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C A N A B S I Là où on ne nous attend pas... CANEBIERE • Paroles de • Paroles de fumeurs fumeurs • Trafics • Trafics • Douanes • • Presse Presse • Histoire FUMéES TUES • Règlements • Règlements de comptes de comptes • Santé • Santé • Conso • Conso • Economie • Economie • Légalisation • Légalisation • Reportages • Reportages • • Livres Livres 2 L’ÉDITO Pétard de sort ! Marseille se calcine… Monte une envie de s’en prendre au destin. Pétard de sort, d’en finir vraiment avec ces pétards rebaptisés Kalach pour faire genre, ces règlements de compte à dix balles, ces palmarès hebdo- madaires, mensuels, annuels, compta morts vio- lentes. Monte une envie de se mettre en pétard, de parler fort, de dire assez ! Monte une envie de s’étonner. Tout ça pour ça, pour ce produit interdit en vente partout et qui lui aussi fini par se mettre en boule, se rouler en pétard. Monte une envie de le dire autrement, de revenir au bon français. Alors va pour “putain de destin !”, ou alors pourquoi pas, et sans trop y croire, s’en remet- tre au catalan, puisque dans cette langue “sort” veut dire enfin “bonne chance”. Monte une envie… de parler d’autre chose. Tiens, pourquoi pas de poésie avec Rimbaud mort en 1891, lui aussi anonyme, dans la belle Phocée. Qu’Arthur nous pardonne, mais aujourd’hui son “dormeur” ne serait plus du “val” mais bel et bien citadin et du “van”. Par contre il serait toujours… Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue. Les pieds dans sa bagnole, il fait un somme… Les embruns ne font pas frissonner sa narine. Il dort dans le soleil, la main sur la poitrine. Tranquille ! Il a entre deux et vingt trous noirs au coté droit. Olivier VERgniOT Journaliste, chargé de cours à L’IEJ Marseille et les “journalistes en herbe” en 2e année Mag/IEJ 03 Histoires Etymologie et histoire de la Canebière, com- merce de chanvre 05 Livres Michel Henry, François Missen, Elina Feriel... Ils écrivent sur le cannabis 08 Presse Presse nationale/Presse régionale : Comment traitent-ils le sujet du cannabis à Marseille ? 09 Police/Douanes Traque aux stupéfiants 12 Conso Portraits de consommateurs 16 Médecine Le cannabis thérapeutique 18 International/Economie Un marché complexe 20 Roman Génération H Alexandre Grondeau : analyse et interview 21 Immersion Plongée dans les cités 22 Portrait Entretien avec Cédric Fabre, auteur de Marseille’s burning L’équipe Rédactrices en chef : Andréa Dubois et Tiffanie Bonneau Equipe de rédaction : Thomas Acariès, Emy Assouline, Estelle Bar- lot, Estelle Cantone, Iris Cazaubon, Loic Chalvet, Steve Claude, Loise Delassus, Kevin Derveaux, William Goutard, Elise Lasry, Guillaume Lopez, Manon Mathieu, Thomas Maroto, Marion Monaque, Sandra Moutoussamy, Elisa Philippot, Florian Saintilan, Younes Tigheght, Romain Truchet, Alexis Verdet, Simon Viens. N 3 HISTOIRES Can ebière - Cannabis Canebière, véritable symbole marseillais. “Elle est née, a grandi, s’est transformée”, comme le dit Adrien Blès, la rue la plus célèbre de Marseille n’a pas toujours été l’artère touristique et culturelle qu’elle est aujourd’hui. 400 ans plus tôt, celle qui se jette sur le Vieux Port était réputée pour être l'un des plus grands comptoirs de chanvre au monde. T out comme Rome, La Canebière ne s’est pas faite en un jour. Aujourd’hui, longue d’un kilomètre, elle part de l’église des Réformés pour se déverser dans le Vieux Port. C’est au Xe siècle que l’on retrouve les premières traces écrites du lieu. L’endroit était tout d’abord connu sous le nom de plan Fourmiguier, une zone marécageuse à l’em- placement de l’actuel “Quai des Belges”. C’est en 1672 que le nom de Canebière apparait pour la première fois dans les archives, (juste après la destruction des remparts de la cité). En fait c’est quelques années plus tôt, qu’un plan d’urban- isme, relatifs à l’agrandissement de la ville, prévoit la créa- tion d’une promenade publique, que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Canebière. Une artère connue dans chaque hémisphère A cette époque la future célèbre avenue, ne fait que 250 mètres de long et 11 mètres de large. Elle prend fin au niveau du cours Belsunce. Au delà, l’avenue est alors divisée en une multitude de petites rues. “Cours Saint Louis”, “Les allées de Meilhan” et “rue Noailles”. Cette dernière, subsiste jusqu’en 1861, avant d’être englobée par l’artère phocéenne, afin de la faire communiquer avec les allées de Meilhan (Allées Gambetta). le cours Saint Louis a eu une très grande importance, dans l’histoire de la Canebière. En effet, c’est à son croisement avec le Cours Belsunce et l’avenue, que se