ANALYSE DU SECTEUR DE L’ANACARDE SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVE DE DEVELOPPE

ANALYSE DU SECTEUR DE L’ANACARDE SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT Rapport préparé par M. Mamadou Bassirou SARR Consultant National Page 2 Juillet 2002 Le présent rapport n’a fait l’objet d’aucune modification par le Centre du commerce international CNUCED/OMC (CCI) quant à sa rédaction Le présent rapport a été effectué au nom du Centre du commerce international CNUCED/OMC (CCI). Il a été financé par le Fonds global d’affectation spéciale du CCI dans le cadre du projet INT/W3/69. Les appellations employées dans le présent rapport et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part du Centre du commerce international CNUCED/OMC (CCI) aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Page 3 TABLE DES MATIERES Page INTRODUCTION 4 Chapitre 1 : FILIÈRE ANACARDE - STRUCTURE, ORGANISATION 5 ET STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT 1.1 Structure et organisation 5 1.2 Strategie de developpement 6 Chapitre 2 PERFORMANCE DE LA FILIERE 17 2.1 Production de l’anacarde 17 2.2 Transformation 20 2.3 Exportation 22 2.4 Certification 24 Chapitre 3 : ANALYSE DES CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT 24 DES EXPORTATIONS DE LA FILIÈRE 3.1 Production et collecte 24 3.2 Transformation 24 3.3 Commercialisation a l’exportation 25 3.4 Politiques nationales de production et de commercialisation 25 3.5 Autres contraintes 26 Chapitre 4 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES ACTIVITÉS POUR FAIRE FACE OU POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT 24 4.1 Production et collecte des noix 29 4.2 Transformation 29 4.3 Commercialisation et promotion des exportations 29 4.4 strategies et politiques nationales favorisant le developpement de la filiere 30 4.5 Organisation de la filiere et cooperation regionale 30 4.6 Amelioration et assurance de la qualite des 30 exportations CONCLUSION 32 SIGLES ET ABBREVIATIONS 32 BIBILOGRAPHIE 34 Page 4 INTRODUCTION Le projet « Développement des exportations de noix de cajou d’Afrique » financé par le Fonds global d’affectation spéciale du Centre de Commerce International CNUCED/OMC (CCI) et co-financé par le Fonds Commun pour les Produits de Base (CFC) a pour objectif l’établissement d’un réseau régional efficace et d’une structure mieux adaptée pour soutenir les objectives de développement des exportations du secteur de l’anacarde dans chacun des pays du projet. Les activités du projet ont pour but de contribuer au développement des marchés et de créer un réseau interactif régional, affin d’assurer le développement durable du secteur de l’anacarde dans les pays participant au projet et d’augmenter leurs parts du marché international. Les pays africains participant au projet, énumérées par leur ordre d’importance en tant qu’exportateurs de noix de cajou sont : la République Unie de Tanzanie, le Mozambique, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Bénin, le Kenya, le Sénégal et le Madagascar. Les bénéficiaires projet seront les petits producteurs d’anacarde et les petits et moyens transformateurs et exportateurs. Le projet devrait avoir un impact positif sur le développement des exportations directes des noix brutes et transformées d’Afrique tant vers les marchés des pays développés, que vers les pays en développement. Ceci résultera directement de la mise en réseau des acteurs du secteur, de l’augmentation de la transparence sur les marchés et des efforts régionaux coordonnés pour le développement des exportations. Une réunion régionale de haut niveau avec les producteurs et les exportateurs du produit sera organisé dans le cadre de ce projet à Cotonou, au Bénin, à la fin juillet 2002. Cette réunion analysera la situation actuelle du secteur dans les pays du projet, sur la base des rapports techniques rédigés par des experts nationaux, affin de conclure sur les activités futures de développement des exportations, ainsi que sur les activités prioritaires de co-opération technique à être entreprises en coopération avec le Centre du Commerce International CNUCED/OMC, le Fonds Commun pour les Produits de Base et les autres donateurs internationaux dans le domaine du développement des marchés et du produit. Page 5 Chapitre 1 : FILIERE ANACARDE: STRUCTURE, ORGANISATION ET STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT 1.1 Structure et organisation A l’époque coloniale, l’anacardier a longtemps été considéré au Sénégal comme un arbre forestier destiné uniquement au reboisement. La production de ces peuplements était très faible, incontrôlable en raison du statut de propriété collective et inapte à l’exportation en terme de qualité. Origine – Culture L’anacardier est en effet un arbre à racine pivotante. La multiplication se fait par semis en place en pépinière, en panier ou en sachets polyéthylène