Accelerating the world's research. Formation « Evaluation », 1er -2 février 200

Accelerating the world's research. Formation « Evaluation », 1er -2 février 2007 à Grisolles Méthodologie de l'enquête par questionnaire Fabrice Donfack Related papers Fréquentation et image des musées au début 2005 Régis Bigot L’acte II de la dématérialisation dans les archives Gaël Chenard La mise en place et l'impact des expositions temporaires dans un musée encyclopédique des Hauts-… Aurélien NICOLE Download a PDF Pack of the best related papers  Formation « Evaluation », 1er - 2 février 2007 à Grisolles 1 Méthodologie de l’enquête par questionnaire Jean-Christophe Vilatte Laboratoire Culture & Communication Université d’Avignon Formation « Evaluation », 1er - 2 février 2007 à Grisolles 2 « La connaissance des visiteurs est une nécessité de la muséologie actuelle (…) En effet, la connaissance des attentes, des habitudes, des besoins, du niveau de satisfaction, des motivations, ou encore du profil sociodémographique des visiteurs par exemple, assure une meilleure cohérence de nos actions et, ce faisant, permet de bonifier la qualité des produits et des services offerts » Manon Lapointe Responsable du Service de la formation et du développement professionnel à la Société des musées québécois Formation « Evaluation », 1er - 2 février 2007 à Grisolles 3 1. Introduction Le questionnaire est l’une des trois grandes méthodes pour étudier les faits psychosociologiques. C’est une méthode de recueil des informations en vue de comprendre et d’expliquer les faits. Les deux autres méthodes les plus couramment utilisées étant l’entretien et l’observation. Si l’entretien et l’observation sont des méthodes individuelles et collectives, le questionnaire est une méthode qui est uniquement collective. C’est une méthode quantitative qui s’applique à un ensemble (échantillon) qui doit permettre des inférences statistiques. C’est le nombre d’éléments de l’ensemble qui assure au questionnaire sa validité et qui permet aux informations obtenues d’être jugées dignes de confiance. À l’inverse, dans une observation ou un entretien, c’est la qualité qui est le critère de pertinence. Élaborer un questionnaire, c’est produire des chiffres qui vont permettre selon les tenants de cette démarche de se soustraire à la subjectivité. L’approche repose sur des idéaux, idéalisme des mathématiques comme démarche purement rationnelle, raisonnant au-delà de la contingence matérielle des phénomènes. Il s’agit donc d’une démarche méthodique qui doit satisfaire à certaines exigences de rigueur. Tous les chiffres n’ont pas la même valeur ou n’ont pas la même fonction. On peut ainsi distinguer deux types de chiffres : - Les chiffres descriptifs : il s’agit de dénombrer avec pour ambition d’être le plus précis possible (exemple : le recensement d’une population, la mesure d’audience). Produire ces chiffres ne va pas de soi, ils doivent rendre compte d’un phénomène qui est le plus souvent difficile à définir. Si l’on veut connaître par exemple le nombre de visiteurs « familiers » d’un musée, reste à définir ce que l’on entend par familier. À partir de quelle fréquentation dira t-on qu’il s’agit d’un visiteur familier : deux ou trois fois par ans ? Plus ? Cela dépend du type de musée, du nombre d’expositions temporaires, etc….. Les chiffres descriptifs, rappelle de Singly1 (1992), requièrent toujours une médiation, celles des nomenclatures, des classements à opérer, des décisions à prendre. Tableau : Satisfaction après visite Effectifs % Tout à fait satisfait 556 66,6 Assez satisfait 270 32,3 Peu satisfait 8 1,0 Pas du tout satisfait 1 0,1 TOTAL 835 100,0 1 De Singly, F. (1992). L’enquête et ses méthodes : le questionnaire. Paris : Nathan, collection 128 Formation « Evaluation », 1er - 2 février 2007 à Grisolles 4 Ce que l’on observe ici après qu’une question ait été posée sur la satisfaction vis-à-vis de la visite, c’est que les personnes interrogées sont dans l'ensemble satisfaites de la visite du musée : 66,6% d'entre elles se considèrent tout à fait satisfaites et 32,3% seulement assez satisfaites. Sur les huit cent trente-cinq visiteurs qui ont répondu au questionnaire, une seule personne estime qu'elle n'est pas du tout satisfaite de sa visite. On a là une information sur la satisfaction qui ne dit pas pourquoi et sur quoi porte la satisfaction, mais qui renseigne. - Les chiffres explicatifs : il s’agit de mettre en évidence, à la fois, des faits psychologiques et/ou sociaux et des facteurs qui les déterminent. C’est ainsi qu’en 1969, Bourdieu et Darbel2, à partir d’une vaste enquête par questionnaire allait ouvrir de nouvelles problématiques dans le domaine des pratiques culturelles, en constatant l’inégalité sociale d’accès au musée. Les auteurs observent que le public des musées d’art français est composé majoritairement de visiteurs appartenant aux catégories socioprofessionnelles élevées ou possédant un diplôme équivalent ou supérieur à la licence. Il apparaît cependant que la probabilité de visiter