Le marché de l’emploi n’est guère accueillant pour les jeunes diplômés. Faut-il
Le marché de l’emploi n’est guère accueillant pour les jeunes diplômés. Faut-il, malgré tout, en forcer les portes ? Ou attendre la reprise en poursuivant ses études ? Ou encore négocier un complément de formation en entreprise ? 0123campus Des pistes pour financer ses études Cadres à temps partiel, l’équation impossible UPPLÉMENTAU «MONDE» DATÉ 17 NOVEMBRE 2009,N°20 159.NE PEUTÊTRE VENDU SÉPARÉMENT Crise Comment rebondir Serait-ce déjà la fin de la crise ? Les carnets de commandes des entreprises se remplissent, la Bourse grimpe, les banques, réputées en quasi- faillite il y a un an, annoncent des résultats record et paient les bonus rubis sur l’ongle, la croissance chinoise, locomotive de l’économie mondiale, repart. Au risque de jouer les rabat-joie, il convient de prendre ces signaux pour ce qu’ils sont ; les acteurs économiques veulent revenir le plus vite possible au « business as usual », quitte à refai- re les mêmes erreurs que celles qui ont conduit à la crise : gaspillage des ressources, profits financiers à court terme sans lien avec l’écono- mie réelle. Et celle-ci, justement, reste en berne. Le nombre de faillites s’accélère, le chômage continue à monter. La reprise n’est que « tech- nique »: après des mois de ralentissement, voire d’arrêt, de la production, les stocks de marchandises sont épuisés, il faut produire… mais tout juste pour répondre à la demande. Et celle-ci n’est tirée que par les milliards de dollars, d’euros, de yuans, déversés par tous les gouvernements de la planète sous forme de plans de relance, d’aides sociales, de sub- ventions aux entreprises en difficulté, de primes à la casse et de crédits aux banques… La plupart de ces aides n’auront qu’un temps, leurs effets se dissiperont bientôt, sans que la consommation et l’investissement privés n’aient l’air, pour l’ins- tant, de vouloir prendre le relais. La traduction directe de cette morosité est la dégradation de la situation des jeunes diplômés sur le marché du travail : moins d’embauches, plus de précarité, des emplois moins qualifiés et moins rémunérés. Or, embaucher un jeune de haute qualification reste le plus sûr indica- teur de la confiance d’une entreprise (et d’une économie) dans son avenir, beaucoup plus que les soubresauts des cours de Bourse ou les varia- tions du résultat trimestriel. C’est un investis- sement coûteux au départ, un pari sur le déve- loppement d’une technologie, d’un service ou d’un marché. Ce manque de perspectives pèse aussi sur les politiques publiques, tout au moins en Europe. Une fois installé à la Maison Blanche, Barack Obama a annoncé une série de mesures peu commentées qui, mises bout à bout, signifient pourtant un doublement du budget fédéral de recherche et développement (R&D) entre 2006 et 2016. En additionnant le Recovery Act (plan de relance, annoncé le 17 février) et le budget de l’an- née 2009, les dépenses consacrées aux universi- tés et à la recherche vont atteindre 162 milliards de dollars (110 milliards d’euros) en 2009. La National Science Foundation, qui finance la recherche universitaire, voit dès cette année croî- tre ses moyens de 50 % (3 milliards de dollars supplémentaires) ; les National Health Institu- tes, qui financent la recherche biomédicale, de 36 % (+ 10,4 milliards en deux ans) ; le Depart- ment of Energy, de 20 % (+ 3,5 milliards) ; la NASA, de 400 millions, etc. C’est le budget de R&D le plus important de l’histoire des Etats- Unis. Alors que chercheurs et professeurs fran- çais et européens, se battent quotidiennement avec des budgets en peau de chagrin, où est l’équivalent d’un tel élan ? Antoine Reverchon mardi 17 novembre 2009 Le Monde Campus O3 édito Préparer l’avenir mardi 17 novembre 2009 Le Monde Campus O5 Crise : comment rebondir ? page 8 a1) Je poursuis mes études page 10 a 2) Je cherche (quand même) un premier job page 15 a3) Je négocie une formation dans mon entreprise page 18 a4) Je crée mon auto-entreprise page 20 aLes prépas black blanc beur de la République page 26 aQuand les facs jouent à l’école page 30 aCadre à temps partiel, une équation impossible page 36 aMaman bosse page 38 a« Etre un homme décalé apparaît en France comme un profil suspect » page 39 Etudier, à quel prix ?page 40 aGrandes écoles, petits tarifs page 42 a Les fins de mois sereines des élèves fonctionnaires page 45 a Comment quitter père et mère ? page 46 a Chers Etats-Unis page 48 a La jungle des prêts étudiants page 50 a La bande dessinée, diplôme en poche page 54 a Les forçats de la fac page 56 a Liban : la guerre civile, une histoire refoulée page 60 aLa cyberuniversité n’est pas pour demain page 62 a « Nous offrons aux enseignants une plate-forme de diffusion de contenus pédagogiques » page 65 a Stanford-sur-écran page 66 Sommaire Président du directoire, directeur de la publication : Eric Fottorino. Coordination rédactionnelle : Antoine Reverchon, Pierre Jullien. Direction artistique : Sébastien Contocollias. Rédacteurs en chef technique : Christine Laget, Alex Monnet (adjoint). Edition : Frédérique Deleury. Illustrateurs : Jochen Gerner, Jean-François Martin, Rocco, Nicolas Vial. Publicité : Brigitte Antoine, Dominique Monet-Vincent. Fabrication : Philippe Seguin. Imprimeur: Brodard, Coulommiers. 