CAPITAL IMMATÉRIEL ET INFORMATION PROFESSIONNELLE. L'ÉMERGENCE D'UN CONCEPT NOU
CAPITAL IMMATÉRIEL ET INFORMATION PROFESSIONNELLE. L'ÉMERGENCE D'UN CONCEPT NOUVEAU : L'INFORMATION DURABLE Christian Bourret et al. A.D.B.S. | Documentaliste-Sciences de l'Information 2008/4 - Vol. 45 pages 4 à 4 ISSN 0012-4508 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2008-4-page-4.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Bourret Christian et al., « Capital immatériel et information professionnelle. L'émergence d'un concept nouveau : l'information durable », Documentaliste-Sciences de l'Information, 2008/4 Vol. 45, p. 4-4. DOI : 10.3917/docsi.454.0004 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour A.D.B.S.. © A.D.B.S.. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.248.126.214 - 09/08/2014 23h39. © A.D.B.S. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.248.126.214 - 09/08/2014 23h39. © A.D.B.S. 4 IDocumentaliste - Sciences de l’informationI 2008, vol. 45, n°4 recherche en sciences de l’information en croissance. » Ce nouveau secteur de l’économie de l’immatériel relève de l’« âgedel’accès » et de la « révo- lution de la nouvelle économie » (Rifkin [19]). Le capital immatériel peut être défini comme tout ce qui n’est pas matériel ni quantifiable dans les com- ptes de l’entreprise, mais participe à la richesse maté- rielle de celle-ci. La reconnaissance de cette notion permet de prendre en considération des éléments non tangibles, sans réalité physique ni même financière immédiate, dans la richesse globale de l’entreprise. Les deux composantes essentielles en sont le capital humain et le capital structurel. De fait, les produits et fonctions de l’information professionnelle sont constitutifs du capital immatériel : propriété intellec- tuelle, brevets, marques, dessins et modèles, bases d’information, gestion des connaissances, archives, patrimoinehistorique.Au-delàdel’entreprise,auniveau U’ONL’APPELLECAPITALIMMATÉRIEL,patri- moine immatériel ou économie de l’immatériel, la notion est d’actualité. Depuis trois ans, tout un fais- ceau d’annonces martèle l’actualité de cette notion qu’est venue couronner, au printemps 2007, la créa- tion par le gouvernement d’une Agence du patri- moine immatériel de l’État (APIE) [1]. L ’information professionnelle au sens large non seulement participe de l’économie de l’immatériel mais en constitue le cœur et le moteur. Écoutons Maurice Lévy et Jean- Pierre Jouyet, auteurs d’un rapport [9] à l’origine de la création de l’APIE : « Les TIC sont à l’économie de l’immatériel ce que le développement de l’électricité a été pour le modèle industriel. Elles sont à la fois le moteur du changement mais aussi sa conséquence. Les TIC faci- litentlatransformationdesélémentsimmatériels(recherche et développement, capital humain) en innovation et donc [ étude ] L’immatériel est devenu un moteur déterminant de la croissance économique, au cœur de laquelle l’information professionnelle joue un rôle essentiel. Dans cette étude, Christian Bourret, Serge Cacaly et Serge Chambaud montrent en quoi cette information est constitutive du capital immatériel des organisations privées et publiques. Après avoir examiné les conditions d’émergence de la notion d’immatériel et l’évolution qui a conduit à celles d’économie et de société de la connaissance, ils présentent un panorama des dif- férentes catégories d’actifs immatériels relevant de l’information et s’interrogent sur les enjeux de ce nouvel ordre. Ils concluent à la nécessité d’une approche de l’information de type développement durable : plus de partage, d’équité, d’innovation et de responsabilité… Q Capitalimmatérielet information professionnelle L’émergence d’un concept nouveau : l’information durable Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.248.126.214 - 09/08/2014 23h39. © A.D.B.S. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.248.126.214 - 09/08/2014 23h39. © A.D.B.S. 2008, vol. 45, n°4 IDocumentaliste - Sciences de l’informationI 5 Agence du patrimoine immatériel de l’État. L ’APIE a été placée sous la double autorité du directeur de la Direction générale du trésor et de la politique écono- mique (DGTPE) et de celui de la Direction générale de la comptabilité publique (DGCP). Sa vocation est d’aider les ministères et administrations à mieux recenser et mieux vendre leur patrimoine, un patri- moine qu’ils négligent souvent et parfois même igno- rent. Parmi ces trésors cachés, figurent en première place les produits des activités d’information et les richesses patrimoniales. L ’objectif premier est d’abord de les recenser puis de les exploiter car, ainsi que le notait le rapport Lévy-Jouyet : « L ’État et les autres administrations sont riches d’un potentiel d’actifs imma- tériels important […] Faute de gérer correctement ces actifs, l’État prive l’économie d’une source de richesses essentielle ». Des ressources qui pour lui s’étendent jusqu’à « l’exploitation de notre histoire, de notre géo- graphie ou de nos territoires ». Cette valorisation du patrimoine immatériel (image, culture, traditions, etc.) concerne désormais les collectivités territoriales. Leur rôle, qui