1 AU-DELÀ DES PERFORMANCES DES JEUNES DE 15 ANS, UN SYSTÈME ÉDUCATIF SE PROFILE
1 AU-DELÀ DES PERFORMANCES DES JEUNES DE 15 ANS, UN SYSTÈME ÉDUCATIF SE PROFILE… Premiers résultats de PISA 2000 Dominique Lafontaine Coordonnatrice de PISA pour la Communauté française Service de pédagogie expérimentale Université de Liège INTRODUCTION Vue d’ensemble Le Programme International de l’OCDÉ pour le Suivi des Acquis des élèves de 15 ans (PISA 2000) a évalué les élèves dans trois domaines, la lecture/écriture (« littératie »1), la culture mathématique et la culture scientifique, en axant cette évaluation sur leur capacité de résolution de problèmes dans des contextes proches de la vie quotidienne. La Communauté française de Belgique, avec 31 pays, a participé à l’évaluation PISA. Le test s’est déroulé dans les écoles secondaires au printemps 2000. Nonante-neuf écoles, dont 3 écoles de l’enseignement spécial, ont été concernées par l’enquête ; 2 818 élèves ont été testés. Dix-sept écoles de l’échantillon appartiennent au réseau organisé par la Communauté française, 15 relèvent du réseau officiel subventionné, 1 du réseau libre non confessionnel et 69 du réseau libre catholique subventionné 2. PISA est piloté par l’OCDÉ (Organisation de coopération et de développement économiques) et administré sur le plan technique par un consortium de centres de recherches dirigé par ACER (Australian Council of Educational Research). PISA est le fruit d’une coopération entre l’ensemble des pays participant au programme, qui ont la possibilité de le nourrir ou de le critiquer via les sessions d’échanges et de discussion réunissant plusieurs fois par an leurs représentants. PISA, il faut le préciser, n’est pas un programme d’évaluation élaboré en cercle fermé par quelques experts travaillant pour l’OCDÉ, c’est, sans ambiguïté, le résultat des interactions entre des experts venus de différents horizons linguistiques et culturels, les représentants officiels des pays membres au Bureau des pays participants de l’OCDÉ et les gestionnaires nationaux de PISA. 1 La « littératie » englobe à la fois des capacités de lecture et d’écriture et se définit plus généralement comme un rapport de familiarité avec l’écrit tel qu’il permet à l’individu de développer ses connaissances par le canal de l’écrit. Le concept de «littératie» recouvre des aspects cognitifs (compétences, démarches, habiletés, stratégies…) et non cognitifs (attitudes, motivation, intérêt envers l’écrit…). Le cadre conceptuel pour l’évaluation de la «littératie» dans PISA est décrit dans la brochure OCDÉ (1999). 2 Le réseau libre catholique subventionné est sur-représenté et le réseau de la Communauté française sous-représenté pour deux raisons. Au départ, l’échantillon n’a pas été stratifié en vue d’obtenir une proportionnalité par réseau. Cependant, il faut souligner que dans l’échantillon d’écoles tirées au sort, la répartition entre réseaux était plus équilibrée (63 % d’écoles libres catholiques, 16 % d’écoles officielles subventionnées et 21 % d’écoles organisées par la Communauté française). Le déséquilibre tient au fait que les écoles du réseau libre catholique ont accepté plus volontiers de participer (87 % d’entre elles) que les écoles officielles subventionnées (79 % d’entre elles) et, surtout, que les écoles du réseau de la Communauté française (68 % d’entre elles). 2 Présentation du dispositif général d’enquête Population concernée et échantillon • 32 pays ont participé au PISA en 2000 et 13 autres pays les rejoindront en 2002 (PISA+). • Chaque pays a testé un échantillon représentatif d’élèves de 15 ans reflétant la diversité du paysage éducatif du pays. Dans chaque pays, un minimum de 150 écoles devaient être impliquées3. Dans chaque école, 35 élèves participaient à l’évaluation. Les écoles retenues l’ont été de façon aléatoire, parmi la liste officielle des écoles. A l’intérieur des écoles, 35 élèves ont été désignés au hasard sur la liste de tous les élèves de 15 ans fréquentant l’établissement. Les mêmes règles de sélection ont été appliquées dans l’ensemble des pays et leur application a été contrôlée de façon étroite par un expert en échantillonnage. • Tous les élèves dans leur 15e année étaient potentiellement concernés par l’enquête, où qu’ils en soient dans leur parcours scolaire4. Dans certains pays (par exemple la Finlande, le Royaume-Uni, l’Australie, la Pologne), tous ou quasi tous les élèves de 15 ans fréquentent un même niveau d’études (l’équivalent de notre 4e année d’enseignement secondaire). Dans d’autres pays (tels la Belgique, la France, l’Allemagne, la Suisse), les élèves de 15 ans se répartissent sur plusieurs niveaux d’études, en raison du redoublement. Les parcours d’apprentissage des élèves sont également différenciés chez nous (filières d’enseignement ou options), alors que dans d’autres pays, tous les élèves