en poquets de 2 à 3 noix préalablement triées (ne flottant pas sur l’eau). La durée de germination est de 2 à 3 semaines. La culture proprement dite se fait de trois manières : ¾ Association avec culture vivrière (arachide) avec une plantation de 8m x 8m en général, parfois de 6m x 6m ou de 13m x 13m. Les soins et contrôle accordés à la culture (arachide) protègent les jeunes anacardiers jusqu’à couverture du sol ¾ Intégration en fin d’assolement près de la culture vivrière (culture mixte avec manioc par exemple) ¾ La culture fruitière unique : Elle est réalisée avec des écartements de 8m x 8m à 14m x 14m. La fructification de l’anacardier se fait en deux stades. Le vrai fruit (la noix de cajou) se développe en premier lieu. Lorsqu’il atteint son volume maximum (en 30-40 jours), le pédoncule se met à se développer considérablement et très rapidement, devenant charnu et se transformant ainsi en une pomme de cajou. Au même moment, la noix perd de l’humidité, diminue en volume et durcit. La durée du cycle végétatif de l’anacardier est de 20 à 30 ans en moyenne. La phase de floraison se situe à la 7ème année. Lorsque l’arbre est vieux, il exsude une gomme et devient improductif. Organisation et évolution de la filière Jusque vers les « Années 70 », les pommes consommées sous la forme de fruits frais par les populations étaient beaucoup plus importantes que la noix. Les noix étaient inexploitées. Elles subissaient une faible transformation primaire avec une productivité très faible eu égard aux méconnaissances des technologies de transformation adaptées en la matière. Par conséquent, le système de production, de collecte et de commercialisation de la noix de cajou étaient peu organisés au moment où des pays comme le Mozambique et la Tanzanie avaient déjà commencé à pénétrer le marché international. Il a fallu attendre le début des « années 70 » et surtout vers la fin de cette décennie pour qu’on assiste à l’émergence d’une production nationale structurée et assez bien encadrée. Page 6 Production et de commercialisation C’est à partir de 1973 que les programmes de développement de l’anacardier ont commencé à se mettre en place avec la création de projets intéressant uniquement la filière : la société de décorticage des Noix d’Anacarde du Sénégal (SODENAS) et le projet bilatéral « Projet Anacardier Sénégalo-Allemand [PASA] Tous ces deux projets visaient le développement de la culture de l’anacardier au Sénégal. De sa création jusqu’en 1986, la SODENAS monopolisait l’enlèvement de la production et de la commercialisation des noix de cajou. Par le truchement des négociants locaux, la SODENAS s’était doté d’un circuit d’achat bien organisé en Casamance et à Dakar. Une partie de ces achats était exportée. La société a eu à exporter entre 1982 et 1986, 240 à 380 tonnes de cajou. Dès le mois d’août 1986, le marché de l’anacarde a été libéralisé, mais le prix minimum imposé par l’Etat a été maintenu. Le schéma suivant montre l’organisation de la filière commerciale Système de commercialisation de la noix de cajou au Sénégal Pays importateurs Exportateurs Inde / Chine / Europe Négociants en gros Intermédiaires acheteurs (niveau région, village) Dakar Dakar, Ziguinchor, Fatick, Kolda (Représentant des exportateurs) Petits commerçants, Acheteurs (niveau local Niveau villages PRODUCTEURS Niveau de la région et du département Page 7 La politique de libéralisation n’a pas été suivie par la SODENAS, qui n’a pas accepté de libéraliser sa politique d’achat et de prix. De ce fait, les négociants locaux qui travaillaient avec la société ont préféré se mettre à leur propre compte, car la demande internationale était excellente et les prix offerts élevés. Mais la société cessera ses achats de masse auprès des producteurs, se contentant uniquement du rôle de médiateur et d’intermédiaire dans les ventes à l’exportation. Parallèlement à ce circuit, d’autres négociants nationaux avaient émergé en Casamance, à Kolda, à Fatick et à Dakar. Ces derniers qui revendaient l’anacarde par le truchement d’exportateurs, avaient mis en place un réseau plus ou moins important d’agents d’achat dans les différentes régions. Ils sont constitués par de petits commerçants et des professionnels en gros qui achetaient les noix d’anacarde de façon saisonnière parallèlement à leurs activités commerciales. Ces petits commerçants travaillaient pour le compte de grossistes. Les noix étaient achetées en petites quantités (1 à 20 kg) aux prix indiqués par les grossistes. Les producteurs étaient payés en nature (riz, huile, savon, sel, etc.). Les acheteurs étaient pré financés par les grossistes, qui cherchaient régulièrement la marchandise chez les petits acheteurs. Les agents d’achat qui vivaient généralement dans de gros villages ou aux abords des grands axes uploads/Geographie/ anacarde-senegal-cci.pdf

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