s’était considérablement élargi avec les lois de décentralisa- tion de 1982, s’est encore étendu en 2003 : com- munes,départementsetrégions,avecaussil’apparition denouveauxespacesdeproximité,les«pays»depuis lesloissurl’aménagementduterritoirede1995et1999. Par ailleurs, ces deux dernières années ont vu la publication de nombreuses études sur le capital immatériel. Plusieurs organismes se penchèrent ainsi pour la première fois sur le sujet. Parmi les études les plus remarquées notons les deux rapports [5] [6] sur le capital immatériel et la place des systèmes d’infor- mation publiés fin 2006 par le Club informatique des grandes entreprises françaises (CIGREF), et la pre- mière étude [12] sur le capital immatériel élaborée par le cabinet international de consultants Ernst et Young en mars 2007. Autres signes de la prégnance duthème,lelancement,fin2006,delapremièrelettre professionnelle entièrement consacrée au sujet 1 ainsi de l’État, un autre élément relevant également du sec- teur de l’information participe de cette notion : les informations publiques. Tous ces aspects relèvent du « procès d’informationnalisation » décrit par Bernard Miège[17],correspondant,au-delàdel’extensiondes seuls usages de l’informatique, au développement des usages de l’information, tant publics que privés. L ’objet du présent article est d’étudier la place de l’information professionnelle dans la notion de capi- tal immatériel et de mettre en lumière ses enjeux. Après avoir constaté l’actualité de ce thème, cette étude propose des éléments de compréhension des conditions d’émergence du thème de l’immatériel. L ’analyse historique de ces dernières décennies dans les secteurs de l’information professionnelle et de l’économie révèle une évolution qui débouche sur la notion de société de la connaissance. En effet, au-delà des envolées lyriques des gourous de l’ère post-indus- trielle qui depuis bien longtemps annonçaient l’avè- nement de la société de l’information, ce sont les économistes, considérant désormais la connaissance comme un actif immatériel, qui reconnaissent la valeur ajoutée de l’information professionnelle. Enfin, un panorama des différentes catégories d’actifs immatériels relevant de l’information vient préciser le lien entre activités informationnelles et économie de l’immatériel. 1 UN ENJEU MAJEUR POUR L’INFORMATION PROFESSIONNELLE L ’actualité de cette économie de l’immatériel ne concernepasquelesentreprisesprivées.Elles’estéga- lement concrétisée dans le secteur public avec la mise en œuvre à partir de 2001 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). En entrant dans une logiqued’évaluationdesrésultatsparrapportauxobjec- tifs fixés, elle va imposer à l’État de devenir un meilleur gestionnaire de son patrimoine et donc de mieux le connaître. Suivirent, en 2006, les créations d’un Observatoire du capital immatériel, puis d’une Commission sur l’économie de l’immatériel manda- tée par le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. La présidence de celle-ci fut confiée en mars 2006 à Maurice Lévy , président du groupe Publicis, et à Jean-Pierre Jouyet, chef du service de l’Inspectiongénéraledesfinances(devenudepuissecré- taire d’État aux Affaires européennes). En décembre 2006, cette commission a remis au ministre un rap- port intitulé L ’économie de l’immatériel : la croissance de demain [9]. Suivant en cela l’une des principales recomman- dations du rapport Lévy-Jouyet, le ministre de l’Éco- nomie, des Finances et de l’Industrie créa, le 23 avril 2007, un service à compétence nationale dénommé /////// 1 Cette lettre, Capital immatériel [2], a été créée fin 2006 par Philippe Collier. Christian Bourret est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au laboratoire IDIT (Information Décision Intelligence Territoriale) de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée Serge Cacaly Serge Cacaly est maître de conférences, HDR, en sciences de l’information et de la communication et directeur du laboratoire IDIT de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée Serge Chambaud est directeur du Musée des Arts et Métiers, Paris, et professeur associé à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée christian.bourret@ univ-mlv.fr serge.cacaly@univ-mlv.fr schambaud@cnam.fr Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.248.126.214 - 09/08/2014 23h39. © A.D.B.S. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.248.126.214 - 09/08/2014 23h39. © A.D.B.S. l’entrée de la France dans la société de l’information [18], en 1997, plus communément appelé PAGSI. Peu à peu, au concept de société de l’information succéda celui encore plus nébuleux de « société de la connaissance » ou « société du savoir », « société de l’intelligence».Lesmotsnemanquèrentpaspoursigni- fier que nous entrions dans une ère nouvelle où l’in- telligence, le savoir, la connaissance, l’information prenaient le pas sur tout autre facteur de progrès. Ces éléments fondèrent les uploads/Finance/capital-immateriel.pdf
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- Publié le Jan 15, 2021
- Catégorie Business / Finance
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