un musée est moins liée à la catégorie socioprofessionnelle ou à l’âge qu’au niveau d’instruction. Cette relation entre le niveau d’instruction et la fréquentation muséale dépend en fait de l’éducation familiale. L’influence du niveau d’instruction résulte du produit cumulé des effets de l’éducation familiale et de la scolarisation. L’action de l’école apparaît d’autant plus prononcée qu’il y a eu dans la famille une familiarisation précoce à l’art. Le sexe ne semble pas être une variable discriminante dans les pratiques de visite. Les auteurs concluent que la fréquentation des musées est presque exclusivement le fait des classes cultivées. Produire des chiffres ne doit pas enlever, pour autant, tout esprit critique sur la nature et les moyens de production. Toute enquête a des « biais » inévitables, autrement dit des limites. C’est ainsi qu’un questionnaire ne décrit jamais exhaustivement une pratique et lorsqu’il s’en approche au plus près, les données sont en suites regroupées, recodées pour éviter l’éparpillement et rendre possible l’analyse statique, réduisant ainsi la complexité. Le fait auquel renvoie l’objet de l’enquête est soumis à quatre principales transformations qui sont inhérentes à toute démarche d’enquête et de manière plus générale à toute démarche de recherche et qui sont : la délimitation du fait par la définition de l’objet d’étude, la sélection des éléments jugés pertinents au travers des questions, le tri par l’activité de codage et de recodage des informations recueillies, la lecture seulement d’une partie des données. 2 Bourdieu, P., Darbel, A. (1969). L’amour de l’art : les musées d’art européens et leur public. Paris : Les Éditions de minuit. Formation « Evaluation », 1er - 2 février 2007 à Grisolles 5 2. Les objectifs d’un questionnaire L’idée d’un questionnaire jaillit sous la pression d’un problème général à résoudre, de la recherche de réponses à la question qu’on se pose, d’un besoin d’information sur un problème psychosocial. Ghiglione3 distingue les objectifs suivants : - L’estimation : il s’agit d’une collecte de données, d’une énumération de ces données. C’est la démarche la plus élémentaire dans le questionnaire. On ne cherche pas à comprendre les données, on cherche à les mettre à plat. ! L’estimation peut porter sur des grandeurs absolues (données primaires), comme les données socioéconomiques : niveau d’études, niveau professionnel. Il s’agit de faire un bilan, de donner un état de fait. ! L’estimation peut porter sur des grandeurs relatives : dans ce cas, on cherche à quantifier des populations, autrement dit à quantifier une typologie. Combien y a-t-il de sujets X, de sujets Y ? Si ces grandeurs sont relatives, c’est parce qu’elles résultent d’un certain nombre de modalités, ce sont des grandeurs complexes par rapport aux grandeurs absolues. Pour l’exposition Hypothèse de collection, Eidelman4 (1999) identifie cinq catégories de visiteurs : les indifférents (environ 6%), les curieux (un peu plus de 7%), les intéressés (un peu plus de 30%), les amateurs (un peu plus de 28%), les experts environ 29%). Pour chaque catégorie, elle en décrit les caractéristiques sociodémographiques, leur intérêt pour l’art contemporain, leur fréquentation des musées et des musées de prédilection, ce qui va plus loin que la seule estimation. - La description : il s’agit de retirer des informations qui décrivent les phénomènes subjectifs qui sous-tendent les phénomènes objectifs et d’expliquer ainsi les phénomènes objectifs, comme les motivations, les représentations, les opinions et attentes qui orientent nos choix rationnels (nos comportements objectifs). On aborde ici le système de représentations de l’enquêté. - La vérification d’une hypothèse : il s’agit ici d’une démarche déductive, le questionnaire devient un outil pour confirmer ou infirmer une hypothèse. Cette approche n’est possible que si l’on a une connaissance suffisante des problèmes à étudier. Le questionnaire est construit en fonction des hypothèses qui donnent un axe, une direction pour élaborer le questionnaire. On est à l’opposé du questionnaire pour poser des questions. 3 Ghiglione, R. (1987). Les techniques d’enquêtes en sciences sociales. Paris : Dunod 4 Eidelman, J. (1999). La réception de l’exposition d’art contemporain. Publics & Musées, 16, 163-192 Formation « Evaluation », 1er - 2 février 2007 à Grisolles 6 Lapointe (2000), en se référent aux études de marketing, distingue deux objectifs possibles concernant les enquêtes de musée qui sont proches de ceux décrits ci-dessus : - L’enquête descriptive : sa principale fonction est de décrire une situation, de répondre à un besoin d’information. Il est possible de distinguer deux démarches. La démarche longitudinale qui consiste à conduire une enquête uploads/Finance/ methodologie-enquete-questionnaire-with-cover-page-v2.pdf

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  • Publié le Aoû 13, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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