1 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin Table des matières 03 Biograp
1 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin Table des matières 03 Biographie 18 Œuvres phares 48 Importance et questions essentielles 60 Style et technique 72 Où voir 82 Notes 90 Glossaire 101 Sources et ressources 106 À propos de l’auteur 107 Copyright et mentions 2 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin La carrière d’Alex Colville s’étend de son service militaire, alors qu’il est fait artiste de guerre officiel pendant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à sa mort en 2013. Dès le début des années 1950, il se forge un style très personnel révélant un ensemble d’images, de sujets et de préoccupations contextuelles demeuré remarquablement constant au fil du temps. Sa famille, et plus particulièrement sa femme Rhoda, les environs immédiats de ses maisons au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, et les animaux, souvent ses propres animaux de compagnie, sont ses sujets de prédilection. 3 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin GAUCHE : Alex Colville, à 11 ans, près de Tidnish, en Nouvelle-Écosse, où sa famille avait une résidence d’été. DROITE : Alex Colville, à 18 ans, avec ses parents, David et Florence, v. 1938. LES ANNÉES FORMATRICES Bien qu’Alex Colville soit souvent présenté comme un artiste emblématique des Maritimes, il est en fait né à Toronto, le 24 août 1920. David Alexander (Alex) Colville est le deuxième fils de David Colville et de Florence Gault. David père, originaire d’une petite ville minière écossaise, immigre au Canada en 1910. Il consacre sa carrière au domaine de la construction, notamment au secteur de la métallurgie, de la construction de ponts et autres grands projets d’ingénierie. En 1914, il épouse Florence, originaire de Trenton, en Ontario. Les premières années de leur mariage sont rythmées par les déplacements imposés par le travail de David, avec des arrêts à Moncton, Nouveau-Brunswick; au Cap- Breton, en Nouvelle-Écosse, et à Trenton. En 1920, ils déménagent à Toronto, et Robert, leur fils de cinq ans, a rapidement un petit frère, Alex. En 1927, la famille Colville déménage à St. Catharines, en Ontario, et deux ans plus tard à Amherst, en Nouvelle-Écosse. David accepte un poste de superviseur des installations chez Robb Engineering qu’il occupe jusqu’à la fin de sa carrière. Florence se place en apprentissage chez une modiste et finit par créer sa propre entreprise. Pratiquement dès son arrivée en Nouvelle-Écosse, le jeune Alex Colville contracte une pneumonie dont il a failli mourir, comme il l’a lui-même raconté. Sa convalescence, en cette époque pré-antibiotique, est longue et solitaire, avec six mois de repos au lit, seul, à l’écart. Sa mère lui ayant procuré des livres et du matériel d’art, il occupe son temps par la lecture et le dessin, développant un intérêt pour l’art qui allait s’épanouir au cours des années à venir. Colville note : J’insiste sur cette histoire d’avoir contracté une pneumonie et d’avoir failli mourir parce que je pense que cela a eu un effet sur moi. De plus, j’ai été coupé de tout contact avec mes amis et camarades d’école. Tout au long de ce printemps et de cet été-là, j’ai mené une vie presque solitaire. Durant cette période, je suis devenu ce que nous appelons habituellement un introverti, quelqu’un dont la vie est essentiellement une sorte de vie intérieure. J’ai commencé à lire, pour la première fois vraiment, et j’ai fait pas mal de dessins, tout simplement parce que j’étais seul et que je devais trouver quelque chose à faire. Les dessins que j’ai faits représentaient tous des machines, sans exception. Je dessinais des voitures, des bateaux, des avions, des choses comme ça1. 4 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin Alex Colville, Peggy’s Cove, Nova Scotia (Peggy’s Cove, Nouvelle-Écosse), 1940, huile sur isorel mou, 30,1 x 40,1 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Stanley Royle, Incoming Tide, Peggy’s Cove (Marée montante, Peggy’s Cove), 1935, huile sur panneau pressé, 30,7 x 40,7 cm, Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax. Cours de portrait, première année, enseigné par Stanley Royle. Alex Colville debout au chevalet, à l’extrême droite. Archives de l’Université Mount Allison. Les intérêts développés par Colville au cours de ces mois de convalescence trouvent à s’exprimer en 1934, lorsqu’il commence à suivre des cours d’arts hebdomadaires à Amherst. Pendant trois ans, Colville étudie la peinture, le dessin et la sculpture avec Sarah Hart (1880-1981), native de Saint John, au Nouveau- Brunswick, qui avait étudié à la Cooper Union à New York. D’abord sculptrice sur bois, Hart enseigne également la peinture, dans un style postimpressionniste traduisant l’influence de ses anciens professeurs. Les cours de Hart faisaient partie d’une