Économie circulaire, réconcilier croissance et environnement R A P P O R T N O

Économie circulaire, réconcilier croissance et environnement R A P P O R T N O V E M B R E 2 016 L’Institut Montaigne est un laboratoire d’idées - think tank - créé fin 2000 par Claude Bébéar et dirigé par Laurent Bigorgne. Il est dépourvu de toute attache partisane et ses financements, exclusivement privés, sont très diversifiés, aucune contribution n’excédant 2 % de son budget annuel. En toute indépendance, il réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des représentants de la société civile issus des horizons et des expériences les plus variés. Il concentre ses travaux sur quatre axes de recherche : Cohésion sociale (école primaire, enseignement supérieur, emploi des jeunes et des seniors, modernisation du dialogue social, diversité et égalité des chances, logement)  Modernisation de l’action publique (réforme des retraites, justice, santé) Compétitivité (création d’entreprise, énergie pays émergents, financement des entreprises, propriété intellectuelle, transports) Finances publiques (fiscalité, protection sociale) Grâce à ses experts associés (chercheurs, praticiens) et à ses groupes de travail, l’Institut Montaigne élabore des propositions concrètes de long terme sur les grands enjeux auxquels nos sociétés sont confrontées. Il contribue ainsi aux évolutions de la conscience sociale. Ses recommandations résultent d’une méthode d’analyse et de recherche rigoureuse et critique. Elles sont ensuite promues activement auprès des décideurs publics. À travers ses publications et ses conférences, l’Institut Montaigne souhaite jouer pleinement son rôle d’acteur du débat démocratique. L’Institut Montaigne s’assure de la validité scientifique et de la qualité éditoriale des travaux qu’il publie, mais les opinions et les jugements qui y sont formulés sont exclusivement ceux de leurs auteurs. Ils ne sauraient être imputés ni à l’Institut, ni, a fortiori, à ses organes directeurs. Il n’est désir plus naturel que le désir de connaissance Économie circulaire, réconcilier croissance et environnement N O V E M B R E 2 0 1 6 1 AVANT-PROPOS 3 I -  QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE ? 7 a. Un concept en évolution 7 b.  Une convergence de définitions vers un objectif central : celui d’une croissance économique durable 9 c.  De nombreux leviers 11 d.  Des caractéristiques fondamentales : croissance, innovation, collaboration 16 II -  QUELS SONT LES BÉNÉFICES ATTENDUS D’UNE TRANSITION VERS L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE ? 19 a.  Monde et humanité : bénéfices environnementaux et économies de ressources 19 b.  Pour un pays ou une région : création de valeur économique et d’emploi, amélioration de la balance commerciale, sécurisation de l’accès à des ressources stratégiques 26 c.  Pour les entreprises : un meilleur accès aux ressources, de nouvelles opportunités de création de valeur, et une anticipation des enjeux de responsabilité environnementale à venir 31 d.  Pour les consommateurs : des services innovants et moins chers, de nouvelles sources de revenu, une réduction du coût global de possession de certains biens 35 SOMMAIRE 1 www.institutmontaigne.org 2 É C O N O M I E C I R C U L A I R E , R É C O N C I L I E R C R O I S S A N C E E T E N V I R O N N E M E N T III -  OÙ EN EST-ON ? ÉTAT DES LIEUX SUR L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE DANS DIFFÉRENTS TERRITOIRES SUR LA BASE D’INDICATEURS CLÉS 37 a.  Les outils de mesure 37 b. État des lieux en Europe 41 c.  Ailleurs dans le monde 53 d.  À l’échelle d’un secteur et d’une entreprise 62 PROPOSITIONS 69 ANNEXE : QUELQUES DÉFINITIONS DE L ’ÉCONOMIE CIRCULAIRE 91 www.institutmontaigne.org 3 AVANT-PROPOS Depuis que le prix Nobel de la paix a été attribué en 2007 aux membres du groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), un véritable consensus international s’est formé sur la néces- sité d’enrayer le réchauffement climatique à l’œuvre. Cet objectif a été consacré en décembre 2015 lors de la COP211, à Paris. La même attention devrait être portée à d’autres enjeux environnemen- taux majeurs, qu’il est aussi urgent de résoudre : accès à une eau de qualité, artificialisation croissante des sols, pertes de biodiversité, pollutions atmosphériques locales, etc. Sans prétendre répondre définitivement et de façon complète à tous ces défis, ce rapport apporte un éclairage sur un ensemble majeur des solutions qui permettront d’y faire face tout en préservant le développement économique : l’économie circulaire. En réduisant les gâchis tout au long de la chaîne de valeur – du producteur à l’utilisateur – et en inventant des produits et des modèles d’activités qui réduisent les