situe le point zéro (calcul des distances) de Marseille et le commencement de l’artère. Jusqu’en 1927 la numérotation de l’avenue se faisait du cours et non du quai des Belges comme aujourd’hui. Plus tard, c’est dans un soucis d’élargissement de la rue, que les allées de Meilhan sont devenues parties intégrantes de La Canebière. En effet d’importants travaux d’élargissement ont lieu à par- tir de 1857. Le Conseil municipal adopte le projet “à 30 mètres” et décide que la nouvelle artère sera dans l’axe du boulevard de la Madeleine, aujourd’hui boulevard de la Libération. Pour ceci, des démolitions sont effectuées au niveau du cours Saint Louis, la première maison est touchée en 1860. De nombreuses modifications ont ensuite lieu au fil des an- nées, pour une rue toujours plus grande et imposante. Enfin, c’est en 1927, que La Canebière prend la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, 30 mètres de large, plus d’un kilomètre de long . C’est également à ce moment, que le conseil mu- nicipal décide de supprimer le mot “rue”, à l’instar de la cap- itale. Si depuis les évolutions n’ont été que mineures, les Champs Elysées marseillais n’ont peut être pas fini de se transformer, d’évoluer au rythme de la ville. guillaume LOPEZ 4 A lors La Canebière, véritable terre mère de la culture et du com- merce du chanvre ? Pour s’en assurer il est naturel et évident de s’intéresser à l’origine du nom de l’artère marseillaise. Bien des chercheurs d’étymologie se sont exercés sur ce nom. L’orthographe de la célèbre rue marseillaise a connu quelques modifications entre le XVI- Ième et le XIXème siècle pour des conflits de racine latine et provençale. Ainsi, En 1784, le nom de la rue, qui ne porte qu’un “n” est gravé aux an- gles des rues. C’est en 1857 qu’on découvre sur les plaques de porcelaine le toponyme “Cannebière” avec deux “n”, les édiles ayant voulu reprendre la racine latine de “Cannabis”. Finalement, la première orthographe est rétablie en 1927 afin de respecter l’origine provençale “Canebe” du chan- vre. Le toponyme “Canebière” est également l’équivalent du français “chènevière”, à savoir un champ de chènevis, nom donné à la graine de chanvre, de la famille du cannabis. Qu’elle prenne un ou deux “n” La Canebière rappellera toujours le lieu où l’on entreposait le chanvre pour la fabrication des élingues et autres cordages, fabriqués sur place par les cordiers. Tiffanie BOnnEAU Quand Marseille tirait sur la corde Jusqu'au XIXème siècle, les corderies occupaient une place importante dans l'économie marseil- laise. Rechercher le lien historique entre le nom de la célèbre Canebière et le chanvre mène di- rectement à cet artisanat. C'est à partir du XIIIème siècle que les archives de la chambre de commerce révèlent une activité in- tense des corderies. La clientèle des cordiers marseillais va alors, du simple pêcheur à la ma- rine royale, en passant par les navires de com- merce. Les cordes en chanvre tressées à Marseille avaient très bonne réputation. Et qui dit production haut de gamme dit matière pre- mière de qualité. Les cordiers importaient donc d'Italie et d'Autriche le meilleur chanvre de l'époque. Un document des archives de la cham- bre de commerce atteste que 600 balles de chan- vre (environ 50 tonnes), sont importées du Piemont au cours de l'année 1543. A la fin du XVIIème, suite à l'agrandissement de la ville, les cordiers s'installent sur l'espace laissé libre par la destruction des remparts (le bas de l'actuelle Canebière). Comment justifier ce déménage- ment? Difficile de recueillir un témoignage d'époque. Certes... En revanche la proximité de l'arsenal des galères, un gros client des corderies, peut justi- fier le choix du nouvel emplacement. Mais Pierre Echinard, historien et membre de l'Académie de Marseille, souffle une autre hypothèse... Selon lui, l'humidité du lieu serait respons- able de la décision des cordiers. Le bas de La Canebière (l'actuel Quai des Belges) était à l'époque une zone marécageuse alimentée par des ruisseaux qui descendaient de Longchamps et formaient des flaques d'eau stagnante le long de la rue. Or, dans le travail du chanvre, une étape consiste à faire macérer les tiges pour en faciliter la sépara- tion des fibres sur toute la longueur (le rouis- sage). Les cordiers utilisaient l'eau qui stagnait sur La Canebière pour réaliser cette opération. Pour Pierre Echinard, c'est donc la proximité de l'eau qui a motivé les cordiers à s’installer sur La Canebière. Juste un instant, tentons d'imaginer cette fameuse artère sans uploads/Geographie/ cannabisfinal2-version-6.pdf

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