Boileau, Nicolas (1636-1711). Art poétique de Boileau. 1881. 1/ Les contenus ac

Boileau, Nicolas (1636-1711). Art poétique de Boileau. 1881. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. BOILEAU ART POÉTIQUE HACHETTK ET G" ART POÉTIQUE DE BOILEAU PARIS. —IMPRIMERIE EMILE MARTINET, RUEMIGNON, 2 BOILEAU ART POÉTIQUE HPVg^PE AVECDES NOTES Ancien professeur à laFaculté deslettres deParis PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET C* 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1881 L'ART POÉTIQUE 1 CHANT PREMIER 5 (1669-74. —55-38). C'est en vain qu'au Parnasseun téméraire auteur Pense de Part des versatteindre la hauteur : 1. Voltaire ajugéY Artpoétique deBoileau avec lacompétence d'un disciple et d'unmaître.Nousn'avons riendemieuxà faire que de reproduire cequ'ilen a dit: «VArtpoétique est admirable, parce qu'ildîttoujoursagréablement deschoses vraies et utiles, parce qu'il donne toujoursle précepte et l'exemple, parcequ'ilest varié,parce quel'auteur,ennemanquant jamaisù la puretédelalangue, Sait d'une voix légère, Passer dugrave nudoux, duplaisant ausévère. Cequiprouve sonméritecheztouslesgensdegoût,c'estqu'onsait sesverspar coeur ; et cequi doitplaireauxphilosophes, c'est qu'il a presquetoujours raison. « Puisquenous avons parléde ta préférence qu'on peutdonner quelquefois aux.modernessur les anciens, on oserait présumer ici que VArt poétiquedeBoileau estsupérieur à celuid'Horace. Lamé- thodeestcertainement unebeautédansunpoème didactique ; Horace n'eua point.Nousneluien faisonspas un reproche,puisqueson poëiue est une épîtrefamilière auxl'isons,ci nonpas un ouvrage réguliercomme lesGéorgiques; mais c'est un mérite de plus dans Boileau, mérite dontlesphilosophes doivent luitenircompte. > « L'Artpoétiquelatinneparaîtpas,à beaucoup près,si -travaillé que Le français.Horacey parle presquetoujourssur le ton libre et familierde sesautres épi 1res,(/estune extrême justesse dans l'esprit, c'est un goût fin, ce sont des vers heureuxet pleins desel,maissouvenl sansliaison,quelquefois destitués d'har- monie ; ce n'estpasl'élégance et la correction de Virgile. L'ouvrage esttrès-bon, celuide Boileau paraîtencore meilleur;et si vousen exceptez les tragédies de Racine, qui ont le méritesupérieurde traiterlespassions etdesurmonter touteslesdifficultés du théâtre, VArtpoétiquedeDespréaux estsanscontredit le poème qui fait le plusd'honneur a la langue française. » 2. Lechantpremier contient lespréceptes généraux relatifsà la 1 BOILEAU. S'il ne sentpoint du ciel l'iniluencesecrète, Sison astre en naissant ne l'a formépoëte, Danssongénie étroit il est toujours captifÏ 5 Pour lui Phêbus- est sourd et Pégaseest rétif1. 0 vousdoncqui, brûlant d'une ardeur périlleuse, Courezdu bel esprit la carrière épineuse2, N'allezpas sur des vers sans fruit vous consumer, 10 Niprendre pour génie un amour de rimer : Craignezd'un vainplaisir les trompeusesamorces 3, Et consultezlongtempsvotre esprit et vosforces*. Lanature, fertile en esprits excellents, Sait entre les auteurspartager les lalents8. L'un peut tracer en vers une amoureuseflamme, 15 L'autre d'un trait plaisant aiguiser l'épigramme. Malherbed'un héros peut vanter les exploits 6, Racanchanter l'hilis, les bergers et les bois7. vocation poétique, 5 lacomposition, à l'ëloculion- et à la critique. L'énumération et la description des genreslittérairesaurontplace danslesdeuxchants qui suivent. 