Suite du chapitre II Budget de Trésorerie Le financement du cycle d’exploitatio

Suite du chapitre II Budget de Trésorerie Le financement du cycle d’exploitation: les crédits de fonctionnement Introduction Le budget de trésorerie est un document prévisionnel présentant mois par mois tous les décaissements et les encaissements (en TTC pour les opérations assujetties à la TVA) prévus au cours d’une période à venir. La différence entre les encaissements et les décaissements du mois donne le solde de trésorerie du mois et le solde cumulé d’un mois sur l’autre. Cette information est nécessaire à l’entreprise pour déterminer, par rapport au niveau d’activité prévu, ses capacités à payer ses charges. La trésorerie peut être par moments soit excédentaire (dans ce cas il faut chercher le placement le plus rentable des excédents) soit déficitaire (dans ce cas il faut chercher les ressources les moins onéreuses pour l’entreprise pour remédier à la situation). Par ailleurs, les problèmes de trésorerie sont essentiellement une traduction chiffrée des problèmes de gestion du cycle d’exploitation : L’entreprise dispose de deux moyens pour résoudre ses problèmes de trésorerie : - par une action sur les postes du BFR (augmentation de la rotation des stocks, la diminution des délais du crédit clients, l’allongement du crédit fournisseurs, etc.) ou/et renforcement du FDR - par le recours au crédit bancaire pour le financement du déficit de trésorerie. Ce crédit à court terme est appelé aussi crédit de fonctionnement C’est cette deuxième mesure qui nous intéresse ici. Le crédit de fonctionnement présente plusieurs formes qui se diffèrent par leurs natures et leurs coûts. Les principaux crédits de financement du cycle d’exploitation Les crédits de financement du cycle d’exploitation qui sont offerts par les établissements de crédit peuvent se classer en deux catégories essentielles : - Les crédits de mobilisation des créances - Les crédits de trésorerie. A/ Les crédits de mobilisation des créances : Les crédits de mobilisation des créances sont des crédits qui nécessitent la détention par l’entreprise de créances sur ses clients (ses créances sont inscrites à l’actif du bilan). Ils regroupent l’escompte commercial et l’affacturage en plus d’autres formes de crédit moins importantes (voir liste complète dans l’exemple donné en fin de ce document) 1) L'escompte : (c’est l’escompte commercial qu'il ne faut pas confondre avec l’escompte de règlement qui est une réduction du prix de vente pour paiement au comptant voir ici-bas) C’est une opération qui consiste pour la banque à racheter à une entreprise les effets de commerce dont elle est porteuse avant l'échéance et ce moyennant le paiement d'agios (intérêts et commissions). Le cédant restant garant du paiement. L'escompte nécessite donc que la créance cédée soit matérialisée par un effet de commerce (lettre de change, billet à ordre) - La lettre de change est un écrit par lequel une personne le tireur (l’entreprise : le créancier), donne à une autre personne le tiré (le client : le débiteur), l’ordre de payer à une date déterminée une certaine somme d’argent, à une autre personne (la banque : le bénéficiaire ou le porteur) - Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur (le client : débiteur) reconnaît sa dette et s'engage à payer à une autre personne appelée bénéficiaire (le créancier, c'est-à-dire le fournisseur, ou un tiers désigné par lui), une certaine somme à une époque déterminée. Le débiteur prend l'initiative et établit lui- même le billet à ordre par lequel il s'engage à s'acquitter de sa dette à une date déterminée. § La banque verse à l’entreprise le montant nominal des effets escomptés, diminué des agios (intérêts et commissions). § Le crédit d’escompte accordé à l’entreprise est généralement assorti d’un plafond représentant le montant total des effets que l’entreprise peut escompter. La banque fixe, après négociation, le plafond annuel d’escompte qu’elle consent à l’entreprise. § Les agios retenus par la banque comprennent des intérêts et des commissions § Le taux d’intérêt est déterminé à partir du taux de base bancaire (TBB) avec une majoration qui dépend de la qualité du client. § L’intérêt (appelé également escompte) est précompté c’est-à-dire versé à l’avance. Il est calculé au prorata temporise, sur le montant nominal de l’effet pendant la période qui court de la date de négociation à la date d’échéance de l’effet majorée des jours de banque. Exemple : Un effet de 10 000 Dhs dont l’échéance est le 20 Mai est escompté le 10 avril. Le taux d’escompte est de 9%, la commission d’encaissement est de 5 Dhs. La banque prélève 2 jours de banque. Calculer