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Sol (pédologie) Article Discussion Lire Modifier Modifier le code Voir l’historique Page d’aide sur l’homonymie Pour les articles homonymes, voir Sol. Le sol recèle un trésor vivant insoupçonné qui représente 50 % de la biodiversité spécifique sur la terre1. En région tempérée, chaque mètre carré (sur 20 cm de profondeur) abrite en moyenne 10 000 espèces animales (dont un millier d'espèces d'invertébrés constitués de près de 50 % d'acariens) comprenant, en les distinguant par leur taille, la microfaune, la mésofaune et la macrofaune2. Une cuillère à café de sol, soit environ un gramme, héberge en moyenne 100 arthropodes, 1 000 à 2 000 nématodes, des millions de protozoaires et près d'un milliard de cellules bactériennes, issues de plus de 1 million d'espèces3. Cette même cuillère contient 200 m de mycélium de champignons correspondant à 100 000 champignons, issus de plusieurs milliers d'espèces fongiques saprophages4,5. La couleur des sols est déterminée par référence à un code international de couleur, la charte Munsell6. Les teintes plus ou moins claires ou sombres, plus ou moins jaunes ou rouges dépendent de trois composants principaux : des calcaires (clairs), des composés organiques (sombres, carbone résiduel des plantes) et de la quantité de fer (sous forme d'oxydes et d'hydroxydes qui constituent les ocres de couleur jaune, rouille, brun rougeâtre à brun foncé)7. Nous sommes incapables d'imaginer l'importance du microbiome du sol et qu'en moyenne, un tiers de la biomasse des plantes est sous terre sous forme de racines mycorhizées. Au total, un sol de champ abrite une dizaine de tonnes de biomasse souterraine vivante par hectare (l'équivalent d'un petit troupeau de vaches), qui se répartissent en 3 à 6 tonnes de racines mycorhizées, 3,5 tonnes de champignons, 1,5 tonne de bactéries et 1,5 tonne d'animaux8. Au bilan, la matière organique des sols représente entre 50 et 75 % de la biomasse vivante des écosystèmes terrestres, et entre 60 et 90 % de leur biomasse totale (vivante ou morte)9. Le sol est le support des cultures mais aussi pour partie leur produit, tout particulièrement l'humus dont la perte fragilise le sol. La nature et la qualité du sol, ainsi que son degré de végétalisation contribuent à sa plus grande vulnérabilité ou résilience face aux phénomènes érosifs. Exemple de profil de sol : B latérite, régolithe; C saprolite, régolithe moins météorisé puis croûte terrestre ou roche-mère Différentes étapes de la formation d'un sol (pédogénèse) : de la météorisation de la roche mère à l'évolution de l'enrichissement en humus et de la pédofaune. Le sol est la partie vivante de la géosphère, constituant la couche la plus externe de la croûte terrestre, résultant de l'interaction entre la lithosphère, l'atmosphère, l'hydrosphère et la biosphère. Il résulte de la transformation de la couche superficielle de la roche-mère, dégradée et enrichie en apports de matières organiques par les processus vivants de pédogenèse. Hors des milieux marins et aquatiques d'eau douce, il est ainsi à la fois le support et le produit du vivant. L'humus est la partie du sol la plus riche en matière organique. On différencie le sol de la croûte terrestre par la présence significative de vie. Le sol est aussi un des puits de carbone planétaires, mais semble actuellement perdre une partie de son carbone, de manière accélérée depuis au moins 20 ans[Quand ?]10. Il peut contenir et conserver des fossiles11, des vestiges historiques12 et les traces d'anciennes activités humaines13 (anthropisation, voir aussi anthrosol, archéologie) ou d'évènements climatiques11. Ces éléments influent à leur tour sur la composition floristique13. Le sol est vivant14 et constitué de nombreuses structures spatiales emboîtées (horizons, rhizosphère, macro- et micro-agrégats, etc.). Cette dimension fractale autorise la coexistence de très nombreux organismes de tailles très diverses et fait du sol un réservoir unique de biodiversité du sol microbienne, animale et végétale15. Il est nécessaire à la grande majorité des champignons, des bactéries, des plantes et de la faune. La biodiversité du sol est le fruit de l'action d'un ensemble de facteurs, naturels (par exemple pédogenèse) et anthropiques (occupation des sols, pratiques de gestion…) agissant sur de longues périodes. Tous les sols qui prennent ou ont pris naissance à la surface de la lithosphère forment la pédosphère. La science des sols est la pédologie. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a déclaré 2015 comme étant l'année internationale des sols, avec comme phrase clé « Des sols sains pour une vie saine »16. Définitions des sols Il existe plusieurs définitions du sol. Les définitions des sols sont liées à leurs utilisations. Le sol des écologues Pour l'écologue, le sol est un habitat et un élément de l'écosystème qui est le produit et la source d'un grand nombre de processus et interactions chimiques, biochimiques et biologiques17. On a d'ailleurs de plus en plus tendance à considérer le sol comme un écosystème à part entière, et non plus comme une composante d'un écosystème dont la base serait la végétation18. La science des sols La science qui étudie les sols, leur formation, leur constitution et leur évolution, est la pédologie. Plus généralement, aujourd'hui, on parle de science du sol, englobant ainsi toutes les disciplines (biologie, chimie, physique) qui s'intéressent pro parte au sol. De nombreux processus, autrefois considérés comme purement physico-chimiques, sont aujourd'hui attribués à l'activité des êtres vivants, comme l'altération des minéraux19 ou la mobilisation du fer par les sidérophores bactériens. Le sol des pédologues Les pédologues estiment que la partie arable ne constitue que la partie superficielle du sol. Le pédologue et agronome Albert Demolon a défini le sol comme étant « la formation naturelle de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable, résultant de la transformation de la roche mère sous-jacente sous l'influence de divers processus, physiques, chimiques et biologiques, au contact de l'atmosphère et des êtres vivants »20. Le sol des agronomes Les agronomes nomment parfois « sol » la partie arable (pellicule superficielle) homogénéisée par le labour et explorée par les racines des plantes cultivées. On considère qu'un bon sol agricole est constitué de 25 % d’eau, 25 % d’air, 45 % de matière minérale et de 5 % de matière organique21. Le tassement et la semelle de labour peuvent induire une perte de rendement de 10 à 30 %, pouvant aller jusqu'à 50 %22. Le sol de l'aménagement du territoire L'aménagement du territoire distingue des catégories d'occupation du sol, avec les « sols agricoles », les« sols boisés », les « sols bâtis » et les « autres sols ». Une base de données contenant des données géographiques d'occupation du sol existe, au niveau de l'Union européenne : il s'agit de Corine Land Cover. Des données plus précises sont recueillies par le GMES ; la base de données les contenant est « Urban Atlas »23. Le sol du génie civil Pour un ingénieur civil, le sol est un support sur lequel sont construites les routes et sont fondés les bâtiments. Pour un ingénieur d'assainissement, le sol est un récipient d'égouts domestiques et municipaux. Pour l'hydrologiste ou l'hydrogéologue, le sol est un manteau vivant et végétalisé permettant le cycle de l'eau. Statut juridique Le statut du sol a beaucoup varié selon les époques et les lieux, mais le sol était autrefois plutôt un bien commun ou la propriété de rois ou de seigneurs, ou encore de religieux. Depuis quelques siècles, de manière générale le sol et le foncier ont été de plus en plus privatisés. Les sols, des biens communs Après l'échec du projet de « directive-cadre pour la protection des sols » en Europe, certains auteurs se demandent si la valeur des sols en termes de services écosystémiques et puits de carbone, notamment, ne devrait pas justifier qu'ils soient à nouveau considérés comme un bien commun et gérés comme tels24. Description des sols Constituants des sols Classiquement, les pédologues distinguent trois phases dans un sol : la phase solide (constituants organiques et minéraux), liquide (eau du sol, solution du sol) et gazeuse (atmosphère du sol). Fraction solide Le sol est constitué d'une fraction solide (composée de matières minérales et de matières organiques, cette fraction est caractérisée par sa nature et sa texture) et d'une fraction fluide (fraction liquide ou solution du sol contenant les éléments minéraux sous forme d'ions ou de molécules d'eau, et fraction gazeuse) qui jouent un rôle primordial au niveau de l'agrégation des constituants du sol, de la stabilité de la structure du sol et des propriétés physiques qui en découlent (porosité, aération…). La composition idéale d'un sol agricole comporte en volume25 : 25 % d'air, 25 % d'eau, et 50 % de solides (45 % d'éléments minéraux — argile, limon, sable —, et 5 % de matière organique)26. La phase solide (constituée à de plus de 95 % par la fraction minérale) occupe 40 % (sol très fragmenté) à 70 % (sol très compacté) du volume du sol, le reste correspondant à la phase fluide (liquide et gazeuse). Les proportions des phases gazeuse et liquide dépendent de l'hydratation du sol27. La fraction minérale solide représente 93 à 95 % du poids total du sol28. Fraction minérale La fraction uploads/Finance/ sol 1 .pdf
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- Publié le Mai 06, 2021
- Catégorie Business / Finance
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