de 15 ans suivent un programme unique ou fort semblable. Pourcentages d’élèves testés par année d’études fréquentée Année d’études Communauté française Communauté flamande 1re 0.4 0.2 2e 8.7 2.5 3e 34 23 4e 55.4 72.7 5e 1.1 0.7 6e 0.06 Données manquantes 0.3 1 Total 100 % 100 % En Communauté française, on constate que 55 % des élèves sont en 4e et fréquentent donc l’année d’études que tous auraient dû atteindre s’ils n’avaient pas connu le redoublement. En Communauté flamande, le nombre d’élèves « à l’heure » est nettement plus important et le nombre d’élèves ayant connu plusieurs redoublements, quasi inexistant. En Communauté française, plus de 9 % des élèves accusent un retard supérieur à un an. Dans environ la moitié des 3 L’obligation de tester 150 écoles s’applique à la Belgique comme pays. 4 Plus précisément, ont été retenus les élèves nés en 1984. Comme le test a eu lieu de mars à mai, tous les élèves ont donc 15 ans accomplis, et certains ont déjà 16 ans. Les élèves « à l’heure » (qui n’ont redoublé aucune année) sont en 4e secondaire. 3 pays participant au PISA, se pratique la « promotion automatique » : tous les élèves progressent avec leur groupe d’âge, sans jamais répéter une année complète. Pourcentages d’élèves testés par forme d’enseignement Forme d’enseignement Communauté française 1er degré commun 4.5 1re B, 2e P ou enseignement spécial 2 CEFA 0.3 2e degré général ou technique 70.8 2e degré professionnel 14.2 Données manquantes 8.1 Total 100 % D’après les informations fournies par les élèves eux-mêmes5, 71 % d’entre eux fréquentent le 2e degré général ou technique6 ; 14 % sont dans le professionnel ; 4,5 % des élèves sont dans le 1er degré commun et 2 % en 1re B, 2e P ou dans l’enseignement spécial. Quelques élèves (0,3%) viennent des CEFA. Pourcentages d’élèves issus de l’immigration Dans l’échantillon PISA de la Communauté française, 82 % des élèves de 15 ans sont d’origine belge (ils sont nés en Belgique et au moins un de leurs parents est né en Belgique) ; 13 % sont nés en Belgique, mais leurs deux parents sont d’origine non belge ; 5 % sont nés à l’étranger. En Région flamande, le pourcentage d’élèves d’origine belge est plus important (88 %). La moyenne OCDÉ de « natifs du pays » est de 91 %. La Communauté française compte donc un peu plus d’élèves d’origine étrangère que la moyenne des pays de l’OCDÉ. Elle est, avec l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, l’Allemagne, le Luxembourg et les Etats-Unis, parmi les pays qui en comptent le plus. Langue parlée à la maison D’après leurs indications, 91 % des élèves de 15 ans parlent habituellement le français à la maison, 0,7 % parlent le néerlandais ou l’allemand, 3 % une autre langue de l’Union européenne et 5,5 % une autre langue étrangère (hors UE). Le pourcentage parlant la langue du test à la maison ou une autre langue officielle du pays est légèrement inférieur à la moyenne OCDÉ (94.5 %). 5 Ces informations sont à prendre avec prudence, car leur fiabilité est loin d’être assurée. En outre, plus de 8 % des élèves n’ont pas répondu à la question. 6 La manière dont les informations sur les programmes des études ont été recueillies dans PISA (au travers du système de classification CITE) ne permet pas de distinguer les élèves qui fréquentent l’enseignement technique de ceux inscrits dans l’enseignement général. 4 Contenu et méthodes de l’évaluation PISA • Tous les élèves de tous les pays participants passent des épreuves identiques qui ont été traduites dans les différentes langues au départ de deux versions sources, l’une en anglais, l’autre en français. Les contrôles portant sur la qualité et l’équivalence des traductions ont été extrêmement rigoureux et bien plus sévères qu’ils ne l’avaient été dans les études antérieures. • Les procédures de passation sont standardisées (les consignes sont les mêmes dans les différents pays) et des contrôles, indépendants du pays ont été effectués afin de vérifier si les procédures standard prévues étaient bien respectées. Les épreuves d’évaluation devaient partout être administrées par des personnes « extérieures », soit personnel extérieur à l’établissement, soit, le cas échéant, par une personne de l’établissement dûment formée pour cette tâche, mais qui ne pouvait être le professeur d’aucun des élèves évalués. • PISA 2000 est une évaluation papier-crayon, d’une durée de 2 heures par élève. • PISA 2000 comporte des questions à choix multiple et une proportion importante de questions à réponse ouverte où l’élève doit élaborer sa propre réponse. Les questions ouvertes sont corrigées sur la base de grilles de correction critériées et standardisées. Les correcteurs sont uploads/Geographie/ lafontaine-pisa-2000-pdf.pdf
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- Publié le Jan 12, 2021
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