initiative du Nouveau-Brunswick d’élargir le département des arts de l’Université Mount Allison, qui a vu ses professeurs offrir des cours dans plusieurs petites communautés des Maritimes. Les professeurs du programme suivaient étroitement les participants afin d’identifier de potentiels étudiants à temps plein, et c’est ainsi que Stanley Royle (1888-1961), qui a été l’un des premiers mentors importants de Colville, remarque le jeune étudiant. « Une, ou peut-être deux fois par année, Mme Hart invitait le professeur d’arts de l’Université Mount Allison, Stanley Royle, à venir observer le travail de ses élèves », se souvient Colville. « M. Royle m’a beaucoup encouragé, il disait que mes trucs étaient bons et que je devais persévérer2. » Royle, de Sheffield, en Angleterre, s’est joint au corps professoral de Mount Allison en 1935 et y a enseigné pendant dix ans, avant de rentrer au Royaume-Uni en 1945. Royle, un peintre postimpressionniste accompli, travaillait en plein air en Nouvelle- Écosse et au Nouveau-Brunswick. Il est diplômé de la Sheffield School of Art (aujourd’hui Sheffield Institute of Arts), tout comme ses contemporains Elizabeth Styring Nutt (1870-1946), directrice du Nova Scotia College of Art (aujourd’hui Université NSCAD), et son prédécesseur, Arthur Lismer (1885-1969). Royle encourage Colville à poursuivre une carrière artistique. Ce dernier, qui avait alors l’intention d’étudier le droit et la politique, avait été accepté à l’Université Dalhousie à Halifax avec une bourse d’admission. Royle lui obtient une bourse équivalente de Mount Allison et, en septembre 1938, il y commence ses études dans une classe de dix étudiants. 5 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin GAUCHE : Alex Colville, Self Portrait (Autoportrait), 1940, huile sur panneau, 118 x 89 cm, collection privée. DROITE : Alex Colville, Interior Owens Art Gallery with Figure (Intérieur de la Galerie d’art Owens avec personnage), 1941, huile sur panneau, 90 x 69,5 cm, collection privée. Le programme d’études de l’école, sous Royle, est assez traditionnel. Il aborde le dessin et la peinture sur le vif, ainsi que la copie des moulages classiques et des dessins et peintures du dix-neuvième siècle de la collection de la Galerie d’art Owens de l’Université Mount Allison, qui comprend des œuvres victoriennes populaires telles que des peintures de Tito Conti (1842-1924) et d’autres peintres en vogue, ainsi que des estampes de Whistler (1834-1903), et un tondo impressionnant d’Edward Burne-Jones (1833-1898). L’école d’art est installée dans la galerie, qui est également dirigée par Royle. Peu de tableaux de Colville de cette période ont survécu. Les quelques-uns qui demeurent affichent un style postimpressionniste influencé par Royle, comme dans Self- Portrait (Autoportrait), 1940, et Interior Owens Art Gallery with Figure (Intérieur de la Galerie d’art Owens avec personnage), 1941. Colville connaît ses premiers succès en tant qu’artiste alors qu’il est inscrit à Mount Allison, avec des œuvres figurant dans les expositions de la Art Association of Montreal (aujourd’hui Musée des beaux-arts de Montréal) en 1941 et de l’Académie royale des arts du Canada (ARC) en 1942. Cette réalisation remarquable a dû contribuer au sentiment de Colville qu’une carrière en art était envisageable, bien que le peintre attribue cela à une conversation qu’il eut avec Royle lorsqu’il était un jeune étudiant de dix-sept ans : « Je lui ai à ce moment-là demandé s’il pensait que je serais pauvre et misérable si je devenais un artiste. Heureusement, il a dit qu’il ne croyait pas que cela serait le cas. Je pense que j’ai décidé pratiquement le même jour que je serais un artiste3. » Au cours de ces premières années de guerre, c’était là une idée ambitieuse, surtout dans une région pauvre comme les Maritimes. Mais Colville voit des artistes tels que Royle à Sackville, Miller Brittain (1914-1968) à Saint John, Elizabeth Nutt (1870-1946) et D. C. MacKay (1906-1979) à Halifax, tous exposer à l’échelle nationale et internationale. Leurs carrières illustrent clairement qu’il est en effet possible de vivre de son art. Le monde de l’art canadien de l’entre-deux-guerres est à cet égard plus petit et moins fracturé qu’aujourd’hui, et des groupes tels que celui l’ARC et le Groupe des peintres canadiens, de même que l’institution d’expositions annuelles du groupe ont fait beaucoup pour s’assurer que les artistes de tout le pays soient au courant du travail de chacun. 6 ALEX COLVILLE Sa vie et son œuvre de Ray Cronin Donald Cameron Mackay, Shut-in Indian Harbour (Port Shut-in Indian), 1937, huile sur toile, 50,9 x 61 cm, uploads/Geographie/ alex-colville-sa-vie-et-son-oeuvre 2 .pdf
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- Publié le Mai 21, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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