Vive le marxisme-léninisme-maoïsme! Guerre populaire jusqu'au communisme ! Saïd

Vive le marxisme-léninisme-maoïsme! Guerre populaire jusqu'au communisme ! Saïda Menehbi Sur la prostitution au Maroc La dépravation dans une société donnée est engendrée par la nature même de cette société. Le système capitaliste, système de l'exploitation et de l'injustice sociale, ne fait que nourrir les différents aspects de dépravation: débauche, prostitution... Il est certain que, dans une société de classe, sous un régime imposé aux masses par le colonialisme, l'impérialisme et pour le maintien de leurs intérêts politico-économiques, la prostitution, le vice, la corruption sont des aspects inhérents à ce système, aspects propagés, encouragés par lui. Le peuple, sous un pouvoir anti-national, survit à la misère la plus noire. Alors que les salaires ouvriers et autres sont stationnaires, le coût de la vie connaît une montée vertigineuse. Certains produits qui étaient la base de l'alimentation du peuple deviennent inaccessibles. D'autres encore disparaissent du marché ou sont vendus d'une manière occulte à des prix exorbitants. Ainsi, l'exploitation, la répression, l'humiliation deviennent le pain quotidien du pauvre. Le pouvoir réprime férocement toutes les luttes héroïques des ouvriers qui défendent leurs droits, des paysans qui protègent leurs terres et des lycéens et étudiants qui préservent leurs acquis. Ne seront jamais effacées les réactions enragées du pouvoir des patrons face aux luttes des ouvriers de Jérada [Après une grève des mineurs de Jérada, le pouvoir a fait tirer sur les ouvriers en manifestation où il y eut de nombreux blessés], des lycéens de Casablanca en 1965 [plusieurs centaines de lycéens et chômeurs ont été tués dont les boulevards de Casablanca par les feux de l'armée sur l'ordre de la classe dominante]. Comme ne seront jamais oubliés les massacres dans les lieux de détentions clandestins de militants marxistes-léninistes [comme Abdellatif Zeroual mort sous la torture en novembre 1974 à Derb Moulay Cherif] qui ont été convaincus que seule l'idéologie marxiste-léniniste, idéologie de tous les peuples exploités, pourra arracher le pays au joug de l'impérialisme et sa fidèle servante la féodalité locale. L'Etat au service de la classe dominante utilise toutes ses possibilités pour maintenir sa domination. Par l'intermédiaire de rouages administratifs à sa disposition, elle condamne le peuple et le pille. Les grands propriétaires terriens arrachent aux paysans leurs terres par le moyen de la répression et du meurtre, laissant un nombre illimité de familles sans ressources, leurs enfants guettés par la faim et l'analphabétisme. L'histoire n'est plus aux dynasties et il n'appartient plus aux pseudo-historiens d'écrire l'histoire d'un peuple. Ce sont les hommes avec leur sang qui la font. Et elle enregistre la terreur que sème le pouvoir réactionnaire dans les rangs du peuple par le moyen d'appareils répressifs et des administrations dites de «justice». Comme elle enregistre déjà que la haine et le mépris pour ce système policier ne sont plus dissimulés. Dans ce climat que nous pouvons qualifier de fasciste, nous ne pouvons oublier la double exploitation que subit la femme dans ce pays sous-développé et suiviste. Cette réalité particulière de la femme marocaine qui regroupe deux aspects d'exploitation (exploitation par le système au même titre que l'homme et exploitation par l'homme lui-même) est un phénomène social engendré forcément et également par la nature des structures économico-politiques et sociales existantes. Il est évident que la femme sous le système patriarcal reste considérée comme un être subalterne, ne pouvant ni posséder la terre [dans plusieurs villages marocains la femme n'a pas une qualité de propriétaire même si légalement la terre lui revient. Sa terre est toujours administrée soit par son frère, soit par son mari], ni choisir son mari ou s'en séparer. Elle a un statut de mineure partant d'hypothèses qui relient sa situation de tutelle à sa supposée infériorité physique et intellectuelle ou qui font intervenir des facteurs idéologiques ou culturels. La petite fille depuis qu'elle naît dans la famille a déjà son statut et n'égale pas son frère. Elle est vouée d'abord à servir ses parents et plus tard son mari. L'école n'est pas obligatoire et gratuite. La scolarisation d'un enfant est alors matériellement très difficile. L'idéologie réactionnaire divulguée et propagée encourage l'analphabétisme particulièrement pour les femmes. Le pourcentage des femmes analphabètes est donc très élevé. Ceci laisse l'esprit de la femme enlisé et ses croyances arriérées, très loin de la science et de sa rapide évolution. Des organisations réactionnaires (UFM) [Union des Femmes Marocaines, organisation réactionnaire au service de l'idéologie réactionnaire dirigée par des femmes de la grande bourgeoisie] renforcent chez la femme l'esprit de soumission à l'homme, à