6/ Le Monde Campusmardi 17 novembre 2009 Briefing C’est le nombre d’étudiants aidés par le Secours populaire à Lille. A la rentrée universitaire, l’association a ouvert une antenne sur le campus de l’université Lille-I pour accueillir les étudiants en difficulté sociale ou économique. « Depuis un an, on est passé de 2 000 à 3 300 personnes à la banque alimentaire et on s’est rendu compte que, parmi ces personnes, il y avait 300 étudiants », selon le secrétaire général de la fédération du Nord du Secours populaire, Jean-Louis Callens. Pénurie de médecins Le 1erjanvier , la densité des médecins en activité en France métropolitaine était de 290,3 médecins pour 100 000 habitants, contre 300,2 en 2008. Remplaçants inclus (5 % du total), elle est tombée à 312, contre 322 un an auparavant. Première cause du déclin, le numerus clausus (le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine), qui a chuté de 8 500 en 1971 à 3 500 au début des années 1990, avant d’être rele- vé peu à peu. Mais « ce n’est que d’ici douze ans que sortiront les médecins issus du numerus à 7 500 », remarque l’ordre. La Picardie est la région la moins bien lotie, avec 238 médecins pour 100 000 habitants, suivie par le Centre et la Haute-Normandie. A l’inverse, Provence- Alpes-Côte-d’ Azur (375), Ile-de-France et Langue- doc-Roussillon concentrent le plus de praticiens. 46 % des nouveaux inscrits au tableau de l’ordre choisissent la médecine générale. Quelque 20 % des nouveaux inscrits sont étrangers. HEC, la course en tête En 2009, 79 % des affectés à HEC étaient aussi admis à l’Essec et 89 % à l’ESCP Europe. Mais HEC n’a enregistré que 5 désistements en faveur de l’Essec (11 en 2008), tandis que l’ESCP Europe n’en comptait aucun. Charia à la fac En Arabie saoudite, le roi Abdallah a relevé de ses fonctions le cheikh Saad Al Chithri, un responsable religieux membre du haut conseil de l’enseignement. Al Chithri avait critiqué la liberté d’enseignement prônée dans la nouvelle Université des sciences et technologies Roi-Abdallah (King Abdallah University of Science and Technology, Kaust ), recommandant d’y installer des comités de la charia (la loi islamique). Il s’était en outre opposé à la mixité décidée dans cette université, inaugurée en septembre. Entreprises cherchent joueurs Les « business games »semblent traverser la crise sans encombre. La plupart des multinatio- nales qui avaient lancé ces jeux d’entreprise pour faire connaître leurs métiers continuent la partie. Carrefour lance un nouveau jeu, le « Posi- tive game », pour les élèves d’écoles de commer- ce et d’ingénieurs françaises : un défi en ligne, (finale en février 2010), devrait permettre d’identifier de beaux potentiels dans trois domaines de compétence – finance, marketing et management. C’est une « façon d’instaurer une relation dynamique avec les étudiants »et de capter l’attention de ceux qui ne sont pas forcément attirés par le monde de la grande distribution. Pour François de Wazières, direc- teur international du recrutement de L’Oréal , « la crise occulte momentanément la guerre des talents, mais il serait contre-productif de cou- per dans cet investissement pour attirer les meilleurs ». Pionnière avec « Brandstorm », créé en 1993, l’entreprise lancera en janvier 2010 un nouveau « business game » qu’elle annonce « révolutionnaire ».Ces jeux, moyen de séduire les futurs diplômés avec des missions fictives, sont coûteux – entre 100 000 et 1 million d’eu- ros –, particulièrement s’ils visent à accroître la notoriété internationale de l’entreprise. Ce qui est le cas du « Défi Bouygues Construction » et du « Ace manager » de BNP-Paribas, qui rassem- blent des milliers de participants dans le monde. Nathalie Quéruel Une chaîne télé étudiante « Ma chaîne étudiante » (MCE) a été lancée le 28 octobre à 20h30. Elle vise les quatre millions de lycéens et étudiants de 16 à uploads/Finance/crise-comment-rebondir.pdf
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- Publié le Jul 15, 2022
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