180 I. Présentation du chapitre Ce chapitre porte sur les différentes conceptio
180 I. Présentation du chapitre Ce chapitre porte sur les différentes conceptions de la justice sociale qui s’interrogent sur le caractère juste ou injuste des inégalités. S’exprimer sur l’injustice d’une inégalité permet ensuite aux pouvoirs publics d’envi- sager de mettre en place des mesures de luttes, plus ou moins efficaces, contre ces inégalités. Ce chapitre est structuré en quatre axes qui constituent chacun un des dossiers. → →1er AXE Cet axe permet de poser les bases de l’étude des inéga- lités. L ’idée maîtresse est de définir les inégalités sociales et économiques, et de mettre en évidence leur caractère cumulatif. Pour cela, il s’agit également d’apprendre aux élèves les différents instruments de mesure de ces inéga- lités qui aident à percevoir ce caractère. Ils sont nombreux, et certains assez techniques. Enfin, ces concepts et outils de mesure sont mis en perspective grâce à la présenta- tion de l’évolution des inégalités économiques et sociales au cours du XXe siècle. Ce sont de grandes tendances qui sont présentées dans le dossier, en particulier grâce aux études de l’Observatoire des inégalités. → →2e AXE Le deuxième axe est un axe plus théorique qui permet de s’interroger sur les différents types d’égalité et les différents types de conceptions de la justice sociale qui en découlent. Il faut bien définir les trois types d’éga- lité possibles (des droits, des chances et des situations) pour pouvoir ensuite les relier aux grandes théories de la justice sociale. À ce titre, les travaux de François Dubet restent des références. Il est fondamental de distinguer égalité et équité pour introduire correctement ces théo- ries et les principaux auteurs présentés. → →3e AXE Le troisième axe expose les moyens d’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale. Il s’agit de connaître les mécanismes par lesquels la fiscalité et la protection permettent d’agir en faveur de celle-ci, puis de mettre en évidence l’utilité des services collectifs pour réduire les inégalités et, enfin, de décrire les politiques de lutte contre les discriminations. Ces trois moyens d’action reposent sur des principes et des mécanismes différents qu’il faut distinguer et étayer par de nombreux exemples. → →4e AXE Ce dernier axe est une mise en perspective de l’action des pouvoirs publics et de son efficacité sous divers aspects. Il est intéressant ici d’aborder le concept d’État-Providence et d’expliquer d’où proviennent les contraintes de finan- cement auxquelles les pouvoirs publics sont soumis. En outre, les critiques faites à l’action des pouvoirs publics évoquent aussi le manque de légitimité de celle-ci et le risque d’effet pervers qu’elle peut entraîner. Les travaux de Jérôme Gautié montrent que la notion de désincita- tion est centrale pour illustrer ces effets pervers mais qu’elle doit aussi être nuancée. Il faut finalement mettre en évidence l’inefficacité de cette action dans son objectif premier, la réduction des inégalités, à travers la persis- tance de celles-ci, malgré des politiques ciblées, et l’apparition de nouvelles inégalités. II. La mise en œuvre du programme dans le chapitre La page d’introduction évoque différentes inégalités à travers des exemples faciles d’accès pour les élèves. La campagne de sensibilisation aux discriminations à l’em- bauche permet d’amorcer une discussion sur l’égalité des chances : des opportunités peuvent se fermer pour les individus en fonction de leur couleur de peau ou de leur origine. La caricature proposée met en évidence les inégalités entre hommes et femmes et invite à réfléchir sur les raisons de ces inégalités. La vidéo invite à réflé- chir sur les inégalités de revenu et de patrimoine. Les quatre axes du programme sont ensuite déclinés en quatre dossiers. Le premier dossier propose de revenir en détail sur les inégalités économiques sociales pour bien les distin- guer et comprendre comment elles peuvent se cumuler. Les différents instruments de mesure des inégalités, statiques comme dynamiques, sont ensuite exposés pour permettre finalement aux élèves de comprendre l’évolu- tion des inégalités au cours du XXe siècle. Cette dernière partie permet de mettre en application les concepts et outils exposés au début du dossier. Le deuxième dossier invite à se pencher sur les théo- ries de la justice sociale. Afin que les élèves saisissent correctement ces théories, il faut d’abord expliquer les différents types d’égalités (des droits, des chances et des situations) à l’aide d’exemple et les distinguer du concept d’équité. Ensuite, le dossier fait le lien entre ces types d’égalité et les grandes théories de la justice sociale connue. Le troisième dossier montre les différents leviers d’ac- tion des pouvoirs publics pour agir en faveur de la justice sociale. Il s’attache à