1. L'habitude deréciter lesversde cedébut faitillusion surses imperfections. Ainsi, onneremarque pasquedanslesdeuxpremiers versla figure: estvicieuse. LeParnasseétantunemontagne, onpense à sa cime,qu'ilest difficile degravir,et nona la hauteurde l'art desvers,qui- estunefigureintellectuelle, déplacée cii regardd'une image physique: comme celleduParnasse, montagne de la Thessalic. Dans ledernierdistique, Onne voitpas comment te poètecaptif, c'est-à-dire enfermé, dansson génieétroit, pourrait en sortirpour éprouver si Pégase luiestrétif. Lelangage figuré s'adresse à l'imagi- nation,et puisqu'il l'éveille, ildoitlasatisfaire. $. La carrière du bel espritestla carrièredeslettres. Cemot n'avait pasencore l'acception presque défavorable que lui a donnée l'abusqu'onena faiten leprodiguant à desécrivains, médiocres et manières. 3. Trompeuses amorces fait penser au motsijudicieux d'Horace : Hoe nugae suria ducent Inmala derisum semai exceptutnque sinistre.. Eheffet,lorsqu'on a.composé de méchants vers,on n'en est.pas. quittepournepasréussir,ondevient ridicule. 4. Horace, Artpoétique,vers39: Etversale diuquid ferre récusent, Quid valeant flumeri. 8. Il en-estde même parmilesanimaux, suivant la Fontaine : Tout animal n'apastoute propriété. 6. Lesodeshéroïques de< Malherbe ont rangparmi- les meilleures pièces lyriques dela langue. 7.Cetéloge convient mieux-au géniedo ftacanqueles versde la satireH,oùBoileau en faitpresque un rival- d'Homère: Sur untonsihardi, sans êtretéméraire, Sncairpourriit chantera défaut d'uirUomere. ART POÉTIQUE, CHANTI. S Mais souventun-esprit qui se flatteet qui s'aime Méconnaît son génie, et s'ignoresoi-même : 20 Ainsitel autrefoisqu'artvit avecfaret 1 Charbonnrer de sesvers-lesmurs d'un cabaret*, S'enva mal S proposd'une voir insolente Chanterdu peuplehébreula fuite triomphante, Et, poursuivantMoïse au travers desdéserts, 25 CourtavecPharaon se noyerdans-lesmers*. Quelquesujet qu'on traite',ou plaisant,ou sublime, Quetoujoursle bon senss'accordeavecla rime; L'un l'autre vamemer.* ils semblentse haïr : La rimeest une esclave,et ne doitqu'obéir. 30 Lorsqueà la bienchercherd'abordon s'évéf tue, L'esprit à la trouveraiséments'habitue, Aujoug de la raisonsanspeineelle fléchit, Et loinde la gêner, la sert et l'enrichit. Mais, lorsqu'onla néglige,elledevientrebelle, 35 Et pour la rattraper'lesenscourtaprèselle4. 1. Faret, auteorde¥Honnête homme, ouVArt deplaireà la cour, et dequelques autres ouvrages d'histoire et demorale, doitàsaliai- sonavec Saint-Amant et àladésinence 'de sonnom,quirimesiriche- mentà cabaret,un renom d'ivrognerie qu'il n'apasmérité.Secré- taireducomte d'Harcourt, estimé dettichelieu, ilfutun desmembres fondateurs de l'Académie, et pritpart à la rédaction des statuts de l'Académie. 11n'en reste pasmoinssousle coupdecesvers deBoileau et dé cette staucede Saint-Amant, où son nom est aecouplérfe la même sorte: 0bon ivrogne IôcherFaret I Qu'avec raison' nila((«vtlleiEvrtut)" méprises l On yvoit plus decent églises, -Etpasunpauvre cabaret. 2.llartial,livre XII, épigramme LXI : Nigri fornicis ebrium- uoelam Qui carbone rudiputrique creta Scribit carmina. 3:.Cesvers s'rppliquent à Sàinl-Aiiiant, qui,,aprèsavoirréussi ilàns Te genrebaehiquc pardesverspleins deverve, échoua lorsqu'il 3utl'ambition d'écrire sonidylle héroïque deMoïse sauvé.Voir, sur cepoète, p.20, note3. 