l'idéologie réactionnaire. Ce qui permet son utilisation pour des desseins politiques précis. Si la prostituée vend sa chair et subit les pires sévices et tortures morales, l'ouvrière, elle, vend sa force de travail aux capitalistes. Son salaire dérisoire n'est jamais égal à celui de son camarade ouvrier. La sécurité sociale ne lui est pas assurée : qu'elle soit en période de grossesse ou de maladie, sa place dans l'usine n'est plus garantie. Il lui arrive de se retrouver après ce congé forcé en chômage. En cas d'accident les indemnités sont nulles. L'interdiction de se syndiquer fait partie des conditions formulées par le patron. Elle n'acquiert ce droit qu'après de grandes luttes aux côtés de l'ouvrier. Mais la femme même économiquement indépendante n'est pas libre. L'administration de la maison, les décisions matérielles sont le domaine de l'homme. Au foyer, la femme élève seule ses enfants et fournit un travail aliénant et non rémunéré. La société ne lui reconnaît pas la valeur de ce travail jugé comme obligatoire. L'image de la femme devient ainsi celle de la ménagère parfaite: la première éducation de l'enfant, les travaux ménagers nécessitent pour la société forcément une femme. Le mari se comporte en dominateur et maître absolu intellectuel et physique. Il est commun et acceptable que la femme soit battue par son mari, la fille par son père ou son frère même plus jeune. L'utilisation démagogique de la religion permet de renforcer l'exploitation et l'aliénation de la femme, son asservissement. Nous n'avons exposé là que quelques traits de la double exploitation de la femme, peut-être les plus frappants mais en tout cas pas les seuls. Notre but n'est pas de faire une analyse théorique sur la situation de la femme. Nous voulons, sans trop d'ambition, sans prétendre traiter le problème de tous les côtés, nous pencher sur le phénomène de la prostitution. Certaines filles sont poussées à la prostitution parce qu'elles doivent nourrir leur nombreuse famille, nourrir et scolariser leurs enfants. Nous nous sommes trouvées en contact le plus souvent direct avec des prostituées [Certaines gens, en disant prostituée, y mettent une nuance de mépris. Nous remettons à ces femmes victimes de l'exploitation tout le respect qu'elles peuvent mériter]. Nous avons vu leur milieu alors nous avons voulu montrer au lecteur en interrogeant les prostituées elles-mêmes l'origine sociale de ces femmes, les raisons qui les ont jetées pleinement dans la gueule du loup qui les dévore et finalement comment réagit le pouvoir anti-national à ce phénomène de la prostitution, quelles sont les pseudo-solutions qu'il y apporte. Nous savons bien sûr que celui qui condamne la prostituée la recherche plus tard après avoir change de face et d'habit. Nous savons également que celui qui juge la petite fille de 15 ans trouvée saoule sur les trottoirs de la ville, celui-là même a mis sur sa table bien garnie son coûteux apéritif. Notre méthode a été très simple. Nous avons opté pour l'entretien libre. Aucun questionnaire n'a été établi au préalable. Le plus souvent, les femmes n'attendaient pas qu'on leur pose des questions pour nous entretenir de leurs problèmes et de leurs préoccupations. Nous avons eu avec elles de longues discussions sur leur genre de vie, leur niveau de vie, ce qu'elles gagnent en moyenne et ce qu'elles dépensent. Nous n'avons nullement voulu les influencer dans ce qu'elles disent. Nous avons traduit le plus authentiquement possible ce qu'elles nous ont raconté. Nous avons toujours suivi leurs idées et retenu l'essentiel. Il est certain que ce nombre de femmes dont nous donnerons les propos ne sont pas seules à qui nous avons parlé. Nous en avons contacte d'autres avant et après. Mais les problèmes de beaucoup d'entre elles, tout en étant spécifiques, se ressemblent. Nous n'avons pas voulu répéter des choses même dites par des personnes différentes. En tout cas, nous ne prétendons pas avoir fait une enquête ni avoir contacté toutes les prostituées. Notre méthode n'est sûrement pas totalement scientifique. Nous sommes encore loin de l'analyse sociologique. Entre nous et ces fermes s'est établie une grande sympathie. Nos petites questions ne les ont pas frustrées. Mais nous les avons vu réagir face à d'autres gens, refusant de reconnaître qu'elles se prostituaient. Quand nous avons rencontré des cas pareils, nous n'avons jamais insisté. 70 % des fermes qui se trouvent dans les prisons pratiquent la prostitution. Leur âge se situe entre 17 et 40 ans. Presque toutes sont analphabètes, quelques-unes d'entre elles ont fréquenté les premières années de l'école. Nous nous sommes adressées à celles-ci car nous pensons que la condition de prostituée est l'une des conditions les plus dures uploads/Finance/ prostitution.pdf

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  • Publié le Jul 22, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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