1 LA CALISTO Cavalli PROLOGUE PROLOGO L'Antre de l'Eternité L'antro dell'Eterni

1 LA CALISTO Cavalli PROLOGUE PROLOGO L'Antre de l'Eternité L'antro dell'Eternità. La Nature, l'Eternité, le Destin LA NATURA, L'ETERNITÀ, IL DESTINO Lento - Presto Lento - Presto LA NATURE LA NATURA Ames pures et ailées, Alme pure e volanti, Qui devez sortir du cercle que forme le serpent éternel che dal giro che forma il serpe eterno En nouant les origines, annodando i principi uscir devete, Vous qui êtes descendues, scese, giuste siedete, En Auriges, et présidez u gouvernement fatte aurighe, al governo Des corps mixtes dont vous réfrénez les sens, de corpi misti, e post'il freno al senso, Sillonnez les espaces de la vie, i spazi de la vita illustres, nimbées par la vertu, correte illustri, acciò virtù su'I dorso Puis revenez ici, votre parcours terminé. qui vi ritorni, terminato il corso. L'ÉTERNITÉ L'ETERNITÀ Celui qui atteint ce sommet, Chi qua sale Immortel, immortale Connaît la vie vive vita Eternelle, infinita, Dans l'adoration de la Nature. diviniza la Natura. Mais combien ardu Ma sassosa, Et fatigant Est le chemin à la via Qui mène jusqu'ici, che qui invia Et comme le sentier montagneux est épuisant. è la strada a(pestra e dura. LA NATURE ET L'ETERNITÉ LA NATURA e L'ETERNITÀ Le chemin d'Hercule Il colle d'Alcide Monte jusqu'ici. conduce quassù. La Vertu sublime Eccelsa virtù Elève les esprits a quest'alta cima Vers ces hautes cimes. i spirti sublima. LE DESTIN IL DESTINO Grande mère, dirigeante parfaite, antique souveraine, Gran madre, ottima duce, antica augusta, Productrice féconde produttrice ferace De tout ce qui vit dans les éléments, di ciò che dentro gl'elementi ha vita, Le Destin s'élève jusqu'ici perché resti scolpita Afin que demeure imprimée ne l'antro adamantino Dans l'Antre cristallin tua nobile fattura, Ta noble création. quivi ascende il Destino. LA NATURE LA NATURA Jeune homme immuable, Immutabil garzone Plus âgé que Saturne et que moi, più vecchio di Saturno e più di me, Entre, tu peux franchir le seuil. entra, ché 'l varco non si vieta a te. LE DESTIN IL DESTINO Déesse, toi qui inscris Diva, che eterni e divi En caractères étoilés dans le livre de l'Eternité con stellati caratteri nel foglio Les noms de ceux qui deviennent immortels et divins; del sempiterno i nomi noti e scrivi, Sur la courbe de ton trône sphérique, dal serpentino tuo sferico soglio Immortalise Calisto. Qu'une nouvelle constellation eterniza Colisto. AI firmamento Enrichisse la parure du Firmament. nova forma s'accresca ed ornamento. L'ÉTERNITÉ L'ETERNITÀ Qui l'appelle à ces hautes sphères ? Chi la chiama a le sfere? Par quel mérite accède-t-elle à l'immortalité ? Qual merto l'immortala? LE DESTIN IL DESTINO Par ma volonté. Il mio volere. Ce que le destin arrête et décide Non si chiede ragione Ne requiert pas de raison. di ciò che'I Faro termina e dispone. Mes décrets sont secrets, Sono i decreti miei Même pour les Dieux. arcani anco a gli dèi. L'ÉTERNITÉ L'ETERNITÀ Que Calisto rejoigne les étoiles. Calisto a le stelle. Que les corps errants Di rai scintillanti Se parent de rayons i vaghi sembianti Scintillants et éternels. s'adornino eterni, 2 - La Calisto - Que les pôles célestes a i poli superni Y gagnent en brillance. s'accreschin fiammelle. TOUS TUTTI Que Calisto rejoigne les étoiles. Colisto a le stelle. ACTE I ATTO PRIMO - SCENE 1 - SCENA I Une forêt aride Selva arida Jupiter, Mercure GIOVE, MERCURIO JUPITER GIOVE Les flammes de la foudre Del Poco fulminato N'ont pas altère l'azur non stempraro le fiamme Des sphères ; les planètes sont intactes, de le sfere i zaffiri ; ogn' orbe è intero. Mais l'Hémisphère inférieur Ben l'infimo emispero Brûle de vapeurs encore ardentes ; serba caldi vapori, ancora ardente. De ses mille et mille bouches Già la terra languente La Terre agonisante con mille bocche e mille Implore, dans sa fièvre, le secours du Ciel. chiede, febricitante, alti soccorsi. Les fleuves, abandonnant leur cours, Abbandonati i corsi Ont reflué vers leur source. ne l'urne lor s'hanno racchiusi i fiumi. Les prés desséchés Essalazioni e fumi Exhalent vers le Ciel des nuages de vapeur, mandano al cielo inariditi i prati, Et les bois se meurent, e sfioriti e schiomati Dépourvus de fleurs et de feuilles. C'est donc à nous vivono a pena i boschi. Or rocca a noi, Qui avons la garde et le soin du monde ch'avem del mondo e providenza e cura, De réparer les dégâts et de restaurer la Nature. ristorar gl'egri e risarcir natura. MERCURE MERCURIO Toi, Père, et