démontrer que la fiscalité, la protection sociale et les services collectifs permettent de garantir la justice sociale par des mécanismes différents. La fin du dossier met aussi en évidence l’importance de la lutte contre les discriminations. Le quatrième dossier met en évidence que l’action des pouvoirs publics décrite précédemment fait débat sous plusieurs aspects. Tout d’abord, elle est soumise à des contraintes de financement de plus en plus fortes. Ensuite, sa légitimité est contestée d’autant plus que cette action peut être source d’effet pervers et se révéler être inefficace. CHAPITRE 11 Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? Manuel p. 314-347 181 CHAPITRE 11 Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? III. Corrigés PAGES D’OUVERTURE p. 314-315 1. Le premier document fait référence aux inégalités des chances face à l’emploi selon la couleur de peau ou l’origine des candidats. En effet, les affiches mettent en évidence les difficultés connues par les personnes victimes de discrimination qui cherchent un emploi. 2. Plusieurs raisons peuvent expliquer que les femmes gagnent moins que les hommes. Tout d’abord, elles sont moins souvent présentes à des postes à haute responsa- bilité ou très qualifiés, elles sont donc moins payées et ont moins d’opportunités. Aussi, elles travaillent souvent moins car c’est sur elles que repose la prise en charge des activités familiales. 3. Cette vidéo permet de poser la question de ce qu’est la richesse (revenu ou patrimoine ?) et de sa relati- vité (les 10 % les plus riches ? les millionnaires ?). Le nombre de riches a augmenté depuis les années 1980 pour plusieurs raisons : d’une part, de nombreux pays se développent et des fortunes s’y créent grâce à une croissance soutenue ; d’autre part, dans tous les pays, les revenus de la croissance sont captés par les popula- tions les plus riches. Ces phénomènes sont accentués car les taux d’imposition des plus riches ne sont pas assez élevés selon l’économiste Thomas Piketty. DOSSIER 1 Comment définir et mesurer les inégalités ? p. 316-321 A. Qu’est-ce qu’une inégalité ? Doc. 1 Définir les inégalités Le document 1 permet de donner une définition générale des inégalités : ce sont des différences hiérarchisées, certaines sont préférables à d’autres. Il met en évidence la double définition des inégalités : de quoi et entre qui et qui. 1. Une différence devient une inégalité si on peut hiérar- chiser les différentes situations qui résultent de ces inégalités. Par exemple, posséder une Ferrari est socia- lement plus valorisé que posséder une petite voiture. En revanche, posséder une voiture rouge ou jaune n’est pas une inégalité. 2. On peut penser aux inégalités face au logement : posséder un appartement est plus valorisé qu’en louer un. Dans ce cas-là, les catégories de population sont les propriétaires et les locataires. Un autre exemple parlant est celui des diplômés de l’enseignement supérieur : sur le marché du travail, les diplômés du supérieur sont souvent plus avantagés. Les deux catégories de popula- tion sont donc les diplômés de l’enseignement supérieur et ceux qui se sont arrêtés dans leurs parcours scolaire. Doc. 2 Inégalités économiques et inégalités sociales Le document 2 classifie les différents types d’inégalités en inégalités économiques ou sociales. 3. Les inégalités économiques sont des inégalités de patrimoine et/ou de revenu. Les inégalités sociales portent sur la possession de biens, matériels ou non, (un diplôme par exemple), de certaines caractéristiques (couleur de peau, par exemple) qui entraînent des privi- lèges ou des discriminations. 4. Plusieurs exemples sont possibles : les diplômés de l’enseignement supérieur, comme vu précédemment, mais on peut aussi penser aux hommes sur le marché du travail qui ont plus de chances d’accéder à des postes à responsabilité que les femmes. 5. Le passage souligné revient sur les inégalités sociales et les mécanismes qui les régissent. Les inégalités sociales reposent sur la catégorisation de certaines personnes et leur assignation à une identité (être une femme plutôt qu’un homme, avoir telle couleur de peau plutôt qu’une autre) qui peut être discriminante ou privi- légiée. Doc. 3 Le caractère multiforme des inégalités Le document 3 souligne les différentes formes que peuvent prendre les inégalités : de l’ordre de l’avoir, du pouvoir ou du savoir. BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE Voici quelques ressources susceptibles de compléter et d’enrichir les informations présentes dans les documents du chapitre : - - François Dubet, Les Places et les chances, Éditions du Seuil, coll. « La République des idées », 2010. - - François Dubet, uploads/Finance/ pdf-ses-tle-ldp11 1 .pdf
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- Publié le Mar 19, 2021
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