externalités négatives supportées par la collectivité, la transition vers une économie plus circulaire crée des modèles de croissance économique bien plus aptes à sauvegarder le capital naturel et les matières premières qui n’existent qu’en stock limité. Les exemples de tels gisements de croissance abondent dans tous les secteurs de l’économie et dans des pays de tous horizons. En Europe, 31 % de la nourriture produite est perdue sans être consommée, une voiture est garée en moyenne 90 % du temps et 50 % des habitants indiquent vivre dans un logement trop grand pour eux. Face à ce constat, des entreprises pionnières inventent de nouveaux business models, produits et procédés, afin de limiter les 1  21e conférence des parties à la convention cadre des nations unies sur le changement climatique. www.institutmontaigne.org Sommaire << << 4 É C O N O M I E C I R C U L A I R E , R É C O N C I L I E R C R O I S S A N C E E T E N V I R O N N E M E N T gâchis alimentaires, favoriser le covoiturage ou encore faciliter la colocation. Dans cette dynamique, la Chine et le Japon sont moteurs dans le développement de nouvelles approches. En Europe, ce sont le Danemark et les Pays-Bas qui avancent le plus vite. En France aussi, des initiatives porteuses apparaissent. La transition vers une économie plus circulaire que linéaire est amorcée. Quelle approche adopter pour l’accélérer ? Cinq principes doivent guider notre action. •  Favoriser l’innovation : les opportunités de « croissance circulaire » évoquées plus haut ne pourront être exploitées que grâce à de nouvelles technologies et à de nouvelles organisations, dont la mise en place devra être soutenue par les pouvoirs publics. •  Déployer une vision globale, tant au niveau de l’offre que de la demande : il s’agit en effet de faire évoluer les comportements tant des producteurs que des consommateurs. •  Prendre en compte les différences entre les secteurs et favoriser la coopération public/privé : les enjeux diffèrent selon les secteurs et les solutions naissent souvent du dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques, ces derniers devant être force de proposition pour lever les barrières à une économie plus circulaire. •  Mesurer les progrès : développer des indicateurs fiables, traitant équitablement importations et production locale et englobant tout le cycle de vie des produits. www.institutmontaigne.org Sommaire << << A V A N T - P R O P O S 5 •  Ne pas se limiter aux pays les plus développés : les principes de l’économie circulaire trouvent à s’appliquer à tous les stades du développement. De même que l’Afrique a adopté le téléphone portable sans passer par le fixe, elle peut passer à une industria- lisation inscrite dans l’économie circulaire sans connaître préala- blement les travers d’une optimisation linéaire. À l’occasion de la COP22 organisée du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, et dans la perspective de la mise en œuvre concrète du programme d’action de la Commission européenne en matière d’éco- nomie circulaire, nous espérons que les préconisations de ce rapport contribueront à l’élaboration des solutions qui permettront de com- biner croissance économique et protection de l’environnement. www.institutmontaigne.org Sommaire << << 7 I QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE ? Le concept d’économie circulaire naît de l’idée selon laquelle un déchet peut, une fois convenablement traité, redevenir une ressource, formant ainsi une boucle dans la chaîne de production et de consom- mation. Ce vaste concept connaît des acceptions variées, qu’il convient d’analyser. Cette section compare donc les définitions les plus utilisées, pour aboutir à la définition adoptée dans ce rapport : « La transition vers une économie circulaire, c’est l’ensemble des transformations qui permettent de poursuivre la création de valeur pour les différents acteurs économiques (dont les consommateurs finaux), en préservant le capital naturel et en utilisant de moins en moins des ressources existant en quantité limitée. » In fine, il s’agit de s’assurer que l’activité économique consomme moins de capital naturel que ses capacités de régénération, en mobilisant tous les leviers, des plus traditionnels (le recyclage par exemple), aux plus innovants (notamment la révolution digitale et ses multiples possibilités : plateformes de partage et de mise en relation, virtualisation, impression 3D, etc.). a.  Un concept en évolution Le concept d’économie circulaire prend ses racines dans l’obser- vation des phénomènes physiques et des cycles uploads/Finance/ rapport-economie-circulaire-1.pdf

  • 16
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mar 24, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.9848MB