livre avant sa sortie, pour édifier vos compatriotes. Mais Lu avant cela, il faut un peu de clarté dans vos explications. Vous me direz si c’est vrai ou faux : votre père a laissé un bien immobilier important au Luxembourg ? Non, en fait c’est ma soeur aînée qui vit entre la France et le Congo qui a des comptes au Luxembourg, en Allemagne. J’en passe ! Elle ne justifie pas que les fonds dans ces comptes ne proviennent pas de la succession de notre Père. Elle possède également un bien aux Etats- Unis. J’ai deux autres frères qui ont leur famille aux Etats-Unis peut-être l’un serait également propriétaire là-bas. Si c’est avéré, alors vous comprendrez que je veuille qu’une enquête de justice perce tout le mystère qui entoure la succession de Monsieur Bernard Kolelas. Il y a également des biens à Abidjan, qui appartiennent, aujourd’hui, aux autres enfants. Je voudrais que la justice nous éclaire sur la façon dont ces enfants partis les mains vides au départ, ont acquis ces biens ! Je sais qu’ils avaient détourné beaucoup d’argent de notre père, surtout, les dernières années de sa vie. Ceci n’est un secret pour personne. La justice pourrait enquêter sur le mode d’acquisition de ces biens. Des terrains également. Car je sais du vivant de mon père, comme beaucoup d’hommes politiques africains, qu’il acceptait des prête-noms. Je souhaiterais que la justice enquête aussi sur les prête-noms au niveau des banques et autres acquisitions de tous les enfants Kolelas que j’attaque en justice, afin qu’on clarifie la situation de leurs biens immobiliers. Puisqu’il n’y a pas grand-chose au nom de mon père. Bernard Kolelas avait, également, au moins, un bien immobilier en région parisienne. Vrai ou Faux ? C’est vrai, à Argenteuil, dans le département du Val-d’Oise (95). Le bien a été acheté sous forme de SCI (Société civile immobilière) et c’est un de mes frères qui a dû, en lieu et place de mon feu père, signer les papiers. Tous les autres frères et soeurs étaient complices de cet acte, sauf Guy Brice Parfait Koletas (ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat dans le gouvernement actuel du Congo, ndlr) qui avait refusé de participer à cette supercherie. Là aussi, il faudrait enquêter sur le montant exact de la transaction. Y a-t-il d’autres biens immobiliers cachés dont je n’ai pas parlé et dont vous connaîtriez l’existence en Europe, sur le continent américain ou africain ? A Abidjan, en Côte d’Ivoire, il existe des biens immobiliers qui ont été achetés grâce à l’argent que mon père leur avait remis. Peut-être aux Etats-Unis aussi, il faudra vérifier. Je tiens à préciser que mes frères ont fait ces acquisitions grâce à l’argent que mon père leur avait remis à Abidjan. Au départ de l’exil, aucun enfant n’avait l’argent. C’est mon père qui avait l’argent et qui en recevait pendant son exil. Ils n’ont pas eu de grands postes en exil qui auraient pu justifier de telles acquisitions. Quand il a rallié uploads/Finance/ pdf-1.pdf
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- Publié le Oct 11, 2021
- Catégorie Business / Finance
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