l’agio et le net crédité en compte bancaire de l’entreprise. Nombre de jours : 40 + 2 = 42 jours Intérêt : 10 000 X 42 X 9% / 360 = 105 Sur le plan comptable cette opération se traduit comme suit : § L’effet de 10 000 présenté à l’escompte, est un effet à recevoir (qui va rester inscrit à l ‘actif du bilan jusqu’à sa date d’échéance). § Sa contrepartie sera considérée comme un crédit d’escompte accordé par la banque à qui l’effet a été remis (la somme de 10 000 va figurer à la trésorerie passif dans le poste : Crédit d’escompté). § Les intérêts sont des frais financiers (classe 6) § La différence entre le nominal (10000) et les intérêts (105) sera versée dans un compte de trésorerie actif (caisse ou banque) Le schéma de comptabilisation est le suivant : Le 15 avril, une entreprise reçoit de son client un effet de 10 000 Dhs à échéance du 31 Mai suivant. Le 20 avril, l’entreprise remet à sa banque l’effet de 10 000 Dhs pour escompte. La banque débite l’entreprise de 105 Dhs au titre des agios et la crédite du montant net de (10 000 - 105) Opérations Comptes à débiter Comptes à créditer Réception de l’effet 3245 Clients –effet à recevoir : 10 000 3421 Clients : 10 000 Escompte de l’effet 5141 Banque : 9895 6311 Intérêts des emprunts : 105 5520 Crédit d’escompte10 000 A l’échéance de l’effet 5520 Crédit d’escompte : 10 000 3425 Clients, effets à recevoir : 10 000 L’entreprise qui a la possibilité d’obtenir de ses clients le règlement au comptant, moyennant un escompte de règlement (de x%), doit comparer le coût de ce dernier avec l’escompte bancaire. Exemple : Supposons qu’un client propose à son fournisseur (l’entreprise) de régler sa facture de 10 000 Dhs par effet à 90 jours ou au comptant, sous déduction d’un escompte de règlement de 2% et que le taux d’intérêt applicable à l’escompte commercial est de 10%. Que doit choisir l’entreprise ? Escompte de règlement de 10 000 x 2% = 200, net = 9 800 L’entreprise réduit sa créance de 200 pour disposer tout de suite de la somme de 9 800 (au lieu d’attendre 90 jours pour encaisser 10 000 au cas où elle ne présente pas l’effet à sa banque) Taux d’intérêt correspondant 200/9800 x 360/90 = 8,16% (on va considérer cette opération comme si l’entreprise doit payer 200 pour disposer d’une somme de 9800 pendant 90 jours). Ce taux de 8.16% est bien inférieur au taux de 10% appliqué par la banque pour l’escompte (si l’entreprise présente l’effet à l’escompte elle doit payer 250 sans compter les commissions) 2) L'affacturage ou le factoring. L'affacturage est un contrat par lequel un établissement de crédit spécialisé, appelé factor, achète les créances détenues par un fournisseur, appelé vendeur, sur ses clients et ce moyennant rémunération.  L'affacturage est un procédé de recouvrement efficace puisque le factor décharge le vendeur du souci de la gestion du poste clients et de l'encaissement des sommes dues.  Le risque de non-paiement à l'échéance est pris en charge par le factor sauf faute du fournisseur.  Le coût du factoring est à comparer aux économies qu’elle réalise : honoraire d’avocats (au cas de problèmes de règlement des clients), frais d’encaissements, frais de personnel etc. 3) Le financement des opérations d’exportation. Les entreprises qui exportent peuvent financer leur cycle d’exploitation par l’escompte commercial étranger appelé aussi la mobilisation des créances nées, contre la remise à la banque des documents matérialisant les créances sur des clients étrangers. B/ Les crédits de trésorerie Le crédit de trésorerie finance des besoins d’exploitation momentanés et occasionnels causés par le décalage entre les dépenses et les recettes. Ce décalage commence aux approvisionnements et se termine aux règlements des clients.  L’utilisation de ce crédit doit être de courte durée (quelques jours). Il ne doit pas se transformer en crédit permanent destiné à financer un déficit chronique de trésorerie.  Les agios prélevés par la banque comprennent les intérêts proprement dits et les commissions de découvert. Formes du crédit de trésorerie Ce crédit comprend essentiellement la facilité de caisse, le découvert et les crédits relais (pour les autres formes, voir l’exemple donné en fin de ce document) 1/ La facilité de caisse La facilité de caisse est un crédit à très court terme accordé à une entreprise pour combler les besoins ponctuels comme par exemple un besoin en fin de mois pour payer ses salariés. 2/ Les crédits relais Lorsqu’une entreprise uploads/Finance/budget-de-tresorerie.pdf

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  • Publié le Fev 24, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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