toi, Maître Tu padre, e tu signore Des corps formés et incréés, de le cose composte ed increate, Toi, souverain de toutes choses, tu monarca detto, Tu pouvais, sans quitter les étoiles, a l'arido, al distrutto, Depuis les cimes bienheureuses da le cime beate De l'Olympe sublime, de l'Olimpo sublime, Rendre le lustre tornar le pompe prime Et les beautés d'antan e le sembianze belle A ce qui a été flétri et détruit. potevi, pur senza lasciar le stelle. Je crains que, descendu ici-bas, Tem'io che qui disceso, Au lieu de soulager du mal, in vece d'apportare al mal ristoro, Tu ne tues celui qui souffre et que, d'une nouvelle façon, non uccidi il penante, e in modi novi Tu n'arrives à détruire et, après, à refaire non distruggi e rinovi La descendance dépravée des pierres.' la progenie de sassi depravata. L'humanité plus que jamais scélérate, Più che mai scelerata, Plongée dans des vices abominables, l'umanità, tra vizi abominandi, Méprise et tes foudres et toi qui les envoies. il folgore disprezza, e tu 'l comandi. JUPITER GIOVE Que l'on rende d'abord son lustre à la Grande Mère, Pria si renda il decoro a la gran madre, Afin que je fuisse ensuite che poscia, con le squadre Renouveler exemple que je fis de ribelli e nocenti, Avec Lycaon et ses hordes rebelles de malfaiteurs. di Licaon rinoverà gl'essempi. Mais Mercure, qui vient? Ma, Mercurio, chi viene? Quelle est cette nymphe chasseresse ? Qual Ninfa arciera in queste parti arriva? Ah! jamais je ne vis de regard Oh, che luci serene Plus serein ni plus lumineux. Più luminose non le vidi mai. MERCURE MERCURIO De ce roi métamorphosé en loup, Del re cangiato in lupo, De ce Lycaon di Licaone apunto, Qui hurle son forfait dans les bois, ch'ulula per le selve il suo misfatto, Elle est le rejeton illustre et, armée de l'arc, è costei prole illustre, e d'arco armata Elle suit segue la faretrata La vertueuse Diane, Cintio severa, e anch'ella, inflexible et belle rigida quanto bella Comme la chaste et révérée Déesse, non men del casto e riverito nume, Elle abhorre le regard de l'amour. de la face amorosa aborre il lume. JUPITER GIOVE Jouvencelles naïves Semplici giovanette ! Qui vous êtes vouées à demeurer stériles, dans les bois, Votarsi a l'infecondia, e per le selve Parmi les bêtes féroces, vous perdez tout visage humain. disumanarsi in compagnia di belve. - SCENE 2 - SCENA II CALISTO, JUPITER, MERCURE CALISTO, GIOVE, MERCURIO CALISTO CALISTO 3 - La Calisto - Frais ombrages Piante ombrose, Où est votre éclat? dove sono i vostri onori? Aimables fleurs Vaghi fiori Réduites en cendres, da la fiamma inceneriti, Collines et rives colli e liti Autrefois verdoyantes di smeraldi già coperti, A présent privées or deserti De verdure, je me languis de vous : del suo verde, io vi sospiro. Où que j'aille, Dove giro, Souffrant de la chaleur, assoiffée, calda, il piede, e sitibonda, Je constate que l'onde trovo l'onda S'est retirée dans sa source, rifuggita entro la fonte; Et je ne peux rafraîchir né la fronte Ni mes tempes ni mes lèvres ardentes. bagnar posso o'I labro ardente. Cruel Inclemente Est celui qui tonne et brûle la Terre. sì, chi tuona, arde la terra? Arrête, Jupiter, arrête cette guerre. Non più, Giove, ah, non più guerra. MERCURE MERCURIO La belle te rend De l'offese del foco Responsable des offenses du feu. la bella ti fa reo. JUPITER GIOVE Cyllènes, ô comme un regard Cillenio, ahi, che poteo De cette beauté un raggio di quel bello M'atteint dans ma divinité ! la mia divinità render trafitta. Ce visage si farouche Caramente rubello A son Créateur al suo fattor, quel viso, M'aurait tué si j'avais été mortel. se potessi morir, m'avrebbe ucciso. MERCURE MERCURIO Tu es descendu sur Terre pour guérir, Scendesti per sanare, Et au lieu de cela, e, fisico imperito, Médecin maladroit, tu es toi-même l'egro t'inferma : nel smorzar a pieno Victime de la maladie : les flammes du Cocyte il colpevole, Yaccendi il seno Ont embrasé ton coeur. con fiamme di Cocito. CALISTO CAUSTO De cette source autrefois abondante Di questa scaturigine profusa Les eaux se sont taries. son l'acque anco perdute. Qui m'apportera un peu de fraîcheur, Refrigerio e salute Et le bien-être ? a le viscere mie chi porgerà? Un feu ardent me dévore M'arde fiero calor, Et ni torrent ni source ni rivière e per me stilla di salubre umor Ne peuvent étancher ma soif. il torrente, la fonte, il rio non ha. JUPITER GIOVE D'immortels esprits uploads/Geographie/ cavalli-la-calisto.pdf

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