4. Ces douze vers sur larimesont richement, rimeset.fortement pensés. On; voit la rimedanssonvrairôle d'esclave docile ; mais tropsouvent c'estuneesclave rebelle, qui domine le poëtc, loinde luiobéir. Lorsque lesversificateurs cèdentà la rime,et que cette faiblesse estsensible, il n'ya riendeplusfastidieux quenotrevers français; C'estde tousles métiers le plusfacile etle plusmépri- sable.Quoiqu'il en soit, «la rime,dit fortbienMarmontel, est unplaisir pourl'esprit, par lasurprise qu'ellecause,et lorsquela difficulté, heureusement vaincue, n'afaitquedonner plusdesaillie et devivacité 1, plusdegrâce oud'énergie à l'expression età lapensée. • D'ailleurs, comme ditVoltaire, épître à Horace : Larime estnécessaire à nos jargons nouveaux, 4 BOILEAU. Aimezdoncla raison : que toujoursvosécrits Empruntentd'elle seule et leur lustre et leur prix1. Laplupart, emportesd'une fougueinsensée, Toujoursloin du droit sensvontchercherleur pensée : 4() Ils croiraients'abaisserdansleurs vers monstrueux, S'ilspensaientcequ'un autre a pu penser commeeux*. Évitonscesexcès: laissonsà l'Italie Detous ces fauxbrillants l'éclatantefolie3. Toutdoittendre au bon sens: mais,pour y parvenir, 45 Le cheminest glissantet pénibleà tenir : Pour peu qu'on s'en écarte, aussitôt on se noie. La raison pour marcher n'a souventqu'unevoie. Unauteur quelquefois trop pleinde son objet lamaissans l'épuisern'abandonneun sujet4. 50 S'il rencontreun palais,il m'en dépeint la facei ; 11me promèneaprès de terrasseen terrasse; Ici s'offreun perron; là règne un corridor; Là cebalcons'enfermeen un balustre d'or. Il comptedesplafondsles rondset les ovales: 55 «Cenesontque festons,ce ne sont qu'astragales6. « Enfants demi-polis desNormands etdesGoths. Elle Halte l'oreille :etsouvent làcésure Plaît, je nesais comment, enrompant lamesure. \. Aprèscequiprécède, on attendrait une autreconclusion, qui serait:nenégligez pasla rime,et nevous laissez pas tyranniser par cetteesclave. 11 estbiendelouerla raison ; il faut aussisuivre un raisonnement. 2.Marie-Joseph Chénier a réduiten conseil cottecrl.que: Nevous tourmentez point duscrupule insensé Denepenser jamais cequ'un autrea pensé. 3. LebonsensdeBoileau protestaitcontrel'influence de l'Italie, dontlespoètes cherchent l'effet par destraitsplusbrillants que so- lides,aiguisant et raffinant leurpensée,et jouantavecles notes musicales deleurlangue.Legerme de cesdéfauts existechez leurs meilleurs poètes, Dante excepté, etils étaient devenus insupportables chez lesGuarini etlesMarini, quifaisaient école enFrance. 4. Quelquefois etjamais,ainsirapprochés, semblent secontredire, etforment un senslouche. Quant auxrimesobjetet sujet, siriches qu'elles soient, ellesnesonjpasrégulières, lesdeux mots étantformés dansleurfinale delamême racine.Deplus,tousdeux sontprisdans le même sens,et detellesorte,qu'onpourrait sansinconvénient les transposer. 5. Ceverset les suivants s'appliquent aupalaismagiquedécrit dansle troisième chantdel'AlaricdeScudéry. Cettedescription, où lesdétailsheureux ne manquent pas,secompose au moins de trois centsvers. 6. Voici lesversdeScudéry. Onn'ytrouve pointA'astragales: Cène sont quefestoiis, cenesont quecouronnes, uploads/Geographie/ boileau-art-poetique-1674.pdf

  • 15
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager